Localisation
Profession
pvtistes
Ville de provenance
Gif/Yvette (Essonne, près de Paris).
pvtistes
Villes de destination
Toronto au Canada, puis Sendai au Japon. Mais je n’ai pas choisi !
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Sur place pendant combien de temps
3 ans et demi à Toronto, 2 ans à Sendai.
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Baroudeur ou pas ?
J’ai vécu dans les mêmes villes pendant toutes ces années, mais cela ne m’a pas empêchée de voyager et visiter pendant les vacances ou les longs (ou pas !) week-ends !
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Que faisais-tu en France ?
J’étais étudiante, dernière année d’étude à la fac, et je cherchais un stage dans un pays anglophone. J’ai atterri à Toronto !
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Pourquoi cette envie de t’envoler pour le Japon ?
Après tout ce temps au Canada, j’ai eu envie de changement. Aucune envie de rentrer en France (un peu angoissée à cette idée aussi, sans doute !). A Toronto j’ai rencontré, entre autres, beaucoup de Japonais. J’ai pris beaucoup d’intérêt à découvrir cette culture (humm les restos Japonais sur Bloor street, merci à la Fondation Japonaise, toujours sur Bloor, qui organisait des événements régulièrement, etc.). Puis un voyage avec un ami Japonais (où alors je m’étais dit « jamais je ne pourrai habiter là ! »). On m’avait suggéré de partir enseigner là-bas donc c’est sur un coup de tête que j’ai posé ma candidature à un organisme de placement d’Assistant Language Teacher (ALT), Teach away.
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Pourquoi Sendai ?
Je n’ai pas choisi ! Dans le dossier on pouvait mettre notre choix de région. Ne connaissant pas bien le Japon, je crois que j’avais mis plus ou moins n’importe où (sauf Tokyo ! la grande ville ne m’intéressait pas !). Du fait que j’enseignais l’anglais et le français, tout de suite le choix a été plus limité et j’ai été envoyée en banlieue de Sendai. Très bon choix !! C’est une bonne taille de ville, près de la mer, près de la montagne, ville qui bouge. Je recommande ! (malgré la peur des tremblements de terre et tsunamis…). J’ai aimé vivre à Sendai (enfin en banlieue !) car c’est une ville de taille raisonnable. Je faisais tout à vélo personnellement. C’est pratique ! C’est une ville qui bouge, avec ses festivals. C’est une ville étudiante, avec la fameuse université de Tohoku. Il y a de beaux sites environnants. Matsushima (qui fait parti des 3 sites du Japon les plus photographiés) et Yamadera dans les montagnes. On peut aller skier dans une petite station à 40 min de train (et on est littéralement au pied des pistes en sortant du train !) J’étais la seule étrangère dans la ville où j’habitais. J’attirais tous les regards, les enfants qui crient « Helloooooo », les personnes âgées qui disent bonjour en japonais avec un regard curieux, essayant plus ou moins de communiquer. Il y avait plus d’indifférence entre les 2. Mais ils sont curieux et vont chercher à savoir d’où on vient et pourquoi on est là. Après le lien se crée ou non. En tant que Français, on fait sensation, même si ma prof de japonais m’a avoué avoir eu peur de me rencontrer (car pour eux le français est snob et hautain ! Mais elle a vité été rassurée !) et comme je l’ai dit, si on baragouine un peu japonais; ça aide encore plus! J’ai eu la chance de pouvoir faire des activités sportives dans ma ville et où que j’aille, j’ai toujours été très bien accueillie. Ils sont surpris au début, la communication est un peu difficile, mais malgré ça ils vont nous organiser une « welcome party » dès notre arrivée (c’est à dire en général un « enkai » suivi d’un karaoke !!!). Les japonais ne mélangent pas leur vie privée et le reste. Donc j’ai fait des sorties avec mes collègues, ou avec les filles de mon équipe de volley, etc. mais sans jamais rencontrer leur famille ! Il a fallu un peu plus de temps pour que certains m’invitent chez eux. Mais ils l’ont fait !! (avant de partir on m’avait dit que les japonais n’invitaient que très rarement leurs amis chez eux !). Il y a beaucoup d’étrangers à Sendai, il y a un centre international, qui envoie une newsletter gratuitement avec tous les évenements ayant lieu à Sendai ou dans la région : festivals, concerts, cours, etc. C’est comme ça que j’ai pu essayer un kimono pour un festival ! Il y a des rencontres anglo-japonaises organisées, ce qui m’a permis de me faire quelques amis japonais (qui parlaient anglais, du coup).
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Est-ce que c’est la première fois que tu vivais à l’étranger ou que tu partais aussi longtemps ?
J’avais fait une année d’étude en programme d’échange à Montréal, avant de repartir à Toronto.
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Quel a été ton sentiment dominant au cours des 2 premières semaines au Japon ?
A la fois le « wow » de la découverte (on écarquille les yeux sur tout, même en faisant les rayons du supermarché !) et « qu’est-ce que je fais là ? » !! Tout est différent, on s’étonne de tout ! Et en même temps un peu de frustration de ne rien comprendre de ce qui se passe autour de soi et de devoir demander de l’aide sans arrêt car on ne peut rien faire tout seul (ça ne parle pas beaucoup anglais dans les banques ou les mairies !). Un peu de stress aussi le premier jour de travail, avec la peur de ne pas suivre leurs traditions correctement (il faut faire bonne impression !). Les Japonais sont toujours prêts à nous aider !! Le nombre de fois que j’ai montré mon plan avec « ima doko » (littéralement « maintenant où ») quand j’étais perdue, et personne n’est parti en courant ! Un vieux monsieur a même marché 1/2h une fois pour me montrer mon chemin !! Devant une machine à la banque, une vieille dame m’a aidé à payer mon loyer !! (je ne sais pas si j’aurai pu faire confiance à quelqu’un en France pour ça!!). Ils aiment voir qu’on est interessé à leur culture et vont tout faire pour nous la faire découvrir encore plus ! Qu’est-ce que j’ai mangé là-bas !! Il fallait que je goûte à tout !! Et on peut ne pas aimer, ils ne se vexeront pas !! Il savent qu’ils ont des trucs bizarres !! Mais juste le fait d’avoir goûté, ils sont ravis. Aussi toujours glissé un bonjour ou merci en japonais, ils vont dire que notre japonais est super bon !
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Est-ce que ta situation professionnelle te parait satisfaisante, au Japon ?
Oui. L’enseignement est probablement le job qui peut se faire le plus facilement. Surtout si vous parlez anglais. Attention, l’idéal est d’avoir le niveau bac+3 (quelle que soit la spécialité). Mais je pense que dans les écoles de langues, on peut passer outre. Personnellement, étant dans un lycée, j’y étais du lundi au vendredi, de 8h30 à 17h. Week-end et soirées de libres, vacances scolaires, non payées, mais au moins ça laisse le temps de voyager ! Ca me convenait très bien ! En plus, mon quotidien était chargé : je passais mes journées au lycée, du lundi au vendredi de 8h30 à 17h au moins. Ca m’arrivait de rester plus longtemps pour faire des activités avec mes élèves (sport, anglais ou cérémonie de thé). J’étais dans l’équipe de volley de ma ville et je faisais du taiko (tambours traditionnels japonais). Donc j’étais toujours bien occupée ! Les week-ends, je partais à la recherche des fêtes (on peut toujours trouver quelque chose, surtout l’été !), après-midi foot ou cricket avec les ALT dans un parc de Sendai, rando dans les petites montagnes environnantes. Tout est très accessible, même sans voiture ! Je ne me suis jamais ennuyée !!
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Quelles ont été tes plus grosses difficultés au Japon ?
Apprendre à demander de l’aide ! Je suis plutôt indépendante et j’aime pouvoir me débrouiller. Donc ne rien pouvoir faire toute seule au début a été un peu dur. J’ai fini par me faire une raison ! Par contre, quelle joie quand j’ai fini par passer mes premiers coups de fil toute seule !
De plus je ne vivais pas dans une grande ville. Je n’ai pas eu Internet pendant les 2 premiers mois et pas d’Internet café près de chez moi. Ne pas pouvoir communiquer facilement avec mes amis et ma famille au tout début, alors qu’on a vraiment envie de partager tout ce que l’on vit a été un peu difficile.
Sinon, en baragouinant 2-3 mots de Japonais et avec le langage des signes, on arrive toujours à se faire comprendre !
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Quel est ton meilleur souvenir ?
…ouh la c’est dur !! J’en ai tellement ! Le paysage féérique de Tateyama, les fêtes du lycée, le magnifique feu d’artifice de Yamagata, l’English Winter Camp, jusqu’à mon dernier jour au lycée. Tellement émouvant…
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Qu’est ce qui te manque depuis que tu es rentrée en France ?
La nourriture Japonaise, les onsens (les « hot springs » naturelles), le respect et tout simplement ce côté « international » et découvertes incessantes d’une culture.
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Qu’est ce que ces deux expériences t’ont apporté, du point de vue personnel ou professionnel ?
Personnellement, de la confiance en moi. Côté professionnel, c’est en partie grâce à l’anglais que j’ai éte embauchée où je suis maintenant. Mon secteur est le diagnostic médical, donc rien à voir avec l’enseignement. J’ai réussi à trouver le boulot que je cherchais grâce à mon expérience professionnelle malgré, ça va être contradictoire, le manque d’expérience !
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Quels conseils donnerais-tu aux futurs pvtistes ?
Je n’étais pas en PVT au Japon. J’ai eu la chance d’avoir trouvé un emploi avant de partir, et que la socitété s’occupe du logement et de la paperasse pour nous. En tant que PVT, je pense qu’il est important de bien se renseigner, trouver des contacts sur place pour pouvoir demander de l’aide facilement. Les Japonais sont extrêmement gentils. Si on les respecte, que l’on montre de l’intérêt pour leur culture, ils vont tout faire pour nous la faire découvrir. Pour ceux qui veulent en savoir plus, ses deux blogs :

Consulter d’autres interviews de pvtistes…
Consulter des récits de pvtistes (emplois, voyages, etc.)…

isa

Amoureuse des Etats-Unis, de l'Utah et du voyage en train, j'ai passé 7 mois à Montréal en 2010, et j'en ai profité pour découvrir la Nouvelle-Angleterre en long, en large et en travers !
Mon coup de cœur avec Montréal date de 2008, et d'un mois estival là-bas... Depuis, je ne fais qu'y retourner !

J'ai réalisé deux tours des Etats-Unis (& Canada) en 2012 puis en 2014. Plusieurs mois sur les routes, c'est formateur... De retour à Montréal en 2019-2020 pour un PVT, avant de raccrocher !
Sur PVTistes.net, j'aime partager mon expérience sur le forum, dans des dossiers thématiques ou même en personne ! Vous me croiserez sûrement à Lyon, ma ville de cœur.

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(4) Commentaires

Chloé I |

Sympa de nous faire partager ton quotidien !
Je pensais vraiment éviter le Tohoku suite à tout ce que l’on entend dans les médias mais, de ton point de vue, ça ne semble pas aussi apocalyptique que la rumeur le dit !
Merci !

Delphine I |

Waow ! Ton expérience donne vraiment envie, même si le côté « être complètement perdu(e) sans pouvoir communiquer » fait un peu peur !!!

Alexandre I |

Belle article!

Delphine I |

Ouaiii t’es trop forte ma cherie! Tu nous as fait rever 🙂