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Bonjour, peux-tu te présenter ?
Bonjour, oui bien-sûr ! Je m’appelle Afoala, j’ai 32 ans et j’habite à Montréal depuis 2 ans et demi. Je suis arrivée en PVT. Je travaille aujourd’hui en tant que Conseillère Approvisionnement Stratégique et je suis entrepreneure en parallèle de mon emploi. marque Eloya
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Tu as fait un PVT au Canada, pourquoi cette destination ?
J’ai découvert le Canada et Montréal en 2009, l’été du bac, j’étais venue voir ma famille. J’ai adoré l’atmosphère, le côté multiculturel, la gentillesse des gens, je me suis dit que ça me plairait potentiellement d’y revenir et d’y habiter un jour.

Quelques années plus tard, à la fin de mes études, j’y ai repensé et je me suis inscrite au PVT. Lorsque j’ai été sélectionnée, je venais d’obtenir un CDI en France, j’ai donc décidé de ne pas poursuivre. Le projet m’est quand même resté en tête, et un peu plus d’un an plus tard je m’y suis réinscrite, avec mon conjoint cette fois.

Parfaite coïncidence, il avait déjà vécu au Canada 6 mois grâce à un échange universitaire et souhaitait également y retourner. J’ai été tirée au sort en janvier 2020.
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Qu’est-ce que tu as fait pendant ton PVT Canada ?
Le plan initial était de voyager 6 mois avant de s’installer à Montréal mais malheureusement 2 mois après avoir obtenu le PVT, la Covid-19 est arrivée. Nous avons choisi de partir malgré tout et j’ai donc dû commencer à travailler immédiatement, puisqu’en 2021 il fallait obtenir un travail pour « activer » son PVT.

En parallèle de mon travail, je mûrissais un projet personnel de création d’entreprise depuis fin 2019, sur lequel j’ai commencé à travailler en France d’abord. Je l’ai repris une fois l’installation terminée, à Montréal, après mes journées de travail, en septembre 2021. marque Eloya
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En parallèle de ton travail, tu as développé ton entreprise. Peux-tu nous en dire plus ?
Oui bien-sûr, j’ai créé une marque de vêtements éco-responsables pour femmes : eloyā créations. L’idée a d’abord été de créer une marque de vêtements tout simplement parce que je suis passionnée par la mode et le fait de se sentir bien dans ses vêtements.

En 2019 en France, l’actualité commençait à nous alerter sur les dessous de la mode et particulièrement de la fast fashion. Au fur et à mesure de mon apprentissage et donc de mon cheminement personnel, j’ai décidé de créer une marque éco-responsable pour faire les choses bien et avec cohérence.

En parallèle, nous avions le projet de venir à Montréal et c’est en échangeant avec une amie qui vivait déjà ici que j’ai compris qu’il y avait un vrai marché : il est compliqué pour beaucoup de femmes, et notamment des Françaises ou Belges, de trouver des vêtements qui leur plaisent à des prix accessibles sans aller dans des enseignes de fast-fashion.

Après avoir échangé avec d’autres femmes, puis effectué un questionnaire, je me suis rendu compte que cette observation était partagée par beaucoup et que eloyā créations répond à un réel besoin : celui de s’habiller sans faire de compromis sur ses goûts et ses valeurs.
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Aurais-tu lancé ton entreprise dans un autre cadre que ton expatriation ?
Je pense que j’aurais dans tous les cas lancé mon entreprise même si j’étais restée en France. Je ne sais pas si elle aurait exactement les mêmes valeurs mais j’avais réellement envie de créer quelque chose dans lequel je puisse être complètement indépendante, dans lequel je puisse créer de la valeur et m’assurer que les valeurs soient inhérentes à toutes les actions de la marque. marque Eloya
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Trouves-tu qu’il soit difficile d’entreprendre au Canada en tant qu’étrangère ?
Je pense que cela dépend énormément du projet et des domaines d’expertise des personnes qui entreprennent. Dans mon cas, je suis passée de cliente à créatrice de mode. Je n’avais aucune connaissance ni aucun contact dans le métier et encore moins au Québec. Ce que j’avais c’était : ma passion pour les vêtements, mon envie de créer et la certitude de créer une marque respectueuse de l’environnement.

Tout dépend également des moyens de chacun : si une personne veut se lancer et peut se permettre d’être accompagnée par une ou plusieurs personnes canadiennes qui ont les compétences nécessaires alors cela facilitera beaucoup les choses.

Dans mon cas, j’ai choisi de me faire accompagner sur l’identité de marque et aussi sur le « métier » de créatrice avec de l’aide sur le métier, pour comprendre toute les phases permettant de réaliser un vêtement. L’accompagnement que j’ai eu est très récent. Avant, je me débrouillais seule et ce n’était pas facile, notamment vis-à-vis des fournisseurs. J’ai perdu du temps, et de l’argent au passage, mais j’ai appris également. J’ai trouvé cette collaboratrice par hasard et dans un autre contexte.

Je pense que ce qui a fait la différence c’est vraiment ma curiosité pour aller chercher des informations, contacter des gens, assister à des conférences, trouver des formations gratuites et payantes.

Mon conseil c’est : Google est ton meilleur ami et poser des questions aux personnes rencontrées également.

Mon projet est 100 % auto-financé grâce à mes économies françaises. Il y a des financements mais ils sont généralement réservés aux résidents permanents ou aux Canadiens.

Si je peux me permettre de donner un conseil supplémentaire, ça serait de s’entourer des personnes qui ont des savoirs-faire que l’on ne maîtrise pas du tout et de se former sur le reste.
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Quels sont pour toi les avantages et les inconvénients d’être auto-entrepreneur pendant son expérience au Canada ?
Je dirais que l’avantage c’est d’être complètement libre sur la proposition de valeur de son entreprise, de pouvoir réellement créer ce que l’on désire et donc de ne pas être bridé créativement.

Entreprendre au Canada c’est aussi pouvoir être précurseur dans un domaine, là où en France il peut y avoir beaucoup de concurrence par exemple.

Les inconvénients c’est qu’en tant qu’immigrée / expatriée, entreprendre dans un autre pays demande de comprendre les codes et le fonctionnement du lieu où on entreprend. Il faut trouver les endroits où se trouvent les personnes spécialisées dans notre domaine, réussir à se comprendre parce qu’il existe des différences culturelles. Il faut être patient car construire son réseau et apprendre prend du temps et requiert beaucoup de persévérance. marque Eloya
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Arrives-tu à profiter des à-côtés en dehors du travail ?
Oui je profite pour visiter, partir en chalet, voyager également. Depuis que je travaille sur eloyā créations, j’ai dû me réorganiser et forcément cela a impacté la fréquence de mes sorties mais je mets un point d’honneur à passer du temps avec mon conjoint et avec mes amis et aussi à prendre du temps pour moi.

Cette année j’ai dû faire des efforts sur ce point car je culpabilisais lorsque je n’avançais par sur mon projet. J’ai un meilleur équilibre désormais, ça demande beaucoup d’organisation, du lâcher prise, mais je pense que c’est extrêmement important pour garder un mode de vie sain et tenir sur la longueur.

Vivre loin de la France a aussi son lot de difficultés, notamment vis-à-vis de la quantité de vacances que l’on a ici… mais j’essaie de faire au mieux pour rentrer voir ma famille et également découvrir de nouveaux pays.
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Tu as maintenant la résidence permanente, est-ce que ça a été un parcours difficile ?
Je viens tout juste d’obtenir la résidence permanente (et la carte) ! Le parcours a été difficile.

On a eu une grosse frayeur en juin 2021 avec mon conjoint (je raconte ce mauvais souvenir un peu plus bas), qui nous a convaincu de s’y prendre le plus tôt possible pour démarrer les démarches de résidence permanente et de redoubler de vigilance pour éviter les mauvaises surprises.

Ce sont des amis proches qui nous ont parlé d’obtenir le CSQ via le PRTQ (Programme des Travailleurs Qualifiés), vu que le PEQ (Programme de l’Expérience Québécoise) ne peut plus être obtenu sans passer par un permis fermé. À cause de mon activité de création d’entreprise, je ne pouvais pas me mettre en permis fermé donc cela compliquait un peu la situation pour pouvoir rester puisque tout dépendait de mon conjoint pour obtenir un permis dans le cas où l’on n’aurait pas la résidence permanente (RP) avant la fin de nos PVT.

Pour faciliter les démarches, on a fait une demande commune pour le CSQ et la RP. Pour améliorer nos chances d’être sélectionnés pour le PRTQ, on a effectué des tests de français en janvier 2023 et avons été sélectionnés en février 2023 au programme PRTQ.

En attendant le CSQ, on a également pris de l’avance sur le dossier de RP, ce qui nous a permis une fois le CSQ reçu d’envoyer notre demande de RP quelques jours à peine après.

Au total, le processus a pris 8 mois, ce qui est très rapide. C’est très coûteux et stressant mais on l’a vu comme un investissement et on est soulagés désormais de pouvoir choisir de rester ou de partir.
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Quel est ton meilleur souvenir jusqu’à présent au Canada ?
Je dirais que mon meilleur souvenir au Canada est la vue que nous avons eue après notre première randonnée pour admirer les couleurs à Mont-Tremblant. C’était sublime, on était émerveillés ! Vraiment la nature ici est impressionnante ! marque Eloya
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Le moins bon ?
Mon moins bon souvenir c’est un tour du poteau en juin 2021. Tout le dossier était complet mais la douanière a refusé de donner un permis de travail ouvert pour conjoint de fait à mon conjoint. Ça a été un choc et une longue période de stress : c’était la première fois que je me sentais en insécurité. Finalement, il a réussi à obtenir un emploi et donc un PVT à son tour (il fallait obtenir un emploi pour recevoir une invitation à présenter une demande pendant la pandémie).
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As-tu des conseils pour les futurs expatriés qui hésitent à se lancer ?
Mon conseil c’est de tenter ! Si l’envie de déménager, de vivre à l’étranger est là et ne disparaît pas, alors tente ! Au mieux ça sera une belle découverte, au pire ça sera un retour chez toi sans regret.

Je conseillerais aussi de venir avec le plus d’économies possibles : la vie ici coûte cher, ça permettra d’être plus à l’aise à l’arrivée, de pouvoir prendre des jours sans solde si besoin, de pouvoir par exemple lancer un projet ou simplement acheter si c’est quelque chose qui intéresse.

C’est aussi nécessaire pour les démarches d’immigration ! Dans le cas où la personne a un emploi qualifié, je conseillerais de lancer la demande de CSQ avant l’arrivée ou dès l’arrivée pour obtenir la RP et ne plus avoir « de date de péremption » au Canada. marque Eloya
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Et pour finir quels sont tes projets futurs ?
Avec la RP c’est vraiment une nouvelle phase qui commence, sans ce stress permanent que la fin du PVT imposait. Je dirais que mes projets futurs sont de réaliser et réussir le lancement de ma marque : eloyā créations, de continuer à m’épanouir professionnellement et personnellement et d’obtenir la citoyenneté ! 🙂
Marie

En PVT au Canada de novembre 2021 à 2023, je répondrai à vos questions avec plaisir. Pour le premier trimestre 2024, direction l'Amérique latine !

I moved from France to Canada on a WHV from November 2021 to 2023, followed then by spending the first quarter of 2024 in Latin America! Happy to answer all your questions.

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(1) Commentaire

Afoala I |

Merci beaucoup pour cet échange et ta gentillesse Marie ! C’est super agréable 🥰