Juliette et Aymeric : deux Français en PVT au Japon
Juliette et Aymeric sont arrivés en PVT au Japon il y a quelques mois. Ils nous racontent leur expérience, entre barrière de la langue, rencontres, voyages et découvertes.
Quant aux raisons spécifiques qui nous font aimer le Japon, je vais laisser Aymeric les exposer ! Aymeric : C’était un rêve de gosse. Il y a des raisons tangibles et d’autres moins. Je dirais que c’est un ensembles d’attraits : la culture nippone dans son ensemble, la gastronomie, l’architecture, la nature, la musique, la langue qui m’a toujours attiré… j’en passe. Depuis tout petit, j’ai toujours eu “un truc”.
Après, il faut dire aussi qu’on est tous les deux de grands passionnés de jeux vidéo. On passe beaucoup de temps à jouer ensemble et encore plus de temps à en parler. C’est notre passion, alors forcément, le Japon nous convient aussi pour ça. Et pourtant on n’est pas lecteurs de mangas, on ne regarde pas beaucoup d’animés… Et puis, je ne vais pas le nier : comme beaucoup de gens de la génération Dorothée, j’ai grandi avec la culture nippone.
Les films des studios Ghibli, Dragon Ball et DBZ, Final Fantasy, The Legend Of Zelda,
Pokémon, les J-RPG… J’en passe, car la liste est longue. Non seulement j’ai baigné dedans mais ça me passionne encore et toujours aujourd’hui !
Je me suis toujours senti à l’aise ici. Par contre, j’ai eu un coup de panique le premier soir !
Réveil à Paris à 6h, arrivée à 9h du matin à Tokyo (heure locale, 2h du matin heure française), prendre trains, métros, arriver à l’agence immobilière vers midi, se retrouver face à un Japonais qui nous détaille sérieusement le contrat pendant 1h, signer des papiers, arriver dans notre 16 mètres carrés, faire l’état des lieux, ouvrir gaz, eau, électricité avec les compagnies, signer des papiers… 24h plus tard, on était tellement fatigués qu’on arrivait même plus à parler anglais. On avait tout quitté aussi, travail, appartement, famille, amis, donc c’était un peu stressant. Après une bonne nuit de sommeil ça allait bien mieux !
Heureusement qu’on était déjà venus par contre, ça nous a aidés pour beaucoup de choses, pratiques comme psychologiques.
Elle reste cependant assez chère, alors que Kyoto, notamment pour les loyers, est plus abordable. Evidemment, Kyoto est moins « rock’n roll » que Tokyo, mais il est aussi plus reposant d’y vivre, et la nature y est plus accessible. Franchement, mon cœur balance… Aymeric : Ah ! Le choix épineux. Tokyo gagne sur le plan émotionnel, je dirais. Ça a été un coup de cœur absolu la première fois et rien n’a changé pour moi en allant y vivre. Et pourtant, je suis loin d’être un vrai citadin… J’ai vécu 4 ans à Paris en le supportant très mal.
Mais Tokyo, c’est autre chose. C’est gigantesque sans être étouffant. Il y a des tonnes de choses à voir, à faire. Des centaines de petites rues, de magasins, de quartiers, de cafés…
Rien que d’en parler, Shibuya et Odaiba me manquent terriblement, j’ai hâte d’y revenir.
Même coup de cœur pour Kyoto mais pas pour les mêmes raisons. Pour le coup c’est la raison qui l’emporte, surtout parce que les loyers sont moins chers, et que ça reste une ville à taille humaine. Kyoto me fait beaucoup penser à Bordeaux en fait, pour son côté cool, relax, proche de la nature, encore ancrée dans son histoire. J’aime bien me dire qu’en quelques minutes je suis en pleine forêt. Je trouve le Kansai extrêmement pratique et central aussi. Et même si on habite dans un quartier résidentiel assez gris, c’est agréable de voir du japon traditionnel (temples, pagodes, les machiya…) au quotidien.
Sans ça et bien, des tonnes d’arguments positifs. Le respect mutuel et permanent en société (malgré une certaine forme d’hypocrisie), qui implique civisme et bonnes manières, mais aussi le savoir-vivre, le sentiment de sécurité permanent, le service japonais inégalable, les boutiques 24h/24, l’ergonomie et la logistique sans faille de tout le reste. Bref, c’est franchement agréable d’y vivre. C’est un peu frustrant parfois, j’aimerais bien ressentir cette tranquillité partout.
Hirofumi. On l’a rencontré au bar “SpeakEasy” à Tokyo, avec d’autres Japonais qui apprenaient le français ! Il avait vécu en Belgique pour son travail et donc, il parlait un peu français. On a appris beaucoup de choses de lui, mais aussi sur la façon de penser des Japonais, sur la politique du pays, le travail, des choses comme ça.
Dans l’ensemble les Japonais sont accessibles, et on a fait de belles rencontres, mais c’est quasiment impossible de lier de véritables liens avec une barrière de la langue (et culturelle) aussi forte. Sans parler japonais, sans partager le même espace (de travail par exemple) ça nous semble difficile, et c’est normal. Imaginez l’inverse, deux Japonais en France ne parlant peu ou pas français… Et puis, dans énormément de pays, quand c’est comme ça, on parle anglais. C’est facile, universel. Sauf qu’ici, ils ne parlent quasiment pas anglais, et du coup… Et bien, c’est pas si simple.
Sinon, le Sanjusangen-do et le Kodai-ji m’avaient beaucoup ému à Kyoto. Je rajouterais aussi la toute première fois où nous sommes allés à Odaiba. On ne savait pas du tout à quoi s’attendre, c’était la surprise. Entre les jardins Hamarikyu, le trajet de la Yurikamome, le coucher de soleil sur la baie, le Venus Fort et des concerts le soir en plein air, c’était un truc de fou.
Pour moi c’est surtout que, depuis début juillet, on a dû avoir un ou deux jours sous la barre des 35 degrés. La canicule continue et c’est infernal. Contrairement à la France ou on se rafraîchit en soirée et où elle ne dure qu’une ou deux semaines, ici, aucun répit. L’humidité augmente en flèche dès 17h et c’est pire. On n’a jamais vécu ça et ça nous paraît interminable. Mais c’est exceptionnel : on a lu que c’était la première fois qu’il faisait aussi chaud au Japon depuis l’ouverture des stations météo (et que ça m’a l’air d’être tristement mondial, aussi).
Si vous parlez japonais par contre, aucun souci, les yeux fermés !
Mais je dirais aussi de faire attention à ne pas trop idéaliser le pays. Allez-y une première fois si possible, en vacances, histoire d’être sûr(e) ! Ce n’est ni un pays occidental, ni un pays “latin” et, la barrière linguistique et culturelle étant bien présente, ça peut ne pas fonctionner avec certains. Sans ça… foncez ! 🙂
Néanmoins, le Japon est un pays particulièrement agréable à découvrir (notamment en PVT !) et totalement unique en son genre.
Merci à vous deux pour cette interview ! 🙂
Après un an passé à découvrir l'Australie en PVT, puis un an à Toronto et 6 mois dans l'ouest canadien (toujours en PVT), je suis ensuite partie en vadrouille un peu partout autour du globe.
I spent one year exploring Australia on a working holiday, followed by another year in Toronto and 6 months in Western Canada. After that, I travelled around the globe.
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