La Corée du Nord
À l’inverse du Sud, après la guerre, la Corée du Nord se porte beaucoup mieux. Elle a des ressources et sa reconstruction est mieux organisée et plus efficace. Elle est aussi aidée par l’URSS et la Chine. La Corée du Nord est elle aussi une dictature, mais beaucoup plus autonome. Dès la fin des années 50, la Corée du Nord affiche une croissance à deux chiffres.
Cette bonne marche permet à Kim Il-sung de consolider largement son pouvoir. Il en profite pour purger toute forme d’opposition possible. Pour justifier ses actions, il met en avant le Juche.
Le juche : idéologie qui met en avant l’autosuffisance, l’autonomie idéologique, l’indépendance politique et culturelle et le repli sur la nation. Cette idéologie permet à Kim Il-sung de renforcer son contrôle de l’appareil étatique, de justifier sa politique économique et sa politique culturelle de propagande. Ça lui permet également d’asseoir son culte de la personnalité. Kim Il-sung devient le père de la nation coréenne. Les médias le présentent comme le guide suprême de la nation. Des statues de lui sont érigées un peu partout, son image est affichée dans les lieux publics. Sa famille et notamment ses ancêtres sont aussi glorifiés et mis en avant.
Dans les années 60, Pyongyang alterne entre rapprochements avec la Chine, puis rapprochement avec l’URSS, selon les politiques et les évolutions de ses deux alliées. Progressivement, elle s’isole et se referme sur elle-même.
L’isolement de la Corée du Nord se confirme et se renforce. Son économie, qui lui avait valu une belle croissance, dépendait beaucoup de ses deux partenaires qui lui fournissaient capitaux et pétrole et qui lui achetaient ses productions. En prenant ses distances avec ses deux alliées, la Corée du Nord brise cet équilibre.
En 1972, le juche devient l’idéologie officielle du pays. Avec la nouvelle constitution, Kim Il-sung passe de Premier ministre à Président, secrétaire général du Parti des travailleurs et président de la Commission nationale de défense (chef des armées).
La société est organisée en classes et en catégories. Les fidèles, les entre-deux et les opposants. Les fidèles sont l’élite de la société. Les opposants sont, quant à eux, exclus voir même emprisonnés dans des camps de travail dans des conditions extrêmement difficiles et violentes. Cette hiérarchie organise toute la société.
La culture est également énormément utilisée comme outil de propagande que ça soit au travers de spectacles, de films, ou avec la littérature.
Les années 80 marquent le début du déclin de la Corée du Nord. La croissance n’est plus là. Elles marquent aussi le début de la succession de Kim Il-sung à son fils Kim Jong-il. Le pouvoir est en réalité exercé uniquement par les deux Kim.
En janvier 1993, Kim Jong-Il devient le dirigeant suprême du pays. Son père va bientôt mourir. Les cérémonies commencent avant même son décès. Le 8 juillet 1994, Kim Il-sung meurt. Des funérailles grandioses seront organisées avec des scènes de pleurs collectifs, des mouvements de foule et des crises de panique. Un culte éternel, inscrit dans la constitution, lui sera voué.
Les années 90 marquent aussi le début d’une crise humanitaire sans précédent. La production industrielle ne fonctionne plus. La production agricole est elle aussi en chute et ne suffit plus à nourrir toute la population. Le pays est également très endetté. De plus, le pays est touché par plusieurs catastrophes naturelles qui vont ruiner ses récoltes, entraînant alors une famine considérable. Les Nord-coréens meurent de faim. Cette famine aurait entrainé la mort de plusieurs millions de personnes.
La Corée du Nord n’a pas le choix, elle accepte les aides humanitaires extérieures, notamment de la Corée du Sud. En 1995, elle demande de l’aide à l’ONU qui lui enverra des grandes quantités de denrées alimentaires et de médicaments.
La société est devenue endogamique, il est quasiment impossible de passer d’une classe à l’autre. Beaucoup de Nord-coréens vont essayer de fuir vers la Chine.
La Corée du Nord s’adonne également à des activités illicites comme le trafic de drogues, d’armes et de faux-monnayage, organisées par le gouvernement et le parti. Ces trafics lui permettent de financer, notamment, sa politique militaire.
L’utilisation de la menace nucléaire
Malgré le fait qu’elle a adhéré en 1985 au Traité de non-prolifération nucléaire, la Corée du Nord se lance dans la recherche de l’arme nucléaire en cachette. En 1993, la Corée du Nord fait des tirs balistiques proches du Japon. Les États-Unis avertissent qu’ils n’hésiteront pas à intervenir si elle essaye réellement de se doter de l’arme nucléaire. En 1994, la Corée du Nord met fin à son programme nucléaire en échange, elle signe un accord de coopération avec les États-Unis et reçoit l’aide énergétique dont elle a besoin. Le chantage nucléaire devient la force de frappe de la Corée du Nord. Ce chantage sera utilisé à de nombreuses reprises.
17 décembre 2011 : Kim Jong-il meurt, laissant le pouvoir à son fils Kim Jong-un.
Au cours des années 2000, la Corée du Nord libéralise son économie tout en maintenant l’autoritarisme de son régime. Elle sort progressivement de son isolement afin de trouver des partenaires commerciaux et d’entretenir des relations diplomatiques. Aujourd’hui, elle a de nombreuses ambassades dans plusieurs pays ainsi que des relations économiques avec d’autres États. Elle s’est aussi ouverte au tourisme, un tourisme très contrôlé.
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