Grâce à ses différents climats ensoleillés, le Mexique possède de nombreux écosystèmes qui permettent de faire pousser de multiples plantes. Au milieu de cette biodiversité extraordinaire, les plantes comestibles ont su tirer profit de ces conditions favorables. Il suffit d’aller dans un marché local pour se rendre compte de la multitude de fruits et légumes qui poussent dans le pays. À quelques exceptions près, toutes sont locales, dans le sens où elles sont originaires de cette partie du globe. Tomate, avocat, maïs, haricot, courge, chile, amarante, cacao, papaye, vanille… La liste est longue !
Voici trois plantes qui ont marqué l’histoire et la culture culinaire du Mexique.
Le nopal
Le cactus est la plante la plus importante symboliquement du Mexique. Il en existe de nombreuses espèces qui peuplent les régions désertiques et montagneuses du territoire. La plus emblématique de toutes est la variété nommée nopal, du mot nopalli dans la langue autochtone náhuatl la plus parlée dans le pays. En français, on l’appelle le figuier de barbarie.
Le nopal a été un élément clé dans un épisode majeur de la mythologie aztèque. L’un des dieux avait dicté aux Aztèques, alors peuple nomade, de construire leur capitale à l’endroit où ils verraient un aigle perché sur un figuier de barbarie, qui poussait sur un rocher au milieu d’un lac. Ils écoutèrent leur dieu et établirent leur capitale Tenochtitlan à l’endroit où ils virent le signe divin se réaliser. L’emplacement de cette ville correspond à celui de Mexico, la capitale de l’actuel Mexique.
C’est pour cela que cette plante a conservé une forte valeur symbolique et est présente sur les armoiries et le drapeau mexicain. Elle est également considérée comme la “plante de la vie” car elle est très résistante et ne meurt que pour laisser place à une pousse plus jeune.
À la différence d’autres cactus, le nopal a la particularité d’être comestible et si cela peut nous paraître étonnant, c’est ici un aliment commun. On récolte les “raquettes” (feuilles ovales présentes à l’extrémité du cactus) les plus jeunes, pour que la texture soit tendre puis on les prépare en enlevant les épines et la peau. Elles sont ensuite consommées comme un légume et accompagnent de nombreux plats, qu’elles soient crues dans une salade, cuites en bouillie ou encore frites comme un steak.
On peut également déguster son fruit, appelé tuna ou xoconostle quand il est plus acide, soit nature, soit en l’utilisant pour réaliser sauces, desserts et boissons.
Le nopal est aussi utilisé pour ses vertus thérapeutiques et sert d’ingrédient pour la création de cosmétiques et de cuir végétal.
Le maïs
Le maïs était l’aliment de base des peuples d’Amériques et continue aujourd’hui d’être omniprésent dans les assiettes des Mexicains. Il pousse facilement et compte des dizaines de variétés différentes, dont des maïs de couleur bleu ou rouge.
Domestiqué il y a près de 9 000 ans à partir de variétés sauvages, il a joué un rôle majeur dans l’histoire des civilisations préhispaniques et notamment dans le développement du peuple Maya. Pour eux, c’était une plante sacrée, symbole de prospérité, et expression du soleil, du monde et de l’homme. Dans leur mythologie, l’humain fut créé par les dieux à partir du maïs. On retrouve beaucoup de représentations de la plante au sein de différents sites archéologiques. On sait également que le maïs était utilisé comme monnaie, comme matériau de construction et comme matière première pour la fabrication d’objets (des bijoux, par exemple).
Il est présent dans quasiment tous les plats traditionnels mexicains. C’est à partir de sa farine qu’on fabrique la célèbre tortilla, qui est ensuite garnie pour réaliser les tacos, enchiladas, burritos… La farine de maïs peut aussi servir à faire du pain, des galettes et des gâteaux.
Quand il est frais, on le nomme elote et on peut le trouver grillé ou bouilli. Il sert de garniture ou bien d’ingrédient pour la fabrication de tamal (sorte de gâteau cuit à la vapeur dans des feuilles de maïs), d’esquite (grains de maïs recouvert de mayonnaise, fromage, sauce au citron…), de soupe de maïs…
Il est également utilisé pour fabriquer des boissons, comme le tejuino (boisson de maïs fermenté) ou encore le pozol (mélange de maïs et cacao).
Le piment
Au Mexique, cette plante est appelée chile, du mot chīlli ou xili en nahuatl. Elle est originaire de Bolivie mais a été cultivée pendant des milliers d’années par les civilisations pré-hispaniques comme les Aztèques, qui l’avaient déjà intégrée dans leur alimentation quotidienne. Plus d’une centaine de variétés existent mais seulement une soixantaine ont été domestiquées et sont utilisées en cuisine pour leur intensité plus ou moins forte. Les fruits peuvent être de couleur jaune, rouge, verte voire noire. Ce sont les colonisateurs espagnols qui ont ensuite exporté le piment dans le reste du monde où il a été adopté très rapidement, contrairement à d’autres aliments ramenés des Amériques.
Ce n’est pas pour rien qu’on dit que la cuisine mexicaine est très relevée, le chile est partout dans l’alimentation. On en trouve dans des recettes salées comme sucrées, dans de la confiture ou des boissons au chocolat par exemple. Il est mangé cru, grillé, trempé ou moulu et s’ajoute en plus ou moins grande quantité dans les plats, les soupes, les bouillons de légumes et les moles (sauces épaisses très épicées). Quand on est habitué à en manger depuis toujours, c’est un condiment comme un autre, mais pour quelqu’un aux papilles non préparées, l’expérience peut s’avérer… déroutante.
De nos jours, les Mexicains en consomment 18 kg par an par personne. Un conseil, s’ils vous disent qu’un plat ne pique pas, ne les croyez pas sur parole !
En plus de leurs qualités nutritionnelles exceptionnelles, les piments possèdent des propriétés médicinales.
Vous avez déjà goûté ? Racontez-nous votre expérience en commentaire !
(1)Commentaire
Le Mexique possède plusieurs écosystèmes qui permettent l'expansion de plusieurs plantes.
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