Oriane, face à un employeur pas très réglo en Nouvelle-Zélande

Salut, moi, c’est Oriane, j’ai 25 ans et suis originaire de Lyon. Je suis arrivée en Nouvelle-Zélande au début du mois de mars 2024. C’est mon premier PVT et aussi mon premier voyage seule.

Un jour, j’ai parlé à un collègue de travail et on a discuté voyage. Je lui ai dit que je voulais visiter l’Australie et je me souviendrai toujours des mots qu’il m’a répondu « Vas en Nouvelle-Zélande et tu ne le regretteras jamais ». Plusieurs mois sont passés, j’ai commencé à m’ennuyer dans mon travail. Je n’en pouvais plus de prendre chaque jour le métro et de côtoyer les mêmes personnes… J’avais un grand besoin de changement, de bouger, de changer d’air, de prendre un nouveau souffle, de découvrir le monde, de faire de nouvelles rencontres et surtout de voir jusqu’où je suis capable d’avancer seule. Au final, quand on est en Nouvelle-Zélande, on a d’autres choix que de prendre son courage à deux mains, d’avancer et de surmonter les obstacles.

Ma première expérience professionnelle a été dans un hôtel étoilé à Takapuna (proche d’Auckland). L’offre d’emploi était parue sur les sites de BackpackerBoad et Indeed avec comme titre « Housekeeping ». Sur l’offre, il était indiqué que c’était un 35 h par semaine pour une durée de trois mois, payé 23.50 $ de l’heure et avec le logement fourni gratuitement. L’offre paraissait tout à fait correcte et il n’y avait rien de louche. J’ai candidaté et dès le lendemain, ils m’ont appelé pour passer un entretien ainsi qu’un essai. On m’explique que ce sera effectivement du Housekeeping. Je commence à 8 h du matin et le soir, à partir de 20 h, je dois être rentrée à l’hôtel pour gérer les urgences durant la nuit. C’était la contrepartie pour avoir le logement de fonction. Dès la fin de mon essai, on me dit que je suis prise, ils font remplir l’attestation IRD en format papier et font une photocopie de mon visa et de mon passeport.

Le 2 avril 2024, c’est mon premier jour et tout se passe bien. Cependant, à aucun moment mon manager n’évoque mon contrat de travail. Le deuxième jour, pareil. Le troisième jour, je pose la question, mon manager n’est pas très ravi, mais me dit qu’il va me le faire signer. Le lendemain, il me présente un contrat assez « classique ». Problème : c’est un permanent contract et, en PVT, on n’a pas le droit d’en signer. Je prends le temps de lui préciser l’article de loi, mais il s’en fiche. Il me dit clairement, c’est soit je signe son contrat, soit je travaille sans. Sur le moment, la première option me semble la moins pire. Je finis par signer son contrat et… c’est tout. Ni le directeur de l’hôtel, ni mon manager, ne signent leur partie du contrat. Je n’ai pas non plus la copie de ce que j’ai signé. J’attends le lendemain et le surlendemain. Toujours rien. Je finis par lui demander où est mon contrat. La seule réponse que j’ai eue a été « pourquoi, tu veux le transmettre à l’immigration ? ». J’ai trouvé sa réponse très bizarre. J’ai commencé à avoir des doutes quant à savoir si j’étais vraiment déclarée. Sur mon interface IRD, rien n’apparaissait. Au-delà de l’absence de mon contrat, à l’hôtel, on me faisait faire des horaires qui n’étaient pas ceux qu’on m’avait indiqué dès le début. Certes, je commençais toujours à 8 h du matin, mais le soir, je devais rentrer toujours de plus en plus tôt et j’avais de moins en moins de temps libre. Lorsque je travaillais, mon manager me mettait de plus en plus la pression. Sans que je ne m’en rende compte, je me suis très vite retrouvée isolée.

A partir de ma deuxième semaine de travail, je pleurais tous les soirs. J’ai rédigé une lettre de démission en même temps que j’ai contacté pvtistes.net pour savoir ce que je pouvais faire pour partir au plus vite. On m’a conseillé d’aller au CAB (Citizen Advice Bureau). Au CAB, ils ont été très compréhensifs et ils m’ont dit de ne même pas me prendre la tête avec une lettre de démission. Sans contrat et sans être déclarée, je pouvais partir du jour au lendemain et faire un abandon de poste. J’ai appelé l’immigration pour qu’ils soient au courant de ce qu’il m’était arrivé et j’ai envoyé un mail à l’IRD. Au petit matin, j’ai pris le premier bus pour le centre-ville d’Auckland et j’ai laissé la clef de l’hôtel bien en évidence avec écrit en gros sur une feuille « I’m not a slave ! ».

Là-bas, ils payent à la fin du mois. J’ai travaillé pour l’hôtel environ une dizaine de jours ce qui représentait 1305 $ brut. Je n’ai jamais été payée tout comme je n’ai jamais été déclarée. La seule chose que je puisse faire, c’est appeler l’« Employement Relations Authority » et faire ouvrir une enquête sans être sûr que je puisse recevoir l’argent qui m’est dû.

D’abord, je retiens que plus jamais je candidate sur une offre d’emploi où il y a le logement qui est fourni. Ensuite, j’aurais dû écouter mon instinct puisque le jour où j’ai commencé, j’ai rencontré le manager et j’ai eu un frisson qui m’a parcouru. J’ai préféré l’ignorer parce que j’avais enfin trouvé mon premier emploi.

Pour ceux qui sont dans mon cas, je dirai de prendre contact avec le CAB, voire de se rendre directement dans leurs locaux. À Auckland, il se trouve dans la bibliothèque.

Pour ceux qui cherchent un travail, ne pas hésiter à parler avec tout le monde dans les auberges. Il y a forcément des personnes qui connaissent les lieux où trouver du travail.

Enfin, le conseil le plus important, c’est d’écouter son instinct.

Je suis retournée dans une auberge dans le centre-ville d’Auckland où j’avais déjà été. Je suis arrivée pile au bon moment puisqu’il cherchait du personnel pour faire du Housekeeping. Actuellement, je travaille seulement 12 heures par semaine en échange du loyer. Je cherche un autre petit job à côté. Je suis tellement plus heureuse ici dans une auberge de jeunesse que dans un hôtel étoilé.

Je dirais que j’ai bien fait d’écouter mon collègue. Je suis tombée amoureuse de la Nouvelle-Zélande.

Merci Pamela et l’équipe pvtistes.net.