Malgré le fait qu’au Québec nous parlons français, notre vocabulaire est toutefois extrêmement distinct de celui de la France. Un peu comme le néerlandais et le flamand, ou l’anglais britannique et américain. Accent et dialecte différent, les Français et les Belges ont quelquefois du mal à comprendre les Québécois lorsqu’ils parlent.
Les mots typiques du vocabulaire québécois :
Tantôt : tout à l’heure.
Bienvenue : de rien.
Allô : pour dire bonjour.
Tu peux tu ? J’peux tu ? : on ne sait pas pour quelle raison, mais on aime bien doubler le « tu ».
Tsé – T’sais : un peu comme le ‘’tu vois’’ ou le ‘’quoi’’ des Français en fin de phrase.
Y fait frette : il fait vraiment froid. Frette, c’est plus que froid.
Barrer la porte / clancher la porte : fermer à clé.
T’es bête : Tu n’es pas sympathique.
Feck (fait que) : un peu comme le ‘’du coup’’ des Français.
Genre : on le met un peu partout pour rien.
C’est wack : c’est chelou.
D’la slush : quand la neige est entre son état solide et liquide.
J’me peux pu : avoir hâte ou être impatient.
Tu gosses / c’est gossant : tu m’énerves / c’est énervant.
On s’est pogner / chicaner : nous nous sommes disputés.
Chialer : râler.
Je m’ennuie de… : telle chose me manque.
C’est ordinaire : ce n’est pas top.
C’est pas pire : ce n’est pas mal, c’est bien.
T’es tu correct ? : je peux t’aider ?
Pour vrai ?! : tu ne blagues pas ?
Dispendieux : cher.
Check : regarde.
Une joke : une blague.
Capoter : ça peut être un sentiment d’énervement, de colère ou d’excitation.
Être tanné / c’est tannant : en avoir marre / c’est agaçant (ça peut aussi avoir un ton taquin).
Asteur : maintenant, à cette heure.
Un m’ment d’né : un moment donné.
La même affaire : la même chose.
Jaser : discuter.
Un adon : un hasard.
T’es fin : tu es gentil.
Mots pour les vêtements :
Des gougounes : des flip flop ou des tongs.
Des chouclaques : des espadrilles, des chaussures de sport.
Un foulard : une écharpe.
Une tuque : un bonnet.
Des mitaines : des gants.
Des souliers : des sneakers, des baskets, des chaussures.
Un chandail : un T-shirt ou même un pull.
Des bas : des chaussettes.
Mots pour les relations :
Chum : copain.
Blonde : copine.
Mes chums de gars / de filles : des excellents potes.
Fréquentation : pour dire qu’ils sont dans la phase du ‘’dating’’. « Nous sommes en fréquentation » diront les Québécois.
Matante / mononcle : quand ils parlent d’une tante, ils répètent « ma ».
Exemple : j’ai été voir ma matante aujourd’hui / j’ai été voir mon mononcle aujourd’hui
Une germaine : quelqu’un qui veut tout contrôler.
Tomber en amour : être amoureux.
Un colon / cave / taouin : un con.
Mots pour l’alimentation :
Tim Hortons : un Starbucks, mais canadien.
A&W : un genre de Mcdo canadien (on prononce ‘’Mecdo’’, et non ‘’Macdo’’).
Dépanneur : une petite épicerie, style Carrefour Express.
Des biscuits : des cookies.
Un joyeux festin : happy meal. On dit également croquette pour les nuggets.
Des ustensiles : des couverts.
Une p’tite frette : l’équivalent d’une p’tite sœur (une bière pas cher).
Déjeuner, dîner, souper : petit-déjeuner, déjeuner, dîner.
Oreille de crisse : morceaux de lard de cochon grillés.
Cornet au sirop d’érable : un petit cornet rempli de tire d’érable et de beurre d’érable sur le dessus.
Poutine : fromage « quick quick », frite et sauce brune.
Cipaille / Cipâte : le repas classique du temps des fêtes comprenant porc, boeuf, poulet, patates coupées en cube et d’une pâte qui recouvre le tout. Le plat mijote toute la journée.
Tourtière : le repas également classique du temps des fêtes, mais surtout au Saguenay. Ça ressemble à un pâté à la viande, mais avec des petites patates.
Pâtés chinois : steak, blé d’inde (maïs), patate comme dirait Thérèse dans La p’tite vie.
Les p’tites saucisses rouler dans le bacon : tout est dit dans le nom.
Queue de castor : non, ce n’est pas une vraie queue de castor. C’est une pâte sucrée en forme de « queue de castor » où tu peux ajouter des toppings dessus.
Pouding chômeur : un dessert traditionnel datant de la crise économique de 1929. Son nom fait référence aux ingrédients qui sont peu chers. C’est un genre de gâteau avec une sauce au sirop d’érable.
Pets de sœur : une pâtisserie en forme de spirale composée de pâte à tarte et de cassonade.
Des grands-pères au sirop d’érable : semblable au pouding chômeur, mais ce sont des boules.
Des bonbons patates : une pâte faite avec des patates et du sucre à glacer. Spiralés, dans le milieu, il y a du beurre de cacahuète.
Pâte à dent : du dentifrice.
Une crème molle : une glace.
Une glace : un glaçon.
Mots pour les objets et autres :
Un char : une voiture. Toutes les parties du char sont en anglais : flasher (clignotant), wipers (essuis-glace), etc.
Un quatre-roues : un quad.
Une balayeuse (prononcée parfois balieuse) : un aspirateur.
Un bubu : une petite mousse, un bout de laine ou du pollen.
Un cellulaire : un téléphone.
Des bibittes : des insectes.
Un orignal : un élan.
La lumière : le feu de circulation.
Un toupet : une frange.
Un siffleux : une marmotte.
Un barbeau : pour parler d’un hanneton ou d’un scarabée.
Une guenille : un torchon.
Un pinch : une moustache.
Soccer : football.
Un divan : un canapé.
Un maringouin : un moustique.
Des expressions québécoises :
Lâche pas la patate : n’abandonne pas, continue.
Pas de chicane dans ma cabane : pas de dispute dans ma maison.
Avoir les yeux dans graisse de bine : être fatigué.
Cogner des clous : être sur le point de s’endormir.
Être mêlé comme un jeu de cartes : être vraiment mélangé, perdu.
Se tourner sur un 10 cennes : changer de plan rapidement.
Péter une coche : péter un câble.
Être habillé comme la chienne à Jacques : être mal habillé.
Tiguidou : allons-y !
C’est pas le pogo le plus dégelé de la boîte : ce n’est pas le plus intelligent ou ce n’est pas le pingouin qui glisse le plus loin.
On n’est pas sorti du bois : on n’est pas près de finir.
Tire-toi une bûche : prend toi une chaise et assis toi.
Fais pas ton Séraphin : fais pas ton radin.
Attache ta tuque : soit prêt !
En beurrer épais : en dire/faire trop quand on raconte une histoire.
Prendre une débarque : tomber par terre, trébucher.
Être frais : être hautain. Par exemple : il fait son frais.
Caller l’orignal : vomir.
On niaise pas avec la puck / pas l’temps de niaiser : on n’a pas de temps à perdre. Une « puck » est le palet au hockey.
J’ai mal au cœur / ça m’a tombé sur le coeur : avoir des haut-le-cœur.
Patiner : quand quelqu’un parle vite et essaie de trouver « une porte de sortie ».
Être en beau fusil : être vraiment fâché.
Avoir de l’eau dans cave : avoir un pantalon trop court.
Être gerlou / saoul / chaudaille / chaud : être bourré.
Être le boss des bécosses : décider tout, se croire supérieur.
Virer une brosse : avoir picoler un peu trop.
Avoir du guts : avoir du courage.
La cerise sur le sundae : la touche finale.
Il pleut des cordes : il pleut énormément.
Sentir le swing : sentir la transpiration.
Être branleux : quelqu’un qui n’avance pas vite, qui prend son temps.
C’est pas à Chibougamau : Chibougamau est une ville assez éloignée au Québec. On sort cette expression quand quelque chose n’est pas trop loin.
Se casser le bicycle : faire compliqué.
Faire son ti-Joe connaissant : quelqu’un qui sait tout, qui a une opinion sur tout.
Faire le saut : être surpris.
C’est écoeurant : c’est délicieux.
Je me suis fait fourrer : je me suis fait arnaquer.
Mots / expressions dans certaines régions du Québec :
Le cotteur : la bordure du trottoir.
Arsoudre : verbe qui veut dire rejoindre. « J’arsou ».
Une bus : on met le mot « bus » au féminin dans certaines régions.
Un frite : pour les gens du Saguenay, une frite c’est seulement une. Un frite c’est plusieurs frites t’sé.
Une beigne : on met le mot « beigne » au féminin dans le coin de Trois-Rivières.
Ben manque : surement.
Un grament / un gugusse / un cossin : ça peut être n’importe quoi, quelque chose de douteux.
Une froc : un manteau.
Des marques qui sont devenues des mots :
Des kleenex : des mouchoirs.
Un skidoo : une motoneige.
Un seadoo : une motomarine.
Du saran wrap : pellicule en plastique pour recouvrir.
Un ziploc : des petits sacs en plastique.
Un frigidaire : un frigo.
Un K-Way : un manteau de pluie.
Un 6/49 : quand on a eu de la chance, on dit qu’on va aller s’acheter un 6/49. Autrement dit, le 6/49 est un billet de loterie.
Un lypsyl : un baume à lèvre
Des événements propres aux Québécois :
La Saint-Jean : la fête nationale du Québec (24 juin).
Le 1er juillet : jour de déménagement, mais également la fête du Canada
Le FEQ : le Festival d’été de Québec.
Le bal des finissants : à la fin de leur parcours secondaire, les étudiants ont un bal (prom day).
Le temps des sucres : c’est le moment (fin mars environ) que le sirop d’érable est récolté. C’est le temps d’aller dans une cabane à sucre pour se faire une partie de sucre (tire d’érable) ou un brunch.
La tempête des poteaux : selon les dires, durant une tempête de neige, si la neige colle aux poteaux, c’est que ce sera la dernière tempête de l’hiver (on y croit ou on n’y croit pas).
La sortie de la marmotte : encore selon les dires, la marmotte annonce l’arrivée du printemps.
Les sacres (jurons) :
Il n’est pas très bien vu de sacrer au Québec, même si les Français trouvent ça bien comique. À savoir qu’il y a un niveau d’intensité dans les sacres :
- Niveau 1 : Esti / osti.
- Niveau 2 : Criss.
- Niveau 3 : Câlisse.
- Niveau 4 : Tabarnak. Déjà, on ne le prononce pas « tabernacle ». C’est le pire des sacres. Si quelqu’un vous dit qu’il est en tabarnak, c’est qu’il est très (très) fâché.
Autres : sacrament, siboire, viarge.
‘’Sacres’’ allégés (qui sont acceptés) : crime, tarbarnouche, câline (de bine), sibole
Expressions impliquant des sacres :
- On se dec / on décriss : on quitte un endroit.
- OPC (au plus criss) : au plus vite.
- Je m’en criss : je m’en fous.
On peut également transformer les sacres en verbe ou en adverbe.
Exemple en verbe : J’ai crissé mon sac par terre = j’ai mis mon sac par terre.
Exemple en adverbe : c’était calissement bon = c’était vraiment bon.
Les sacres proviennent des mots de l’Église : le tabernacle, le christ, l’hostie, le sacrement. Ce n’est pas du tout parce que les Québécois sont croyants et/ou pratiquants, au contraire.
La prononciation :
On dit que l’accent québécois est chantant et que ça rend joyeux. Ce n’est pas pour tous les mots, mais souvent, les Québécois vont prononcer le « a » plutôt en « o ». Si le « a » a un accent circonflexe, il faut d’office le prononcer en « o ». Ils ne prononcent pas les « t » à la fin des mots. Par exemple, le mot correct ou exact. Ils coupent énormément les mots dans les phrases :
- Ce n’est pas : s’pas.
- Je ne sais pas : J’sais pas.
- Je suis allé : J’t’allé.
- Je te.. : J’te.
Et plus encore…
Voilà, vous connaissez maintenant tout (ou presque) du québécois. Québécois en France, vous pouvez glisser ce guide à vos amis Français. Français au Québec, vous pouvez commencer à apprendre le dialecte québécois.
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