Pourquoi les escaliers sont-ils extérieurs à Montréal ?

Parmi les symboles de Montréal, on trouve bien sûr le mont Royal, le pont Jacques-Cartier, le Stade olympique ou encore la Biosphère… Mais comment ne pas évoquer les fameux escaliers extérieurs en colimaçon ou droits, qui s’affichent fièrement sur les façades de nombreux immeubles résidentiels ?

Mais une question se pose : à Montréal, où il tombe chaque année des dizaines (et des dizaines !) de centimètres de neige… pourquoi avoir construit des escaliers à l’extérieur ? Quand il pleut, on glisse. Quand il neige, il faut les déneiger. Quand il y a du vent (et même parfois un léger tremblement de terre), ils grincent et tremblent !

Ces escaliers font partie intégrante du paysage montréalais

Ils sont apparus dans la deuxième moitié du XIXe siècle, à une époque où les logements se multipliaient rapidement pour accueillir une population en pleine croissance. Aujourd’hui, ils font partie intégrante de l’identité architecturale de la ville, au point d’être devenus un véritable emblème montréalais.

On les retrouve un peu partout dans les rues résidentielles, souvent en métal, droits ou en colimaçon, souvent peints de couleurs vives ou ornés de rampes en fer forgé. Au fil des saisons, ils changent d’allure : couverts de neige en hiver, fleuris au printemps, décorés de citrouilles à l’automne. Véritables scènes de vie urbaine, on y voit des enfants jouer, des voisins discuter, des vélos accrochés, du linge qui sèche ou encore des chats qui dorment au soleil. Au-delà de leur fonction utilitaire, ils participent à l’âme chaleureuse et populaire de Montréal.

Escaliers extérieurs : pourquoi ce choix architectural vraiment peu pratique ?

Si les historiens ne sont jamais vraiment tombés d’accord sur la raison d’être de ces escaliers, plusieurs hypothèses sont proposées :

• un escalier extérieur, c’est une surface de moins à chauffer,
• cela permettrait de ne pas avoir d’espace « inutile » dans la maison, donc un appartement plus grand,
• un escalier droit ne serait tout simplement pas rentré dans le peu d’espace dévolu pour monter jusqu’au 3e étage…
• au XIXe siècle, la ville de Montréal adopte une loi obligeant les propriétaires et constructeurs à laisser un espace vert devant chaque bâtiment, cela réduit d’autant l’espace dédié au logement, donc on se débarrasse des escaliers pour les installer en façade,
• dans les années 1840, le droit de vote à Montréal était réservé aux hommes possédant un logis avec entrée indépendante (ne nous demandez pas pourquoi…), ce qui était le cas grâce aux escaliers extérieurs.

Vous pourrez observer cette particularité architecturale dans toute la ville de Montréal. Cependant, c’est dans les quartiers de Rosemont, Villeray, Hochelaga et sur le Plateau Mont-Royal que vous trouverez le plus d’escaliers extérieurs.