Tu es partie seule, comment l’as-tu vécu ?
Comme expliqué au début, j’en n’étais pas à mon premier voyage solo. Par contre, je n’avais plus le même état d’esprit en arrivant en France que lors de mes autres voyages, où je découvrais ce sentiment incroyable de liberté. Après quelques voyages à profiter à fond, beaucoup bouger, enchaîner les contrats, créer de nouvelles amitiés, avoir des relations (plus) éphémères, je suis arrivée en France avec l’envie de créer de vraies connexions humaines sur le long terme, d’être plus ancrée, de potentiellement me caser autant en amour qu’au travail. J’ai aussi longuement réfléchi avant de me lancer dans ce PVT, pas par peur de l’inconnu cette fois-ci, mais parce que c’était un peu contradictoire avec mon état d’esprit qui cherchait plus de stabilité. J’avais tout de même toujours ce goût d’aventure, j’ai donc suivi mon instinct et je me suis lancée !
J’ai souvenir d’un article qui comparait les Français a un melon d’eau (pastèque) et les Canadiens à une pêche si je me rappelle bien. Le Canadien serait plus facile d’approche au début, mais il serait peut-être plus difficile de rentrer dans son noyau par la suite en tant qu’inconnu (se faire inviter à la maison, avec ses amis, etc.). Le Français serait plus difficile d’approche au début, mais après quelques « apéros » à percer leur coquille, ce serait peut-être plus facile de rentrer dans leur vie et se lier d’une vraie amitié. Je trouve que cette illustration des deux cultures est plutôt véridique de mon expérience en France.
À mon arrivée, je suis restée à Paris quelques jours et je dois avouer que je me suis sentie plutôt seule. Le service à la clientèle en France, qui est différent du Canada, peut aussi s’avérer être un petit choc culturel au début (au restaurant par exemple)… Paris est une ville vivante et magnifique, mais j’avais hâte de me poser dans les montagnes, ce qui a probablement joué sur mon vécu aussi !
Dès le premier jour, j’étais en amour avec Chamonix, l’ambiance et les paysages, j’adorais aussi ma routine ski-boulot-dodo, même en solo. J’ai seulement sous estimé un aspect important en voyageant seule : accepter un contrat de travail dans un petit resto avec une mini équipe, ce qui veut dire moins de collègues avec qui développer une amitié et faire des activités après le travail. Par exemple, j’ai travaillé dans un grand restaurant de station de ski dans l’Ouest canadien, j’avais donc plusieurs collègues de travail et notre objectif était pas mal tous similaires : de profiter du cadre, de fêter et de skier (le forfait de ski était même inclus). L’expérience était plus facile. J’ai donc été assez surprise d’apprendre que plusieurs saisonniers en France travaillent en station de ski plus pour l’argent que le cadre. Ils avaient aussi peu de temps pour profiter de la montagne avec les horaires de travail en coupure et le nombre d’heures de travail demandées. Je rencontrais facilement des saisonniers pour faire la fête, mais peu pour skier. Les chamoniards ne sont pas nécessairement intéressés à rencontrer des saisonniers, qui ne sont là que quelques mois, ce que je comprends très bien. J’ai donc dû faire un peu plus d’efforts pour rencontrer des gens que dans mes autres voyages. Peut-être le temps de percer la coquille des « français-pastèques ». J’ai par exemple publié un message sur un groupe Facebook, afin de rencontrer d’autres skieurs. Après quelques semaines, je me suis liée d’amitié avec de beaux humains et j’ai rencontré mon amoureux. Un des avantages de voyager seule est sans aucun doute d’être plus ouvert aux rencontres, plus facile de rencontrer des nouvelles personnes.
À l’inverse, ce qui peut parfois être difficile, voire épuisant de voyager seul à la longue, c’est de rencontrer des nouvelles personnes constamment, chercher un travail ou un logement sans repères ou contacts, déménager ou vivre des situations plus difficiles sans l’aide des proches physiquement, perdre certains repères, planifier tout nous-même, ne pas partager les coûts de certaines dépenses (ex : location de voiture, logement, taxi…). C’est agréable parfois de ne pas avoir à tout organiser soi-même, suivre son partenaire de voyage ou de pouvoir se confier (autre que virtuellement) à quelqu’un qui nous connaît bien depuis longtemps. Merci à mon amoureux d’être cette précieuse personne aujourd’hui qui occupe, parfois, plusieurs rôles dans ma vie (surtout en tant qu’expatriée) !
J’ai nommé quelques points négatifs du voyage solo pour être réaliste, mais je crois sincèrement qu’il y a plus d’avantages que d’inconvénients, et que tout le monde qui a envie d’essayer ce type de voyage devrait se lancer ! Je crois que c’est une force incroyable de réaliser que nous sommes capables de se débrouiller et d’être heureux en dépendant seulement de soi-même, que nous avons le contrôle sur notre vie en quelque sorte et qu’on est capable de (presque) tout avec de la volonté, même en partant de 0 dans un nouveau pays ! C’est un beau boost de confiance en soi, voire même une petite thérapie accélérée !
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