Localisation
Profession
pvtistes

Ville de provenance

Sarlat-la-Canéda.
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Ville de destination

Christchurch.

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Baroudeuse ou pas ?

A la base pas tellement. Depuis mon PVT en Australie 2007-2008, carrément ! 🙂
Avant l’Australie je rêvais seulement de longs voyages, sans oser les faire : j’étais jeune, je manquais de moyens, j’avais peur de l’organisation. J’allais pas mal à droite et à gauche en France, mais c’est tout. 30 000km en Oz en van/voiture en ayant juste une idée d’itinéraire ont radicalement changé ma façon de voyager, et ça m’a bien préparée pour la Nouvelle-Zélande.

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Que faisais-tu en France ?

C’est que ça remonte déjà… Voyons, mi-2008… J’avais arrêté mes études d’anglais deux ans plus tôt, je revenais de 7 mois en Australie, et entre tout ça, je travaillais dans l’hôtellerie et la vente : pas vraiment mes passions, c’était pour vivre.

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Pourquoi cette envie de t’envoler pour la Nouvelle-Zélande ?

En Australie, j’étais tombée sur un magazine qui parlait du Milford Track. Il y avait des photos magnifiques, et ça a été le déclic. J’avais pourtant vu le Seigneur des Anneaux, et certainement quelques reportages, mais ça ne m’avait jamais donné plus envie que ça de découvrir le pays. Et puis bam, cet article ! J’ai regardé d’autres photos, d’autres endroits sur internet, et ça a été la ré-vé-la-tion, il fallait que j’aille voir ça de mes propres yeux !
On était donc encore en Oz, on a commencé à envisager d’y aller directement, c’était quand même plus pratique, mais les finances baissant et la mauvaise saison arrivant (avril-mai), on est quand même rentrés en France pour 6 mois.

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Pourquoi Christchurch ?

Il n’y avait pas trop le choix pour débarquer, c’était Christchurch ou Auckland 🙂 Je crois qu’on a choisi Christchurch pour démarrer notre road trip parce qu’on pensait qu’il serait plus facile de trouver une voiture là-bas et de la revendre à Auckland… Grossière erreur au final, il aurait fallu faire le contraire, mais on s’en est sortis quand même. Regret aussi du fait que j’ai vraiment préféré l’Île du Sud et que j’aurais donc préféré terminer par elle.
Après le road trip de 3 mois, je suis toutefois retournée à Christchurch, dans le but de trouver un boulot et d’explorer encore un peu plus l’Ile du Sud.
J’ai aimé à Christchurch le fait d’avoir l’ambiance d’une petite ville dans une « grande » ville (à l’échelle de la NZ certes 😉 ). Avant les tremblements de terre de 2010-2011, il s’y passait pas mal de choses, en tout cas en été, il y avait une bonne petite atmosphère où touristes et citadins se mélangeaient devant les spectacles de rues, dans les bars, les restaurants… J’y suis retournée en 2014, et ça a été un grand choc : la désolation de ces bâtiments en ruine, mes anciens repères disparus, les rues vides, les préfabriqués… Je me suis juré de ne pas y retourner avant que ce soit complètement reconstruit, c’était trop dur.
J’ai moins aimé le manque de sympathie de la plupart des commerçants, mais je crois que c’était juste en comparaison des Australiens 😉

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Est-ce que c’est la première fois que tu vivais à l’étranger ou que tu partais aussi longtemps ?

J’ai passé 7 mois en PVT en Australie, donc j’étais rodée 😉

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Quel a été ton sentiment dominant au cours des 2 premières semaines en Nouvelle-Zélande ?

« C’est quoi cet acceeeeeeeeeeent?!? » 😉 Très trèèèès difficile à comprendre au début (à la fin aussi d’ailleurs).
A part ça, l’émerveillement devant la beauté des paysages, aller de coup de cœur en coup de coœur. Pas de blues du pays, au contraire, j’avais passé 6 mois à attendre avec impatience de repartir…

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Est-ce que ta situation professionnelle t’a paru satisfaisante, en Nouvelle-Zélande ?

Aïe, le sujet qui fâche. Mon grand regret sur ce voyage, c’est d’avoir utilisé un PVT pour rien… Comme je l’ai dit plus haut, après les 3 mois de road trip, j’avais décidé de retourner à Christchurch pour travailler car je voulais vraiment revenir sur l’Île du Sud. C’était la plus grande ville, et à mon premier passage, j’avais séjourné dans une auberge très bon marché et qui m’avait bien plu. Tellement plu que je n’ai plus voulu la quitter pendant deux mois et que je n’ai donc cherché du travail qu’à Christchurch même, dans les cafés et restaurants car je ne voulais pas faire de fruit picking ou autres travaux manuels. J’ai même postulé comme aide de cuisine à l’hôpital car j’avais fait ça à Perth ! Malheureusement ça n’a rien donné, il faut dire que je me présentais et déposais juste mes CV et ne relançais pas, par timidité. Je suis partie au bout de 5 mois et demi de NZ par manque d’argent. Du coup, a fortiori, je me dis que j’aurais juste pu avoir un visa tourisme, et garder le PVT bien au chaud pour plus tard (genre : MAINTENANT! :p) Raaa ça me met la boule au ventre encore aujourd’hui, rien que de l’écrire. Tant pis…

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Quelles ont été tes plus grosses difficultés en Nouvelle-Zélande ?

L’autre sujet qui fâche (elle commence à m’énerver cette interview 😉 ) : je voyageais avec mon compagnon de l’époque, avec qui ça n’allait plus trop bien depuis le retour d’Australie. Au bout de deux semaines en NZ, je me suis rendu compte que ce n’était plus possible et nous nous sommes séparés. Nous avons quand même voyagé 3 mois ensemble en amis, avec quelques bons moments mais surtout beaucoup de tension, normal, mais dommage… On devait enchaîner sur le Canada ensuite, il y est allé tout seul, et moi je suis donc retournée à Christchurch et j’ai… fait annuler mon PVT Canada!!! Oui, je sais, le truc impensable aujourd’hui, mais c’était l’époque où on l’obtenait encore facilement, je ne me doutais pas de ce que réserverait les années suivantes… Sinon, encore une fois, l’accent néo-zélandais a été une grosse difficulté. Je pensais m’être améliorée en anglais et j’arrivais donc confiante, mais les Kiwis m’ont vite fait déchanter !

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Quel est ton meilleur souvenir ?

Cette auberge dont je parlais plus haut. Kiwi House, à Christchurch. C’était une auberge où se mêlaient des voyageurs de passage et des résidents à long terme (étudiants, travailleurs) car elle offrait des chambres simples à très bas prix. La qualité était sommaire mais la propreté était bien là, ça m’allait. Etant moi-même là à « moyen terme », cet endroit m’a permis de forger des vrais liens avec des gens qui restaient longtemps, ainsi que de rencontrer de nouvelles personnes pratiquement tous les jours, ceux de passage. C’était plus comme une grande colocation de 40-50 personnes en fait, il y avait une super ambiance, malgré la direction perçue un peu stricte par certains (au moins, c’était pas le bordel après 22 h, on pouvait dormir si on ne voulait pas sortir).
Certain(e)s sont devenues des ami(e)s, que je continue de voir en Europe ou en Océanie (par exemple une Canadienne à Paris ce week-end ^^). Je garde vraiment un souvenir magnifique de ces deux mois à Kiwi House. Je dois toutefois dire que j’y suis retournée en 2014, et la configuration des lieux avait changé, rendant moins facile les échanges. Je n’ai pas retrouvé l’ambiance d’avant.

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Est-ce que certaines choses françaises t’ont manqué ?

Le fromaaaaaaaage! Le paaaaaaaaain! Le vin non, ils en ont du très bon. Bon les clichés de la bouffe quoi, mais il suffit de savoir changer ses habitudes. Chez nous par exemple on ne trouve pas les délicieux crumpets, sortes de gros blinis sucrés qui ne se vendent que dans les pays anglophones, damned !
A part l’aspect nourriture, non, rien ne m’a manqué.

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Qu’est ce qui t’a manqué en rentrant en France ?

Les montagnes, car je viens d’une jolie région (la Dordogne), mais une jolie région plate, où il faut faire pas mal de bornes pour atteindre les Pyrénées ou les Alpes. La faune, parce qu’un pigeon ou une poule ça a quand même moins de gueule qu’un kéa ou un weka. L’accessibilité de randonnées extraordinaires, la facilité du camping gratuit (ça s’est un peu durci dernièrement). Le bon air pur, même s’ils sont beaucoup moins écolo que l’office national du tourisme le prétend ; un peu comme nous, on se donne bonne conscience parce qu’on recycle quelques trucs.
L’ensemble du pays en termes de paysage (niveau atmosphère, pour moi c’est très européen, donc pas de grand dépaysement) : à mon retour, j’ai vraiment ressenti un manque pendant des années, que d’autres voyages n’ont pas su combler, et qui n’a pu disparaître qu’en y retournant 5 ans plus tard. Ce deuxième voyage a confirmé quelque chose qui me paraissait tiré par les cheveux mais qui est finalement vrai : je suis amoureuse de la Nouvelle-Zélande. Et je planifie déjà les prochaines rando 😉 Et les crumpets !

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Qu’est ce que cette expérience t’a apporté, du point de vue personnel ou professionnel ?

Professionnel, bon, voilà, voilà, mais je dois quand même dire que j’ai eu le déclic pendant le voyage de reprendre ma licence d’anglais, que j’ai obtenue l’année suivante. Est-ce que c’était le fait de baigner dans l’anglais qui m’a redonné le goût de la traduction ? Peut-être.
Personnel, moins de timidité pendant un certain temps, toutes ces rencontres à l’auberge m’ont ouverte aux autres et m’ont permis d’entamer une discussion plus facilement. Mais ça n’a pas duré éternellement. Depuis un an, je me rends compte qu’au fond, on ne change jamais complètement. Ca m’a en tout cas apporté plus d’assurance et de confiance en mes capacités, notamment pour me débrouiller seule et mener à bien des projets.
Sinon encore plus personnel, ça m’a apporté un Allemand rencontré dans cette auberge (le jour de mon retour à Christchurch), avec qui j’emménage le mois prochain 😉

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Quelles sont pour toi, les différences fondamentales entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande ? Comment pourrais-tu comparer tes deux expériences de PVT ?

Je n’aime pas comparer ces deux pays car ils n’ont rien de comparable (à part la Tasmanie qui rappelle beaucoup la NZ). Et parce que je préfère de loin la NZ, ce qui me place contre 80 % de la population de ce double PVTisme xD !
L’Australie, ce sont les étendues infinies, le gigantisme d’un pays-continent, la mer d’un bleu à tomber, le sable d’un blanc et d’une finesse à se damner, un paradis pour plongeurs, surfeurs et amateurs de plage, des gens « easy-going » et sympa (mais mieux vaut ne pas gratter sous la surface), la faune la plus exotique qu’on peut imaginer en tant qu’Européen, une ambiance festive.
La Nouvelle-Zélande, c’est du condensé de montagnes, de sensations fortes, un paradis pour randonneurs, des gens moins accessibles mais plus sincères, une ambiance plus à l’européenne, quand l’Australie semble plus américaine, une ambiance plus pépère. Niveau PVT, la différence principale c’est qu’il m’a été beaucoup plus facile de trouver du boulot en Australie. A Perth/Fremantle, je me suis présentée dans un hôpital pour nettoyer les bureaux, j’avais le job le lendemain. Je suis partie au bout de trois jours parce que c’était nul et parce qu’il y avait une sale ambiance. Le lendemain, une agence d’intérim me proposait un boulot en cuisine alors que je n’avais même pas postulé. A ce propos, à moins de vouloir renouveler votre PVT, ne vous précipitez pas sur le fruit picking, on peut trouver des boulots moins contraignants et mieux payés (du moins, c’était assez facile quand j’y étais), même si vous parlez peu anglais comme moi à l’époque.
Même si la NZ est pas mal orientée tourisme, je dois avouer que c’était bien plus facile en Oz de trouver des aires gratuites, des douches gratuites, c’est plus facile pour les budgets serrés. Et puis les autorisés ne viennent pas vous chercher au milieu de nulle part si vous faites du camping sauvage. En Nouvelle-Zélande, ça arrive… Mais étant une férue de montagne, même si j’A-DORE la côte ouest australienne par exemple, j’ai une grosse préférence pour la nature néo-zélandaise. Et les gens que j’ai rencontrés font pencher la balance aussi. J’imagine qu’on peut vivre la même chose en Oz, en ne voyageant pas en couple (par exemple Casa Central à Sydney, bonne petite ambiance familiale, dommage que je ne sois restée que 2 nuits), mais mon expérience perso en NZ m’empêche d’être objective 😉

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Quels conseils donnerais-tu aux futurs pvtistes ?

Allez-y pour consolider votre anglais déjà bien fourni, pas pour l’apprendre. Je ne pense vraiment pas que ce soit un pays où commencer à parler cette langue, du fait de l’accent très difficile. Mieux vaut commencer par le Canada, le Royaume-Uni, voire l’Australie si vous vous débrouillez déjà un peu. Attention, je dis pas que c’est impossible, et si vous cherchez juste à communiquer vite fait avec les gens, bien sûr que ce sera possible ! Mais pour avoir une vraie conversation, ou travailler, mieux vaut avoir de bonnes bases là-bas.
Si vous avez des contacts (dans vos auberges par exemple), faites-les jouer pour trouver un boulot, et présentez-vous au patron et REprésentez-vous pour l’obtenir.
A moins d’aimer le ski et la neige, privilégiez novembre à mars, parce qu’à partir d’avril, il fait FROID !
Randonnez, randonnez, randonnez ! Faites les belles Great Walks mais aussi les moins connues, tout aussi magnifiques. De toute façon c’est beau partout et puis voilà !
Prenez les routes secondaires. Prenez toutes les routes en fait !
Ne croyez pas les panneaux qui vous disent que telle ou telle route est impraticable en 2 roues motrices, si vous avez fait l’Australie vous allez bien rigoler !
Ne prenez pas trop de photos parce qu’elle ne rendront jamais justice à leur sujet.
Explorez le plus possible, le pays est assez petit pour voir un max de choses en quelques semaines. Si vous avez le temps, prenez-le pour profiter d’un endroit qui vous plaît, y vivre comme si vous étiez un local.
Et ne comparez pas la NZ à sa voisine l’Oz comme beaucoup qui se disent « il manque ça, y’a pas ça, c’était mieux là ». C’est complètement autre chose, ça ne se compare pas. Oubliez tout et laissez le pays vous atteindre au cœur (et mangez des crumpets!).

Consulter d’autres interviews de pvtistes…
Consulter des récits de pvtistes (emplois, voyages, etc.)…

isa

Amoureuse des Etats-Unis, de l'Utah et du voyage en train, j'ai passé 7 mois à Montréal en 2010, et j'en ai profité pour découvrir la Nouvelle-Angleterre en long, en large et en travers !
Mon coup de cœur avec Montréal date de 2008, et d'un mois estival là-bas... Depuis, je ne fais qu'y retourner !

J'ai réalisé deux tours des Etats-Unis (& Canada) en 2012 puis en 2014. Plusieurs mois sur les routes, c'est formateur... De retour à Montréal en 2019-2020 pour un PVT, avant de raccrocher !
Sur PVTistes.net, j'aime partager mon expérience sur le forum, dans des dossiers thématiques ou même en personne ! Vous me croiserez sûrement à Lyon, ma ville de cœur.

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(8) Commentaires

Charlène I |

Super interview, merci beaucoup Julie ! Ca ne fait que me confirmer mon futur départ pour dans deux mois ! (même si j’ai peur pour mon couple maintenant, haha :D)

Quentin I |

Tiens, pour une fois ou tout ne fut pas tout beau et tout rose :p c’est aussi intéressant à lire !

Au fait, j’avais une question au staff. Vous choisissez vous même les personnes pour les interviews, ou ce sont les gens qui viennent à vous ?

Julie I |

Je réponds deux ans plus tard… Souvent c’est nous qui vous « trouvons », mais on peut aussi être contactés 😉

Anaïck I |

Très intéressant! Mais en parcourant ton interview, une seule question me taraude: C’est quoi pour toi être européen? (Ne me tirez pas dessus, lol c’est une vraie question à laquelle elle semble avoir une réponse!)

Julie I |

Salut! Mmmh non très bonne question 😉
A vrai dire je ne sais pas exactement ce qu’est être Européen, et pourtant je serais bien placée, en tant que franco-italienne avec un compagnon austro-allemand xD qui voyage pas mal en Europe! lol! Mais nous avons pas mal de différences d’Est en Ouest en Nord en Sud, alors je pense que dans cette réponse j’ai surtout voulu faire une opposition à l’Australie où tout est très easy going, exhubérant (pour le positif), grosses voitures et grosses maisons et ambiance m’as-tu-vu (pour le négatif), alors qu’en NZ, il y a plus de discrétion, plus de simplicité, et plus de repli sur soi-même peut-être, comme mon idée générale de l’Europe.

McKousto I |

Très belle expérience, bon esprit !

anais I |

Très belle interview. Merci 🙂

Julie I |

Merci pour cette interview très chouette et merci d’avoir répondu à nos questions qui fâchent :p