Il y a quelques années, Stéphanie travaillait dans une station de ski lors de son PVT au Canada. Nous la retrouvons aujourd’hui en Argentine pour son dernier PVT. Mais pour Stéphanie, le dernier PVT ne rime pas avec la fin de la vie à l’étranger.
En 2019, une amie qui a voyagé en Amérique du Sud m’a parlé de Buenos Aires et m’a assuré que j’allais adorer cette ville. Elle m’a aussi appris qu’il existait un PVT pour l’Argentine. J’ai décidé de partir en Australie d’abord puisque cela faisait très longtemps que je voulais y aller et que la limite d’âge pour demander le PVT Australie venait d’être allongée. J’étais en Australie pendant le covid. J’y ai vécu ma meilleure vie.
Quand je suis rentrée en France, les frontières pour l’Argentine étaient toujours fermées. Mais les PVT au Canada étaient de nouveau possibles pour les personnes qui y trouvaient un emploi avant de partir. J’ai trouvé un emploi depuis la France et j’ai eu mon PVT Canada. Au début, je ne pensais pas rester pendant les 2 années, et finalement si. Les 8 derniers mois m’ont permis d’économiser. Je travaillais dans la restauration à Vancouver.
Lors de mes voyages j’ai rencontré beaucoup d’Argentins qui m’ont encore plus donné envie de venir en Argentine. Certains m’ont dit que j’étais folle à cause de la crise économique. Sauf que j’allais avoir 36 ans et que c’était le dernier moment pour moi de faire ma demande de PVT. Ce qui m’attirait, alors que je ne connaissais pas le pays, c’était les paysages, la nature, les gens. À force d’en rencontrer partout, les Argentins me paraissaient incroyables. Et le maté. J’adore le maté. Je me disais “il faut que j’aille en Argentine”.
Ensuite j’ai trouvé un poste grâce au FLE au Chili avec l’Alliance française, et je suis partie avec un PVT qui me permettait de travailler là-bas légalement. Je sais qu’en Argentine aussi, je peux être prof de français, c’est une option. Mais pour le moment je garde ça sous le coude.
J’avais tout prévu, je me suis bien organisée. Mon rendez-vous à l’ambassade d’Argentine était le 28 juillet. Je fêtais mes 36 ans le 7 août. J’avais tout calculé. Sauf qu’avant de quitter le Canada, j’ai oublié de faire apostiller mon extrait de casier judiciaire. Il a donc fallu que je le fasse parvenir à l’ambassade canadienne avant mon rendez-vous pour l’Argentine. J’ai réussi à le récupérer le 27 juillet, la veille donc. Tout se passait bien.
Je suis arrivée le jour du rendez-vous avec mon dossier. La personne qui me reçoit me dit que je n’ai pas fait apostiller le document. Il s’agit d’une légalisation, pas d’une apostille. Je ne connais pas la différence entre les deux, mais elle me dit que ça ne fonctionnera pas. Pour que ma demande de PVT puisse passer, elle a considéré que je n’avais jamais vécu au Canada. J’ai donc dû remplir un nouveau dossier dans lequel je n’ai pas cité le Canada et l’extrait de casier judiciaire a été retiré.
Le rendez vous était un vendredi, j’avais prévu de récupérer le visa au début de la semaine d’après. Sauf que le délai n’était plus de 24h, mais d’une semaine. Comme mes 36 ans étaient le 7 août, il fallait que je puisse l’obtenir avant. La personne qui me recevait l’a marqué dans mon dossier pour que le traitement de ma demande soit plus rapide. Je suis allée à La Poste d’à côté pour récupérer une enveloppe chronopost. Une fois mon visa obtenu, ils m’ont envoyé mon passeport, mais l’enveloppe s’est perdue avec mon passeport et mon visa dedans. Il a fini par arriver, mais pendant une semaine, 10 jours, je ne savais pas si j’allais pouvoir l’avoir à temps.

Les gens ont commencé à dire que je parlais bien. Ça leur fait plaisir. J’ai essayé de passer tout mon temps avec des locaux. J’ai fais des hang out de CouchSurfing (sur CouchSurfing, il y a une option pour trouver un endroit où dormir et une option pour trouver des gens avec qui traîner) avec des gens qui m’avaient contactée. Il y a également toutes les visites des maisons et des appartements avec les proprios. Ils sont tellement ouverts sur le fait de discuter avec des gens qu’ils ne connaissent pas. On pouvait parler de tout. Sans même m’en rendre compte, je suis devenue beaucoup plus à l’aise. Je fais encore des fautes, je les entends, et je sais qu’il y a des choses que je dois corriger, notamment la conjugaison. Je demande aux gens avec qui je discute de me corriger parce qu’ils n’osent pas trop en général.
Donc pour le moment, je vis sur mes économies, et c’est possible parce que le coût de la vie ici n’est pas très élevé. Je vais forcément travailler à un moment ou à un autre de toute manière. Je sais que vu les salaires, ça sera difficile d’économiser, mais au moins ça me permettra de financer ma vie au jour le jour. CouchSurfing, Workaway et les volontariats aident aussi. C’est un moyen de ne pas dépenser d’argent.
Comme j’ai trouvé un appartement avec un contrat de location qui se terminait début novembre, j’ai regardé les saisons, là-bas il faisait chaud mais pas encore trop. C’était le bon moment pour y aller. Tigre, j’y suis allée d’abord une journée. Ça m’a beaucoup plu et ça m’a fait énormément de bien. J’adore la nature, j’aime beaucoup Buenos Aires mais c’est très intense, même s’il y a beaucoup de parcs, ce n’est pas la même chose. J’y ai passé un samedi et je me suis sentie rechargée en une journée. Comme je ne pouvais pas aller à Iguazu tout de suite, j’ai trouvé un workaway de 3 jours là-bas. Ça m’a fait énormément de bien. Quand je suis revenue j’étais très en forme et prête pour partir à Iguazu.
J’aurais pu marcher pour retourner au village, il n’était pas très loin, mais il pleuvait. Un gars qui était là me voit et me conseille d’attendre le prochain bus et d’essayer de monter dedans, même s’il n’est pas de la même compagnie, parce que les chauffeurs ne comptent jamais combien de passagers ils ont. Le bus d’après est arrivé et j’ai réussi à monter dedans parce que le chauffeur était occupé à discuter avec quelqu’un. Il y a toujours quelqu’un pour aider.
Ensuite, j’aimerais remonter vers El Chalten, El Calafate et El Bólson. Je ne sais pas encore si je veux y travailler. J’ai vu qu’il y a plein de workaway à El Bólson. Après je remonterai à Bariloche, et je ne compte pas y passer trop de temps. Puis en automne, j’aimerais être à Mendoza pour travailler dans les vignes. Quand je vivais à Bordeaux, je travaillais chez un négociant en vin, et j’ai aussi travaillé dans les vignes quand j’étais en Australie. Récemment, un Français ici m’a dit que si tu parles une autre langue que l’espagnol, il est très facile de trouver du travail dans le vin, notamment auprès des touristes. Après je passerai par le nord, et ensuite je reviendrai à Buenos Aires.
Aucun commentaire
{{like.username}}
Chargement...
Voir plus