Romain, chaudronnier-serrurier-soudeur en Australie, Nouvelle-Zélande et Canada !
Romain est aujourd’hui un serial PVTiste ! En Australie, il a principalement travaillé dans les mines, alors qu’en Nouvelle-Zélande il a travaillé dans la construction et pour KiwiRail. Ses pas l’ont mené en Colombie-Britannique où il travaille à présent sur un chantier naval !
J’ai fait des études de génie civil mais le futur que ça m’assurait ne me motivait pas donc je me suis intéressé au métier de chaudronnier-soudeur. J’ai repris les études en bac professionnel pendant 2 ans en alternance et ensuite 2 ans en BTS en Réalisation d’Ouvrages Chaudronnés en apprentissage dans deux entreprises différentes sur Lyon et Villefranche-sur-Saône.
J’ai ensuite bossé pendant un an et demi en France avant d’être pris d’une envie de partir bosser à l’étranger. Je suis donc parti en Australie en janvier 2012.
J’en rêvais depuis tout gosse, c’était aussi un challenge personnel, de travailler mon anglais et me prouver ce que je valais, à vivre seul.
J’ai failli devoir rentrer au bout de 2 mois parce que j’ai pas mal fait la fête et dépensé mon argent très vite. J’ai eu la chance de trouver un travail à la dernière minute dans mon domaine et donc de pouvoir rester à Perth (Western Australia).
Mon niveau d’anglais était nul, mais la responsable de l’agence a vu que j’étais motivé : je revenais tous les jours pour demander si elle avait quelque chose pour moi. Au bout de plusieurs jours, elle a fini par me trouver deux entreprises, pour lesquelles j’ai bossé quelques semaines, payé entre 800 $ et 1 400 $ la semaine. J’ai également travaillé dans les mines à Kalgoorlie-Boulder, à 600 km de Perth, la plus grande mine d’or à ciel ouvert.
J’ai fait 2 mois dans l’atelier, avec Hampton, puis 1 mois et demi avec Auscub Service directement sur les points de mine. L’ambiance était bonne, on était que 2 Français, pas de backpackers. Il faut avoir fait ses preuves ailleurs avant pour pouvoir travailler dans les mines. Je me suis retrouvé à 25 ans à manager une équipe de 4 personnes.
J’avais un alcootest tous les matins et un test anti-drogue toutes les semaines.
Le travail dans les mines c’est dur, on fait beaucoup d’heures, entre 60 et 75 H par semaine. Je gagnais entre 1 800 et 2 000 $ par semaine en moyenne.
Ça paie bien mais comme on travaille beaucoup, on n’a pas le temps d’en profiter, de voyager. Je pense qu’en 7 mois, j’ai réussi à mettre de côté pas loin de 25 000 $ + tax back !
J’aurais pu gagner encore plus si j’avais traduit mes diplômes et que je les avais soumis pour équivalence.
Il y a beaucoup de travail en Australie dans le domaine de la chaudronnerie, tuyauterie, soudure. Je conseille le Western Australia car les salaires sont en général un peu plus élevés que dans les autres États, avec beaucoup plus d’opportunités.
Travailler dans les mines peut entrer en compte dans le calcul de 88 jours SI tu travailles directement pour une entreprise minière. Malheureusement, l’entreprise pour laquelle j’ai travaillé était sous-traitante, ma demande de prolongation de visa a ainsi été refusée 2 fois.
Du coup, après un petit retour en France, je suis retourné en Australie pendant 2 mois pour un road trip avec une amie et j’ai fait la demande d’un WHV pour la Nouvelle-Zélande.
Je suis parti là-bas en octobre 2013.
Là encore, je suis allé voir une agence d’intérim, Coverstaff, qui m’a trouvé des missions pour 4-5 mois, notamment pour E4 engineering, dans les structures métalliques.
Il est très facile de trouver du travail dans le domaine de la construction à Christchurch, avec les dégâts des tremblements de terre.
J’étais payé 18 $ de l’heure environ, donc dans les 750 $ la semaine. Ça paie beaucoup moins qu’en Australie.
Ensuite j’ai trouvé une autre boîte qui me payait 22 $, puis j’ai travaillé avec KiwiRail, l’équivalent de la SNCF en France, pour 25 $ de l’heure.
J’étais dans la fabrication et l’assemblage d’éléments pour structures métalliques.
KiwiRail m’avait d’ailleurs proposé un sponsorship et de garder ce travail. Je ne m’y attendais pas, on était 5 intérimaires à bosser, les autres étaient tous de Nouvelle-Zélande. Je ne souhaitais pas particulièrement rester en NZ même si c’est un pays magnifique. De plus, je ne voulais pas prendre le travail d’une personne habitant ici, du coup je l’ai refusé. Entre chaque mission, je partais en road trip pour profiter du pays et ne pas refaire comme en Australie.
Au total, j’ai dû quand même travailler environ 8-9 mois sur les 11 mois et demi que j’ai passés en NZ.
Du coup, je comptais trouver un employeur grâce au salon Destination Canada, qui se tenait à Paris en novembre 2015. Avec les attentats du 13 novembre, le salon a été annulé, et je n’ai pas pu prétendre à Entrée express.
Finalement, j’ai fait la demande de PVT en mai 2016 et j’ai eu la chance d’être tiré au sort 2 semaines après. Je suis arrivé à Vancouver fin août 2016 après avoir voyagé aux États-Unis.
Le pétrole n’est plus aussi porteur en Alberta, beaucoup de boîtes ont fermé, il y a pas mal de gens qui viennent en Colombie-Britannique pour bosser, donc il y a plus de concurrence pour moins de marché.
J’ai fait plusieurs agences d’intérim, mais ça n’a rien donné.
Quelqu’un m’a conseillé de postuler au chantier naval et de m’adresser aux unions, qui sont un peu l’équivalent de nos syndicats mais elle font aussi office d’agences de placement. Chacune est spécialisée dans un domaine particulier.
Par exemple, l’Union 170, c’est pour les tuyauteurs et plombiers.
La semaine d’après, je commençais à travailler en tant que « monteur » (fitter en anglais) pour Seaspan Vancouver Shipyard. J’ai donc commencé à travailler mi-octobre 2016 et j’y suis resté jusque mi-juin 2017.
L’avantage de pouvoir travailler pour une union, c’est la sécurité de l’emploi après avoir effectué un certain nombre d’heures. De plus, vous pouvez acquérir un certain nombre d’avantages comme les assurances maladies + dentiste, car au Canada, c’est très cher.
C’est un domaine qui recrute beaucoup au Canada, les chantiers navals. Un gros contrat vient d’ailleurs d’être signé avec le gouvernement et amène une grosse demande de main d’œuvre qualifiée.
Mon salaire est le même que celui des employés du chantier, il n’y a pas de différence parce que je suis en PVT. Je n’ai pas pu négocier mon salaire, celui-ci m’a été imposé d’après un barème, qui tient compte de mon expérience professionnelle. Équivalence : je dois prouver 8 550 heures de travail dans mon domaine si je veux obtenir le red seal ou sceau rouge, en français. Ce sceau est réservé aux employés qualifiés. Il s’agit de faire valoir ses diplômes et son expérience obtenus en dehors du Canada, pour un certain nombre de métiers (liste officielle en français) et de passer un examen qui permettra d’être reconnu dans tout le Canada.
[NDLR : Ce programme a été créé pour harmoniser les exigences en matière de formation et de certification dans l’ensemble du Canada. Au fil des années, le programme du sceau rouge est devenu la norme nationale d’excellence pour les métiers spécialisés au Canada. Près de 400 métiers spécialisés sont concernés par ce sceau.] Je dois faire remplir un questionnaire (site de l’ITA – Industry Training Authority) auprès de mes anciens employeurs prouvant que j’ai bien effectué des tâches qui concernent mon domaine et le nombre d’heures travaillées.
Pour ma part, je n’ai pas encore commencé les démarches car ils m’ont embauché au même salaire que ceux qui ont le sceau rouge.
La meilleure solution est d’aller se renseigner auprès des centres qui délivrent le sceau rouge qui vous expliqueront en détail les démarches à effectuer suivant les domaines de compétence.
En France, les anciens m’ont appris l’exigence au travail, une éthique de travail assez stricte, et il faut être polyvalent dans son domaine. Le temps c’est de l’argent.
Dans ces pays, on travaille un peu plus qu’en France mais c’est largement plus détendu au travail !
En général, les entreprises aiment les Français car ils savent qu’on a (en général) une bonne formation et qu’on est bosseur. De là, si l’entreprise voit que vous êtes bon travailleur, et que vous donnez confiance, vous pouvez vite progresser alors qu’en France, il faut 10 ans.
Par exemple, en Australie, je me suis retrouvé à manager une équipe de 4 personnes, au bout d’un mois et demi ! Alors que j’avais 25 ans…
Pour comparer au niveau du salaire, tout dépend du domaine dans lequel tu es embauché et tes missions.
L’Australie me semble être le pays le plus accueillant pour les travailleurs français dans mon domaine d’activité. Et le nombre d’offres est bien plus important là-bas, avec un salaire plus intéressant, selon les États.
Le fait qu’au Canada, ils te demandent de faire tout un dossier pour l’équivalence, et donc prouver ta valeur et ton expérience, je trouve ça rébarbatif mais bon, si on veut avoir un bon salaire, il faut passer par là.
Le fait qu’il y ait une union, par contre, c’est un intérêt. Ça t’assure un job, une protection médicale et le chômage en cas de besoin. Ce n’est pas négligeable.
- Amenez des photos avec vous afin de pouvoir montrer ce que vous faites, les personnes comprendront beaucoup mieux lorsque vous montrerez ce que vous avez déjà réalisé, surtout si votre anglais est mauvais.
- Demandez à vos anciennes entreprises un papier expliquant ce que vous avez fait. Vous pourrez ensuite le faire traduire par des personnes agréées par le gouvernement du pays. Vous pourrez ainsi montrer à vos futurs employeurs ce que vous avez fait et ça marche beaucoup lors des entretiens.
- Toujours se déplacer directement auprès des entreprises ou agences de placement. Les personnes verront qui vous êtes et vous pourrez ainsi prendre la température, voir s’il y a une possibilité d’obtenir un job ou pas (Internet ne m’a jamais réussi pour ma part).
- En dernier point, montrez que vous êtes hyper motivé, il faut que l’employeur le ressente, le but est d’acquérir une première expérience et ensuite le travail sera plus facile à trouver par la suite.
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(5) Commentaires
Petite question pour Romain ou pour tout autre personne qui saurait me renseigner, soudeur dans les mines en Australie plutôt TIG ou semi-auto ? Et en NZ ? Merci 😉
Salut Bartoch, je suis également soudeur partant pour la Nouvelle Zelande d’ici peut (Auckland) j’ai principalement en entreprise fait du semi auto (du MAG), mais aussi un DEP au Quebec ouj’ai touché un peut a tout les procédés. Je voulais savoir si il travailler en systeme imperial la bas (je suppose que malheureusement oui) et si t’avais des conseil de boite a démarche la bas?
Bonne continuation a toi Merci pour ton partage d’éxperience
J’aime · Répondre · 1 min
wow, mais c’est que j’ai appris pleins de choses sur Romain 😉 Top!
stalker :p
Encore merci d’avoir pris le temps de répondre à mes questions et de partager tes expériences avec toute la communauté PVTiste. <3
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