Déjà 2 ans en France…
J’ai le cœur gros en repensant à ces 12 derniers mois. « Vivre ma meilleure vie » a toujours été ma devise, et je peux vraiment dire que je l’ai appliquée à la lettre pour cette année. La première année a été une période d’apprentissage et d’adaptation, où j’essayais d’être dans le contrôle, n’acceptant pas ma situation. Pourtant, je devais simplement faire confiance à la vie. Tout arrive pour une raison, même si, par moment, il est difficile de comprendre pourquoi une telle situation se présente à nous.
Si je devais décrire cette deuxième année en France en un seul mot, ce serait « évolution ». Les montagnes russes de l’an passé m’ont conduite vers une élévation sur le plan personnel, et je trouve cela magnifique.
Encore une fois, pour ce bilan, je m’ouvre à cœur ouvert sur mes ressentis des derniers mois.
2023
Août pour rêver grand
Je débutais cette nouvelle année avec un bon état d’esprit, malgré la fin d’un amour d’été. Pour commencer ce mois en force, j’avais envie de retourner à Prague. Les vols étant hors de prix, je me suis tournée vers Budapest, une ville que j’avais tout autant adorée. La capitale tchèque sera pour une prochaine fois…
Ressourcée et avec mon titre de séjour (APS) en poche, j’étais prête pour cette année. Et quoi de mieux pour commencer l’année qu’un festival à Namur avec les colocs. Je me rappelle avoir dit : « Je sais que je passe beaucoup de temps à Namur, mais un jour tout cela s’arrêtera. Nous sommes des adultes, nous ne serons pas éternellement dans cette colocation. Je dois en profiter au maximum. » Et j’ai eu raison de penser ainsi…
J’avais douze mois devant moi, prêts à être savourés pleinement, et j’étais déterminée à en tirer le meilleur parti.
Septembre pour réaliser ses rêves
J’ai soufflé ma première bougie de vie à Lille. Et enfin, j’ai pu participer à la célèbre braderie cette année ! La première fois, je ne comprenais pas pourquoi il y avait une telle marée de gens dans les rues… Aujourd’hui, je comprends cet engouement. Ce week-end a été un franc succès, aux côtés de ma colocataire et de son copain, des personnes que je chéris particulièrement ici.
Ce mois-là, j’ai réalisé l’un de mes rêves, juste après les célébrations de la fête de Wallonie : aller en Suède. Et puisque j’avais inscrit « Copenhague » sur ma bucket list, autant en profiter pour y aller aussi ! Quelle excitation de découvrir enfin ces deux pays scandinaves. Ce mois est passé à une vitesse folle… je n’ai pas vu défiler les jours.
Octobre et novembre pour s’ancrer
Entre tous ces événements de septembre et cette première semaine d’octobre passée à Bruxelles avec ma mère, il était temps pour moi de faire une pause. Déjà un an à Lille, et je ne me sens toujours pas ancrée à cet endroit. Pourtant, la ville ne me déplait pas. C’était le moment que je prenne le temps de m’y poser réellement.
Un an à Lille et tu ne te sens toujours pas ancrée ? Oui, c’est bien ça. Je me suis rendue compte que, durant la première année, je faisais tout pour éviter d’être à Lille. Alors pourquoi restes-tu là ? Toujours pour cette proximité avec Bruxelles et mes chères amies… Mais est-ce suffisant ? J’ai passé un mois paisible à Lille, ce qui m’a fait beaucoup de bien après un été très chargé.
Le mois de novembre a été semblable à celui d’octobre. Une petite vie paisible, mais avec un malaise intérieur dont je ne connaissais pas l’origine. J’ai passé deux mois à Lille sans réussir à me sentir véritablement chez moi. D’où venait le problème ? De la ville elle-même ? À ce moment-là, je ne réalisais pas vraiment qu’il y avait un souci. L’illusion totale. Ce n’est qu’avec du recul que je peux l’affirmer.
J’ai aussi appris que l’un des colocs allait quitter Namur. Cela marquait la fin d’une époque. Les week-ends namurois ne seraient plus jamais les mêmes… J’ai pu me changer les idées en allant retrouver ma mère à Nancy, où nous avons pu profiter du marché de Noël.
Décembre dans cette magie hivernale
Le premier week-end de décembre, je suis partie vers l’un de mes pays favoris : les Pays-Bas. J’allais retrouver une amie qui vivait à Groningen. J’ai pu découvrir cette charmante petite ville étudiante située au nord du pays. J’en ai également profité pour passer une nuit dans cette ville que j’aime tant : Amsterdam.
Après un bref retour à Lille, je suis repartie rejoindre mes parents, à Lyon, pour une semaine entière. En écrivant ces lignes, je me rends compte à quel point je suis chanceuse de pouvoir voir ma mère aussi souvent, malgré la distance.
Pour Noël, j’ai décidé de ne pas rentrer au Québec. J’étais seule, aucun plan à l’horizon. Pour ne pas être isolée, je me suis dit : pourquoi ne pas aller à Bruxelles dans une auberge de jeunesse ? Il y aurait bien d’autres voyageurs seuls avec qui partager ce moment de festivité. Au final, j’étais la plus heureuse d’être dans ma ville de cœur. Et j’ai bien fait d’aller en auberge de jeunesse, car j’y ai rencontré une Taiwanaise avec qui j’ai passé une excellente soirée. Une soirée de Noël plutôt atypique, mais l’une des meilleures que j’ai vécues.
2024
Janvier, un tourbillon d’émotions
Nouvelle année qui débute dans la joie et l’amour. J’ai célébré cette nouvelle année à Namur, comme d’habitude dirais-je.
J’ai passé énormément de temps avec cet homme que j’ai rencontré en décembre dernier, entre toutes ces brioches et ces activités que nous avons partagées. Puis, il y a eu cette semaine où Lille était recouverte de neige. Mon cœur d’enfant et la Québécoise en moi n’ont pas pu résister à l’envie de sortir et de s’amuser dans une petite bataille de boules de neige. Marcher dans la neige et voir un lac gelé m’avaient étonnamment manqué. J’ai aussi pu passer du temps avec ma mère, qui était à Lille pour le travail.
À la fin du mois, en regardant des photos sur mon téléphone, je suis tombée sur une photo de mon chien au Québec. La pensée « je ne le reverrai probablement jamais » m’a traversé l’esprit. Je me suis sentie mal d’avoir pensé cela, et pourtant… Le lendemain, ma mère m’a appelée pour m’annoncer que mon chien avait un cancer généralisé et qu’il ne lui restait que quelques jours. Un sentiment d’impuissance et de culpabilité m’a envahie. Vivre un deuil aussi loin est particulier : je ne pouvais pas physiquement me rendre compte qu’il était parti. Mais je savais qu’il était important de vivre mes émotions pour éviter qu’elles ne me rattrapent plus tard. Je me suis rappelée que ça faisait partie du jeu de l’expatriation.
Février, dire au revoir est toujours aussi difficile
Le mois de février a été le mois le plus difficile de cette année. J’appréhendais énormément le départ de ma colocataire, avec qui j’avais partagé un peu plus d’un an de vie commune. Je perdais ainsi mon plus grand repère à Lille. Vous savez, ces personnes avec qui il y a une connexion immédiate ? Elle était exactement ce type de personne. Elle était devenue, avec le temps, ma confidente, mon soutien moral, la sœur que je n’ai jamais eue.
Une fois de plus, j’avais l’impression que tout s’écroulait autour de moi. Heureusement, j’avais mon autre colocataire avec moi, ainsi que cette petite boule de poils qui m’a apporté du réconfort : Reblochon. J’ai alors décidé de réserver un vol pour Zagreb pour le mois suivant, afin de m’évader pendant une semaine. Je me suis aussi inscrite sur un serveur Discord, me forçant à sortir de ma zone de confort en rencontrant de parfaites inconnues sur Lille. L’ancrage dans une ville se fait souvent grâce aux relations que l’on noue.
Mars, le déclic dont j’avais besoin
Le temps d’un week-end, j’ai revu toutes mes amies de Bruxelles. Ces amies que je considère comme ma famille. Ce week-end m’a fait beaucoup réfléchir, entre celle qui va se marier, celle qui projette de partir au Canada avec son copain, et celle qui va s’envoler pour le Portugal pour ses études. Et moi dans tout ça ? Sans être dans la comparaison ou rabaissante à mon égard, je me demandais ce que je faisais réellement à Lille. Qu’est-ce qui m’obligeait à rester là ?
J’ai toujours dit que je ne pensais pas pouvoir changer de pays par amour, et pourtant, c’est ce que j’ai fait. Toutefois, on ne construit pas sa vie uniquement autour de ses amis. Je me suis rendue compte que, malgré nos liens forts, elles ne seront pas toujours géographiquement proches de moi. Qu’est-ce que je veux faire ? Quelles sont mes passions ? Quel cadre de vie me convient le mieux ? De quoi ai-je vraiment envie ? Mais au final, je dois dire que l’amour est la plus belle des motivations.
Après ce week-end, j’ai voyagé dans le pays qui m’a le plus touchée : la Slovénie. Peut-être était-ce cette reconnexion à la nature qui m’a fait tant réfléchir. Je n’ai jamais été aussi émue devant un paysage que celui du lac de Bled. Suis-je heureuse dans ma relation avec cet homme ? Suis-je heureuse à Lille ? Suis-je satisfaite de ma vie en général ? J’ai passé une journée entière assise devant le lac, me posant mille et une questions. Je suis revenue à Lille changée.
À la fin du mois, on m’a offert le plus beau des cadeaux : ma liberté. Bien que cette rupture m’ait attristée, je ne peux que le remercier pour cela. Il m’a permis de m’ouvrir les yeux sur moi-même et de comprendre le problème qui m’empêchait de m’ancrer. Et au fond de moi, grâce à ce voyage en Slovénie, je me suis aussi rendue compte qu’il n’était pas la bonne personne pour moi, malgré ses nombreuses qualités et tout ce que j’ai appris à ses côtés.
Avril pour se concentrer sur soi
Même si Lille ne semblait pas attrayante avec tous ses pavés et son manque de verdure, je me suis forcée à enfiler mes chaussures et à aller courir. Quelle liberté, quel bien-être intérieur la course m’a procurée ! J’étais fière de moi et j’avais déjà hâte à la prochaine sortie. J’ai aussi décidé de reprendre contact avec les filles du Discord. Je me suis rendue compte que, même si j’avais déjà de très bonnes amies à quelques kilomètres de moi, avoir des copines dans sa propre ville est tout aussi primordial.
Et puisque j’avais tout le temps du monde pour investir en moi, j’ai décidé ce mois-ci de partir une semaine à Annecy. Le calme des montagnes me manquait. Je ne regrette pour rien au monde cette semaine à Annecy ! J’y ai fait des rencontres qui m’ont fait du bien à l’âme. Après coup, je me suis dit qu’Annecy pourrait bien être le prochain endroit où je voudrais vivre.
Avril a été simplement magnifique et libérateur.
Mai, mon effet papillon
Le mois de mai a été mon préféré de tous. Non seulement parce que j’ai soufflé ma 25e bougie, mais surtout parce que je suis partie en voyage avec l’une de mes meilleures amies. L’Albanie, quel beau pays ! Des rencontres extraordinaires et des expériences gravées à jamais. Une fois arrivée sur l’île de Corfou, l’ambiance a changé de manière drastique. Nous sommes passées d’un mode aventurier à un mode vacancier. Nous avons réservé à la dernière minute une petite chambre pour quatre nuits à Paleokastritsa. Nous étions seules au monde dans cet hébergement, jusqu’à ce que deux jeunes hommes arrivent. Une rencontre que je décrirais comme un effet papillon…
Déçues de ne rencontrer personne et du calme absolu, nous voulions partir explorer l’île pour possiblement quitter Paleokastritsa la journée-même. Mais aucun concessionnaire n’a accepté de nous prêter un scooter ou une voiture. Et heureusement, car ce soir-là a été l’une des plus belles soirées que j’ai vécues. Ce coucher de soleil, en compagnie de ces deux jeunes hommes… Qu’est-ce qu’on a ri !
Nous nous sommes tous revus une dernière fois à Corfou (la ville), avant leur retour en République tchèque et notre retour en Albanie pour continuer notre périple. Toutes ces coïncidences et signes de la vie… Je vous épargne les détails dans ce texte, il y aurait de quoi écrire un livre.
De retour en Belgique, les coïncidences n’ont cessé d’affluer. Ayant eu un petit coup de cœur pour l’un d’entre eux, j’ai décidé de prendre des billets d’avion pour aller le voir en République tchèque en juillet. Comme on dit, les folies sont les seules choses qu’on ne regrette jamais.
Juin pour être enfin ancrée
En ce début de mois de juin, j’étais encore sur un nuage après mon voyage en Albanie et sur l’île de Corfou. Étrangement (ou enfin ?), je me sentais bien à Lille. Était-ce parce que j’avais enfin fait l’effort de nouer des amitiés ou parce que j’avais développé une nouvelle passion pour la course ? En parlant de cette nouvelle passion, ma fierté du mois est sans aucun doute d’avoir couru deux semi-marathons en juin. Je n’aurais jamais pensé en être capable.
Une petite routine s’est installée et j’ai découvert des endroits où je me sens réellement bien à Lille. Après deux ans… ça demande du travail pour une personne têtue comme moi, de s’ancrer. Mon envie d’aller à Annecy est toujours d’actualité, mais partir de Lille sans avoir réellement essayé de m’y sentir bien serait de transférer le mal de place.
De toute façon, ce n’était pas le bon moment pour partir. À deux mois de la fin de mon titre de séjour, j’ai envoyé ma demande à la préfecture du Nord pour un changement de statut. Qui ne tente rien n’a rien. Le dossier est envoyé, et désormais, c’est hors de mon contrôle. À suivre…
Juillet, vivre d’amour et d’aventure
J’attendais le mois de juillet avec impatience. J’étais ravie à l’idée de reprendre l’avion, surtout parce que c’était pour Prague. Ce qui rendait le voyage encore plus excitant, c’était que deux de mes meilleures amies m’accompagnaient. Une fois arrivée sur place, j’avais du mal à réaliser. Tout me semblait presque irréel. Suis-je vraiment à Prague ? Et oui, j’allais enfin le revoir ! Deux mois d’attente qui en ont valu la peine.
Ces couchers de soleil, ces rires, ces discussions sans lendemain… Un séjour parfait implique toujours des au revoir difficiles, souvent accompagnés de quelques larmes sincères. J’avais le cœur brisé en quittant Prague, en le quittant. J’ai pu retrouver du réconfort auprès de mes meilleures amies, que je ne remercierai jamais assez de s’être jointes à moi dans mes folies.
Je poursuivais mon chemin avec l’une d’elles vers l’Autriche, où j’allais retrouver des amis venus tout droit du Québec. Une semaine pleine de rires s’annonçait. Quel plaisir de retrouver des amis de longue date. Découvrir Salzbourg et redécouvrir Vienne m’a aussi fait le plus grand bien. Puis, le vol du retour a été difficile, avec un sentiment de vide à l’intérieur de moi. Mais le lendemain, c’était la fête nationale de mon pays de cœur, une célébration que je ne pouvais absolument pas manquer. La traditionnelle poignée de main avec la famille royale, suivie des feux d’artifice au parc du Cinquantenaire.
Août, « here we go again »
Nous revoilà, un an plus tard.
Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve. Je me retrouve à nouveau face à ce sentiment d’incertitude concernant mon futur, mais je fais confiance à la vie. Peu importe ce qui se passera, je sais que « je finis toujours ok ». Je suis convaincue que, lorsqu’une chose se termine, quelque chose de meilleur est en route.
Quels sont mes plans ? Je n’en sais rien. Étant donné que les plans ne se passent jamais comme prévu, je me laisse porter par le vent. Je sais que je ne retournerai pas au Québec, car je crois profondément que ma place n’est pas là-bas. Si ma place n’est pas en France, elle le sera ailleurs en Europe.
Pour ce mois d’août, le mot d’ordre est « lâcher-prise ». La seule certitude que j’ai : je retourne à Prague au milieu du mois. Qu’est-ce que j’ai hâte ! J’écoute mon coeur et une fois de plus, il me pousse à faire des folies.
Que penser de ces deux années en PVT ? Elles ont été bénéfiques à mon développement personnel. J’ai pris ma devise à la lettre : j’ai vécu ma meilleure vie. Et je compte bien continuer sur cette lancée. Je suis fière de moi, de mon parcours semé d’embûches, et je suis déterminée à me rendre encore plus fière et à réaliser mes rêves les plus fous.
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