J'ai lu les onze pages (ouarf ! Long mais instructif). Pour moi, la plupart des raisons ont été abordées correctement, avec peut-être un léger bémol :
- on ne peut pas être aussi catégorique ou tranché. Toutes les raisons sont justes, en fait, c'est un mélange de tout ça, pas juste du tout blanc ou du tout noir. Des nuances de gris, au final...
- l'immédiateté à laquelle nous sommes soumis au quotidien nous fait oublier les premiers réflexes liés à la critique et à ce qu'elle apporte. Exemple : "c'est la faute du gouvernement !"
Pour moi, l'inertie du système fait que certains problèmes et/ ou raisons constaté(e)s il y a dix ou quinze ans prennent effet aujourd'hui.
le PVT 2013 s'est écoulé en deux jours, le 2012 en douze jours. Avant c'était plus long, etc. etc.
Chaque année, le lot de refoulés augmente. Chaque année, le flot de personnes déterminées à l'emporter l'année prochaine augmente lui aussi.
Le goulot d'étranglement réduit peu à peu les chances de tout un chacun. La compétition nous rend amers, acharnés et surtout irréfléchis. Le seul truc qui pourrait enrayer cette tendance, ce serait une communication négative sur ce fameux Eldorado (qui n'en est pas un).
le PVT a permis au gouvernement canadien de pallier le défaut le plus flagrant des dernières vagues d'immigration européennes : le manque d'intégration. Qu'on soit à Montréal ou ailleurs, un an passé sur place, c'est ce qui est le plus à même de faire le tri entre ceux qui veulent réellement rester, et ceux qui ne se sentent pas prêts à rester. Et ça, on ne le sait qu'une fois sur place.
C'est d'autant plus vrai qu'un projet d'immigration reste un projet minime dans une vie : fonder une famille, s'épanouir, avoir une présence sociale, pour moi ce sont les vrais piliers d'une intégration future. Le travail est une valeur qui nous touche en ces temps de misère sociale, mais ce n'est pas lui qui nous donnera le désir d'éduquer nos enfants à la canadienne, le patriotisme, l'amour d'un pays. Ça, c'est le but final du changement de nationalité, et c'est un Saint Graal. Combien parmi nous arriverons à ce bonheur ? Bien peu, quand on compare le chiffre final au mouvement initial.