Laurie, de pvtiste à entrepreneur en France
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Bonjour, peux-tu te présenter ?
Bonjour, moi c’est Laurie. Fière Canadienne et Québécoise, j’ai grandi dans le grand Montréal, à Oka et Laval. J’habite en France avec un PVT depuis décembre 2021 déjà (!!!) . Le temps passe vite dans ce pays magnifique et diversifié, à manger trop de fromages et de pains au chocolat ! J’adore voyager, la montagne, découvrir de nouveaux paysages, de nouvelles cultures, bouger, bien manger et bien boire.
J’ai étudié en communication à Montréal et j’ai travaillé dans mon domaine universitaire pendant environ 4 ans. J’ai fait quelques voyages par ci par là, mais je rêvais un jour d’un long voyage (qui s’est avéré beaucoup plus long que prévu). Après avoir passé 3 mois en Asie, je planifiais déjà ma prochaine destination en solo : l’Australie en permis vacances-travail ! J’ai rencontré plusieurs voyageurs en Asie qui revenaient de voyager et travailler en PVT au pays des kangourous, et ils me recommandaient fortement cette expérience. J’avais quelques inquiétudes avant de me lancer, dont mon niveau en anglais, mais entendre autant de retours positifs de voyageurs, m’a donné la confiance pour faire le saut ! J’ai eu mon permis vacances-travail et j’ai pris un vol vers Sydney en décembre 2018. Des road trips incroyables à découvrir l’Australie, de belles rencontres, un contrat de travail au spectacle du Cirque du Soleil à Melbourne… Malheureusement, le COVID a fait son entrée et j’ai dû rentrer au Canada plus tôt que prévu en n’ayant qu’une seule chose en tête : repartir ! J’ai donc changé mes plans, acheter une voiture et traverser le Canada vers l’Ouest Canadien en mai 2019, où j’ai habité et travaillé pendant un an et demi. J’ai découvert une passion pour la montagne et le ski, c’est pourquoi j’ai atterrit à Chamonix dans les Alpes françaises en décembre 2021 en PVT.
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Tu es partie en PVT en France, pourquoi cette destination ?
Pour plusieurs raisons…
Je voulais continuer de vivre à la montagne et je rêvais de skier dans les Alpes. J’ai d’abord fait des recherches pour aller habiter et travailler en Suisse, mais la Suisse ne faisait pas partie du programme Vacances-Travail. J’ai donc opté pour les cousins français où le PVT est relativement facile à obtenir. J’ai trouvé un contrat de travail logé et nourri à Chamonix dans les Alpes françaises à proximité de la Suisse. Ma mère avait aussi skié la célèbre descente de la Vallée Blanche dans ses jeunes années. Cette destination faisait donc beaucoup de sens pour moi et je ne l’ai pas regretté, c’est magique les Alpes !
J’ai aussi rencontré beaucoup de Français à travers mes voyages, dont une Française avec qui je suis restée 1 mois en Australie, ainsi que mon coloc français dans l’Ouest canadien… En tant que francophone quand on voyage, on a beaucoup plus de chance, en général, de tomber sur des Français que des Québécois. Ils sont évidemment plus nombreux, et j’ai l’impression qu’ils voyagent plus (peut-être les 5 semaines de congés payés par année ou la culture du voyage… ?). Ils sont souvent assez curieux de connaître leurs cousins québécois, je me suis donc naturellement liée d’amitié avec des Français de différentes régions qui m’ont partagé la richesse qu’offre la France autant au niveau des paysages, de l’architecture que de la gastronomie. J’avais aussi considéré pendant mes études universitaires d’aller faire une session à l’étranger en France, ce que je n’ai finalement pas fait, c’était donc le moment de me rattraper !
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Comment tes proches ont réagi à ton départ ?
Super bien ! J’ai la chance d’avoir une famille et des amis ouverts d’esprit qui aiment voyager. On s’encourage dans nos différents projets ! Certains membres de ma famille et amis sont venus me voir en France ou dans un autre pays en Europe (je suis présentement avec ma mère en Espagne). Vive les billets d’avion intereuropéens pas chers ! Par ailleurs, j’essaie de revenir au Québec 1-2 fois par année et de garder le plus de contacts possibles avec mes proches par tous les moyens possibles : téléphone, texto, Facetime, message vocal, carte postale, etc. Être loin d’eux et manquer plusieurs événements importants sont sans aucun doute la partie la plus difficile d’être expatrié.
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As-tu trouvé les démarches d’obtention compliquées ? Peux-tu nous expliquer pourquoi ?
Eumh un peu tout de même… c’est beaucoup de paperasse et les procédures ne sont pas toujours claires. Par contre, de ce que j’ai compris, nous avons la chance en tant que Canadien de ne pas atteindre le quota de places disponibles par année pour le PVT en France.. Ce qui fait en sorte que nous avons peu de chances de se faire refuser le PVT, tant que nous répondons aux critères demandés et un peu de volonté de notre part.
Les démarches pour obtenir le PVT en Australie étaient totalement en ligne, simples et claires (plus chères par contre), je l’ai obtenu en quelques heures seulement. Tandis que pour le PVT France, nous devons nous présenter en personne dans un centre de visa VFS pour le dépôt final du dossier. Premièrement, il était difficile de trouver une disponibilité pour la prise de rendez-vous en ligne. Deuxièmement, selon moi, les listes de documents à fournir portent à confusion (vivement les groupes Facebook de Québécois en France et maintenant les articles de pvtistes.net sur le sujet). Je me suis déplacée au centre de visa VFS le plus proche qui était à Vancouver, soit 4 h 30 de route de chez moi. Je suis arrivée avec mon dossier et tous les documents demandés au rendez-vous, mais j’avais coché l’option « travail » pour la raison de mon séjour sur le formulaire, mais la bonne réponse était « autre » (permis vacances-TRAVAIL)… pas évident. Pour cette petite erreur, je n’ai pas pu déposer mon dossier et je devais prendre rendez-vous en ligne à nouveau. J’ai réussi à obtenir un rendez-vous à Montréal un mois plus tard. Le dépôt du dossier s’est bien déroulé, mais j’ai été surprise d’apprendre qu’ils gardaient mon passeport le temps de traiter la demande de visa et que ça pouvait prendre plusieurs semaines… Toutefois, je partais au Mexique dans 10 jours. J’ai expliqué la situation à la responsable et j’ai eu la « chance » de récupérer mon passeport assez rapidement et du même coup mon PVT !
Le PVT est valable un an, renouvelable une deuxième année. Le renouvellement se fait avec la préfecture de ton département en France. Comparé à certaines histoires d’horreur que j’ai lu sur des groupes Facebook par rapport aux demandes de visas avec certaines préfectures, mon renouvellement de PVT s’est relativement bien déroulé, ainsi que ma demande de titre de séjour « vie privée et familiale » le mois dernier. Je suis mariée à un Français, ce qui me simplifie un peu les démarches maintenant. J’ai tout de même dû harceler la préfecture de plusieurs messages pour avoir le droit à des réponses ambiguës. J’ai dépensé au moins 100 euros en impression de papiers inutiles jusqu’à maintenant. J’ai appris à « lâcher-prise », mais l’important c’est que j’ai toujours obtenu mes visas et le droit de travailler sur le territoire (victoire !).
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C’était quoi ton projet en venant en France ?
À mon arrivée, mon projet était surtout de skier le plus possible et profiter de la montagne, pendant mon contrat de travail de 4 mois dans les Alpes. Je souhaitais aussi en profiter pour visiter d’autres régions de la France et d’autres pays d’Europe. Puis, j’ai rencontré à Chamonix mon amoureux qui avait vécu 2 ans au Canada en PVT. Bref, j’étais loin de penser en arrivant en France que j’allais créer une entreprise !
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Côté travail, est-ce que tu as trouvé compliqué la recherche d’emploi ?
La recherche d’emploi à partir du Canada dans les stations de ski en France a été assez facile. J’ai trouvé un groupe Facebook « Chamonix Job Offers ». J’ai postulé à deux offres d’emploi de chef de rang/serveuse (j’avais de l’expérience), j’ai eu rapidement deux entretiens par visioconférence et j’ai été prise aux deux emplois. J’ai choisi un restaurant ouvert que le soir, avec les avantages d’être logée et nourrie, avec mes journées de libre pour skier. Les entreprises en stations de ski semblent habituées à embaucher des étrangers (je travaillais avec une Italienne et un Argentin par exemple). Je parlais plus de la moitié du temps en anglais avec les clients à Chamonix, c’était donc un atout considérable de parler les deux langues. La France est l’un des pays les plus touristiques au monde, il y a donc un grand besoin de main d’œuvre dans certaines destinations, pendant les saisons touristiques. Pour ces différentes raisons et dans ce contexte, mon expérience de recherche d’emploi a été assez positive.
Arrivée dans le sud de la France à Montpellier en juin 2022, j’ai cherché un emploi en lien avec mes études universitaires et mon expérience au Québec, mais ce fut une toute autre histoire. Il y avait peu d’offres d’emploi, même si j’étais assez ouverte et flexible dans mes critères. Je n’avais aucun retour, même quand j’appliquais sur des postes juniors où les salaires étaient plutôt bas … Personnellement, je n’ai jamais eu de difficultés à trouver des emplois dans la région de Montréal. J’ai eu la chance de tomber sur un employeur avec de bonnes conditions de travail après mes études. J’étais donc confrontée à un nouveau défi que je n’avais jamais vécu, et j’avais envie d’être épanouie professionnellement, maintenant que je considérais rester en France à long terme. Je trouvais facilement des emplois en restauration par exemple, mais ce n’était pas mon objectif. L’expérience de recherche d’emploi en France peut évidemment varier d’une personne à l’autre selon le domaine recherché, la formation demandée, la région convoitée et j’en passe… mais de ma courte expérience de recherche d’emploi dans le sud de la France, le marché de l’emploi au Canada était beaucoup plus favorable dans mon domaine. À l’automne, j’ai finalement accepté avec mon copain un poste de vendeur sur différents événements à travers la France. Ce job nous donnait une certaine liberté nous permettant de voir du pays et de voyager avec un salaire décent. J’ai arrêté mes recherches d’emploi à ce moment, puisque j’étais heureuse dans ma situation même si ce n’était pas mon plan A. Je réfléchissais aussi à potentiellement retourner aux études pour faire une formation courte et travailler dans un domaine qui me permettrait de travailler en freelance ou à distance en France pour un employeur canadien… Mais parfois la vie fait bien les choses, même si ça ne se passe pas comme prévu ! De cette expérience professionnelle, qui était un plan B à la base, s’ensuivent de nouveaux apprentissages, des compétences en plus, des hauts et des bas, des nouvelles rencontres, la découverte de magnifiques régions françaises et la création de notre entreprise en mars 2023 !
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Au cours de ton PVT, tu as rencontré ton copain et vous avez créé ensemble une entreprise qui promeut des produits canadiens. Pourquoi s’être lancé dans ce projet ?
Depuis que j’ai rencontré mon copain, Jeremy, il rêve de créer son entreprise. Une épicerie fine, un bistro… un lieu qui lui permet de partager sa passion pour la bonne bouffe et les produits de qualité ! Depuis le début, j’ai toujours voulu m’impliquer et l’aider dans ce beau projet, mais je m’imaginais toujours avoir « mon boulot » à côté. Moi, chef d’entreprise ? J’en rêvais peut-être secrètement à l’occasion avec un projet passionnant, mais je n’y croyais pas. Trop d’inconnus et d’incertitudes (semblables aux doutes avant de me lancer dans mon premier voyage solo). Pourtant, aujourd’hui, ça fait tout son sens avec notre entreprise et je me sens sur mon X professionnellement ! Nous avons un parcours assez semblable Jeremy et moi : nous avons fait nos études, travaillé quelques années dans « un bureau », lâché tout pour l’inconnu, voyagé et enchaîné des contrats dans différentes entreprises. Avec cette expérience professionnelle ensemble, nous avons eu l’occasion de découvrir l’engouement des Français pour le Canada, son terroir et ses produits uniques. Il y a un lien fort entre le Canada et la France, et plusieurs Français y sont déjà allés en vacances, pour les études, pour y vivre ou rêvent tout simplement d’y aller. Fière Canadienne et Jeremy ayant vécu 2 ans à Montréal, c’était donc une évidence pour nous de créer une entreprise pour partager avec les Français notre amour pour le terroir canadien et représenter de belles entreprises de chez nous. Nous nous concentrons sur nos produits canadiens préférés, de qualité et qui se distinguent en France, principalement la bières craft, les spiritueux et les produits d’érable ! Nous nous sommes donc lancés dans ce projet qui nous ressemble et qui nous passionne, dans lequel on croit à 100 %. Nous avons aussi pour objectif de développer des partenariats importants avec des entreprises canadiennes, et du même coup, de profiter de ces déplacements professionnels pour voir ma famille et les amis (le meilleur des mondes).
Je constate aussi plusieurs liens entre l’expatriation à l’étranger et l’entreprenariat. Nos expériences à l’étranger nous ont permis de développer notre capacité d’adaptation, relationnelle, notre ouverture d’esprit, la prise de risque, la gestion du stress, la résilience et l’optimisme, qui sont des forces notables en entrepreneuriat. Je crois aussi que les raisons qui nous ont poussé à partir vivre à l’étranger sont semblables à celles qui nous ont motivé à créer notre entreprise : le désir de liberté, la volonté d’être indépendant, de vivre d’un projet passionnant, se challenger, le goût du risque, de l’aventure et l’envie de réaliser nos rêves. Gérer une entreprise c’est des hauts et des bas, des imprévus, des réussites et des défis, tout comme l’expatriation.
Je tiens quand même à dire que créer une entreprise en tant qu’expatrié sans contact et l’aide des proches sur les lieux peut contenir ses difficultés. La famille et les amis de Jeremy ont été très précieux pour l’entreprise, que ce soit pour trouver un lieu d’entreposage, l’aide dans certains évènements, les démarches administratives et tous les contacts/conseils qui nous ont fait sauver des coûts considérables. De plus, Jeremy, en tant que Français, a le droit à des aides, des formations et des aspects légaux auxquels je n’avais pas le droit en tant que Canadienne en PVT. Mon nouveau titre de séjour « vie privée et familiale » me donne plus de droits heureusement. Si vous souhaitez venir en France pour créer une entreprise, le PVT n’est pas la meilleure option, mais vous pouvez quand même créer une micro-entreprise. Sinon, il existe la carte de séjour temporaire mention Entrepreneur/profession libérale ou carte de séjour pluriannuelle mention Passeport talent : Créateur d’entreprise. En savoir plus.
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Qu’est-ce que tu aimes le plus de ta vie en France ?
Par où commencer…
La gastronomie, le vin, le fromage, le champagne, les boulangeries, les fruits et les légumes frais, manger des huîtres à même l’élevage et j’en passe. Les bons produits locaux sont plus accessibles, variés et moins chers qu’au Canada. J’adore aussi la tradition de l’apéro, bien implanté dans la culture française. Je trouve que c’est une belle occasion, plus spontanée et simple, de nous réunir pour bien manger et bien boire. Outre les apéros, je crois que les Français prennent en général plus le temps de se réunir autour d’un repas, d’étirer et de profiter de ce moment. Par exemple, on se réunit pratiquement tous les mardis soirs avec ma belle-famille autour d’un repas, où s’enchaîne l’apéro, l’entrée, le repas, les fromages, le dessert et le café !
L’architecture, la nature et la diversité des paysages en faisant peu de distance. La France a la montagne, la mer et l’océan. Je trouve ça incroyable d’habiter à Montpellier, proche de la mer, où l’hiver est doux et ensoleillé, mais également de pouvoir conduire quelques heures pour un week-end de ski dans les Alpes, ou encore, être en Espagne en 2h de route. J’adore aussi l’option des refuges de montagne (plus rare au Canada) pour les randonnées sur plusieurs jours et le stress en moins de croiser un ours à tout moment !
La proximité avec les autres pays d’Europe pour voyager, ainsi que la richesse, les paysages et le terroir unique de chaque région en France.
La facilité et l’accessibilité des transports en commun, du covoiturage, du vélo et des vols d’avion à moindre coût en Europe. La facilité de se déplacer à pied et à vélo au quotidien et à l’année longue dans le Sud de la France.
Pour ma part, le coût de la vie est moins cher à Montpellier que lorsque j’habitais à Montréal ou dans l’Ouest canadien. J’ai aussi l’impression que les Français sont moins casaniers que les Canadiens (peut-être la météo clémente dans le sud ? La culture de l’apéro ?). Je ne suis pas de nature casanière, c’est donc un aspect que j’adore. Peu importe le jour de la semaine, il y a toujours de bonnes occasions pour sortir. Des bons vivants ces Français !
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Quel est ton meilleur souvenir de PVT ?
LES ALPES (!!!). Clairement une de mes places préférées au monde.
Plus précisément, la descente de la Vallée Blanche à Chamonix pour l’anniversaire de mon amoureux, suivi d’un dîner au resto où j’ai rencontré sa famille pour la première fois ! À chaque fois que je retourne dans les Alpes, je suis toujours aussi impressionnée, émerveillée, apaisée… je m’y sens bien !
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Le moins bon ?
La manière dont j’ai été traitée à un de mes boulot en France. Je n’ai pas envie de développer, mais ce fut une accumulation de mauvais souvenirs. La culture du travail est différente dans les deux pays, et j’ai trouvé l’adaptation plutôt difficile et qu’ils manquaient de reconnaissance à mon travail. Sinon, la minorité de Français qui font des commentaires désagréables sur l’accent québécois.
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Tu es partie seule, comment l’as-tu vécu ?
Comme expliqué au début, j’en n’étais pas à mon premier voyage solo. Par contre, je n’avais plus le même état d’esprit en arrivant en France que lors de mes autres voyages, où je découvrais ce sentiment incroyable de liberté. Après quelques voyages à profiter à fond, beaucoup bouger, enchaîner les contrats, créer de nouvelles amitiés, avoir des relations (plus) éphémères, je suis arrivée en France avec l’envie de créer de vraies connexions humaines sur le long terme, d’être plus ancrée, de potentiellement me caser autant en amour qu’au travail. J’ai aussi longuement réfléchi avant de me lancer dans ce PVT, pas par peur de l’inconnu cette fois-ci, mais parce que c’était un peu contradictoire avec mon état d’esprit qui cherchait plus de stabilité. J’avais tout de même toujours ce goût d’aventure, j’ai donc suivi mon instinct et je me suis lancée !
J’ai souvenir d’un article qui comparait les Français a un melon d’eau (pastèque) et les Canadiens à une pêche si je me rappelle bien. Le Canadien serait plus facile d’approche au début, mais il serait peut-être plus difficile de rentrer dans son noyau par la suite en tant qu’inconnu (se faire inviter à la maison, avec ses amis, etc.). Le Français serait plus difficile d’approche au début, mais après quelques « apéros » à percer leur coquille, ce serait peut-être plus facile de rentrer dans leur vie et se lier d’une vraie amitié. Je trouve que cette illustration des deux cultures est plutôt véridique de mon expérience en France.
À mon arrivée, je suis restée à Paris quelques jours et je dois avouer que je me suis sentie plutôt seule. Le service à la clientèle en France, qui est différent du Canada, peut aussi s’avérer être un petit choc culturel au début (au restaurant par exemple)… Paris est une ville vivante et magnifique, mais j’avais hâte de me poser dans les montagnes, ce qui a probablement joué sur mon vécu aussi !
Dès le premier jour, j’étais en amour avec Chamonix, l’ambiance et les paysages, j’adorais aussi ma routine ski-boulot-dodo, même en solo. J’ai seulement sous estimé un aspect important en voyageant seule : accepter un contrat de travail dans un petit resto avec une mini équipe, ce qui veut dire moins de collègues avec qui développer une amitié et faire des activités après le travail. Par exemple, j’ai travaillé dans un grand restaurant de station de ski dans l’Ouest canadien, j’avais donc plusieurs collègues de travail et notre objectif était pas mal tous similaires : de profiter du cadre, de fêter et de skier (le forfait de ski était même inclus). L’expérience était plus facile. J’ai donc été assez surprise d’apprendre que plusieurs saisonniers en France travaillent en station de ski plus pour l’argent que le cadre. Ils avaient aussi peu de temps pour profiter de la montagne avec les horaires de travail en coupure et le nombre d’heures de travail demandées. Je rencontrais facilement des saisonniers pour faire la fête, mais peu pour skier. Les chamoniards ne sont pas nécessairement intéressés à rencontrer des saisonniers, qui ne sont là que quelques mois, ce que je comprends très bien. J’ai donc dû faire un peu plus d’efforts pour rencontrer des gens que dans mes autres voyages. Peut-être le temps de percer la coquille des « français-pastèques ». J’ai par exemple publié un message sur un groupe Facebook, afin de rencontrer d’autres skieurs. Après quelques semaines, je me suis liée d’amitié avec de beaux humains et j’ai rencontré mon amoureux. Un des avantages de voyager seule est sans aucun doute d’être plus ouvert aux rencontres, plus facile de rencontrer des nouvelles personnes.
À l’inverse, ce qui peut parfois être difficile, voire épuisant de voyager seul à la longue, c’est de rencontrer des nouvelles personnes constamment, chercher un travail ou un logement sans repères ou contacts, déménager ou vivre des situations plus difficiles sans l’aide des proches physiquement, perdre certains repères, planifier tout nous-même, ne pas partager les coûts de certaines dépenses (ex : location de voiture, logement, taxi…). C’est agréable parfois de ne pas avoir à tout organiser soi-même, suivre son partenaire de voyage ou de pouvoir se confier (autre que virtuellement) à quelqu’un qui nous connaît bien depuis longtemps. Merci à mon amoureux d’être cette précieuse personne aujourd’hui qui occupe, parfois, plusieurs rôles dans ma vie (surtout en tant qu’expatriée) !
J’ai nommé quelques points négatifs du voyage solo pour être réaliste, mais je crois sincèrement qu’il y a plus d’avantages que d’inconvénients, et que tout le monde qui a envie d’essayer ce type de voyage devrait se lancer ! Je crois que c’est une force incroyable de réaliser que nous sommes capables de se débrouiller et d’être heureux en dépendant seulement de soi-même, que nous avons le contrôle sur notre vie en quelque sorte et qu’on est capable de (presque) tout avec de la volonté, même en partant de 0 dans un nouveau pays ! C’est un beau boost de confiance en soi, voire même une petite thérapie accélérée !
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As-tu des conseils pour les personnes qui hésitent à faire un PVT en France ?
Premièrement FONCE (!!!)
Tu vas probablement t’impressionner à te débrouiller seule, sortir de ta zone de confort, faire des nouvelles rencontres incroyables, essayer des nouvelles choses et surtout en apprendre comme jamais sur toi ! Tout est temporaire et le temps passe vite. Le pire qui peut arriver si tu n’aimes pas l’expérience ? Tu reviens dans le confort de chez toi. Tes proches, ton quotidien et même peut-être ton travail vont t’attendre, et tu ne vas avoir aucun regret.
Ne planifie pas tout de A à Z et suis ton instinct ! Ça ne va probablement pas se passer comme prévu de toute façon et c’est la beauté de la chose : les surprises au quotidien ! Garde une certaine flexibilité pour adapter ton itinéraire aux différentes rencontres, aux recommandations des autres voyageurs, aux opportunités sur ton chemin, à tes lieux coup de cœur, à ton instinct et au moment présent. Le permis vacances-travail te donne cette précieuse flexibilité et le temps de voyager autrement !
Mon meilleur conseil serait probablement l’OUVERTURE D’ESPRIT !
- Sois ouvert à t’adapter à la culture du pays, soit curieux et profite-en pour apprendre ! Ne compare pas tout à ton pays et concentre toi sur le positif (je dois encore travailler cet aspect).
- Sois ouvert aux nouvelles rencontres. Dis oui aux propositions des autres, même si ces personnes sont différentes de celles que tu fréquentais chez toi, même si c’est une activité que tu n’as jamais faite. N’hésite pas à t’asseoir avec des inconnus, à inviter spontanément quelqu’un à faire une activités de ton côté aussi (les auberges de jeunesse c’est magique pour ça) ou prendre son contact même si tu es gêné. Tu ne vas probablement jamais revoir cette personne, tu n’as rien à perdre.
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Si tu n’avais pas rencontré ton copain, est-ce que tu serais restée en France après ton PVT ? Pour quelles raisons ?
Oh bonne question… Tout est une question de situation/contexte/circonstances/instinct et c’est logique pour moi de rester en France pour différentes raisons en ce moment ! Si ce n’était pas pour mon mari et notre entreprise, je crois que je serais rentrée au Québec, surtout pour la famille et les opportunités professionnelles. J’ai toujours vu mes expériences de PVT comme quelque chose de temporaire, en ayant en tête de retourner au Québec au moment venu. Pour ma part, c’est beaucoup plus de remise en questions et déstabilisant de m’installer « pour vrai » en France que mes expériences en PVT. Même si je ne doute point de ma décision et de ma relation, je m’ennuie souvent de ma famille, de mes amis et de mon pays ! J’ai la chance que Jeremy ne soit pas fermé à l’option de vivre au Canada. Nous en discutons ouvertement et cette porte ouverte rend mon expatriation plus douce. Le meilleur des mondes serait de pouvoir vivre dans les deux pays, mais ce n’est pas si facile. Je travaille donc fort pour que l’entreprise nous permette une certaine liberté de ce côté !
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Et pour finir, quels sont tes projets aujourd’hui ?
Toute notre énergie est sur notre entreprise et c’est notre principal projet : la création de la boutique en ligne sous peu, le marché de Noël de Nancy qui commence bientôt et l’ouverture d’un lieu physique à Montpellier en 2024. Ce ne sont pas les idées qui manquent et ce n’est que le début ! N’hésitez pas à suivre notre aventure sur Facebook « Okanada – comptoir canadien » ou instagram « okanada.fr ».
Un séjour au Québec en janvier pour voir la famille, les amis, découvrir des nouveaux produits canadiens et rencontrer des entreprises pour des potentiels partenariats !
Continuer à profiter de la France et de l’Europe, potentiellement un voyage de ski dans les Alpes italiennes cet hiver !
Et à l’inverse, j’habite à Montpellier depuis un peu plus d’un an, mais j’ai été peu chez moi dû aux déplacements professionnels et à mes voyages. J’aimerais donc profiter de ma belle ville, développer davantage une routine chez moi, un équilibre, m’inscrire dans une activité sportive, prendre du temps pour moi, ralentir un peu et me donner le temps de m’ancrer dans mon nouveau chez moi !
Meghan
Je suis Meghan, rédactrice web pour Pvtistes. Je suis Québécoise, originaire de la Côte-Nord. Je suis en PVT France depuis un peu plus de 1 an déjà. Je me suis installée dans le département du Nord, à Lille.
I’m Meghan, a writer for Pvtistes. I’m originally from the Côte-Nord region of Quebec. For my working holiday, I settled in Lille, the Nord department of France, and I’ve been here for just over one year now.
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