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Ville de provenance

Avant de partir au Canada, je demeurais à Nantes depuis un petit moment.

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Ville de destination

Montréal a été ma première ville, mais je ne voulais pas passer mon PVT dans une seule ville. J’ai ensuite pas mal hésité à le faire dans 2, 3 ou 4 villes différentes (à savoir Vancouver, Calgary et Toronto). J’ai fini par faire 6 mois à Montréal, 6 mois à Calgary.

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Baroudeur ou pas ?

Plutôt baroudeur, de toute façon partir en PVT est une démarche anti-casanière par excellence. Peu de choses nous sortent autant de notre zone de confort que de partir à l’étranger.
Ensuite j’ai pas mal voyagé, un peu en Europe, beaucoup aux USA, et toujours en mouvement. Je ne suis pas le parfait petit backpacker mais je m’en sens plus proche que de passer une semaine dans un resort avec piscine et open bar. Et je suis d’un naturel curieux et enthousiaste, comme tous les voyageurs j’imagine.

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Que faisais-tu en France ?

Je travaillais (et j’y travaille toujours) dans un service médical d’une compagnie de courtage en assurances. A mes heures perdues j’étais aussi rédacteur/traducteur pour un gros site communautaire de jeux vidéos.

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Pourquoi cette envie de t’envoler pour le Canada ?

Parce que je le pouvais. J’ai toujours eu envie de goûter à une vie à l’étranger, et j’avais la sensation de toucher du doigt cette vie lors de mes séjours aux USA. J’ai voulu tenter l’expérience d’une immersion complète dans un pays où l’on habite, travaille… Bref, où l’on vit.
Quant au choix du Canada, je voulais partir en Australie, initialement. Puis je me suis mis à réfléchir au Canada et très rapidement, j’ai su que c’est là que je partirai.

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Pourquoi Calgary et l’Alberta ?

Par pure intuition. Sur un coup de tête presque, quelque chose m’appelait là bas. Et puis une ville dynamique, riche, jeune, ensoleillée et au pied des Rocheuses, quoi de mieux au final ?
Et je ne regrette absolument rien. J’ai aimé cette ville et j’ai aimé l’Alberta, malgré des critiques en masse de la part d’une large partie des Québécois que je connaissais. Calgary a toutes les qualités citées ci-dessus, mais en plus sa population est ultra chaleureuse et avenante. C’est la plus pure illustration du cliché des Canadiens polis et aimables. De plus, le fait d’être Français illumine tout de suite le regard de l’interlocuteur tandis que nous vivons dans une des grandes villes les moins francophones du pays. On reproche aussi une certaine « laideur » à la ville, mais personnellement je n’adhère pas. Certaines communautés et certains quartiers ont un charme fou : je parle notamment de Kensington et Sunnyside, Mission, Inglewood. Stephen Avenue & la 17th Avenue sont d’excellents coins où sortir. Les eaux turquoises de la Bow River qui enserrent Prince Island Park se laissent regarder sans la moindre lassitude depuis le Peace Bridge. La ville est néanmoins réellement tentaculaire, et si les transports en commun sont bien conçus et ponctuels (pour le Light Rail Transit en tout cas), la voiture est reine et devient presque nécessaire. J’ai vécu sans, en vivant dans une communauté assez proche de tout, mais entre les distances et aussi tout ce qu’il y a à voir autour de Calgary, vous aurez obligatoirement besoin d’en louer une à un moment donné.
La culture commence à poindre aussi dans cette capitale pétrolière et son conservatisme est plein de paradoxes. C’est l’un des meilleurs aspects de cette ville, c’est que l’on a la sensation de la voir s’éveiller et évoluer rapidement, surtout si vous êtes un foodie comme moi ! Un dernier point : le ciel de Calgary. A qui ne l’a pas vu, comment l’expliquer ? Le ciel de Calgary est immense. Il a des couleurs inoubliables. Voir l’arche du Chinook qui annonce l’arrivée du vent chaud et sec est inoubliable. Voir les nuages d’un orage supercellulaire dans lequel se forment les tornades teintant le ciel de vert est tout aussi impressionnant.

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Est-ce que c’est la première fois que tu vivais à l’étranger ou que tu partais aussi longtemps ?

Oui il s’agissait de la première fois. Je suis déjà allé aux USA par périodes de 3 semaines, mais jamais aussi longtemps à l’étranger.

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Quel a été ton sentiment dominant au cours des 2 premières semaines au Canada ?

Un certain plaisir de la découverte et de faire mes démarches qui faisaient de moi un résident, mais j’ai aussi connu une certaine retenue, comme si je me posais des barrières. Le fait de vivre et passer mon temps à sortir et visiter sans idée de quand l’argent commencera à rentrer ont été responsables de cette situation, je pense.

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Est-ce que ta situation professionnelle t’a paru satisfaisante, au Canada ?

Elle a été l’exacte opposée de celle que j’ai en France. D’un poste confortable, pérenne, statique et parfois lugubre j’ai eu des postes exigeants en terme d’heures, qui me sollicitaient du point de vue physique. Les contacts incessants avec la clientèle et le staff font progresser les compétences linguistiques.
J’ai travaillé en tant que traducteur dans un laboratoire de contrôle qualité de jeux vidéo, où j’étais payé à jouer et à faire remonter les erreurs de traduction, mais j’ai effectué la majeure partie de mon PVT en travaillant en boulangerie-pâtisserie, aussi bien en vente qu’en préparation, qu’en organisation, selon les différentes entreprises. Je vivais au milieu des calories et de clients émerveillés, heureux, sympathiques en Alberta et curieux de connaitre telle ou telle subtilité sur les origines ou la préparation d’un Paris-Brest ou d’un opéra. De plus, l’aspect communautaire (festival, presse…) me plaisait aussi beaucoup et c’est une petite fierté que de voir apparaître sa pâtisserie dans le top 3 sur Flash Forward Magazine.
J’ai aussi passé un certain nombre d’entretiens pour des postes davantage dans mes cordes mais ça coinçait à un moment ou un autre. C’est dommage d’un coté mais de l’autre ça m’a permis de découvrir autre chose. Ma situation n’était pas parfaitement satisfaisante car je redémarrais de zéro et il fallait que je m’adapte à pas mal de choses, mais j’ai eu une quantité d’excellents moments et je n’ai pas souvenir d’avoir déjà travaillé avant tant d’ardeur et de plaisir.

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>Quelles ont été tes plus grosses difficultés au Canada ?

Au niveau du séjour, les inondations de juin à Calgary, qui m’ont privé de domicile pendant un mois. J’ai eu des propositions d’hébergement par des clients (oui, surprenant…) mais j’ai fini par rester chez d’autres pvtistes rencontrés peu avant. J’ai aussi été bloqué pendant 5 jours à New York pendant l’ouragan Sandy lors d’une petite escapade. Intense et inoubliable d’avoir vu New York comme très peu de gens l’ont vu. Une autre difficulté a été d’arbitrer parmi tous ses souhaits de voyage et de faire rentrer ceux-ci dans une période d’un an.
Enfin, au niveau du caractère, j’ai trouvé que cette culture d’éviter le conflit était reposante lorsque l’on vient de France – c’est d’ailleurs très usant lorsque l’on revient – mais qu’en contrepartie on ne connait jamais vraiment le fond de la pensée des gens. Le Canadien anglophone moyen est chaleureux au point qu’on peut le croire amical tandis que ce ne sera pour lui qu’une manière d’être. Il arrivera probablement que vous soyez face à une certaine « hypocrisie » dont le seul fondement est d’éviter de rentrer en conflit. Le pays est également très politiquement correct, tandis que je n’enrobe rarement les choses.

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Quel est ton meilleur souvenir ?

La question la plus difficile de toute.
Mon Canada Day de 2013 était plutôt inoubliable. Waterton, les ours, les grizzlys, l’ascension jusqu’à Crypt Lake, le ciel magnifique au départ comme au retour, et le feu d’artifice sur le Peace Bridge.

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Est-ce que certaines choses françaises t’ont manquées ?

Les Choco Pops, les vrais yaourts, mes proches, le vin et le fromage pas cher. Pas nécessairement dans cet ordre.

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Qu’est ce qui t’a manqué en rentrant en France ?

Le cadre de vie insouciant et presque désinvolte de Calgary, les perspectives économiques. Et le bœuf de l’Alberta, les donuts, le poulet General Tao, Second Cup et Tim Hortons. Pas nécessairement dans cet ordre.

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Qu’est ce que cette expérience t’a apporté, du point de vue personnel ou professionnel ?

Professionnellement rien de prime abord, si ce n’est que ça me permet d’affiner ce pour quoi je ne suis pas fait. Et une belle expérience dans un domaine de travail-passion.
Sur le plan personnel, c’est un apport incroyable. Arriver dans un nouveau pays avec juste un passeport et un peu d’argent, c’est un superbe défi. L’important n’est pas tant ce que l’on arrive à accomplir, c’est vraiment le voyage, le déroulement. Rien ne se passera comme prévu. Il y a peu de chances que vous fassiez ce que vous envisagiez de faire au départ. Vous trouverez des obstacles, des raccourcis, des détours, mais au final vous aurez composé avec tous ces aléas. Beaucoup de gens ont peur à l’idée de partir, mais il suffit de sauter dans l’inconnu pour voir le filet apparaître. Démarrer de rien est aussi une formidable leçon d’humilité : à vous de faire valoir votre richesse personnelle pour vous faire une place.
Le PVT c’est un concentré de vie en un an. Vous ferez le plein d’expériences et de souvenirs pendant une parenthèse de vie que vous meublerez à fond.

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Quels conseils donnerais-tu aux futurs pvtistes ? Tes projets d’avenir ?

Osez. Vous avez une opportunité unique dans votre vie au Canada. Sortez de votre zone de confort au maximum si vous souhaitez en découvrir plus. Ne loupez aucune occasion de vous faire de l’argent car on ne sait pas ce qui peut arriver, vous aurez la fin du PVT pour vous reposer ! Il y a des tas de façon de vivre son PVT, mais transposer sa vie en France à Montréal n’est pas selon moi une expérience de vie aussi riche qu’elle pourrait l’être. Et l’une des grandes richesses d’un PVT, en plus de la découverte, ce sont aussi les rencontres. Quant à moi, vu que mon permis Jeunes Pro s’est vu refusé, je suis dans l’expectative. Je brûle de repartir mais je ne sais pas quand, je ne sais pas comment. Je pense peut-être retenter un PVT à Hong-Kong, et peut-être aussi un en Australie, ou au Japon. J’ai beaucoup d’opportunités et il va falloir que je fasse un choix, et le bon, aussi illusoire que cela puisse paraître. [Entre temps, Julien a obtenu un permis de travail grâce à l‘Avantage Francophone Significatif]

Consulter d’autres interviews de pvtistes…
Consulter des récits de pvtistes (emplois, voyages, etc.)…

isa

Amoureuse des Etats-Unis, de l'Utah et du voyage en train, j'ai passé 7 mois à Montréal en 2010, et j'en ai profité pour découvrir la Nouvelle-Angleterre en long, en large et en travers !
Mon coup de cœur avec Montréal date de 2008, et d'un mois estival là-bas... Depuis, je ne fais qu'y retourner !

J'ai réalisé deux tours des Etats-Unis (& Canada) en 2012 puis en 2014. Plusieurs mois sur les routes, c'est formateur... De retour à Montréal en 2019-2020 pour un PVT, avant de raccrocher !
Sur PVTistes.net, j'aime partager mon expérience sur le forum, dans des dossiers thématiques ou même en personne ! Vous me croiserez sûrement à Lyon, ma ville de cœur.

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(19) Commentaires

Damien I |

Merci pour ce magnifique témoignage de Calgary, je compte me poser d’abord à Montréal pour ne pas trop galérer avec l’anglais des administrations et pour en améliorer le niveau sans trop stresser; sinon, qu’as-tu visiter dans l’Alberta à part Calgary, Les Rocheuses je suppose? ^^

Anne I |

Merci pour ce témoignage! Partant à Calgary mi octobre, j’ai encore plus hâte d’y être!

Marie I |

Tout à fait d’accord dans ta description de Calgary et ses habitants 🙂

Agathe I |

Superbe témoignage, et je confirme: Calgary est une ville magnifique et surprenante!

Hippolyte I |

Salut julien 🙂 ,

Très beau témoignage,

Je suis actuellement à Edmonton, je compte partir à Calgary bientot ,et je recherche un job dans une boulangerie-pâtisserie comme tu as fait , si c’est possible pourrais tu me donner les coordonnées de cette boulangerie-pâtisserie ?

Mille fois merci pour ton témoignage qui aide beaucoup ,

à bientôt

Julien I |

Hello Sonya!

Pour l’oil et gas, je connais quelqu’un qui a trouvé facilement un travail avec un salaire absolument indécent et un autre qui a galéré.

Mais si tu trouves pas de job à Calgary dans l’oil & gas, je crois que tu ne trouveras jamais de travail. T’es au bon endroit 😉

Sonya I |

Super merci pour ta réponse 🙂

à +

Sébastien I |

Merci pour ce beau témoignage !

Sonya I |

Salut Julien,

Salut !

Ton témoignage est très intéressant.

Je compte m’installer à Calgary pour mon PVT. Je cherche un job dans le domaine du pétrole. Est ce que tu penses que trouver un travail dans ce domaine est facile ? (facile, tout est relatif of course) 🙂 J’ai une expérience de deux ans dans ce domaine.

Et merci encore une fois de parler de Calgary, c’est plus difficile de trouver des témoignages de français qui vivent las bas.

à+

Gerardo I |

Merci pour ce récit.
Question : quel était ton niveau d’anglais en partant?

Julien I |

Super bon.

Caro I |

Vraiment intéressant ! Pour une fois qu’on parle de Calgary autrement que juste « c’est super moche mais c’est bien situé » ! Et puis dans plusieurs des caractéristiques que tu mentionnes, j’ai reconnu Winnipeg ;-p (le ciel incroyable, les gens super sympa, les déplacements dans la ville, les petits quartiers sympa à découvrir)
Visiblement, Calgary comme Winnipeg, ce sont des villes dont la beauté n’est pas une évidence au premier coup d’oeil (mais elle est pourtant bien présente). Elles se découvrent et s’apprivoisent avec le temps