- Âge au début du PVT : 28 ans
- PVT :en couple en 2017 à Montréal (Québec), Charlottetown (IPE), Mingan (Québec) et Winnipeg (Manitoba)
- Domaine professionnel :Coordinatrice dans une association éducative
- Activité professionnelle au Canada : Stagiaire dans une école francophone, coordinatrice dans un organisme d’accueil des nouveaux arrivants, coordinatrice pédagogique, coordinatrice à l’Accueil Francophone
- Économies en arrivant : 5 000 dollars
La question du couple en voyage
Le départ était pour raisons personnelles, pour vivre quelque chose à deux, mais ça n’a pas marché. Il y a eu une rupture dans les quatre premiers mois. Aussi, ça a été très difficile pour moi de trouver du travail, j’ai envoyé beaucoup beaucoup beaucoup de candidatures et j’ai jamais eu de bons retours. Et c’est là que j’ai mis en application mon plan de me laisser guider par ce que j’entendais, les personnes que je rencontrais et qui me parlaient d’autres provinces, qui me parlaient d’autres choses, en me disant que Montréal, c’était peut-être pas fait pour moi.
Je pense que pour voyager avec quelqu’un, il faut vraiment avoir les mêmes attentes, et parfois, on se rend compte que c’est pas forcément le cas… On se retrouve un petit peu face à soi-même, ça devient réel, c’est pas seulement un rêve ou une image, là il y a des rendez-vous, des endroits où s’installer, des décisions à prendre. Et quand ça devient très concret, effectivement, il faut qu’on ait la même vision du projet, avec l’autre.
Une opportunité sur l’Île-du-Prince-Édouard
J’avais besoin de quitter Montréal. Je suis allée sur le site de l’OFQJ*. Et c’est là que j’ai trouvé un petit stage sur l’Île-du-Prince-Édouard, que je connaissais pas du tout, j’en avais jamais entendu parler ! J’ai tapé ça sur Google, je me suis rendu compte que c’était super mignon, que ça allait peut-être être assez drôle de découvrir une autre province dont je n’avais jamais entendu parler donc j’ai postulé, ça a été très vite. Ils recherchent beaucoup de francophones dans les provinces majoritairement anglophones.
J’ai commencé à voir que professionnellement aussi, ça allait être plus simple en dehors du Québec. Donc je me suis laissée porter par ça. En plein hiver (c’était en janvier), j’ai pris un vol Montréal – Charlottetown sur l’Île-du-Prince-Édouard et effectivement le voyage d’hiver était un peu catastrophique *Rires* Avec le recul, c’est drôle… Arriver en janvier dans une province qu’on connaît pas, en pleine tempête de neige, avec les bagages qui ne suivent pas… C’est quand même une sacrée expérience !
L’arrivée a été mitigée : je quittais Montréal pas forcément pour de bonnes raisons ni avec de bons souvenirs et j’étais pas forcément dans un bon état moralement.
Dès que j’ai pris le taxi de l’aéroport jusqu’au centre de Charlottetown, j’ai vu les maisons victoriennes sous la neige, dans la nuit. Malgré mon état d’esprit (j’étais fatiguée, j’étais pas forcément bien), j’ai adoré et je me suis dit que j’avais vraiment fait un bon choix de partir vers cette destination inconnue. J’imaginais pas du tout que le Canada pouvait ressembler à ça.
De fil en aiguille : adoptée par Charlottetown
C’était un stage pour six mois, à l’école François Buotte, qui est une école francophone. Je devais être en appui avec les professeurs pour les cours de français, pour la lecture, ce genre de choses.
Je savais que ça allait pas forcément m’enthousiasmer sur le long terme. C’était un moyen de pouvoir venir dans une nouvelle province. Ce qui était bien, c’est que l’école François Buotte est adjacente à tous les organismes francophones de l’Île-du-Prince-Édouard, la CIF, le Carrefour de l’île Saint-Jean… J’ai pu, en travaillant à l’école, rencontrer tous les acteurs de l’immigration francophone et des nouveaux arrivants.
Je me suis dit que ça, ça allait être un domaine qui allait peut-être plus m’intéresser. Et par chance, il y a un poste qui s’est libéré au RDÉE* de l’Île-du-Prince-Édouard. J’ai postulé, évidemment.
J’ai eu le poste ! Donc j’ai dû démissionner de l’école. C’est la première fois que je faisais ça, j’étais un peu désolée, mais tout s’est très bien passé. C’était un contrat de six mois et l’objectif était d’aider les jeunes francophones de l’Île-du-Prince-Édouard à décrocher un stage d’été dans le cadre de leurs études.
L’Acadie et les Acadiens
C’est ici que j’ai commencé à découvrir l’Acadie ! J’ai eu un petit peu honte au début car j’avais des collègues acadiens mais à l’époque, comme je ne m’étais pas vraiment renseignée sur le Canada, je ne savais pas ce que c’était que les Acadiens et l’Acadie. Pour moi, c’était des personnes anglophones qui avaient appris le français. Tu imagines un peu le drame ! J’ai compris que non, pas du tout. C’était vraiment leur français et pas des anglophones qui parlaient français.
Heureusement, j’ai pas trop mis les pieds dans le plat, je l’ai compris en douceur et ça m’a évité de faire de belles bourdes après.
C’est là que j’ai pu prendre conscience des enjeux, notamment que si je devais aider les étudiants à trouver des stages sur l’île pour l’été, c’était aussi pour encourager les francophones à ne pas quitter l’île après leurs études. Les jeunes vont aller faire leurs études ailleurs et on voulait qu’ils reviennent après pour travailler sur l’Île-du-Prince-Édouard, pour maintenir la francophonie.
J’ai découvert que c’était dynamique parce qu’il y avait les jeux de l’Acadie, les journées de l’Acadie, il y avait toujours quelque chose autour de l’Acadie ! Des fêtes, des rencontres…
Ce qui faisait que c’était assez sympa de voir toujours des gens débarquer de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, de l’Île-du-Prince-Édouard, d’avoir des défilés avec le drapeau acadien. Y a la musique, aussi, bien sûr, avec les East Pointers de l’Île-du-Prince-Édouard (bon, ils sont pas Acadiens), le style avec les violons, je sais pas comment le décrire. Avec une ambiance qui, moi, me faisait penser à la Bretagne, à l’Irlande : c’était drôle de rencontrer ça au Canada.
Je dirais qu’un peu comme les communautés francophones ailleurs au Canada, les personnes vivent un peu les unes à côté des autres. Ça faisait vraiment des groupes… Des quartiers, des groupes, c’est très anglo-saxon de faire du communautarisme, mais pas dans le sens négatif comme on peut l’entendre en France ou en Europe. C’est là aussi que j’ai commencé à découvrir le communautarisme à l’anglo-saxonne. Et le fait de vivre un peu les uns à côté des autres sans animosité ni méchanceté aucune. Simplement d’avoir des univers parallèles qui se côtoient.
Se créer un cercle d’amies
J’ai rencontré des gens assez rapidement, quand je dis assez rapidement, c’est au bout d’un mois et demi parce que la communauté francophone est très petite. Tout le monde se connaît et quand on rencontre une ou deux personnes, on finit par rencontrer toute la communauté francophone. Ça a été assez rapide et j’ai vite trouvé des jeunes femmes de mon âge. On a très vite formé un petit groupe et on s’est appuyées sur le fait que j’avais une voiture pour enfin découvrir l’Île-du-Prince-Édouard et sortir de l’île, traverser ce magnifique pont** et aller à Halifax, à Moncton, au Cap Breton et visiter un peu les provinces atlantiques.
la même chose. »
On avait une grande facilité à se retrouver, parce que c’est tout petit, parce qu’il y a que deux ou trois endroits de rencontre, donc on peut facilement se dire : « Là, dans dix minutes, est-ce qu’on peut se retrouver à tel endroit ? » alors qu’à Paris on va prévoir trois mois à l’avance pour que tout le monde soit disponible… C’était le revers de la médaille : il y a peu de choses à faire mais c’était très agréable !
Comme je venais de vivre quelque chose d’un peu compliqué, j’avais besoin d’un petit écrin rassurant. Sur l’Île-du-Prince-Édouard, je l’ai vraiment trouvé, grâce au côté insulaire. C’était la première fois que je vivais sur une île, qui est toute petite, en plus. Entourée d’eau gelée, l’hiver, de surcroît… Cette communauté très accueillante et très rassurante m’a beaucoup aidée à me remettre sur pieds.
Quitter la vie insulaire pour réaliser l’un de ses rêves
Au bout d’un moment, j’ai décidé de quitter l’île, parce que même si l’esprit insulaire m’a retapée, je me suis vite rendu compte que ça irait pas forcément avec mes envies de voyage. On est très éloigné de tout, on est très loin des premières grandes villes. Faut passer le pont, qui coûte quand même assez cher. Il faut rouler très très longtemps : pour rejoindre Montréal, c’est dix ou quinze heures de voiture…
Ça m’a donné envie d’en connaître plus sur le Canada et de découvrir d’autres provinces. Et c’est vrai que la plupart des locaux qu’on connaissait avaient pas forcément beaucoup bougé, étaient très « Île-du-Prince-Édouard ». J’avais envie de rencontrer des gens qui avaient vu autre chose.
À Montréal, j’avais postulé dans une association qui s’appelle Fusion Jeunesse pour partir travailler dans des communautés autochtones, ce qui était l’un de mes objectifs et l’une de mes passions. Ils m’ont rappelée quelques mois après en me disant qu’une place avait été libérée dans une communauté autochtone innue, sur la Côte-Nord du Québec, Ekuanitshit.
Si en septembre j’étais disponible, la place était pour moi. Je me suis dit que j’allais saisir cette opportunité et quitter ma merveilleuse île.
C’était un poste de coordinatrice de projets jeunesse. C’était effectivement dans une école, mais comme c’était une communauté innue, ça prenait un peu plus de sens pour moi. C’était un peu… mon rêve. Je pouvais aller passer du temps dans une communauté autochtone, impossible de refuser ça.
J’ai beaucoup travaillé sur la colonisation française et belge avant de partir. C’est vraiment un sujet qui m’a accompagnée pendant des années, que ce soit dans ma vie privée ou professionnelle et dans mon mémoire de fin d’études. J’étais aussi déjà allée au Groënland où j’avais découvert le peuple inuit. J’avais pas une idée très précise de l’histoire autochtone au Canada, mais ce qui était vrai, c’est qu’en allant au Canada, je voulais en savoir plus.
J’étais accompagnée de ma responsable qui est venue avec moi pour m’installer dans la communauté. Comme à chaque fois, j’avais deux états d’esprit en même temps !
J’étais terriblement excitée, c’était vraiment mon rêve de pouvoir aller si loin dans la découverte de la culture innue, de découvrir encore un endroit dont je n’avais jamais entendu parler. C’était absolument magique et en même temps j’ai un petit peu déchanté en arrivant, quand on a loué une voiture à l’aéroport de cette île pour se rendre à Mingan et que je me suis rendu compte qu’il y avait une heure de route en pleine forêt. Il n’y avait rien du tout. Je n’étais pas logée dans la communauté autochtone car on avait pas le droit, donc j’étais logée au Havre-Saint-Pierre qui est un petit village juste à côté de la communauté, dans une chambre chez des particuliers.
On a commencé à travailler tout de suite, à rencontrer les enseignants, la directrice de l’école et quelques acteurs de la communauté.
L’école était en français québécois avec le programme scolaire du Québec. Les enseignants autochtones donnaient des cours de culture autochtone en langue innue. Avec des ateliers artistiques, de langue, de chasse, des choses comme ça. Ça a été super riche. Quand je suis arrivée, c’était en octobre, c’était la période de la chasse, alors les élèves n’étaient pas là parce qu’il y avait une pause généralisée à l’école, d’une semaine ou deux, pendant laquelle les enfants et leurs familles allaient en forêt pour chasser. Les hélicoptères venaient les prendre et les déposer en forêt et donc rien que ça, c’était toute une histoire… J’ai été super bien accueillie, que ce soit par les enseignants, la communauté ou les élèves, même si j’ai très très vite senti, notamment de la part des élèves, beaucoup de méfiance.
En discutant avec eux, je me suis rendu compte que je n’étais pas la première à venir comme ça, et que c’était toujours un peu douloureux pour eux de voir arriver des personnes qui allaient repartir assez vite, ensuite.
Avec ma collègue québécoise, on se demandait vraiment si c’était une bonne chose d’être ici parce que c’était une école avec un programme québécois, en français, avec clairement des petites frictions entre le monde québécois et le monde autochtone. On arrivait pas à savoir si on faisait quelque chose de bien ou de mal à être là. Évidemment, on a jamais eu de réponses et y en a pas ! C’est vrai que ça rendait l’expérience assez perturbante, évidemment. On avait souvent de grands débats sur l’appropriation culturelle, sur le modèle éducatif québécois, sur le fait qu’on était intégrés à la communauté et en même temps qu’on avait pas le droit d’y habiter. Pourtant, on comprenait très bien pourquoi tout ceci était comme ça, et en même temps, c’était la première fois pour moi que je me sentais autant mise à part.
Le burnout de la voyageuse
J’étais fatiguée. Ça faisait un an et demi que j’étais partie. Un an et demi que j’étais seule, j’avais eu beaucoup beaucoup d’émotions, qu’elles soient positives ou négatives. Je savais pas trop ce que j’allais faire… Donc je me suis dit : « Je vais rentrer en France voir ma famille pour me reposer un petit peu avant de revenir au Canada, à Winnipeg, pour voir le musée canadien pour les droits de la personne et le Festival du Voyageur, et ensuite je pense que ça sera la fin de l’aventure ».
Même si c’est ce que je voulais, ce que je cherchais… C’est vrai qu’au bout d’un moment… Ça n’avait plus de sens. J’avais perdu le sens. J’avais tellement vécu de choses, j’avais l’impression d’avoir déjà vécu tout ce que j’étais venue vivre, que je savais plus trop ce que je pouvais faire de plus et où était le sens de ce que je faisais. En France, ça m’a fait beaucoup de bien de retrouver tout le monde, de raconter ce que j’avais fait. Ça m’a permis d’y retrouver du sens, de me souvenir de tout ce que j’avais fait. Finalement, je voulais pas que ça s’arrête là ! Quand on vit cette expérience, au quotidien, on oublie qu’on vit quelque chose d’un peu… exceptionnel. C’est en rentrant dans son ancien quotidien, en discutant avec des personnes qui ont pas vécu ces choses-là, qu’on se rend compte que c’est important, que ça a du sens, que c’est exceptionnel et qu’il faut pousser la chose le plus loin possible !
Un coup de foudre impromptu !
J’ai décidé de repartir au Canada pour fêter mes trente ans avec mes amies de l’Île-du-Prince-Édouard. Elles avaient un ami qui était chauffeur de poids lourds et qui m’avait proposé de me conduire de Montréal à l’Île-du-Prince-Édouard. Il est venu me chercher à Montréal dans son camion américain, son gros truck ! *Rires* On est tombés amoureux dans ce camion ! *Rires* Ça devait durer douze heures, cette histoire de camion, et puis avec l’hiver, le trajet a duré trois jours ! *Rires*
Je cherchais un emploi à Winnipeg et au fur et à mesure de mes recherches sur Internet, je suis tombée sur l’Accueil francophone qui proposait un emploi. Ça me semblait assez sympa, c’était pour accueillir les futurs résidents permanents du Canada, pour coordonner les différents projets de la province.
Je suis arrivée encore une fois en plein hiver ! Sur le trajet Charlottetown-Winnipeg en avion, je suis restée bloquée trois jours à l’aéroport de Toronto.
Mes premières impressions à Winnipeg : il faisait très froid, évidemment ! Quand je suis arrivée, la rivière était complètement gelée, les grosses voitures crachaient de la vapeur super dense, super blanche. J’avais pas de voiture, donc j’ai dû utiliser les transports en commun qui sont assez complexes et pas forcément à l’heure, à – 50 °C… Y a une fois où j’ai pleuré : j’avais trop froid, je me disais que j’allais mourir à cet arrêt de bus !
Le premier jour à Winnipeg, j’étais partagée. C’était une architecture complètement différente, un modèle vraiment américain. J’ai vu le musée canadien pour les droits de la personne dès que je suis arrivée, parce qu’on ne voit que lui ! J’ai trouvé ça incroyable. J’étais complètement excitée par mon nouvel emploi qui allait être génial et me permettre de voyager partout au Canada.
Et en même temps, en arrivant, j’ai pas forcément eu le coup de foudre comme pour Charlottetown, ça avait pas le même charme.
Le Festival du Voyageur a commencé. Il y avait des statues de glace, de la musique africaine avec des tires d’érable… Des trucs complètement fous ! Ce qui m’avait un peu manqué à Charlottetown, finalement, c’était le multiculturalisme. C’est quand même « le plus » de Winnipeg. J’ai pu enfin revoir des gens qui avaient des têtes de partout dans le monde !
Via mon travail, j’ai pu rencontrer d’autres personnes du monde entier : des Algériens, des Nigériens, des Français, des Belges, des Marocains… Des francophones de partout dans le monde ! On a pu créer un petit groupe pour se réchauffer pendant le long hiver.
Retrouver l’insularité au centre des terres
C’était super de pouvoir voir les Grands Lacs, encore une fois, le style un peu plus américain, de se dire qu’on est au centre du Canada ! D’ailleurs, de pouvoir voir le panneau « Centre du Canada », juste à côté de Winnipeg, c’était assez incroyable…
Encore une fois, si Winnipeg n’était pas une île, c’était presque comme une île, au niveau de l’isolement, car sur des milliers de kilomètres, au nord, au sud, à l’est ou à l’ouest, y a rien du tout. Très vite, je me suis sentie encore un peu claustrophobe. *Rires* Comme au Canada, y a que deux semaines de vacances, je me suis dit : « Qu’est-ce que je vais pouvoir aller visiter d’autre alors qu’il y a des milliers de kilomètres autour de moi… », je me suis dit qu’en un week-end, je pouvais rien aller voir !
J’espérais rester un an au Canada, et j’en suis restée trois. J’ai toujours gardé dans un coin de ma tête que j’allais retourner en France, un jour ou l’autre. Voyant les trois ans arriver puis en rencontrant tous les gens qui avaient fait un peu le même chemin que moi, je me suis rendu compte que c’était un peu le moment où il fallait choisir. Soit on a envie de rester là parce que le Canada nous correspond à 100 % et on veut vraiment faire sa vie de femme, de famille, toute sa vie dans ce pays. Soit y a des choses qui nous correspondent pas à 100 % et il faut rentrer chez soi sans perdre trop de temps, sinon on est perdus !
* Réseau de développement économique et d’employabilité, un réseau francophone présent dans chaque province.
** Le pont de la Confédération, qui relie l’IPE au Nouveau-Brunswick et qui fait 13 km.
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