Localisation
Montréal, Québec
Profession

Nous avons rencontré Pierre, un PVTiste au Canada qui vit des aventures hors du commun grâce à son travail !

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Bonjour Pierre ! Peux-tu te présenter ?
Bonjour ! Je m’appelle Pierre, j’ai 28 ans et je suis originaire de Malguénac, un petit village de Bretagne.
J’ai fait mes études à Lorient, un DUT Hygiène Sécurité Environnement, suivi d’une licence professionnelle Qualité Sécurité Environnement.
Après 2 CDD en tant que conseiller Santé Sécurité pour le gouvernement et la médecine du travail, j’ai commencé à travailler sur de gros chantiers industriels dans la région Nantaise (Total et EDF). Mes 3 ans d’expériences en chantier m’ont poussé à vouloir travailler sur des chantiers à l’étranger, comme l’ont fait de nombreux anciens collègues de travail. Cela faisait également assez longtemps que je voulais vivre à l’étranger pour découvrir de nouveaux horizons, les Bretons sont des voyageurs c’est bien connu !
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Pourquoi avoir choisi de partir au Canada pour ton Visa Vacances-Travail ?
Le Canada me faisait rêver depuis longtemps et l’un de mes meilleurs amis en PVT à Montréal m’a donné la motivation supplémentaire. Je suis parti en vacance le voir avec mon frère et nos amis. Lors de ces vacances je tombe amoureux du Québec… Et miracle, je reçois ma confirmation d’invitation pour le PVT ! 6 mois plus tard (octobre 2016), je revenais donc à Montréal pour débuter mon PVT.
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Comment as-tu fait pour trouver du travail ? Quelles ont été les difficultés ?
En arrivant j’ai postulé en ligne sur beaucoup de sites de recherche d’emploi, envoyé des centaines de CV… sans réponse. Difficile de trouver un emploi qualifié à forte responsabilité comme j’avais en France ! L’hiver qui arrivait n’a pas aidé non plus, les chantiers de construction s’arrêtent quasiment tous.
J’ai donc fait du réseautage, passé une formation obligatoire de 30 heures pour avoir le droit de travailler sur les chantiers de construction au Québec et le plus important : j’ai beaucoup développé mon réseau LinkedIn canadien. C’est vraiment ce qui m’a permis de décrocher tous mes jobs qualifiés !
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Et pour l’anglais, quel était ton niveau à ton arrivée ? Et maintenant ?
Mon niveau d’anglais était très moyen en arrivant, je l’ai perfectionné grâce à mes voyages à l’étranger et surtout grâce à mon nouveau travail au Nunavut. Le chantier est anglophone (les Inuits parlent très bien anglais) donc ça aide ! Aujourd’hui je comprends l’anglais parfaitement et le parle bien, pas couramment, mais je peux avoir une conversation courante sans aucun problème.
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Peux-tu nous raconter tes différentes expériences professionnelles au Canada ?
En attendant de trouver un job dans ma branche, je commence un petit boulot de gardien parking de nuit, j’en profite pour bombarder de mails sur LinkedIn toutes les nuits dans l’espoir d’enfin décrocher un job…
3 mois plus tard (avril 2017), une dame m’appelle : « Bonjour, j’ai vu votre mail sur LinkedIn, seriez-vous disponible pour partir dans 2 jours sur une mine d’or en Abitibi ? ».
2 jours plus tard, les aventures commençaient, j’embarquais dans un petit jet privé 10 places direction la réserve amérindienne des Cris de Waswanipi, pour 2 semaines de mission. Ça y est ma carrière professionnelle canadienne débutait enfin !
A mon retour, un employeur de Chicoutimi me contacte sur LinkedIn pour effectuer des formations de sécurité chez ses clients à Montréal. J’ai alors animé quelques formations au palais de justice, à la prison et au centre de police scientifique de la ville.
Ensuite, ce même employeur m’a proposé une mission de 5 mois sur le chantier Hydro Québec de la Romaine en Côte Nord dans une réserve du peuple Innu et Montanier… J’ai tout de suite accepté ! J’ai dû prendre un avion depuis Montréal, puis récupérer un gros pick-up à l’aéroport et faire 3 heures de route, entre grand lacs et forêts d’épineux, jusqu’au camp de chantier perdu dans les montagnes.
Mon travail était de superviser la sécurité et l’environnement sur un gros chantier entre 2 barrages hydroélectriques. Nous avions la chance de vivre dans un environnement naturel magnifique, digne des plus beaux parcs naturels canadiens… mais sans aucun touriste ! Une immersion totale dans un milieu naturel des plus sauvages et inaccessible, qui m’a amené à faire des rencontres inoubliables avec les loups, les ours, les orignaux et les aigles royaux.
En discutant avec mes collègues québécois un soir au bar du chantier, j’entends pour la première fois parler des chantiers miniers dans l’Arctique, au Nunavut notamment… Ça m’intrigue beaucoup et me fait un peu rêver. Plus c’est loin, sauvage et difficile, plus ça m’attire. J’aime ça, l’aventure !
Fin octobre 2017, la neige est arrivée à La Romaine, le chantier s’est arrêté. Je suis donc retourné à Montréal pour travailler 1 mois sur un chantier de démolition d’hôpital désaffecté dans le centre-ville. A la suite de ça, j’ai été chargé de projet mais l’aventure et les grands espaces me manquaient beaucoup…
Début janvier, je vois une annonce passer sur Facebook, une entreprise avec laquelle j’avais travaillé pendant l’été recherche un conseiller sécurité et environnement pour un chantier au Nunavut. Je postule, et 2 mois plus tard on m’appelle pour me dire que je suis sélectionné et que je décolle dans 5 jours pour une mine d’or, au Kivalliq.
J’ai fait 17 jours de missions, suivis de 14 jours de congés chez moi à Montréal, et me voici de retour au chantier depuis fin mars.
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Comment se passe la vie au Nunavut ?
Le quotidien au Nunavut est assez dingue… On rencontre d’énormes contraintes logistiques liées à l’isolement du chantier sans parler des températures ressenties qui peuvent dépasser les -70 degrés Celsius !
Vivre dans un désert de glace c’est quelque chose… Ce qui m’a le plus surpris, c’est la faune ! Quasiment tous les animaux sont blancs : loups arctiques, renards arctiques, perdrix arctiques, lièvres arctiques et même des caribous arctiques (ils sont environs 10 000 à passer sur la route proche de la mine pour leur migration annuelle).
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Quels conseils donnerais-tu à un PVTiste qui veut travailler dans ce domaine ?
Pour commencer, il faut éviter de faire la même erreur que moi : il faut débuter son PVT sur la fin de l’hiver et non pas au début !
Les gros chantiers reprennent courant avril donc en arrivant début mars c’est parfait ! Cela laisse le temps de passer la formation « Cours en santé et sécurité sur les chantiers de construction » qui est obligatoire pour toutes personnes voulant travailler sur un chantier québécois (30 heures de cours / 220 $).
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N’est-ce pas parfois difficile de vivre éloigné de tout ?
C’est certain que vivre en isolement sur un chantier éloigné fait partie des aventures qui ne sont pas faites pour tout le monde. Les villages les plus proches sont généralement à plusieurs heures de route, voire d’avion pour certains chantiers les plus isolés, donc mieux vaut être en bonne santé et oublier son petit confort personnel…
En règle générale, on travaille 12 heures par jour, 7 jours sur 7, pendant 14 jours d’affilée minimum, et jusqu’à 51 jours pour mon maximum (c’est vraiment rare mais ça arrive !). Certains travailleurs appellent ça « la prison blanche ». C’est exagéré mais je peux comprendre le terme.
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Et maintenant, quels sont tes projets ?
Bonne question ! Pour l’instant, je vais finir mes 6 derniers mois de PVT, lancer mes démarches d’immigration pour finir mon contrat de travail d’un an au Nunavut et en profiter pour passer du temps avec mon frère jumeau, PVTiste nouvellement arrivé à Montréal lui aussi.
Ensuite, peut-être un autre PVT dans un autre pays ? J’ai 28 ans, c’est le moment ou jamais !
On verra bien ce que l’avenir me réserve, mais une chose est sûre, je veux continuer à vivre des aventures hors du commun en travaillant sur des chantiers éloignés, ça a totalement changé ma vie et je ne pourrais plus m’en passer !

Merci Pierre pour ce récit de tes aventures dans le Grand Nord !

Annelise

Après un an passé à découvrir l'Australie en PVT, puis un an à Toronto et 6 mois dans l'ouest canadien (toujours en PVT), je suis ensuite partie en vadrouille un peu partout autour du globe.

I spent one year exploring Australia on a working holiday, followed by another year in Toronto and 6 months in Western Canada. After that, I travelled around the globe.

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(4) Commentaires

Hélène I |

Super intéressant de te lire, Pierre !
Merci pour ce chouette récit.
Je passe mon tour sur les -70° ! J’ai relu 3 fois pour être sûre que j’avais bien vu les bons chiffres. Tabarouette !!! ça et la corde pour sortir, c’est juste malade comme aventure !!

François I |

Je me suis toujours posé la question de savoir si on ressentait une différence de gravité en s’approchant des pôles ?

Pierre I |

Bonne question François!!! J’imagine que la gravité de Montréal est totalement différente de celle du Pole Nord…question d’alcoolémie sanguine certainement!! #C’estPasSorcier

Javi I |

J’ai déjà eu un coloc qui a trouvé la transition de gravité un peu difficile entre Montréal et la France, alors imagine au pôle nord!