Le « Seijin no hi » (jour de la majorité) est une fête annuelle, fériée, ayant lieu le deuxième lundi du mois de janvier. On y célèbre le passage symbolique à l’âge adulte de tous les jeunes qui auront 20 ans cette année, lors d’une cérémonie officielle, le « Seijin shiki » (cérémonie de la majorité).

La cérémonie : seijin shiki

La famille, les amis et surtout les autres jeunes du même âge (voisins ou camarades de classe) se retrouvent donc le matin à la mairie de leur quartier pour participer à cette cérémonie officielle où ils recevront des mots d’encouragement du maire, pour faire face à cette vie d’adulte qui commence. D’une durée d’une heure environ, elle est strictement réservée aux intéressés, les curieux et photographes étant priés de rester dehors. À la fin de la cérémonie, les jeunes concernés recevront un petit cadeau symbolique et continueront leur journée folle.
La majorité d’entre eux se rendra ensuite au sanctuaire shinto du quartier pour y prier et éventuellement, les jeunes finiront la journée dans un restaurant, bar ou karaoké avec leurs amis pour fêter ça ! Ces soirées sont souvent entièrement organisées et financées par les parents (bien qu’ils n’y participent généralement pas).
Plutôt inédite dans notre culture française, cette journée pourrait être rapprochée des fêtes de la « quinceañera » en Amérique latine ou du « sweet sixteen » aux États-Unis.

Le détail qui fait tout : le kimono

Évènement très important dans la vie des jeunes japonais, il l’est particulièrement pour les Japonaises qui porteront, pour l’écrasante majorité d’entre elles, un magnifique kimono de circonstance (la Japonaise d’aujourd’hui à 5 occasions principales de porter un kimono dans sa vie : pour Shichi-Go-San, pour Seijin no hi, pour la remise des diplômes à l’université, pour son mariage et éventuellement pour le mariage de ses propres enfants).
Les jeunes femmes portent donc un « furisode » (kimono à manches longues, exclusivement réservé aux célibataires) généralement très riche et coloré, pour symboliser la jeunesse, le plus souvent accompagné d’un châle en fourrure au vu des températures hivernales de la saison. Ces kimonos étant extrêmement chers (plusieurs milliers d’euros), ils sont soit transmis de mère en fille, soit loués pour l’occasion.

La journée commence très tôt pour les demoiselles, levées au petit matin pour se faire habiller, coiffer et maquiller par des professionnels (les coiffeurs, qui offrent souvent le service de location et d’habillage de kimono en plus de leurs prestations, acceptent les rendez-vous dès 5 h du matin, ce jour-là !), et vont passer la journée à faire des photos avec leurs camarades de promotion, amis et famille.

Pour les garçons, tout est plus simple : aujourd’hui, à peu près 70 % d’entre eux préfèrent se rendre à la cérémonie en costume 3 pièces, plutôt que de s’infliger le port d’un kimono et d’un « hakama » (la jupe culotte portée par dessus le kimono pour les hommes). Ceux qui choisissent l’habit traditionnel auront eux aussi besoin de louer le kimono et surtout les services d’une habilleuse (qui est tout aussi difficile à enfiler que le kimono pour filles) mais pas besoin de passer des heures chez le coiffeur au petit matin pour ces messieurs !

Inutile de préciser qu’entre la location du kimono et l’organisation de la petite fête en soirée, Seijin no hi est une célébration qui coûte très cher aux parents. Cependant, elle reste un tournant dans la vie des Japonais et marque clairement leur entrée dans la vie adulte. Pour immortaliser l’occasion, certaines familles organisent même une séance avec un photographe professionnel la veille ou le jour même, pour garder un beau souvenir de ce moment important.

Où se rendre pour assister à cet évènement ?

Seijin no hi, bien qu’à l’origine une célébration plutôt familiale, est un événement extrêmement photogénique qui attire une foule de photographes, journalistes ou simples curieux pour l’occasion. Comme toujours, il est plus courtois de demander la permission avant de photographier les jeunes et de ne pas trop déranger les Japonais pendant cette célébration. Mais vous verrez que la majorité d’entre eux se prêteront avec plaisir au jeu des photos (après tout, ils n’ont pas fait tous ces efforts pour rien !).

Les meilleurs endroits où guetter les vedettes du jour sont soit à la sortie des mairies, soit aux temples shinto. À Tokyo, le temple Meiji-jingu est d’ailleurs très populaire à cette occasion.
Vous verrez aussi les jeunes se balader en petits groupes dans tous les endroits photogéniques de la ville (ce qui est particulièrement vrai dans les villes moyennes, Kyoto en tête) et le soir dans les quartiers animés, à la sortie des bars et des izakaya.

Mylène

Passée par le Canada, la Chine et Taïwan, je suis arrivée au Japon en 2015 et suis toujours aujourd'hui dans ce pays fascinant.

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