Ensuite, je suis partie à Kyoto ! J’ai eu beaucoup de chance, j’ai trouvé assez rapidement un travail de serveuse/cuisinière dans le café de l’Institut Français, et à côté de ça, j’ai aussi trouvé un travail de plongeuse/barmaid dans un izakaya, au black.
Un izakaya, c’est un peu l’équivalent d’un pub en Angleterre ou d’un bar à tapas en Espagne. On y sert des boissons alcoolisées tout en picorant des plats que l’on partage.
C’est un lieu convivial où les gens se retrouvent pour finir leur journée (amis, collègues…). Dans certains izakayas (comme là où je travaillais), il ne s’agissait pas d’une seule grande pièce comme c’est le cas dans un bar, mais de plusieurs petites pièces de tailles différentes qui peuvent accueillir deux personnes pour les pièces les plus petites, jusqu’à environ une cinquantaine de personnes pour la plus grande salle.
Le travail était assez physique (surtout cumulé avec le travail au café) et il m’est arrivé plusieurs fois de me blesser. Pas grand-chose, surtout des coupures. Mais c’est sûr que travailler au black, ce n’est pas rassurant. Et puis, il y a aussi la crainte de se faire virer du jour au lendemain.
J’avais aussi deux élèves, un pour le français et un pour l’anglais.
Cet été-là a été intense dans tous les sens du terme : c’était une course contre la montre perpétuelle pour aller à mes différents jobs, la chaleur était insoutenable (et je devais faire une heure de vélo juste pour aller au travail, j’arrivais toujours avec des grosses gouttes de sueur… quel glamour !). Je devais trouver le temps (et l’énergie) pour améliorer mon japonais, faire de nouvelles rencontres, des petits voyages dans la région lorsque je pouvais avoir un jour de congé (environ une fois tous les 15 jours). Les émotions étaient toujours très fortes.
La vie au Japon n’est pas facile et très chère, même si je ne suis pas dépensière. Il fallait payer le loyer et économiser pour reprendre la route.
Malgré la fatigue, je ne voulais arrêter aucun de mes jobs. Chacun m’a apporté quelque chose :
- Le travail à l’institut Français : des collègues géniaux, un terrain de jeu pour améliorer mon japonais, des clients souvent (mais pas toujours) bienveillants… Et puis, je pouvais manger du fromage !!
- Le travail à l’izakaya était assez physique et intense. J’ai souvent voulu partir, mais là-bas, j’ai pu observer et j’ai beaucoup appris sur la culture japonaise (notamment en faisant des erreurs, mais c’est aussi comme ça qu’on apprend, non ?).
- Les cours de français et d’anglais m’ont permis de rencontrer deux personnes très intéressantes et avec des parcours de vie assez particuliers.
Je ne me rappelle plus combien je gagnais par heure pour les cours d’anglais et de français, mais c’est ce qu’il y a de plus rentable, et de loin ! Au Japon, je ne cherchais pas simplement un travail, je voulais aussi m’intégrer et mieux comprendre cette culture par le travail.
Donner des cours, c’est un avantage au niveau financier mais sans ça il m’aurait été plus difficile de m’intégrer. C’est pourquoi, j’ai fait le choix de cumuler avec d’autres emplois.
Je gagnais 850 yen/heure pour l’izakaya et 900 yen/heure pour le café de l’Institut français.
Mes revenus pouvaient être très variables. Au café, j’avais des heures fixes mais pour l’izakaya, je recevais un message le matin pour savoir s’ils avaient besoin de moi et je ne savais jamais à quelle heure j’allais finir. Pas simple pour organiser ses journées et pour prévoir un budget !
Il faut aussi prendre en compte le fait qu’au Japon, on est payé avec un mois de décalage, donc on ne touche pas de salaire le premier mois, il faut attendre le mois suivant.
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