Arthur : 2 PVT, en Australie et au Canada
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C’était horrible et je ne parlais pas un mot d’anglais ! Au final c’était super, 6 ans après, j’ai encore contact avec mes amis australiens. L’Australie c’était vraiment pour le paysage, la culture, l’aventure, améliorer l’anglais, apprendre sur les autres et sur moi-même.
Le Canada c’est l’opposé. Je suis venu avec ma copine qui n’avait pas d’expérience à l’étranger. Elle voulait partir alors que moi j’étais moins partant. Je voulais un pays anglophone donc on a choisi le Canada et j’adore l’hiver et la nature ! Je suis allé au chaud, maintenant je suis au froid mais j’aime les deux !
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Pour commencer ce deuxième travail, quelqu’un est venu me chercher à 3 h du matin, j’avais toute ma vie dans mon sac à dos, on est partis à 4 h de route de Brisbane. J’étais qu’avec des Australiens. Je parlais un peu mieux anglais et ça a super bien matché. J’étais le Frenchy de la bande. Mon patron a perdu son permis de conduire, je l’ai emmené au tribunal en voiture pour lui rendre service, puis il m’a proposé de vivre chez lui pour que je puisse l’emmener au travail. J’ai donc vécu avec sa femme et ses enfants pendant 3 mois et demi. Je leur ai fait découvrir le saucisson, je faisais des crêpes aux enfants, ils me laissaient le pick-up pour partir en week-end, etc. Il savait que j’allais avoir 21 ans, il a invité plein de gens chez lui pour le fêter. Il m’a fait rencontrer sa famille et ses amis. Ils m’emmenaient partout !
J’ai fini par quitter mon boulot de couvreur et je suis parti en ferme. Tout le monde parlait des fermes, je voulais le tenter. J’avais fait en sorte de cumuler au moins 88 jours de travail, le minimum pour prolonger son visa, dans le cas où j’aurais voulu le renouveler. Je suis resté un mois dans la ferme et j’ai économisé de l’argent pour m’acheter une voiture pour partir en road trip.
J’ai mis un post sur un groupe Facebook sur lequel j’ai un peu expliqué qui j’étais, mon style de vie, l’aménagement de ma voiture, etc. J’ai super bien matché avec un mec et je suis allé le chercher, on a partagé les frais. Il était allemand et parlait un anglais plutôt avec l’accent UK et moi français, avec l’accent australien, on se complétait bien ! On a été jusqu’à Cairns, on a fait Fraser Island, une des plus belles îles d’Australie, les Whitsundays en voilier pendant 3 jours. Je me suis offert pour mon anniversaire un saut en parachute avec atterrissage sur la plage, j’ai fait mon premier cours de surf sur la plage où l’Australie a été découverte par James Cook qui s’appelle “1770 Beach”. J’ai vu aussi un casoar, c’est un animal qui ressemble à une autruche, il en reste peu dans le monde en liberté. Tous les soirs on sortait, on rencontrait des gens.
Mon partenaire de voyage est finalement rentré en Allemagne. J’ai continué mon road trip en reproposant le voyage sur Facebook. J’ai donc voyagé avec deux autres personnes. On a été à Melbourne, à Canberra, etc.
Finalement, après 8 mois et demi en Australie, je suis rentré, j’ai fait la surprise à ma famille et mes amis. C’était ma première expérience à l’étranger donc j’étais content de rentrer. Le PVT c’est super mais c’est parfois instable, éphémère.
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Ce qui m’a le plus pesé, c’est que c’était éphémère. Je suis quelqu’un de très famille et là-bas tous les amis et tout ce que j’avais, c’était éphémère.
Pour venir sur le territoire on devait avoir une offre d’embauche (à cause des restrictions pendant la pandémie). J’ai donc commencé en tant que paysagiste. C’était assez dur parce qu’il commençait à faire froid. Je me souviens avoir fait du béton le 26 novembre sous la neige.
Après, j’ai travaillé en tant que courtier et coordinateur logistique. L’entretien s’était super bien passé mais je n’avais aucune expérience dans ce domaine. Au final, on m’a posé plus des questions sur mon savoir-être, sur qui je suis. J’ai passé un second entretien en anglais et j’ai commencé 4 jours après. J’étais son premier employé, il m’a vraiment donné la chance et m’a fait découvrir plein de choses ! Sa mère m’a fait des bagels, il m’a emmené manger du smocked meat chez Schwartz’s, etc. Il savait que je n’avais pas d’expérience mais il m’a laissé apporter mes compétences d’une autre manière. J’ai compensé mes lacunes par autre chose en développant une calculette de courtage par exemple, qui calculait le coût des transports de palettes d’une destination à une autre.
En parallèle, j’ai commencé les processus d’entretien chez Desjardins. Dès le premier entretien de groupe, ça a bien matché et le deuxième, super aussi. Ensuite ils m’ont demandé une équivalence de diplôme (Master marketing d’IAE).
Pour la faire, il faut une copie certifiée. Il faut la faire en France donc il faut y penser avant de venir quand c’est possible. On va en mairie et une personne certifie la copie du diplôme en question. Tu payes ensuite ici au Canada 125 dollars, tu envoies ta copie certifiée plus d’autres documents comme ton passeport puis c’est évalué en commission. Ensuite, ils t’envoient la décision, ce n’est pas sûr à 100 % de l’avoir. C’est ma famille qui a fait mes copies en France, un ami qui faisait l’aller-retour me les a rapportées et j’ai pu ensuite continuer mes démarches sur place. J’ai obtenu mon équivalence de diplôme mais par exemple ma copine qui a fait une école de commerce, ils n’ont pas considéré que c’était un master. Ils ont considéré que c’était une formation professionnelle.
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J’ai choisi d’aller chez Desjardins parce que j’ai toujours voulu essayer la banque. J’avais jamais porté de costumes de ma vie, il a fallu que j’aille au Canada pour en porter un pour la première fois. Ça se passe super bien, j’ai déjà évolué et eu une promotion. On me parle de monter encore. Celui qui veut travailler, travaillera au Canada. Si tu es bienveillant et correct ici, si t’aides les autres, etc. même si tu fais des erreurs, ça matche. Ils ont tendance à dire qu’on est un peu durs avec nous-mêmes parce qu’on veut tout de suite savoir tout faire mais eux ici ils sont plutôt “Prends ton temps, tu viens d’arriver !”.
On ne pouvait recevoir personne sinon on risquait 1 500 dollars d’amende. Ensuite le couvre-feu était à 20 h donc dès que tu commences à te faire des potes, le temps d’ y aller et de rentrer, tu pouvais boire un verre que pendant une heure.
J’ai quand même pu faire plein d’activités mais c’était vraiment le côté social qui était dur. C’était compliqué de rencontrer du monde en arrivant.
Ici, c’est vraiment la méritocratie, on ne m’a jamais autant félicité que depuis que je suis ici. Humainement, ça fait du bien d’être reconnu pour ce que tu fais et qui tu es. Tu n’es plus affilié à un diplôme.
Le revers de la médaille, c’est que les relations sont assez superficielles. Tout le monde est bienveillant mais de là à ce qu’un collègue t’invite à boire un verre chez lui ou vienne chez toi, c’est plus compliqué. Les Québécois restent pas mal entre eux. Je suis devenu ami avec un Québécois, sa copine, c’était la première fois qu’elle rencontrait un collègue à lui. Il est un peu l’exception qui confirme la règle.
Ce que j’aime le plus ici, c’est la nature. Je suis tout le temps dehors à faire plein d’activités ! Cet été, j’ai été en refuge sans eau et sans électricité, tu peux faire plein de rando, découvrir plein d’animaux. Après, il faut parfois faire plusieurs heures de route mais à 1 heure de Montréal, tu trouves ton bonheur. L’hiver t’as le ski, le patin à glace, du hockey, des raquettes, de la pêche sur glace ! La première fois que j’ai fait de la pêche sur glace il faisait -20 degrés, ressenti -24 degrés, dès que tu faisais un trou dans la glace, ça reglaçait en 5 minutes !
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Il faut aussi prévoir son arrivée sur place, où est-ce qu’on va aller, etc. Je suis quelqu’un qui aime tout contrôler donc quand je contrôle moins, j’ai du mal, mais il faut aussi rester spontané.
Même si tu te plantes, c’est pas grave. Si tu n’essayes pas, tu ne pourras pas savoir. Si ça ne se passe pas bien, au pire tu rentres. Il faut oser. Il y a parfois des mauvaises expériences. En Australie, j’ai rencontré des personnes qui sont restées seulement un mois mais elles pourront au moins dire qu’elles ont essayé.
Il faut surtout, être ouvert d’esprit. Il ne faut pas arriver sur place et vouloir la même chose qu’on a en France sinon il faut rester chez soi. Tu n’auras pas les mêmes samedis soir que chez toi, tu ne mangeras pas la même nourriture, etc. Il faut apprendre et découvrir, que ce soit les gens, les expressions, la nature, etc.
À la fin du PVT, ce sera la grande question, est-ce qu’on reste ici parce qu’on se sent bien et qu’on veut obtenir un permis fermé ou rentrer ? J’avais des projets tout écrits mais c’est en train de changer.
Merci Arthur !
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En PVT au Canada de novembre 2021 à 2023, je répondrai à vos questions avec plaisir. Après un road trip en Amérique latine (Colombie, Bolivie, Pérou, Guatemala), je suis rentrée en France en juin 2024.
On a Working Holiday Visa in Canada from November 2021 to 2023, I will gladly answer your questions. After a road trip in Latin America (Colombia, Bolivia, Peru, Guatemala), I returned to France in June 2024.
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(2) Commentaires
Merci Arthur pour ce super témoignage ! Ça anime le feu qui est en moi pour partir au Canada (ou Australie), malgré mes presque 35 ans. Se confronter à l’inconnue ou sortir de notre zone de confort, c’est ce qui rend l’expérience unique et enrichissante ! On (re)découvre ce qui est déjà en nous mais qu’on n’applique pas car, dans son propre pays, on joue plus la sécurité ou le confort que l’aventure ! Je pourrais lire ton témoignage chaque semaine pour me motiver ^^
Bonne continuation pour la fin du PVT et bon retour en France 🙂 Mais il y aura un après, c’est sûr !!
Antoine
Ah ! Je ne suis pas seul à vouloir faire un PVT à 33 ans ! Australie, puis qui sait ensuite Canada?
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