Cairns, 1 avril. Ça fait presque 2 mois que je suis en Australie. Deux mois, plutôt cool, pendant lesquels j’ai l’impression d’avoir vu et fait plus de choses que pendant 20 ans en France. Mais bon. Voyager, faire la fête et manger du kangourou, c’est bien joli, mais ca coûte cher. Et après 3 semaines à Sydney et 1 mois de road trip sur la côte est, je sens qu’il est temps de passer aux choses sérieuses : trouver un travail.
Dans « PVT » (Programme Vacances-Travail), je dois avouer que la lettre « V » me faisait plus rêver que la lettre « T ». Et si je suis vraiment motivé pour avoir un travail, je le suis beaucoup moins pour le chercher. Rédiger un CV, regarder les annonces, faire du porte-à-porte… Rien que d’y penser, je sens déjà une vague de flemme m’envahir.
Avant de commencer, je fais un rapide point sur ma situation. Pour n’importe quel PVTiste lambda, quand on pense « travail en Australie », on pense aussitôt fruit picking. Malheureusement, depuis que l’on a rendu la voiture à l’agence de location, je suis piéton. Et je me vois mal aller dans l’Outback à pied pour faire du porte-à-porte dans des fermes qui sont à 20 km les unes des autres.
Le second choix, c’est hôtellerie et la restauration. Un domaine qui embauche moult backpackers. Et question restaurants et hôtels, la ville de Cairns n’est pas à plaindre. Malheureusement, mon expérience professionnelle ne se résume qu’à quelques jobs de graphistes par ci par là, et je suis tellement nul en cuisine que je serais capable de rater des pasta-box au micro-ondes. Alors devenir chef dans un restaurant étoilé… Reste alors le poste de serveur, mais même si mon anglais s’est amélioré, il reste toujours aussi approximatif. Quel type de serveur serai-je si je suis incapable de comprendre la commande d’un client ? Bref, après ce rapide point sur ma situation, j’en arrive à la conclusion suivante : « Trouver un taf, c’est pas gagné ».
Je passe rapidement sur ma première semaine à Cairns qui s’est résumée à faire le touriste et à se prélasser toute la journée au bord du lagon. Les choses sérieuses commence le lundi 7 avril, une semaine après mon arrivée en ville. Ça commence par la rédaction du CV.
Il faut savoir que le CV australien est complètement différent du CV français. En France, il tient généralement sur une page, et est souvent accompagné d’une lettre de motivation. En Australie, la lettre de motivation n’est pas vraiment répandue, mais le CV est beaucoup plus détaillé. Il comporte en premier lieu une courteintroduction, qui permet de se présenter auprès de l’employeur, de lui dire le type de travail que l’on cherche, ainsi que nos disponibilités. La seconde partie est consacrée aux aptitudes et aux qualités. « Professionnel », « ponctuel », « capacité à travailler sous pression », etc. Plus il y a d’adjectifs, plus votre CV semblera intéressant. La troisième est réservée aux expériences. Comme en France, sauf que pour chaque travail effectué, il faut donner une liste des tâches et responsabilité que l’on avait dans l’entreprise. Enfin, le CV se termine par les diplômes, centres d’intérêts et langues parlées… Pour rédiger le mien, j’avais la chance d’avoir à ma disposition un outil que propose le site Work n’ Holiday (ndlr : ce service était l’un des lots offerts dans le cadre du concours Devenez notre reporter en Australie). Work n’ Holiday est une agence qui aide les pvtistes à trouver un travail en Australie. Via leur site, on peut avoir accès à des offres d’emplois disponibles uniquement auprès des inscrits, ainsi qu’à un outil qui permet de rédiger son CV. Il suffit de remplir quelques formulaires, de répondre à des questions, et hop, en trente minute vous avez sous les yeux votre CV australien flambant neuf. Je dois dire que c’est assez pratique lorsque l’on a jamais rédigé de CV de ce genre et que l’on ne sait pas par où commencer.
Une fois mon CV en poche, j’écume pendant la matinée toutes les annonces de la région. Seek.com, CareerOne, Gumtree.
La très grosse majorité des annonces sont déposées par des restaurants à la recherche de chefs qualifiés avec généralement plus de 5 ans d’expérience. Je note malgré tout quelques annonces pour des postes de « Kitchen Hand » ou de « Cleaner ». Pas besoin d’avoir fait bac +6 pour éplucher des patates ou récurer des toilettes. S’il y a une adresse à Cairns, je la note, sinon, j’envoie un simple e-mail accompagné de mon CV. Parmi toutes ces annonces de chef, de barista et de modèle topless pour photographie artistique, je tombe sur l’annonce d’une imprimerie à la recherche d’un graphiste. Je note l’adresse, on ne sait jamais. Ça pourrait être plaisant d’avoir le même travail qu’en France.
L’après-midi je quitte le camping dans lequel je loge, direction l’agence « Signature Staff ». Une sorte d’agence d’interim spécialisée dans la restauration. J’arrive là-bas, me présente et donne mon CV fraichement imprimé. Après un rapide coup d’œil, la conseillère me demande :
« – Vous avez de l’expérience dans la restauration ?
– Non.
– Alors je ne peux rien faire pour vous.»
Au moins ça a le mérite d’être clair. Elle ajoute que généralement les postes de graphistes sont réservés aux résidents australiens et rarement aux backpackers. Je quitte l’agence pour la prochaine étape. Un centre de fitness qui à posté un annonce sur seek.com pour un poste de cleaner. Je me dis qu’en me présentant directement sur place, j’aurais plus de chance d’être embauché qu’en envoyant un e-mail. Apparemment non, puisqu’à peine ai-je eu le temps de dire deux mots que la réceptionniste me demande d’envoyer mon CV par e-mail. Troisième étape, la fameuse imprimerie à la recherche d’un graphiste. J’entre, me présente en précisant avoir vu l’annonce sur internet. Au vu de mon accent, le patron me demande :
« – Tu es en Working Holiday Visa ? »
– Oui.
– Alors ca ne m’intéresse pas. »
Encore une fois ça a le mérite d’être clair. Comme me l’a dit la conseillère de l’agence d’interim, il recherche un graphiste pour du long terme alors qu’avec mon Working Holiday Visa, je ne peux travailler que 6 mois pour le même employeur. Je quitte l’imprimerie légèrement déçu, pour la quatrième et dernière étape de ma première journée de recherche d’emploi. Une annonce sur gumtree avait attiré mon attention. L’annonce s’adressait à « tous les backpackers de passage à Cairns ». Il s’agit d’un poste de « pedicab driver ». Le job consiste à louer une sorte de vélo-taxi pour la soirée, et à arpenter les rues de Cairns toute la nuit à la recherche de clients. Ce qui attire mon attention est le fait que l’on garde l’intégralité de l’argent récolté pendant la soirée. Comble du luxe, le vélo possède des enceintes qui permettent de jouer la musique de son propre MP3 !
Être payé pour faire du vélo en écoutant les Clash ? Serait-ce donc un de ces jobs de rêve vantés par tous les reportages télé qui parlent du PVT en Australie ? Ce que l’annonce ne précise pas, c’est combien coûte la location du fameux pedicab. Je me rends donc à l’agence, pour obtenir plus de précision. Les locaux ressemblent plus à une auberge de jeunesse qu’à une entreprise. Il y a un billard, une cuisine et quelques backpackers qui comatent devant la télévision. Je demande à l’un d’eux si je peux parler au patron. Un type sympa, souriant, la trentaine… Je lui demande combien coute la location, et là je réalise que ce job n’est peut être pas le job rêvé. La location coûte 40 $ par nuit en semaine et s’envole jusqu’à 130 $ pour le week-end. La course étant de 5 $, je commence à douter qu’on puisse vraiment gagner sa vie avec ce travail. Ajoutons à cela la caution et le fait que la location ne se fasse que pour 5 nuits minimum. Impossible de le louer juste une nuit pour essayer.
En revanche, je peux commencer dès aujourd’hui. J’interroge ensuite un des quelques backpackers affalés sur le canapé. Le premier n’a pas encore commencé ce travail à Cairns, mais l’a fait pendant plusieurs mois à Adelaide. Il est très enthousiaste, me dit que ce job est vraiment génial et qu’à Adelaide il lui arrivait de gagner plus de 1 000 $ par semaine. Ça fait rêver, mais par précaution, je préfère demander un autre avis. Le deuxième type se révèle beaucoup moins optimiste. Il me dit qu’en cette période de l’année, il ne gagne qu’environ 100 $ par semaine. Il lui arrive même de perdre de l’argent sur certaines soirées. Transporter des gens bourrés toute la nuit et avoir à peine assez d’argent pour payer mon camping ? Pas question. Je rentre donc chez moi, déçu par cette journée de désillusion, mais motivé pour trouver un job rapidement.
Le lendemain, je ne trouve que peu d’annonces intéressantes sur internet. Je décide donc de consacrer mon après-midi à faire du porte-à-porte dans les différents restaurants de la ville. Si les restaurants abondent en centre-ville, les auberges de jeunesses remplies de backpackers concurrents le sont tout autant. Si je me présente dans un restaurant en centre-ville, je serais surement le vingtième gus de la journée à se pointer avec son CV. Je me focalise donc sur des endroits plus excentrés. Après réflexion, je ne sais pas si c’est une bonne idée. La plupart de ces restaurants étant des snacks ou des fast-food, dont le staff se limite généralement à une ou deux personnes. La majorité d’entre eux ne recherchent personne pour le moment. Seule une poignée d’entre eux daigneront jeter un rapide coup d’œil à mon CV avant de me dire qu’ils m’appelleront s’ils ont besoin. Inutile de dire, qu’à ce jour, personne n’a eu besoin de moi.
Les jours suivant se suivent et se ressemblent. Le matin, je regarde les nouvelles annonces, et l’après-midi, je me rends aux adresses que j’ai pu noter tout en déposant mon CV dans les restaurants situés sur le chemin. Le soir, puant la sueur et la défaite, je rentre tête baissée au camping, fatigué d’avoir arpenté en vain les rues de Cairns…
Lorsque soudain, le 14 avril, après une semaine de recherche infructueuse, je reçois un e-mail étrange d’un certain Bernard. J’avais précédemment postulé sans grand espoir à un poste de « cook » dans un restaurant de Palm Coves. Ce Bernard est le gérant du restaurant en question. Dans son e-mail, pas de bonjour. Il me demande qu’est ce que j’espère en postulant à un poste de cuisinier avec un CV de graphiste et me dit que ça lui a pris 10 ans pour maitriser « l’art culinaire ». Il ponctue son e-mail en français par un « au revoir » qui fleure bon l’ironie et le dédain. Je montre le-mail aux deux Allemandes avec qui j’ai voyagé et on en vient tous à la même conclusion : « ce type est un connard ». Je n’ai pas de problème avec le fait d’essuyer un refus de sa part (surtout qu’il a raison), mais il pourrait le faire avec plus de tact. Alors que j’hésite à lui répondre par un e-mail assassin, histoire de me familiariser avec l’utilisation du mot « fuck », je reçois un second message du même Bernard qui me demande de l’appeler pour convenir d’un entretien.
Je suppose qu’il s’agit d’une erreur, et je ne le rappelle pas. Je reçois le même e-mail une troisième fois puis une quatrième fois le lendemain matin où cette fois-ci, il s’adresse directement à moi. Je me décide donc à l’appeler, on ne sait jamais. Au téléphone, il me demande si je peux venir dès maintenant à Palm Coves pour un entretien. Pour info, Palm Coves se situe à 1 h en bus au nord de Cairns. Je me dépêche donc d’enfiler des vêtements propres pour attraper le premier bus et filer, plein d’espoir, à mon premier entretien australien. Sur place, je découvre un Bernard beaucoup sympathique que par e-mail. Il me montre son menu et me demande si je suis capable de cuisiner ça. Je préfère jouer la carte de l’honnêteté en lui répondant que même si je n’ai pas d’expérience en cuisine, je reste capable d’apporter mon aide à son resto en faisant la vaisselle ou en cuisinant des menus simples. Ma réponse semble lui convenir, car il m’explique qu’il a embauché deux Français par le passé, qui, comme moi, n’avaient aucune expérience.
Il semble particulièrement content de ces deux Français, me montre des photos d’eux, me donne leur adresse française en me demandant si je connais cette ville. J’ai même cru qu’il allait se mettre à pleurer… Du coup, j’ai l’impression que le fait que je sois français ait joué en ma faveur sur ce coup. Malheureusement, ma nationalité ne sera pas suffisante. Bernard ne me rappellera jamais. Je profite malgré tout d’être à Palm Coves pour distribuer mes CV dans les nombreux restaurants de cette petite ville. Et là, surprise ! Alors qu’à Cairns, la plupart ne jetait pas même un œil à mon CV, ici, tout le monde semble intéressé. La plupart des restaurants prennent mon CV, et j’obtiens même de courts entretiens avec certains gérants, qui m’expliquent qu’ils vont avoir besoin de monde bientôt, et qu’il vont sans doute m’appeler dans les jours suivants. Il faut dire que Palm Coves est une ville pour touristes fortunés. Il n’y a pas d’auberges de jeunesse, donc pas de concurrents. J’en conclue donc que la recherche de travail pourrait se révéler bien plus fructueuse dans ce genre de petite station balnéaire. Du moins, en théorie, car malgré le fait que j’ai réussi à épuiser ma pile de CV en moins d’une heure, aucun des restaurants ne m’a rappelé par la suite.
A la fin de cette deuxième semaine de recherche, une lueur d’espoir se présente. Cet espoir se nomme Ita. Ita est un cyclone de catégorie 5 qui est censé balayer dans les heures qui suivent la ville de Cairns. L’être cynique et malveillant que je suis y voit alors l’occasion parfaite pour y trouver un travail. Si des gens meurent, ça fera des jobs vacants, et au pire des cas, la ville aura besoin de monde pour se reconstruire. Malheureusement, personne n’est mort pendant ce cyclone qui se révèlera très décevant car réduit au rang de catégorie 1 seulement. Le seul travail que m’a apporté ce cyclone sera de remettre un peu d’ordre dans mon camping en échange d’une nuit gratuite…
Début de la troisième semaine, je reçois un coup de fil d’une femme qui me demande si je peux venir mercredi à Malanda pour un entretien. Le poste à pourvoir est un poste de milker. Je ne connais pas l’équivalent en français, mais ca consiste en gros à traire des vaches. Seul problème, Malanda se situe à 1 h 30 de route de Cairns, je n’ai pas de voiture et aucun bus ne relie les deux villes. La seule solution : faire du stop. Je n’ai jamais fait ça de ma vie, mais il faut un début à tout. Je me retrouve donc à 7 h du matin à faire du stop sous la pluie au bord de la Bruce Highway, avec l’inscription « Malanda » griffonnée sur le carton d’une boite de papier aluminium.
Après les trente minutes les plus humides de ma vie, un type s’arrête pour me déposer à Gordonvale, là ou je pourrais rejoindre la route vers Malanda. Le type m’explique que «ayvateu-fucking-jobeforoweto-fuck-aza-fucking-agodsita-fucking fuck ». Enfin bref, j’ai pas tout compris. A Gordonvale, un camion qui passe justement par Malanda s’arrête. Au volant, un type vraiment sympa, qui me donnera le numéro de téléphone de deux roadhouses au milieu du Cap York, en me disant qu’ils embauchent souvent des backpackers. Ces numéros de téléphone ne me donneront pas de travail, mais j’apprécie le geste. Arrivé à Malanda, je marche une heure (toujours sous la pluie) pour atteindre finalement la ferme, pile à l’heure du rendez-vous.
Un backpacker concurrent est déjà en train de passer un entretien. Lorsque vient mon tour, le fermier commence par me montrer quatre rubans de couleur et m’explique l’utilité de chacun d’eux. Difficile de vous dire à quoi ils servent car le type avait un accent incompréhensible et une dentition qui n’arrangeait en rien sa diction. Par politesse je fais semblant d’avoir compris. Je n’ai pas envie de l’ennuyer à lui faire tout répéter. L’entretien se poursuit ensuite normalement. L’ambiance est détendue, le fermier est sympathique, souriant, un peu trop… Ça se gate vers la fin lorsque le fermier me montre à nouveau les rubans de couleur et me demande de lui expliquer leur utilité. Forcément, j’en suis tout à fait incapable. Je quitte donc la ferme, persuadé que le fermier ne me rappellera jamais. Je retourne donc sur la route pour faire du stop dans l’autre sens.
Trois voitures seront nécessaires pour rentrer à Cairns. Un fermier fort sympathique à qui je demande à tout hasard s’il ne cherche pas du monde pour l’aider, une femme d’origine anglaise et un jardinier. En checkant mes e-mails à mon arrivée, j’apprends que je n’ai pas été retenu pour le poste de milker. J’aurais passé quatre heures à l’aller et quatre heures pour le retour à faire du stop sous la pluie pour me rendre à ce fucking d’entretien, et tout ca pour rien. Pour rien, pas tout à fait, car même si je suis toujours sans emploi, j’ai rencontré plein d’Australiens sympa.
Je suis désormais dans ma quatrième semaine de recherche d’emploi. J’approche inexorablement de la date fatidique du mois de travail sans emploi. En parlant de mes difficultés avec d’autres backpackers plus expérimentés, tous on la même réaction. « Mais, pourquoi tu dis la vérité ? ». La plupart me dise que pour leur premier emploi en Australie, ils ont dû s’inventer des expériences. Et comme il faut bien se rendre à l’évidence que mon CV de graphiste ne fait pas trop fantasmer les restaurateurs, je décide d’ajouter une ligne supplémentaire à mon CV. Celle de kitchen hand / cleaner dans une brasserie lambda en france. Je prépare dans ma tête une petite histoire au cas où on me demande des précisions, et envoie mon tout nouveau CV aux quelques restaurants à la recherche de personnel. Apparemment ça paye, car trois heures après, le gérant d’un café de Townsville me rappelle pour me dire que si un jour je suis de passage à Townsville, je pourrais l’appeler pour passer une journée d’essai dans son café. A peine ai-je raccroché, que je m’attelle déjà à trouver un moyen pour me rendre dans cette ville situé à 350 km de Cairns. Ce moyen sera un Allemand et son van à la recherche d’une personne pour partager l’essence. J’abandonne donc avec regret tout le bric à brac accumulé après 1 mois de road trip (trois tentes, deux matelas, deux caddies, deux raquettes de badminton, un équipement de snorkelling et un didjeridoo en plastique), pour me diriger vers ce que j’espère être mon futur lieu de résidence.
L’Allemand avec qui je fais la route se rend dans une ferme à Bowen, chez son ancien employeur pour qui il va travailler encore quelques semaines avant de repartir dans son Allemagne natale. Je lui demande à tout hasard, si son boss n’aurait pas besoin d’un backpacker supplémentaire. Il me dit qu’il lui demandera, on verra bien ce que ca donne… Après avoir prévenu mon futur boss de ma venue à Cairns, ce dernier me demande de le rappeler dimanche matin, lorsque je serai à Townsville. Nous sommes dimanche matin, je suis à Townsville et j’essaye désespérément de joindre ce restaurateur qui semble décidément très occupé. Après avoir harcelé sa messagerie, j’arrive finalement à le joindre, pour que ce dernier me donne rendez-vous mardi matin dans son café. J’attends mardi avec impatience, psychologiquement près à essuyer un nouvel échec.
En attendant, je fais un nouveau point sur ma situation. Mes anciens compagnons de voyage sont éparpillés aux quatre coins du globe et ca fait presque un mois que je cherche un travail en vain. Bref, je suis limite nervous breakdown. Peut être que je m’y prends mal, peut-être est-ce mon accent, mon inexpérience ou mon odeur qui ne donne pas envie aux recruteurs de me donner une chance. Un des conseillers de Work n’ Holiday, à qui j’ai fait part de mes difficultés à trouver du travail, m’a dit que les métiers de la restauration étaient souvent réservés aux backpackers anglo-saxons et/ou aux Français avec de l’expérience. Une Française qui a écumé plusieurs bars et boites de nuits en Australie, m’a dit qu’elle a vu une quantité impressionnante de backpackers venant déposer leurs CV dans son bar, et que ces derniers finissaient le plus souvent au fond de la benne à ordure. Du coup, je commence à remettre mes projets en question. J’ai déjà commencé à regarder du côté du WWOOFing et de l’HelpX. Ça pourrait m’apporter l’expérience tant convoitée par les recruteurs et me permettre de ne pas trop dépenser d’argent. Je cherche également en parallèle de nouveaux compagnons de voyage, pour partir vers Darwin (ou ailleurs). Mais je dois avouer que ca m’embêterait d’avoir passé un mois à chercher un travail, pour tout abandonner au final. Ce serait un mois de perdu dans mon PVT.
Et pour mardi matin, je croise les doigts, je touche du bois, je prie tous les dieux possibles, j’ampute des pattes de lapins pour m’en faire des colliers, bref, je mets toutes les chances de mon côté. Et si malgré tout, ça ne marche pas, il ne me restera que deux solutions. Les working hostels ou la vente d’organes. Je n’ai pas entendu que du bien de ces hôtels qui s’occupent de vous trouver une place en ferme contre la location d’une chambre, mais au point ou j’en suis, j’explore toutes les pistes possibles. D’après l’agence Work n’ Holiday, il y en a des pas trop mauvais dans les plantations de bananes du coté de Tully. J’espère que ca va marcher parce que la deuxième solution de me fait pas vraiment rêver…
(19) Commentaires
Merci Nathan pour ce récit super honnête et qui n’est sûrement pas une exception en Australie.
Rechercher un boulot n’est pas toujours simple. Moi-même, avec de l’expérience dans la restauration (en France et au Canada), j’avais mis un bon mois à trouver un boulot en Nouvelle-Zélande et je comprends un peu la frustration dans laquelle tu dois te trouver actuellement…
Tu as aussi l’option des hôtels qui ont parfois besoin de personnel pour des jobs de manutention, du jardinage ou ce genre de choses.
Je crois les doigts, les orteils et tout ça tout ça pour ton job.
Merci pour cet article Nathan. Je te souhaite bon courage et bon chance dans la suite de ton périple. 🙂
Quoiqu’il en soit, cette expérience n’était peut-être pas la plus drôle de ton PVT, mais elle est très informative ! J’espère que beaucoup de futurs pvtistes en Australie te liront pour connaître les difficultés que l’on peut rencontrer pendant un PVT.
Merci pour ton retour Nathan. En effet, Bernard a sans doute pas tort, ton CV fait peut être un peu peur ou du moins peut laisser penser que tu vas rester très peu de temps dans un resto par exemple et que tu partiras dès qu’un boulot dans ton domaine te sera proposé.
Bonne chance à Townsville 🙂
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