Au mois de mai, les sakuras laissent place à de drôles de carpes flottantes dans les rues japonaises… elles annoncent la fête des petits garçons célébrée le 5 mai, Kodomo no hi !
Cette fête fait partie des trois fêtes dédiées aux enfants au pays du soleil levant aux côtés du Hina matsuri pour les petites filles en mars et du Shichi Go San pour tous les enfants, au mois de novembre.
À la différence des deux autres fêtes, Kodomo no hi est un jour férié au Japon, il est intégré dans la Golden week. Pour plus d’informations sur cette fameuse semaine en or ainsi que les autres fêtes pour les enfants, allez consulter notre article qui y est consacré.
Origines de cette fête
À l’origine de Kodomo no hi se trouve une fête chinoise qui célébrait le printemps et les semences, Tango no sekku (la fête des iris). La date du 5 mai a été reprise par la caste des samouraïs pour transmettre une partie de leur armure à leurs fils à l’époque Kamakura (vers 1200), changeant complètement l’objet original de cette fête.
En 1948 le gouvernement modifie le nom de Tango no sekku en Kodomo no hi (qui signifie « jour des enfants ») mais la tradition bien ancrée de mettre les garçons à l’honneur en ce jour est restée. Par ailleurs, cela fait longtemps que l’on a oublié l’idée de la fleur du printemps et des semences dans les champs !
Comment la célèbre-t-on ?
Évidemment il n’est plus question aujourd’hui de transmettre son armure de samouraï de père en fils. Pourtant, l’idée que chaque petit Japonais doit recevoir son armure reste très présente.
Ainsi tous les petits garçons se voient offrir un kabuto, une réplique miniature d’armure (avec ou sans poupée à l’intérieur) qui sera sortie tous les ans au mois de mai pour être exposée dans le salon familial. Ces armures valent assez chères, peuvent être en matériaux nobles et sont protégées par une boîte en verre. Tout comme pour les poupées du Hina Matsuri, ce sont souvent les grands-parents qui offrent l’armure de Kodomo no hi.
Mais qui dit Kodomo no hi dit surtout koi nobori (les « carpes drapeaux »). On les voit sur les balcons, sur les façades des maisons, et surtout flottant au dessus des rivières. La carpe est symbole de persévérance et de force, remontant à tout prix le courant en recherche de nourriture. Les vertus de cet animal étant vues comme plutôt masculines, c’est ainsi qu’on l’associa aux garçons.
Le nombre de carpes indique les membres de la famille, les grandes pour les parents (noir pour papa, rouge pour maman), les plus petites pour les enfants (garçons et filles).
Également, on mange du chimaki (riz gluant enroulé dans des feuilles de bambou) et du kashiwa mochi (pâte de riz fourrée aux haricots rouges). La nourriture n’est décidément jamais loin dans les fêtes japonaises !
Enfin, on accroche parfois devant les portes des iris pour conjurer le mauvais sort (revoilà la fleur originelle !).
Où se rendre pour la voir ?
Tout comme les autres fêtes dédiées aux enfants, se déroule plutôt à la maison. Il n’y a pas non plus de rituel particulier le jour même, à part manger les spécialités dont nous avons parlé.
Vous avez peu de chances de voir les armures (mais vous pouvez en voir dans les grands magasins, à la vente) cependant, vous pouvez profiter du spectacle des carpes flottantes un peu partout dans la ville. Rapprochez-vous particulièrement des rivières dans les quartiers animés, vous y trouverez surement des carpes accrochées par la mairie.
Et n’hésitez pas à goûter aussi aux kashiwa mochi et chimaki que vous pourrez trouver dans les supermarchés autour de cette date.
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