Localisation
Vancouver, BC, Canada
Profession
Ressources Humaines
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Bonjour Angélique, peux-tu te présenter ?
Hello, j’ai 27 ans et je viens de Compiègne, dans les Hauts-de-France (mais je préfère dire en Picardie 😉 ).
J’ai obtenu un Master en Ressources Humaines il y a 3 ans, que j’ai réalisé en alternance, et j’ai enchaîné les CDD depuis son obtention. Je n’avais pas envie de CDI. La raison ? Le voyage ! Je voulais gagner le maximum d’argent sur une courte durée pour me permettre de voyager. C’est d’ailleurs comme ça que je suis allée un peu partout en Europe, en Jordanie et au Canada.
Coté perso, je suis avec Mr Angélique-Trips depuis un certain moment et nous avons deux passions communes : le voyage et le CrossFit. La combo’ parfaite !
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Après un Master en Ressources Humaines, tu as quitté ton emploi pour partir voyager. Qu’est-ce qui t’a poussée à faire ce choix ?
Quand j’ai obtenu mon PVT, j’étais en CDD. Il se terminait en décembre, j’avais jusque février de l’année suivante pour entrer au Canada.
N’ayant pas eu d’expériences professionnelles à l’étranger durant mes études, j’ai vu ce PVT comme une parfaite occasion pour améliorer mon anglais et obtenir une expérience dans les Ressources Humaines ailleurs qu’en France.
Je me suis laissée quasiment 1 an pour activer mon PVT. J’ai épluché le site Internet pvtistes.net, parcouru des tonnes de groupes Facebook pour capter la moindre info. J’ai pris contact avec des Français installés dans les régions que j’allais visiter dans les premiers mois. Tout ça m’a permis d’arriver sereine.
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Tu es donc partie en PVT au Canada. Pourquoi avoir choisi ce pays ?
En 2016, une de mes amies a réalisé un stage au Canada, au Mont Saint-Hilaire. L’occasion parfaite pour booker un billet d’avion et y aller pour passer les vacances d’été. J’ai passé 2 semaines entre Québec et Ontario en faisant la boucle « classique » : Montréal, Québec, Toronto et Niagara Falls. Une belle mise en bouche qui m’a fait fondre en larmes à l’aéroport, le jour de mon retour en France. Première fois que ça m’arrivait : je venais de passer 15 jours incroyables. J’avais le sentiment de ne pas en avoir assez vu et j’avais cette petite voix intérieure qui me disait « reste ».
Aussitôt rentrée en France, je me suis renseignée sur les possibilités qui existent pour retourner au Canada mais, cette fois-ci, à plus long terme. C’est comme ça que j’ai pris connaissance du PVT. Je me suis inscrite dans le bassin un 26 décembre (j’étais toute seule au bureau –coucou à mon ancienne manager si tu lis cet interview – et j’ai fait mon inscription) et courant janvier : tirée au sort. Une chance incroyable.
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Avais-tu des plans précis avant de partir ?
Oui j’en avais : un trip qui commencerait au Yukon puis continuerait dans les Territoires-du-Nord-Ouest et enfin, une installation en Colombie-Britannique où je travaillerai en Ressources Humaines. Un autre plan : partir et revenir bilingue.
Aujourd’hui, où j’en suis avec ces plans ? J’ai bien fait le trip depuis le Yukon et les TNO. Le passage dans les TNO a duré beaucoup plus longtemps que prévu et je ne suis toujours pas installée en Colombie-Britannique. Je n’ai toujours pas eu d’expérience en Ressources Humaines mais mon anglais s’est amélioré bien plus que je ne l’aurais imaginé.
Alors finalement, ça ne sert pas à grand-chose d’avoir des plans car la vie en décide autrement. 🙂
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Tu as vécu dans des lieux reculés du Canada, ou, du moins, peu fréquentés par les pvtistes. Tu nous racontes ?
Avec plaisir ! Tout d’abord, si j’ai décidé de partir dans ces lieux peu connus des pvtistes (et parfois même, des Canadiens eux-mêmes), c’est parce que j’avais envie de découvrir quelque chose de complètement différent de la France et de l’Europe.
Départ le 1er janvier 2018 pour Whitehorse, où j’ai enfilé le costume de « housesitter ». Pendant 2 mois j’ai gardé la maison de mes hôtes qui étaient partis en vacances. Une bonne entrée en matière pour découvrir les -28°, les majestueuses montagnes enneigées, les rando’ incroyables et avoir un petit aperçu de ce qu’est l’Alaska.
Fin février, cap sur Yellowknife. Cap sur le « Grand Nord » Canadien, selon moi. Ici j’ai rencontré la toundra, j’ai assisté pendant 2 mois à un spectacle lumineux incroyablement époustouflant grâce aux aurores boréales, j’ai patiné pour la première fois sur un lac gelé, j’ai travaillé dans un château de glace et j’ai roulé sur les fameuses « routes de glace ». J’ai appris ce que voulait dire « vivre avec les First Nations » et j’ai célébré mon dimanche de Pâques avec eux en dansant sur leurs chants traditionnels.
La vie a fait qu’initialement je devais n’y rester que 2 mois, mais j’y ai élu domicile pour 6. Et finalement, avec du recul, je ne regrette pas car j’y ai vécu une expérience très enrichissante.
J’y suis restée plus longtemps car Mr Angélique-Trips a vécu son « Canadian Dream » : sa reconversion professionnelle. Le voyant réussir professionnellement, je me suis dit « pourquoi pas moi ? ». Mais c’était sans compter que :
  • Dans les TNO il y a un système de priorité au moment du tri des candidatures : First Nations, les gens de Yellowknife, les Canadiens, et puis… Vous et moi. Ce système s’applique normalement pour les postes au Gouvernement mais je me suis aperçue que beaucoup d’entreprises l’utilisent.
  • J’ai appris que finalement, les organisations francophones qui viennent faire de la promo’ à Destination Canada ou autre, ne jouent pas forcément le jeu, une fois sur place.
  • Le bassin économique est très restreint donc très peu d’opportunités dans mon domaine.
  • J’ai finalement travaillé 4 mois dans un magasin en tant que Sales Associate. J’ai adoré l’expérience : j’ai pu améliorer mon anglais et certains collègues sont devenus de bons copains.
    Le coût de la vie à Yellowknife est relativement élevé : comptez entre 800 / 1 000 $ pour une chambre où parfois il faut rajouter les « utilities ». Mais les loyers à 600 $, ça se trouve, avec toutes charges comprises, j’en ai fait l’expérience.
    Faire ses courses revient, en moyenne, à 100 $ par semaine si l’on mange équilibré. En terme de sorties, on est loin d’un Montréal ou d’un Toronto mais il y a de bons petits resto et des bars bien sympas.
    Pour moi, Yellowknife a deux gros avantages : sa communauté et sa localisation qui, été comme hiver, rendent l’expérience unique. Mais attention : la localisation peut vite devenir un enfer.
    J’ai réussi à créer des liens avec des locaux et des Français (oui, il y a une bonne communauté francophone) et j’ai vécu et vu des choses incroyablement fascinantes.
    J’encourage clairement les pvtistes à y aller.
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    As-tu cherché, et trouvé, du travail au Canada ?
    Oui j’ai cherché du travail, pas une mince affaire !
    Comme expliqué plus haut, essentiellement à Yellowknife car c’est là-bas que j’ai habité plusieurs mois. J’ai répondu à des annonces où mes candidatures sont restées, pour la plupart, sans réponse. Alors j’ai décidé de déposer directement mon CV dans les endroits qui m’intéressaient. Pas un très grand succès non plus.
    J’ai sollicité des rencontres avec des professionnels de mon domaine, quasiment tous ont répondu présents et quasiment tous m’ont dit « ça va être compliqué pour toi, ici ou ailleurs au Canada ». Ça motive… Ces rencontres m’ont bien servie car elles ont été complémentaires avec les conseils que j’avais pu lire en ce qui concerne la recherche d’emploi au Canada.
    Ce qui m’a beaucoup aidé : le réseau. Grâce à mon bénévolat dans un B&B, j’ai pu décrocher le poste de Sales Associate.
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    Quels sont tes meilleurs souvenirs au Canada, pour le moment ?
    Oula ! J’en ai plusieurs. Mais je crois que ceux qui m’ont le plus marquée et qui resteront gravés pour un moment sont : le jour où j’ai conduit sur une des ice roads à Yellowknife, regarder les aurores boréales danser entre elles pendant 2 mois et avoir eu la chance de célébrer le dimanche de Pâques avec les Dene.
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    Et les pires ?
    En fait, j’en ai surtout un : le jour où avec Mr Angélique-Trips on a décidé de partir en randonnée dans les alentours de Whitehorse sous -20° et que mon portable nous a lâché.
    Jusque-là tout allait bien, bien équipés, tu ne ressens absolument pas le froid. Sauf que je n’ai pas eu l’intelligence d’esprit de mettre mon téléphone portable dans une poche intérieure de mon manteau. Résultat : on s’est retrouvé sans portable vers 17 h, où les -20° sont passés à un ressenti de -35°, au milieu de la Pampa de Whitehorse et impossible d’appeler notre ami pour qu’il vienne nous chercher… Je n’ai jamais eu autant peur de toute ma vie : je voyais déjà les gros titres « un couple de Picards mort congelé dans le Yukon ! » (sympa le jeu d’mots héhé ! 😉 ).
    Mais une voiture est arrivée peu de temps après et nous a sortis de la galère !
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    Tu es partie en couple. Quels sont, selon toi, les avantages et les inconvénients de vivre cette expérience à deux ?
    De nous deux, c’est moi qui ai été tirée au sort en premier. Lui n’avait pas fait la demande. Il a fait sa demande fin mars et a été tiré au sort 2 semaines après. Vous qui êtes en couple et qui lisez cette interview : ne perdez pas espoir !
    Nous sommes ensemble depuis un certain temps, nous nous connaissons très bien. Les avantages sont multiples. Quand l’un de nous deux a un coup de mou, l’autre est là pour lui redonner du pep’s et lui rappeler pourquoi on a fait le choix de partir.
    Cette expérience nous a soudés plus que jamais ; on évolue ensemble et ce qui est chouette, c’est que dans notre cas, nous évoluons dans la même direction. C’est clairement mon partenaire dans cette expérience de vie.
    L’inconvénient majeur : il faut savoir faire des concessions. Dans mon cas, par exemple, je ne serais jamais restée aussi longtemps à Yellowknife. Mais le voyant réussir professionnellement, ça aurait été égoïste de ma part de lui demander de tout plaquer rapidement.
    Parfois, mes amis m’ont dit que je me suis « oubliée » dans cette histoire mais je sais que non. La raison ? J’ai la chance d’être avec quelqu’un de compréhensif et d’ouvert d’esprit. Je viens de passer 2 mois toute seule entre l’Alberta et la Colombie-Britannique : je suis partie pour vivre mon expérience « rien qu’à moi ». Nous nous retrouvons dans quelques semaines.
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    Tu es aussi une grande fan de CrossFit. Tu arrives à pratiquer cette activité pendant ton PVT ?
    Une grande fan, oh oui ! Aux CrossFiteurs qui me lisent : j’ai ma photo avec Patrick Vellner. Avouez : vous êtes jaloux ! 😉
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    La chance avec ce sport c’est qu’il existe des box de CrossFit quasiment partout dans le monde (je suis allée en Jordanie et j’ai fait du CrossFit à Amman, pour vous dire !). Du coup, partout où je vais, je trouve une salle où m’entraîner.
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    Comment envisages-tu la suite de ton PVT ?
    Je viens d’arriver à Vancouver, j’y suis jusque fin octobre. Ensuite, je vais vadrouiller entre différentes villes avant de rentrer, en France, en décembre, pour les fêtes de fin d’année.
    La suite du PVT commencera par un stop à Hawaï en janvier et ensuite, certainement une installation à Vancouver. L’objectif : trouver du boulot dans mon domaine tout en profitant de la Colombie-Britannique.
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    Pour finir, quels conseils donnerais-tu à un futur PVTiste au Canada ?
    Le principal selon moi : sortir des sentiers battus. Nous avons la chance d’avoir un laisser-passer de 2 ans dans un pays qui offre des expériences de vie aux antipodes de la France ou de l’Europe. Saisissez cette chance pour sortir de votre zone de confort, vous en sortirez changés.
    Un second conseil : préparez-vous à ce que trouver un emploi « qualifié » ne soit pas aussi facile que ce que l’on peut imaginer. Bien-sûr je fais état de mon expérience mais en échangeant avec d’autres Français, pour beaucoup ça a été la même situation. Ils ont mis plusieurs mois avant de décrocher LE premier poste dans leur domaine de compétence (et pour beaucoup, un emploi bien en-dessous de ce qu’ils faisaient en France). Soyez prêts et restez motivés !

    Merci Angélique pour cette interview ! On te retrouve très vite pour la suite de ton aventure canadienne.

    Annelise

    Après un an passé à découvrir l'Australie en PVT, puis un an à Toronto et 6 mois dans l'ouest canadien (toujours en PVT), je suis ensuite partie en vadrouille un peu partout autour du globe.

    I spent one year exploring Australia on a working holiday, followed by another year in Toronto and 6 months in Western Canada. After that, I travelled around the globe.

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