Vous ne savez peut-être pas de quoi il s’agit. Le choc culturel inversé, c’est ce que vivent de nombreux impatriés, ces personnes ayant vécu à l’étranger et de retour dans leur pays. Eh oui, après avoir passé plusieurs mois ou années à l’étranger, il arrive de perdre ses repères chez soi, en France, en Belgique, au Canada ou ailleurs. Le manque de travail et la difficulté à faire des rencontres sont les raisons les plus souvent invoquées par les impatriés, qu’ils reviennent d’Australie, du Canada ou d’Argentine.

Ces voyageurs n’ont souvent qu’une idée en tête : repartir. Les autres s’en remettront au bout de quelques mois voire un peu plus longtemps. Pour vous dire l’importance du phénomène, des séances de médiation sont organisées par des anciens expatriés devenus impatriés au profit des nouveaux « malades ».

Aujourd’hui, 1,8 millions de Français vivent à l’étranger et sont donc de potentiels impatriés. Il convient donc de s’intéresser à cet étrange choc culturel inversé, la maladie du voyageur qui a oublié les codes de son pays.

Et vous, avez-vous déjà connu ce spleen au retour de vos voyages ? Et pourquoi ?

Un article du Monde.fr qui parle de ce phénomène : L’amère patrie

Vos échanges sur notre forum Retour au bercail à ce sujet :

Mathieu

I am the co-founder of pvtistes and I went on a Working Holiday Visa to Canada in Toronto from September 2005 to June 2022 (17 years).
If you are interested in my journey, you can check out my interview : https://pvtistes.net/en/interviews/mathieu-from-a-working-holiday-permit-to-canadian-citizenship-a-look-back-at-16-years-in-toronto

Je suis le cofondateur de pvtistes et je suis parti en PVT au Canada à Toronto de septembre 2005 à juin 2022 (17 ans).
Si mon parcours t'intéresse, tu peux consulter mon interview : https://pvtistes.net/interviews/interview-pvt-canada-citoyennete-canadienne

Ajouter à mes favoris
5
2 avis

Connectez-vous pour pouvoir voter.

(87) Commentaires

Audrey I |

Ils ont publié un très bon article sur Le Monde sur le même sujet intitulé « l’amère patrie », je ne sais pas si ce topic y fait référence.
Je pense qu’effectivement ça peut faire référence à une sorte de dépression. Le gros problème c’est que quand on chope cette habitude de voyager, c’est dur de se soigner!!

Mylène I |

Nous faisons référence a cet article dans cette news, avec un lien vers Le Monde 😉

Audrey I |

Ah oui autant pour moi!

Muriel I |

Très intéressant tous ces commentaires. Mais, n’ayons pas peur des mots. Moi, j’ai envie d’écrire : « Maladie de l’impatrié » = « dépression », non?

De retour en France depuis 5 mois après avoir vécu au Canada pendant 2 ans, j’affirme haut et fort que le retour n’a pas du tout été euphorique. Bien au contraire : plus de plaisir dans rien. Nos habitudes acquises à l’étranger sont encore tellement bien présentes en nous que c’est comme si tous nos actes s’exécutaient au ralenti, sans véritables objectifs. On est là mais sans réellement comprendre pourquoi, et ce, même si le retour a été planifié de notre plein gré. On a beau s’y préparer et le vouloir, les réactions sont tellement imprévisibles!

Ce n’est que maintenant que je commence à reprendre goût aux choses et, depuis mon retour, je suis toujours agréablement surprise de la gentillesse des personnes que je rencontre. Oui, je tiens à signaler ce point un peu trop négligé à mon goût : les français peuvent être accueillants et aimables. Si si, je vous assure!

olivier I |

Une chose est certaine, le Spleen, c’est un super Bistrot sur Landerneau!!! Ca me rassure…

Magali I |

J’ai eu 2 expériences de ce sentiment horrible qui nous fait nous romger es ongles en pensant « mais qu’est ce que je fous là ?… »
La première est assez commune, après 3 mois de stage à Dublin (où je suis quand même arrivée avec le blues de l’expat mode « seul au monde »), je suis repartie avec une boule au ventre en pensant à tous les amis que je reverrai plus et toutes les choses que j’avais vécues en 3 mois, et toutes celles que j’avais pas eu le temps de faire. J’ai fait la tronche chez papamaman 2 bonnes semaines en rentrant mais ca a été beaucoup mieux quand je suis retourné dans ma ville étudiante, où retrouver les anciens copains m’a aidé à surmonter ce trouble.
Et une autre expérience un peu moins classique, survenue après juste 2 semaines passées en Ecosse pour une sorte d »école » pour jeunes thésards. Entre les activités de découvertes et les soirées il s’était créé une telle osmose entre tous dans ce contexte particulier 24/24 toujorus ensemble, que presque tout le monde avait la larme à l’oeil au moment du départ. Et là j’ai eu beau retrouver mes amis après, ca n’a pas beaucoup aidé, j’étais focalisée à envoyer des emails avec la gang de l’Ecosse, tout pour garder ce contact si fort un maximum vivant. Les choses se sont tassées évidemment et d’ailleurs je n’ai pas gardé contact avec beaucoup au final. Mais je n’ai jamais nulle part retrouvé cette sensation d’affectif humain intense.

Jean-Michel I |

A mon retour en France en 2003, après 6 mois au Canada, j’ai eu un long passage à vide… Rien de motivant, la critique facile, impossibilité de trouver un job, pas très envie de revoir le peu d’amis qu’il me restait, et pour couronner le tout une cheville dans le plâtre pendant 1 mois, 15 jours après mon arrivée. Une seule envie: repartir.
J’ai tout fait pour ça, recontacté mes anciens patrons, l’ambassade, ai profité d’une panne de serveur informatique pour ré-obtenir un nouveau permis de travail et un PVT, et ainsi repartir l’année suivante. J’étais tellement heureux de retrouver le Canada, ce pays que je ressentais comme le mien, que j’ai également souffert de la « maladie de l’impatrié » à mon retour au Canada, un comble.
Puis tout s’estompe et la vie continue. A mon retour en France fin octobre 2004, j’avais développé des anticorps et la maladie de l’impatrié ne m’a plus atteint. Mais mon amour développé pour mon pays d’accueil lui n’a pas tari.
Peu de remèdes à ce mal (auquel je peux désormais donner un nom): repartir, au risque de souffrir à nouveau, ou laisser faire le temps…

Marine I |

Lorsque je suis rentrée de Suède en juin 2011, j’ai cherché un peu partout de la littérature pour expliquer mon spleen mais rien. Cet article permet de mettre enfin en lumière un sentiment étrange et incompris par l’entourage. J’ai eu un long blues durant plusieurs mois. Ce qui fut le plus difficile, c’était de vivre seule ce désarroi. Ma famille fut rapidement lassée de mes comparaisons permanentes et fatiguée que je n’ai que le mot « départ » à la bouche. De plus, j’ai dû réapprendre à vivre dans mon propre pays. J’ai dû réapprendre que je ne peux pas laisser mon sac sans surveillance dans un restaurant ou un train. J’ai dû réapprendre qu’en France, on doit payer pour beaucoup de choses (toilettes, verre d’eau etc) et que mes professeurs avaient ici un statut et que je devais veiller à les vouvoyer. Et je ne parle pas de l’ouverture d’esprit, la tolérance, le droit d’être soi-même, la gentillesse, la politesse et le civisme..

Aujourd’hui, ça va bien mieux pourtant je me vis désormais comme une étrangère dans mon pays d’origine. Dès la fin de mon master, c’est cap sur le Canada et j’espère de nombreuses autres destinations futures.

Néanmoins, je tiens à souligner que je ne sais pas combien de temps je vivrais loin mais je sais que je reviendrai un jour vers la mère patrie.

D I |

Pas facile en effet de passer d’une culture à l’autre, de faire en sorte de d’adapter et de devoir faire machine inverse. Pour avoir déjà passé un an au Canada, et puis plus récemment 7 mois en Afrique, le seul remède que j’ai trouvé c’est de se créer activement des projets avant la réinstallation en France.
Ce n’est pas évident, moi aussi je suis bien passée par là, avec la fatigue je me rappelle de retour du Kenya, d’avoir éclaté en sanglots, rien qu’en entendant des gens parler français. Les parents ne saisissent pas toujours, vous avez plein de choses à raconter,à partager, mais le fait de ne pas l’avoir vécu ensemble crée une incompréhension magistrale. Pour ce qui est des amis…c’est là qu’on observe qui vaut la peine ! Le tri s’est fait de lui même…
Et puis j’ai moi aussi râlé contre les queues, la saleté et la désorganisation française une fois à l’aéroport…mais notre gastronomie et me plonger dans le boulot tête baissée m’a vraiment aidé…
Il reste que j’ai toujours la bougeotte, me voila dans l’attente d’un PVT…et même si l’adaptation à un nouvel environnement est complexe, je crois que nous avons tous ici la même maladie : globe trotter…

Nicolas I |

Ostie, je ne suis pas encore rentré mais je suis déjà malade à cette idée. Je sais maintenant quel mal me ronge 🙂
Le remède? Repartiiiiiiiir 🙂

Maxime I |

Après dix-huit mois de voyage a travers le monde, je suis revenu en Belgique, mon pays d’origine. J’ai vraiment mal vécu mon retour et pour exemple, je viens de terminer tout les papier pour un an au Canada avec un working holiday visa… Petit conseil, si vous revenez chez vous après un long séjour a l’étranger, je vous conseille de ne pas retourner vivre chez vos parent!! 😉

Max

Mylène I |

M’en parle pas, retour chez les parents a 26 ans ca doit etre le pire choc culturel que tu puisse subir dans le monde entier 😉

Layla I |

Tellement vrai… A chacun de mes séjours, ca m’a tuée. C’est peut etre aussi ce petit quelque chose qui causé une rupture dans ma relation avec mes parents. Mais étrangement, je ne me suis jamais mieux entendu avec eux depuis que je suis a l’étranger…

Caroline I |

Heureusement je n’aura pas à rentrer de façon imposée, mais c’est clair que je vivrai ce symptôme de l’impatrié si c’était le cas !! Quand je retourne en France en vacances c’est toujours chouette, mais il y a tellement de choses qui m’agressent que je le vivrai certainement mal, même si j’imagine qu’on se réhabitue aussi !