De façon générale et plus particulièrement si vous êtes voyageur (aussi bien en Amérique du Nord qu’en Australie), vous avez certainement entendu parler de ces parasites que sont les punaises de lit.
Véritable fléau, l’infestation perdure encore dans différents pays, notamment l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Canada, et personne n’est à l’abri de se trouver un jour en la charmante compagnie de ces demoiselles qui ont la fâcheuse manie de s’attacher à vous et de ne plus vouloir vous lâcher.
Informations sur les punaises de lit à Montréal et le fameux site Bed Bug Registry, pour savoir si votre lieu de destination est infesté ! Pour l’Australie, vous pouvez consulter le site Begbug.org.au et pour la Nouvelle-Zélande, le site du ministère de la santé néo-zélandais.
En interrogeant les Montréalais on s’aperçoit que chacun, s’il n’a pas été lui-même touché par ce problème, connait au moins une personne dans son entourage qui a été victime des punaises de lit. Avoir des punaises chez soi entraîne souvent un malaise social et des problèmes d’insomnie ; il est donc important de soutenir vos proches qui sont victimes de ce fléau.
En tant que PVTiste ou jeune immigrant, il faut être très vigilant, surtout lorsque vous changez souvent d’appartement et que les meubles s’échangent constamment de logement en logement, de particulier à particulier. La propagation se fait souvent par ce biais là. Et non, ceci n’arrive pas qu’aux autres !
Pour mieux comprendre les engrenages et ce qu’engendre une infestation par des punaises de lit, nous vous donnons quelques éléments pour savoir reconnaître la présence des punaises chez vous, savoir quoi faire et comment réagir.
1- Qu’est ce qu’une punaise de lit ?
Une punaise est un parasite de l’homme qui se nourrit exclusivement de sang humain. A l’âge adulte, elles ont une couleur marron foncé et ont une taille de 2 à 5 millimètres, soit très petit. Les jeunes punaises de lit sont transparentes et souvent imbibées de sang, donc paraissent en général rouges. Elles courent à la vitesse d’une fourmi, c’est à dire plutôt rapidement. Une punaise ne vole pas.
Un adulte se nourrit environ tous les 3 à 5 jours, mais peut rester une année entière sans se nourrir. Les larves en jeunes punaises de lit peuvent par contre se nourrir plusieurs fois par jour, et pas seulement la nuit ! Elles possèdent des récepteurs et glandes olfactives hyper développées, ce qui leur permet de communiquer entre elles et de repérer leurs proies.
La présence d’adulte entraîne souvent la présence d’œufs. Les œufs éclosent au bout de quelques jours. Une punaise peut pondre des œufs au bout de 3 semaines.
2- Comment savoir que j’ai des punaises de lit chez moi ?
La première alarme ce sont des piqûres récurrentes. Les punaises de lit « attaquent » pour se nourrir, presque exclusivement la nuit, pendant notre sommeil, attirées par une composition bien particulière de notre souffle qui est caractéristique au sommeil profond. Elles sont donc cachées à proximité des lits, d’où leur nom. Les piqûres sont très particulières et reconnaissables facilement : on peut en général distinguer trois points de piqûre car les punaises de lit ont besoin de trois ancrages pour se nourrir :
- un premier pour injecter un anesthésiant, qui fait en sorte que la victime ne se réveille pas pendant la piqûre
- un autre pour injecter un anticoagulant
- et un dernier pour pomper du sang
On se rend compte de la ou des piqûre(s) le matin ou même plus tard dans la journée quand la démangeaison commence. Chez la plupart des gens, les piqûres sont sans effets secondaires graves. Elles ont tout de même tendance à gonfler et ont un effet urticant. Les traces disparaissent au bout de quelques jours.
Si vous observez ce genre de piqûres sur vous, c’est que vous êtes très probablement victimes d’attaques de punaises de lit. Pour en être certain, vous pouvez demander l’avis d’un pharmacien.
Les punaises de lit laissent également d’autres traces plus subtiles, comme des traces de sang sur les draps et des petits bouts de peau transparente. Vous pouvez inspecter vous-même votre matelas dans les coutures et votre bois de lit pour essayer de les repérer, mais elles sont souvent difficiles à voir d’un œil non averti.
3- Que faire si je découvre des punaises de lit dans mon logement ?
Tout d’abord, qu’est-ce qu’il ne FAUT PAS faire :
- N’essayez pas de vous en débarrasser vous-même. Vous n’y arriverez pas. Les insecticides et anti-parasites que l’on trouve dans le commerce sont inefficaces contres ces bêtes là, vous ne ferez que les énerver et elles seront d’autant plus voraces.
- Ne changez pas de chambre. Les punaises de lit vont vous suivre, vous allez juste réussir à contaminer une autre pièce.
- Inutile également de prendre ses clics et ses clacs et de déménager. Vous en avez certainement dans vos affaires, les vêtements, les draps, et bien sûr les meubles. Vous ne feriez que propager l’infestation ailleurs.
Ce qu’il faut faire donc, le plus rapidement possible :
1) Si vous êtes locataire, prévenir votre propriétaire. C’est votre devoir en tant que locataire. Ce sera à lui ensuite de faire les démarches et de payer les frais d’extermination. Il n’a pas le droit de refuser, évidemment.
2) En attendant que la procédure se mette en place, vous pouvez dès le début isoler tous vos vêtements et vos textiles, manteaux et affaires d’hiver y compris. Protégez le tout dans des sacs plastiques à l’extérieur des pièces contaminées (souvent, la cuisine fait bien l’affaire). Pour le côté pratique, vous pouvez utiliser des gros sacs poubelle transparents, cela vous permettra de savoir où sont vos vêtements, au quotidien.
3) Lavez TOUS les textiles à l’eau très chaude et séchez à chaud. Les punaises et les œufs meurent à 135°F ou 60°C. Méfiez-vous des laveries automatiques, souvent la température n’est pas assez chaude, et il n’est pas conseillé de transporter des affaires potentiellement contaminées dans des lieux publics, surtout les laveries automatiques.
Pour les affaires délicates qui ne supportent pas la machine, vous pouvez les mettre à tremper dans de l’eau très chaude, dans une baignoire, par exemple, et les faire sécher au soleil si vous avez la chance d’être en été.
Isolez bien les vêtements lavés des vêtements non lavés et ne portez sur vous que les affaires décontaminées.
Il est également recommandé de laver les valises et sacs de transports à l’eau chaude et au savon et de les isoler également des zones contaminées.
4) Ensuite, la phase de traitement va commencer. Il vous sera de toute façon demandé de procéder aux étapes mentionnées ci-dessus, donc autant les commencer le plus rapidement possible. Après inspection des lieux par un exterminateur, un premier traitement est appliqué dans tout l’appartement. On vous demandera de dégager les murs pour les traitements, c’est à dire de tirer tous vos meubles.
Une deuxième phase obligatoire de traitement est appliquée 3 semaines plus tard car les œufs pondus avant le traitement précédent ont éclos.
Il faut laisser vos textiles isolés pendant toute la durée du traitement et ne garder que le minimum dans la chambre (les draps, par exemple), qui doivent être relavés avant chaque traitement.
5) Arrivé à ce stade-là, vous avez de fortes chances d’être débarrassé de vos punaises. Mais il se peut que des adultes persistent au bout du 2e, 3e,… traitement. Ce qui implique le besoin d’un nouveau traitement à chaque fois à cause des œufs potentiels.
Le traitement des exterminateurs est garanti et ils reviennent gratuitement tant qu’il y a des traces de punaises chez vous.
Il faut savoir que le traitement chimique, long et rébarbatif, n’est pas la seule alternative pour se débarrasser des punaises. Il existe un traitement beaucoup plus radical par la chaleur, qui consiste à chauffer l’appartement à 135°F. Ceci ne nécessite pas de votre part tout le traitement préalable des vêtements. Mais bien sûr, les propriétaires préfèrent en général le traitement chimique, qui coute dans les 300$ pour un appartement, alors que le traitement par la chaleur avoisine les 2 000$.
4- Prévention : comment me protéger ?
Pour éviter de recevoir ces hôtes désagréables chez vous, vous pouvez prendre quelques précautions même s’il n’y a jamais rien qui permet de s’en préserver totalement.
- Si vous allez en vacances dans des grandes villes à risques (New York, Montréal et Toronto par exemple), lavez vos vêtements et vos sacs de voyages, duvets, etc, qui ont été utilisés dans les habitations ou les hôtels locaux. Même si vous n’avez rien remarqué sur place, il n’est pas improbable que vous ayez des larves ou des œufs dans vos valises en rentrant chez vous. Mieux vaut prévenir que guérir !
- Quand vous achetez des meubles d’occasion dans une ville comme Montréal, il ne fera pas de mal de les lessiver au préalable avec du savon et de l’eau chaude. Bien qu’il soit extrêmement déconseillé d’acheter un matelas d’occasion ici, c’est une pratique assez courante chez les pvtistes et les jeunes immigrants. Inspectez les matelas de fond en comble avant de l’introduire chez vous. Au moindre doute, il vaut mieux s’abstenir.
- Si votre logement est contaminé, il faut protéger votre entourage. Ne laissez pas vos proches utiliser vos biens contaminés comme le lit ou même les canapés. Et, comme cela a été dit précédemment, ne portez sur vous que des vêtements décontaminés pour éviter de transporter des œufs partout où vous allez. Cependant, gardez en tête que les punaises ne se transmettent pas comme des microbes. Il ne faut pas se couper de toute vie sociale, juste prendre quelques précautions.
Finalement, retenez que la propagation se fait par deux biais principaux : le transport d’affaires contaminées d’un endroit à un autre, ou la contamination de nos affaires dans un endroit infesté. On peut récupérer des punaises n’importe où, même dans un grand magasin ou dans une bibliothèque. Soyez vigilant, et ne négligez pas les premiers signes en cas d’infestation de votre logement !
En savoir plus sur les punaises grâce à deux dépliants en français Les punaises de lit : mieux les connaitre, mieux les combattre (Canada) ou en anglais : Kiwicare (Nouvelle-Zélande).
5- Témoignage
Nous avons interviewé une PVTiste à Montréal qui a été victime des punaises. Voici ses quelques commentaires :
Comment as-tu su que tu avais des punaises chez toi et comment as-tu réagi?
J’ai remarqué les piqûres. Au début, j’ai pris ça pour des piqûres d’araignée. Mais comme il m’en arrivait des nouvelles tous les matins, j’ai demandé à une pharmacie, et j’ai eu très peur en entendant le mot « punaises de lit ». Ça met le moral à plat. On se dit qu’on n’a rien fait de mal et je n’ai jamais compris comment elles sont arrivées dans mon logement.
J’ai ensuite appelé mon propriétaire et toute la procédure s’est mise en marche. C’est vraiment très pénible.
En as-tu parlé à ton entourage ?
Au début, non. Je ne savais pas comment leur en parler. Je ne voulais pas leur faire peur. Et puis je pensais que ça allait passer rapidement. Et puis comme ça a duré, j’ai commencé à en parler autour de moi.
Comment ont réagi tes amis ?
Certains se sont trouvé très compréhensifs, d’autres indifférents. Très peu ont eu peur au final. En fait ça n’a rien changé pour moi d’en parler, mais au moins j’avais la conscience tranquille.
As-tu réussi à te débarrasser des punaises ?
Non, toujours pas. Au bout de plusieurs mois, les traitements sont toujours en cours chez moi.
Est ce que le fait d’avoir des punaises de lit t’a perturbé ?
J’ai fait quelques cauchemars au début et j’avais peur de la réaction de mes amis. Mais maintenant, j’ai appris à vivre avec, même si j’ai hâte que cet enfer se termine. Le plus embêtant, ce sont les piqûres qui persistent, les démangeaisons ne sont vraiment pas drôles. J’essaie de dormir le corps couvert, mais ça ne fonctionne pas tout le temps.
Prends-tu des précautions particulières ?
Oui évidemment. Je protège mes vêtements et personne d’autres que moi ne dort dans mon appartement. Et quand je rentre de vacances, je prends l’habitude de tout laver systématiquement.
Et vous ? Vos réactions nous intéressent, que vous soyez à Montréal, en Australie, en Nouvelle-Zélande ou ailleurs : avez-vous eu affaire aux punaises de lit ? Connaissez-vous quelqu’un qui en a eu ? Comment avez-vous réagi ?
Article publié initialement en août 2013.
(52) Commentaires
Mes voisins du dessus en ont eu! Du coup, le decontaminateur a du venir verifier si elles ne s’etaient pas introduites chez nous… Mon copain m’a fait la blague en me disant que l’on commencait à être infesté..Pendant 5 min, j’ai pesté contre mes voisins (c’est pas de leur faute mais on ne peut pas s’empecher de blamer quelqu’un!), j’ai pensé à la merde que ca allait être de tout nettoyer, que j’allais surement devoir jeter des vetements, bref l’horreur!!
Du coup, maintenant je suis super vigilante…Je ne ramasse plus de meubles dans la rue, on a acheté un matelas et un lit neuf et non pas d’occasion comme lors de notre premiere installation à Montreal…
Quand je vais à l’hotel, je verifie le matelas.. Mais je dois avouer que je ne l’ai pas fait en Australie et Nouvelle-Zélande car je n’y pensais plus! Je pensais que c’etait surtout en Amerique du Nord qu’on avait ce problème!
appelez Vamonos Pest
nan personne accroche a cette référence ? 🙁
Avec ou sans Heisenberg ?
J’ai tué quelques bedbugs ces dernières semaines dans ma chambre (pas plus de 5), mais aucunes piqures, du coup je ne sais pas si ça vaut la peine de faire venir quelqu’un pour s’occuper du problème.
Cela dit ça risque peut être d’empirer.
Heu oui il vaut mieux en effet alerter ton propriétaire pour qu’il fasse venir quelqu’un histoire d’inspecter les lieux. Surtout si tu n’es pas piqué (ou si tu ne fais pas de réaction aux piqures, ca arrive aussi), ca va être difficile pour toi de savoir si tu en as chez toi mais ca peut être problématique si d’autres personnes qui viennent chez toi en attrapent ou si tu les transportes…
Aie aie aie rien que de lire me donne la chaire de poule !!! Ces bêtes là sont tellement aberrantes -_-. Dire que je pars en Australie bientôt !!! C’est un peu flippant !
Merci pour tous ces conseils en tout cas en espérant ne pas croiser le chemin de ces saletés !
Pour être honnête c’est plus chiant qu’autre chose, ça gratte beaucoup et si tu te fais piquer sur le visage, c’est super moche :p Mais j’ai connu pas mal de gens qui n’en ont pas eu dans leur van, ma pote n’a vraiment pas eu de chance et moi par la même occasion, je crois qu’elle n’a jamais vraiment réussi à s’en débarrasser 🙁
Les conseils ci-dessus (articles + commentaires des pvtistes) sont top !
Je pars également bientôt en Australie et je viens de découvrir l’existence de ces bébêtes! Un peu flippant!
Disons que déjà l’idée de se faire piquer par ces choses-là sur le corps est peu envisageable alors sur le visage … ? Non je le souhaite vraiment à personne ^^
Par prévention et avec un peu de chance, respecter les règles d’hygiène comme on le peut c’est à dire faire le ménage, être propre et éviter des plaies béantes pour ne pas les attirer peut servir aussi :p
Si tu ne veux pas de Bed Bugs Évite les 😉
Ça peut aussi se transmettre en déménageant dans les camionnette ou les couvertures qui protègent les meubles si vous prenez des déménageurs.
Je m’étais aussi fait attaquer. Moi perso, j’ai tout regroupé mes vetements et draps dans les sacs plastiques, tout lavé à la machine à super haute température. Ensuite j’ai passé l’aspirateur partout, j’ai mis des toiles de protection sur le matelas spécial anti bed bug et j’ai acheté des insecticides spécial bed bug.
J’avais pu rien après avoir fait tout ça.
ça a rien de méchant mais disons que ça fait peur quand on voit les grosses taches rouges partout sur les bras et les jambes au début et ça gratte un truc de malade.
moi je mets mes bagpack et tout le reste au congélo quand je rentre.
Faut un grand congélateur mais l’idée ne semble pas mauvaise ! Le froid, et pas seulement le chaud, tue donc toutes ces petites bêtes ?
Le froid encore plus que le chaud !
On m’avait conseillé de mettre mes affaires contaminées dehors dès les grands froids pour les tuer. Et ça a marché !
Ha oui du coup en plein hiver au Québec c’est presque plus simple pour les vêtements !
Beaucoup d’auberges de jeunesse en Australie interdisent les sacs de couchage dans les dortoirs. Il faut les laisser dans une salle spéciale où on doit parfois même laisser son sac à dos.
Pas étonnant qu’il y ait autant de détails, vu que c’est notre spécialiste qui en parle !
Bon courage à tous ceux qui sont touchés par ce fléau ! (et à toi Magalie !)
C’est aussi interdit dans la majorité des auberges de jeunesse du Canada !
En Argentine aussi, pas de sac de couchage dans les auberges ! Je ne sais pas s’il y a des punaises de lit mais c’est interdit pour des questions d’hygiène.
En Nouvelle-Zélande, par contre, il y a très peu d’auberges qui interdisent les sacs de couchage (c’est même plutôt le contraire)…
c’est vrai! Et j’en ai malgré tout chopé, à Jasper. Une horreur!! ça rend taré et tu t’arracherais presque un bras tellement ça gratte!
Je n’ai vraiment vraiment pas aimé l’expérience!!
Pour les sacs de couchage, dans toutes les auberges que j’ai faite en Europe et Amérique du Nord, ils les interdisent…
J’ai plus l’impression que c’est une interdiction généralisée en fait
Je me suis fait piquée par des bedbugs en Australie, en van, c’était l’horreur, des piqûres tous les centimètres tout le long de la main, tout le long du visage. La plaie…
Du coup, je suis allée dormir à l’avant du van en laissant ma pote à l’arrière et je n’ai plus été piquée. Le temps de résoudre le problème, ça peut être une option si les bedbugs n’ont pas atteint l’avant de votre van 😉
A Toronto, une des pvtistes que j’ai connu à eu ce souci dans le matelas qu’elle a acheté en arrivant (neuf chez Ikéa pourtant), ils lui ont échangé tout de suite et c’était réglé.
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