Laura, devenir monitrice de ski pendant son PVT en Nouvelle-Zélande

Salut, moi c’est Laura ! Je suis partie en 2019 pour faire un PVT en Nouvelle-Zélande qui, à cause (ou plutôt grâce) au covid, aura duré trois ans. J’ai aujourd’hui 31 ans et je travaille actuellement comme monitrice de ski au Japon.

J’ai grandi et fait mes études en Auvergne. J’ai passé un Master en Science de l’Éducation et de l’Enseignement des Activités Physiques et Sportives. À la suite de cela, j’ai effectué un stage d’un an dans une école d’immersion française aux Etats-Unis. Cette expérience m’a donné le goût du voyage et l’envie d’explorer d’autres parties du monde. Après cette année incroyable, j’ai travaillé dans un collège en tant que professeur d’EPS à Paris. Toutefois, je me suis vite rendu compte que je n’étais pas faite pour vivre en ville.

J’aime la nature, les montagnes, les activités outdoor comme le VTT, l’escalade, la randonnée et le ski !

Après mon expérience aux Etats-Unis, j’avais envie de repartir à l’étranger. J’avais envie de découvrir quelque chose de nouveau. Mon anglais s’est légèrement amélioré là-bas, mais j’étais loin d’être bilingue. J’avais cette envie de continuer à progresser et de pouvoir être capable de communiquer en anglais.

La Nouvelle-Zélande a toujours été une destination qui m’attirait de par ses paysages paradisiaques et ses montagnes. J’ai alors fait quelques recherches (notamment sur pvtistes.net), et j’ai vu que beaucoup de monde avait tenté l’aventure PVT en Nouvelle-Zélande. Il semblait facile de se débrouiller pour trouver un boulot, se déplacer, rencontrer des gens, etc.

Enfin, en discutant avec une copine qui avait cette envie aussi, nous nous sommes motivées à partir ensemble.

Mon PVT en Nouvelle-Zélande aura duré trois ans. J’ai vécu des expériences complètement différentes, j’ai vu des paysages splendides et rencontré des personnes extraordinaires.

Ceci n’est qu’un résumé d’une grande aventure en Nouvelle-Zélande.

J’ai commencé par un boulot d’au pair autour de Auckland, l’idée de vivre avec une famille me rassurait. Ils m’ont aidée pour toutes les démarches administratives à l’arrivée. C’était aussi pour moi un bon moyen d’améliorer mon anglais et voir le quotidien des locaux.

Puis lorsque ma copine m’a rejointe, nous avons acheté un van et commencé à alterner boulot et voyage : serveuse dans un café et vendeuse de crêpes à Auckland, ouvrière dans un vignoble à Cromwell, puis ouvreuse de moules à Blenheim… seulement pour une journée, merci le covid !

Nous avons trouvé quelqu’un qui nous a hébergées pendant la période du confinement, puis nous avons continué notre voyage lorsque l’on a pu. Nous avons fait énormément de randonnée et de camping. Ma copine a fini par rentrer en France et j’ai choisi de rester en Nouvelle-Zélande. J’ai continué à alterner boulot, volontariat et road trip, principalement sur l’Île du Sud, à Wanaka. J’ai été au pair et serveuse à Wanaka. J’ai ramassé les pommes et empaqueté les kiwis à Motueka. J’ai ramassé des kiwis à Te Puke et les cerises à Cromwell. J’ai fait énormément de randonnées et de vélo dans l’Île du Sud. J’ai également travaillé comme monitrice de ski l’hiver.

Oui, j’aime le ski depuis toujours. J’ai grandi à 10 minutes de la station de ski du Lioran, dans le Cantal. Depuis toute petite, ma maman m’a mis sur des skis et j’ai passé la plupart de mes week-ends et vacances scolaires à skier avec elle, mon frère et ma cousine. Je pense que mes meilleurs souvenirs d’enfance sont ceux passés au ski ! Je n’ai jamais pratiqué le ski en club ou fait de compétition, seulement pour le fun.

J’avais dans l’idée de faire une saison d’hiver en Nouvelle-Zélande. Malheureusement, mon visa expirait avant la fin de la saison, je n’ai donc pas réussi à obtenir de job en station. Durant ce premier hiver, je suis quand même allée skier quelques fois. Puis, j’ai rencontré un Français qui était en train de passer son diplôme de moniteur de ski ici, en Nouvelle-Zélande. J’ai fait quelques recherches et une petite graine a germé dans mon esprit. Quelques mois plus tard, mon visa a été prolongé, je décidais de rester et surtout je prenais la décision de me former en tant que monitrice de ski ici en Nouvelle-Zélande. J’ai économisé de l’argent pour pouvoir me payer la formation qui coûte environ 6 000 $NZ. L’hiver suivant je commençais cette belle aventure qui est devenue maintenant mon mode de vie. Depuis, j’enchaîne les hivers : je voyage entre l’hémisphère nord et sud, pour travailler comme monitrice de ski toute l’année. Cela m’a ouvert l’opportunité d’obtenir un visa de travail pour pouvoir revenir en Nouvelle-Zélande chaque hiver.

La saison de ski en Nouvelle-Zélande débute fin juin et se termine début octobre. Juillet est souvent busy car c’est la période des vacances scolaires néo-zélandaises et australiennes.

Oui ! C’est extrêmement cher, malheureusement. J’ai toujours pensé que le ski était une activité coûteuse en France, mais c’est encore pire en Nouvelle-Zélande.

À Cardrona par exemple, le forfait journée est à 160 NZ$. Il est avantageux d’acheter son forfait en ligne en avance et d’acheter plusieurs journées si on prévoit d’y aller plusieurs fois. Le bon plan est de travailler pour la station, vous obtiendrez ainsi gratuitement un pass pour la saison.

J’ai skié à Cardona, Treble Cone, The Remarkables, Coronet Peak et Lake Ohau.

• Ma préférée est Lake Ohau. Il s’agit d’une toute petite station avec seulement un télésiège (2 places) et un téléski. La vue est incroyable, l’ambiance est très familiale et locale, ce n’est pas surchargé de monde, il y a quelques pistes damées et beaucoup d’options hors pistes.
• Treble Cone a la plus belle vue et un incroyable terrain si on est un skieur confirmé.
• Coronet Peak est bien pour le ski de nuit.
• The Remarkables et Cardrona sont des stations familiales, il y en a un peu pour tous les niveaux et sont idéales pour apprendre à skier. Si on est fan de ski freestyle, c’est aussi l’endroit parfait. Cardrona est réputée pour son parc (boxes, jumps, half pipe).

Les stations sont beaucoup plus petites, rien à voir avec les stations de ski des Alpes françaises. La neige est présente uniquement dans les montagnes, il y a très rarement de neige dans la vallée. Une autre grande différence est qu’en Nouvelle-Zélande les stations de ski ne sont pas des villages. Personne n’habite dans la station et il n’y a pas de logement sur place. Il faut conduire ou prendre le bus tous les jours : il y a 20 à 50 minutes de route en moyenne. De plus, les routes d’accès sont non goudronnées et nécessitent parfois d’avoir un 4×4 et l’usage de chaînes lorsqu’il neige. Niveau météo, il arrive souvent que les stations en Nouvelle-Zélande ferment à cause du vent. Il n’y a pas d’arbres et les pistes sont donc assez exposées.

Il y a deux sortes de stations de ski en Nouvelle Zélande, les stations dites “commerciales” et les Clubs Field. Ces dernières sont des stations privées tenues par des familles et quelques bénévoles, avec une ou deux remontées mécaniques de type corde, une grande partie du terrain est hors piste. L’ambiance est très conviviale et il y a peu de monde.

Les stations “commerciales”, en gros, c’est : un grand parking à l’entrée, un bâtiment avec la vente des forfaits et la location de matériel, un café, une cafétéria, un restaurant et c’est à peu près tout.

Les stations de ski sont des business privés. Que tu travailles aux forfaits, aux remontées mécaniques, à la location, au ménage, au restaurant ou à l’école de ski, tu es employé par la station.

Oui, en effet, j’ai passé mon NZSIA (New Zealand Snowsports Instructors Alliance) niveau 1 et 2.

J’ai suivi une formation qui s’appelle ITC (Instructor Training Center) à Cardrona. Cette formation pratique et théorique s’est déroulée principalement sur neige avec quelques sessions en intérieur. Nous étions plusieurs groupes de 6 à 8 personnes avec un coach. Nous avons travaillé sur notre propre performance de ski, la progression et les différentes étapes de l’enseignement du ski, les règles de sécurité, la gestion de groupe et aussi de l’analyse vidéo.

Les 2 premières semaines de formation m’ont préparée au niveau 1 que j’ai validé. À partir de là, j’ai commencé à travailler à mi-temps pour la station. En parallèle, j’ai repris l’entraînement pendant 4 semaines. Puis, j’ai passé mon niveau 2 que j’ai validé également. J’ai beaucoup apprécié le fait de pouvoir commencer à travailler et mettre en pratique ce que j’avais appris durant la formation.

Le niveau 1 est très basique. L’examen comporte une épreuve d’enseignement, mise en situation avec un groupe de faux élèves à qui l’on doit enseigner une étape de la progression en ski, niveau débutant. Le niveau à ski est aussi évalué. Il n’y a pas d’épreuves particulières, il faut simplement tenir compte des conseils donnés par le formateur.

Le niveau 2 est plus exigeant. L’examen à ski est composé de démonstrations, une épreuve d’enseignement un peu plus poussée, une analyse de vidéo et une planification de leçons.

Le système néo-zélandais est complètement différent du système français : beaucoup plus accessible techniquement et financièrement.
Pour ceux qui ne le savent pas, en France, si tu n’as jamais fait de compétition, il est très difficile d’accéder au diplôme de moniteur de ski et de le valider. De plus cela est très coûteux et très long (5 à 7 ans en moyenne).

Dans le système néo-zélandais, tu peux passer différents niveaux qui te permettent d’enseigner des habiletés différentes.

• Niveau 1 : Débutant ;
• Niveau 2 : Intermédiaire ;
• Niveau 3 : Expert ;
• Trainers Cert : Moniteur formateur.

Le diplôme néo-zélandais est reconnu presque partout dans le monde à l’exception de la France et l’Italie.

Honnêtement, je n’arrive pas à penser à un moment difficile. Nous avons eu quelques galères avec notre van qui ne passait plus le WOF (contrôle technique), et les demandes de visa étaient toujours assez stressantes.

C’est dur, il y en a beaucoup trop ! Voici un top 3 Ahah !

Lors de ma première année, mes meilleures amies m’ont rejointe pour Noël. Nous avons voyagé et découvert ensemble l’Île du Sud. Une voiture, un campervan et une tente, que d’aventures, de galères et de fous rires ! Je garderai en mémoire ce voyage pendant très longtemps.

J’ai adoré voyager et vivre dans le campervan. Je me souviens d’une fois où ma copine et moi avons roulé de nuit jusqu’au Cap East. Le free camp se trouvait au bord de l’océan, la météo était folle, nous n’avons pas dormi de la nuit, j’avais peur que le van se renverse tellement il y avait de vent, ou qu’une vague nous emporte. Puis au matin, les conditions étaient simplement parfaites : pas de vent, pas un seul nuage à l’horizon, juste nous deux dans notre van regardant le soleil se lever !

Puisque l’on parle de ski, le jour où j’ai terminé et validé mon examen pour le niveau 2 était un grand moment de soulagement et de joie ! La tradition oblige un saut dans le lac de Wanaka, qui n’est vraiment pas chaud en hiver.

Oui j’ai travaillé trois saisons d’hiver pour Cardrona. Le diplôme de monitrice de ski me permet d’obtenir un visa de travail chaque hiver.

Oui j’ai travaillé à Panorama au Canada en PVT et je suis actuellement à Niseko au Japon avec un visa de travail. J’en suis à mon quatrième hiver d’affilée.

Je pense que c’est plutôt facile de trouver un emploi pour la saison d’hiver en Nouvelle-Zélande, à condition de s’y prendre assez tôt et d’être ouvert à différents boulots.

La plupart des stations recrutent pendant l’été pour l’hiver, c’est-à-dire février/mars pour commencer en juin.

Les positions comme moniteur de ski ne sont pas faciles à obtenir car elles nécessitent un diplôme. Il sera beaucoup plus facile d’obtenir un boulot en tant que serveur·se, réceptionniste, au ticket, ménage, remontées mécaniques ou parking par exemple.

Les sites internet des stations sont l’endroit où postuler et où tu peux trouver toutes les informations nécessaires. La plupart des stations ont une rubrique « Employment » qui est pleine d’informations : les différentes dates, la procédure, les avantages, etc.

Si travailler en station de ski est quelque chose que vous voulez tenter, il faut le prévoir et le planifier en avance. Il faut postuler pendant les dates inscrites sur le site web, il faut avoir son visa valable jusqu’à la fin de la saison et il faut commencer à chercher un logement le plus tôt possible. Malheureusement il est souvent plus difficile de trouver où vivre que d’obtenir le job (surtout à Wanaka et Queenstown).

A part ça, foncez ! Vous n’avez rien à perdre. Que vous soyez un skieur confirmé ou complètement débutant, travailler pour une station de ski vous permettra d’obtenir un forfait saison gratuit, des leçons pour apprendre et pleins d’autres avantages ! C’est l’opportunité d’apprendre, d’essayer quelque chose de nouveau, de trouver une nouvelle passion ou simplement d’expérimenter le ski en juillet ahah ! C’est un bon moyen de rencontrer de nouvelles personnes, les équipes sont très internationales, vous rencontrerez des gens venant du monde entier.

Concernant le ski, j’aimerais valider mon niveau 3 prochainement. Cela me permettrait de pouvoir enseigner à un public plus large, d’être mieux payée et d’avoir accès encore plus facilement à des visas de travail. Pour information, en Nouvelle-Zélande, je gagnais environ 29 $NZ / h et travaillais environ 30 heures par semaine. Au Canada, mon salaire s’élevait à 19 $CA / h et je travaillais environ 25 heures par semaine.

Pour la saison prochaine, j’hésite entre repartir pour un hiver en Nouvelle-Zélande ou passer l’été en Europe. Après 4 hivers d’affilée, même si j’aime la neige et le ski, la chaleur et l’été me manque un peu, je dois l’avouer.

Ski you soon !