Localisation
Montréal, QC, Canada
Profession
Conseillère de Vente dans l'habillement de luxe
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Bonjour Mélodie, bonjour Antoine. Pouvez-vous vous présenter ?
Mélodie : Je m’appelle Mélodie, j’ai 23 ans et je viens de Nantes. J’ai fait des études dans le marketing de la mode. Pendant ma formation j’ai travaillé en alternance en tant qu’acheteuse pour un magasin de prêt-à-porter. À la fin de mes études, j’ai travaillé en tant que vendeuse pour la marque Claudie Pierlot pendant 1 an et puis on a décidé de partir en PVT au Mexique.
Antoine : Je m’appelle Antoine, j’ai 25 ans, je viens de Nantes. J’étais plombier-chauffagiste dans un hôpital, également rugbyman amateur dans un club de la banlieue nantaise, et j’ai pris une année de disponibilité renouvelable pour partir voyager.
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Qu’est-ce qui vous a poussés à quitter la France ?
Mélodie : Cela faisait déjà un moment que je pensais partir à l’étranger. Mais ce qui m’a vraiment décidée, c’est lorsque j’ai compris que je ne pourrais pas travailler dans mon domaine si je ne savais pas couramment parler anglais. De plus, je ressentais vraiment le besoin de faire une pause dans ma vie.
Antoine : Tout se passait bien dans mon travail mais la routine s’était déjà installée, alors que je voulais vraiment découvrir le monde avant d’avoir des obligations et des contraintes financières et familiales. Ce qui a été le plus dur, c’est de se décider à laisser les amis et la famille, c’est eux qui me manquent le plus aujourd’hui.
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Vous êtes donc tout d’abord partis en PVT au Mexique. Pourquoi avoir choisi ce pays ?
Mélodie : Dans un premier temps, nous avions choisi le Canada pour apprendre l’anglais. On s’est donc inscrits pour les rondes mais, après plusieurs mois sans réponses positives et une grande envie de voyager, on a commencé à réfléchir à une autre destination. J’avais beaucoup entendu parlé du Mexique et ça faisait plusieurs années que je rêvais de partir y voyager. Par chance, le PVT Mexique venait tout juste d’être créé, c’était l’occasion de tester un PVT que très peu de monde avait pu faire.
Antoine : Comme Mélodie, j’avais tout d’abord l’envie de partir en PVT au Canada, mais voyant que nos candidatures ne débouchaient pas sur les fameuses invitations, Mélodie m’a donné l’envie d’aller au Mexique. C’est en premier le soleil et les plages paradisiaques de sa côte caribéenne qui m’ont facilement convaincu. 😉 Et ensuite le dépaysement, la découverte d’une autre culture, finalement le début d’une vraie aventure.
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Parliez-vous espagnol avant d’arriver au Mexique ? Et maintenant ?
Mélodie : J’avais un niveau scolaire, je pouvais comprendre et m’exprimer mais je manquais beaucoup de vocabulaire. Aujourd’hui je pense vraiment m’être améliorée en espagnol.
Antoine : J’avais fait deux ans de cours au collège, mais je ne l’ai jamais pratiqué à nouveau, je n’avais donc pas un bon niveau. Nous avions acheté un livre pour apprendre l’espagnol. Après 3 mois à l’utiliser presque tous les jours, plus le fait de ne côtoyer que des hispanophones ne sachant pas parler anglais, j’ai commencé à parler un petit peu. Tout au long du voyage, je me suis amélioré. Aujourd’hui, je possède un bon niveau qui me permet de communiquer très facilement.
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Avez-vous cherché, et trouvé, du travail pendant votre PVT au Mexique ?
Mélodie : Oui, on a commencé à chercher du travail lorsqu’on s’est installés à Mexico. Ce n’est pas difficile d’en trouver, à condition de chercher dans les bons domaines : restauration, hôtellerie, enseignement… Le problème est que les employeurs font souvent des promesses qui ne sont pas toujours tenues. J’ai eu deux promesses d’embauche qui me disaient que j’allais commencer à telle date pour finalement ne déboucher sur rien avant de réellement trouver du travail. Cela m’a fait perdre 2 mois dans mes recherches. J’ai finalement trouvé en tant que serveuse dans un restaurant français et je donnais aussi des cours particuliers de français quelques heures par semaine.
Antoine : Au bout de six mois je commençais vraiment à être plus à l’aise en espagnol et c’est en arrivant à Mexico que j’ai postulé pour un poste de serveur. Nous avons tous les deux utilisé Internet pour trouver, notamment le site Indeed. Après avoir postulé sur plusieurs annonces, j’ai trouvé un emploi où j’ai travaillé 4 mois, dans un bar à champagne. J’étais uniquement avec des collègues hispanophones. C’est un rythme difficile, les heures pouvaient varier de 9 à 12 heures de travail, de jour comme de nuit. Le salaire de la part de l’entreprise est dérisoire, 100 pesos par jour (5 euros). Heureusement, nous avions les pourboires pour équilibrer notre paie. Sur 4 mois, j’avais un salaire d’environ 700 euros par mois. Pour le Mexique, c’est tout à fait correct, nous pouvions nous faire plaisir régulièrement avec Mélodie !
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Vous avez beaucoup exploré le pays pendant votre PVT. Vous nous racontez ?
Mélodie : Oui c’est vrai qu’on en a énormément profité pour voyager dans presque toutes les régions du pays. L’avantage, c’est que pour voyager au Mexique il n’y a pas besoin de dépenser beaucoup d’argent. On s’est donné une limite de 500€ chacun par mois de voyage, ce qui est tout à fait réalisable si on est organisé. On a décidé de commencer par voyager dans le Yucatan et le Chiapas, puis de s’installer à Mexico pour gagner un peu d’argent et découvrir la vie dans la capitale. Après quelques mois, on a décidé de recommencer à voyager dans les états du Nord et Oaxaca. On a voyagé principalement en bus, on achetait les billets quelques jours avant le départ car ils sont moins chers. Pour le logement c’était principalement des auberges de jeunesse pour le coté économique mais aussi pour rencontrer des gens qui viennent de partout dans le monde.
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Antoine : Le voyage a été vraiment dépaysant. Pour le logement on a eu la chance de pouvoir profiter de couchsurfing, un site qui permet de dormir gratuitement chez les gens. Il permet de rencontrer les personnes, et à la différence d’Airbnb, il y a réellement un échange avec les hôtes. Nous en avons gardé des amis.
Nous avons aussi beaucoup utilisé le site Workaway, très utile pour nous mettre en contact avec des personnes prêtes à nous fournir un logement en échange de quelques heures de travail par semaine, dans des auberges de jeunesse par exemple. Nous travaillions là-bas deux à trois jours par semaine pour des tâches simples (ménage, jardinage, accueil des clients, etc.). En plus de ça, quand nous étions à Playa Del Carmen, nous avons gagné un peu d’argent en vendant des crêpes sur la plage. Ce fut une activité vite rentable mais risquée, car sans autorisation il ne fallait pas se faire repérer par la police. 😉
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On entend souvent parler de la « dangerosité » du Mexique. Qu’en pensez-vous ?
Mélodie : Je pense effectivement que le pays est dangereux, même si je ne me suis jamais sentie en danger de tout notre voyage. Les touristes sont comme dans une bulle et ne sont pas vraiment concerné pas les violences du pays car tous les lieux touristiques sont bien protégés. La seule chose est de prendre ses précautions, comme ne pas rentrer seul en pleine nuit, ne pas se balader avec des objets de valeur, éviter les états, les villes et les quartiers réputés dangereux…
Antoine : J’ai travaillé 4 mois comme serveur de nuit à Mexico où je rentrais entre 4 et 8 heures du matin, et il ne m’est jamais rien arrivé. Après, comme pour toutes les villes, je conseillerais d’éviter les quartiers connus pour être dangereux à des heures tardives. C’est un pays où les zones touristiques sont plus protégées qu’ailleurs et les touristes ne sont pas les principales cibles d’agressions. Mais en un an là-bas, nous sommes quand même sortis des « sentiers à touristes » bien des fois, et nous n’avons jamais été témoins d’aucune violence.
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Quels sont vos meilleurs souvenirs du Mexique ?
Mélodie : Il y en a beaucoup, mais pour moi c’est El Dia De Los Muertos (Le jour des morts), qui a lieu durant plusieurs jours au moment de la Toussaint. Les Mexicains ont tellement une vision différente de la mort, beaucoup plus joyeuse et festive que chez nous. Nous sommes allés à Merida pour découvrir cette tradition unique. Tout le monde est déguisé en Caterina (le squelette mexicain), les rues sont décorées, les familles dînent sur l’hôtel de leurs défunts, dans une ambiance chaleureuse et de partage. On a pu assister au défilé de las animas, la marche des squelettes avec leurs bougies. On trouve aussi pleins de concerts et de spectacles. Les familles qui habitent dans les rues où se déroule l’événement vendent les pâtisseries typiques del Dia De Los Muertos devant leur maison. C’est un souvenir magique.
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Antoine : Mes meilleurs souvenirs du Mexique, c’est d’abord notre séjour à la Laguna de Bacalar, pour les couleurs de son eau et notre superbe auberge de jeunesse. En deuxième, l’Isla Holbox pour notre balade du côté nature abandonné de l’île et notre pique-nique face aux flamants roses. En troisième, San Cristobal de las Casas un village dans les montagnes si vrai, beau et chaleureux en même temps, une ville du Chiapas qui ne ressemble en rien aux Yucatan, différente avec ses inspirations indiennes. Et sinon dans l’ensemble, les Mexicains sont des gens très sympathiques et avenants, on s’en fait facilement des amis ! 🙂
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Et les pires ?
Mélodie : Sans aucun doute les démarches administratives. On a eu beaucoup de problèmes lors de notre arrivée. Pour commencer, le douanier à Cancun ne connaissait pas le PVT, et avec notre niveau d’espagnol ça a été compliqué à expliquer. Il n’a donc pas voulu cocher les bonnes cases sur notre document d’immigration, ce qui nous aura fait perdre beaucoup de temps pour la délivrance de nos papiers. Une fois arrivés à Playa del Carmen, on a voulu commencer notre dossier pour la résidence temporaire. Cela aura mis 4 mois (au lieu des 3 semaines qu’on nous avait évoquées), pendant lesquels on n’a pas eu le droit de travailler et de changer de ville. Je ne conseille vraiment pas de faire ces démarches administratives dans le Yucatan car il y a beaucoup de demandes, donc les bureaux sont complètements saturés. À l’inverse, la délivrance du permis de travail à Mexico n’a mis que 2 semaines.
Antoine : Comme le dit Mélodie, les démarches administratives qui ont été une barrière à notre totale liberté de voyager dans le pays au début. Mais surtout, dès notre deuxième semaine au Mexique, alors que nous étions dans notre premier Workaway, le patron nous a mis à la porte du jour au lendemain quand on lui a annoncé que nous faisions des démarches à l’immigration. Lui n’étant pas mexicain et utilisant beaucoup de bénévoles, tout ne devait pas être très légal dans cette auberge… On s’est vite retrouvés à la rue, mais heureusement nous avons facilement trouvé une nouvelle auberge pour travailler.
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Après un an au Mexique, vous êtes récemment arrivés en PVT au Canada. Pourquoi ce choix ? Et comment se passent vos premières semaines ?
Mélodie : Pendant notre PVT au Mexique, nous avons tous les deux été tirés au sort pour participer au PVT Canada, on a donc décidé d’enchainer les deux. Pour ma part, les premières semaines sont un peu difficile car le Mexique me manque beaucoup et je ne me sens pas aussi dépaysée en étant à Montréal. On devrait partir s’installer à Vancouver dans les mois à venir, j’attends de voir si cette ville me plaira davantage.
Antoine : Effectivement, après avoir été tirés au sort, nous avons vite décidé de continuer notre voyage dans ce nouveau pays. Toujours avec l’envie de découvrir le monde ! Le Canada a des choses tellement différentes du Mexique à offrir… C’est très nature mais finalement pas très dépaysant par rapport à la France. En même temps, nous commençons par Montréal. En février, nous allons nous installer à Vancouver, ce sera pour moi l’apprentissage d’une langue que je ne maitrise pas du tout, on a hâte !
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Selon vous, quels sont les avantages et les inconvénients de voyager en couple ?
Mélodie : C’est quand même rassurant de voyager à deux, on ne se retrouve pas seul dans les moments difficiles du voyage, on peut se soutenir. De plus, étant une fille, je ne pense pas que j’aurais eu le courage de voyager seule dans un pays comme le Mexique avec cette image que j’en avais, celle d’un pays plutôt dangereux… Pour moi, le principal inconvénient, c’est qu’on ne s’améliore pas dans la langue aussi rapidement que lorsqu’on est seul puisqu’entre nous on parle toujours en français. Ça a aussi été un test pour notre couple, on n’avait jamais habité ensemble et là, on se retrouvait à être ensemble presque 24h/24h. Il y a forcément des disputes, mais les superbes moments que l’on vit les font vite oublier.
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Antoine : Je pense également que le principal avantage est le soutien que l’on peut se donner dans les moments difficiles. J’ai failli tout laisser tomber quand les démarches administratives n’avançaient vraiment pas et Mélodie s’est quand même bien accrochée pour me remonter le moral… Et ça en valait la peine. Un des autres inconvénients est peut-être qu’on sort un peu moins à deux que tout seul, car c’est un peu plus difficile de rencontrer du monde lorsqu’on est en couple.
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Quels sont vos projets après votre PVT Canada ?
Mélodie : On est en pleine hésitation. J’aimerais reprendre un Master en marketing de mode en France mais je ne sais pas encore quand. Le PVT en Colombie nous intéresse aussi beaucoup, on a eu vraiment un coup de cœur pour la façon de vivre et la chaleur des gens des pays hispanophones.
Antoine : Aucun projet précis, peut-être retourner à mon travail si j’arrête de renouveler ma disponibilité, mais l’envie de voyager est encore là. Notre visa est valable jusqu’en mai 2020, alors des choses ont le temps de se passer d’ici-là ! Mais pourquoi pas partir effectivement en PVT en Colombie après le Canada.
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Pour finir, quels conseils donneriez-vous à un futur PVTiste ou à ceux qui hésitent à se lancer ?
Mélodie : Je leur dirais d’y aller, que c’est une expérience extraordinaire dont on sort forcément enrichi. Il ne faut pas se décourager dans les moments difficiles ou de doutes car le voyage en vaut vraiment la peine. On rencontre des gens géniaux, on découvre des paysages à couper le souffle, on vit des choses extraordinaires dont on se souviendra toute notre vie.
Antoine : Je dirais qu’on n’a qu’une vie, il faut vivre sans regret. On aura tout le temps de se poser des questions pour fonder une famille et acquérir des biens plus tard. C’est une aventure unique et géniale qui nous permet d’apprendre beaucoup sur notre vie et la vie des autres. On grandit en se débrouillant seul dans un environnement qui ne nous est pas familier et on ouvre les yeux sur beaucoup de choses.

Merci Mélodie, merci Antoine ! On vous retrouve très vite pour partager vos aventures mexicaines et canadiennes.

Annelise

Après un an passé à découvrir l'Australie en PVT, puis un an à Toronto et 6 mois dans l'ouest canadien (toujours en PVT), je suis ensuite partie en vadrouille un peu partout autour du globe.

I spent one year exploring Australia on a working holiday, followed by another year in Toronto and 6 months in Western Canada. After that, I travelled around the globe.

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(2) Commentaires

Alice I |

Merci beaucoup à vous deux pour ce témoignage très intéressant ! Et merci pour votre blog, qui est vraiment un bijou ! J’ai eu l’occasion de le parcourir rapidement ces jours-ci, car j’envisage moi-même le PVT Mexique pour cette année (je ne lis pas tout pour ne pas me spoiler :p ). Mais j’avoue qu’après avoir participé à un atelier PVT la semaine dernière, j’ai eu de gros doutes.
D’abord parce qu’apparemment c’est vraiment une grosse galère administrativement, et puis parce que le Mexique est la destination la moins sûre de tous les PVT … Et comme j’irai seule, j’ai commencé à me poser sérieusement des questions.
Mélodie, tu dis qu’avant de partir, tu n’aurais pas eu le courage d’y aller seule, mais après une année là-bas, est-ce que ça te paraît faisable aujourd’hui pour une fille seule ?

Mélodie I |

Bonjour Alice, je suis désolée je n’avais pas du tout vu ton commentaire, je le découvre seulement aujourd’hui. Es-tu partie au Mexique finalement?