Se faire des amis pendant son PVT peut être un vrai défi. Les coutumes, la langue et l’humour peuvent s’avérer très différents des nôtres.

Pour vous donner quelques idées de comment rencontrer des gens, se faire des amis, voici quelques interviews d’anciens ou d’actuels pvtistes autour du globe.

Même s’ils ne sont pas du même pays que vous, le sentiment d’être dans un pays lointain reste le même. Leurs expériences et leurs conseils peuvent être d’une grande aide.

Aiyana, une Britannique au Canada

1. D’où viens-tu et où as-tu réalisé ton PVT ?

Je viens du Royaume-Uni (juste à côté de Londres) et je suis actuellement à Toronto pour mon PVT au Canada.

2. Comment as-tu fait pour te lier d’amitié avec les gens (avec des locaux et des étrangers) ? Quelles sont les ressources et les stratégies qui ont fonctionné, et celles qui n’ont pas fonctionné ?

J’ai trouvé plus difficile de rencontrer des gens ici que dans mes expériences précédentes de PVT (Australie et Nouvelle-Zélande). La culture du voyage en sac à dos semble moins présente au Canada. Et surtout, les locaux entretiennent des conversations sans vouloir nécessairement aller plus loin dans la relation.

Ici, j’ai été naturellement attirée vers les étrangers ou les Canadiens qui sont nouvellement arrivés à Toronto. Ils sont plus susceptibles de vouloir rencontrer de nouvelles personnes et ils comprennent le sentiment d’avoir déménagé tout seul dans un nouvel endroit.

À chaque PVT, j’ai réussi à me faire des amis par Meetup ou des groupes locaux sur Facebook. À Toronto, la plupart des groupes sont sur Instagram, mais ils fonctionnent tous d’une façon similaire (des horaires réguliers d’événements, des discussions de groupe, etc.).

J’ai aussi donné une deuxième chance à Bumble BFF. Ce n’est pas mon application préférée. Tout ce stress d’être ghosté*, que la personne ne se présente jamais ou qu’il ne s’agisse pas de la personne sur les photos. Un stress que l’on peut également vivre du côté amoureux. Mais je connais plusieurs voyageurs qui se sont fait des amis par Bumble, donc je suis prête à réessayer. Il faudra que je revienne donner mon avis !

*désigne une disparition volontaire, brutale et inattendue d’une personne avec qui vous aviez un lien.

3. Est-ce qu’il y a des moments où tu te sens seule ou isolée ? Si oui, comment est-ce que tu gères ces sentiments ?

Oui, surtout les premières semaines ; ça prend du temps pour bâtir des relations amicales. Certes, je suis expérimentée dans les voyages solo, mais « solo » ne veut pas nécessairement dire vouloir être toujours seule. J’étais excitée d’être dans ma nouvelle ville, prête à l’explorer avec quelqu’un, et non seulement d’être en lien par FaceTime avec mes proches au Royaume-Uni.

Je gère ce sentiment de solitude en discutant avec mes amis de mes autres PVT (ils peuvent me comprendre !). J’ai aussi réservé des voyages pour visiter les autres parties du Canada, comme ça j’ai des projets.

Aussi, je me suis forcée à participer à des événements, même si parfois je n’en avais pas particulièrement envie. Les introvertis comme moi savent que la dernière chose que l’on souhaite est d’être dans une pièce remplie d’inconnus. Mais bon, la seule façon de créer des connexions est d’aller rencontrer des gens ! Plus vous participez à des rencontres, plus vous arrêtez de vous sentir nerveux ou inconfortable face à ces événements.

4. As-tu remarqué une différence culturelle dans les relations interpersonnelles ?

Oui ! J’ai été chanceuse dans mes autres PVT de ne pas réellement vivre ce choc culturel, étant donné qu’il y avait des Britanniques un peu partout. Aussi, les locaux partageaient également le même sens de l’humour. L’humour britannique est sec et sarcastique, mais en Amérique du Nord, les locaux ne réalisent pas toujours que tu plaisantes et peuvent donc être vite offusqués. Cette différence rend mes interactions avec les autres plus superficielles et contribue probablement à cette lenteur de se lier d’amitié avec les gens au Canada.

J’ai aussi dû répondre à pas mal de questions du style « comment c’est d’être Britannique et vivre en Europe ? ». C’est un phénomène assez commun que j’ai expérimenté, particulièrement en vacances aux États-Unis, contrairement à mes autres PVT. C’est sympa de voir que quelqu’un est intéressé à en apprendre davantage sur mon pays d’origine. Mais c’est à la fois cocasse, puisque je me sens plus dans une interview que dans une réelle conversation.

5. Est-ce que tu as des conseils ou des expériences à partager pour les personnes qui vivent quelque part où la langue parlée n’est pas la leur ?

Pour être honnête, je ne parle qu’anglais et je n’ai vécu que dans des pays/villes où l’anglais est la langue parlée. Je n’imagine même pas partir en PVT avec le défi supplémentaire de communiquer dans une autre langue que la mienne.

Si ça peut vous rassurer, vous ne serez probablement pas le seul à vivre cette situation. Par exemple, j’ai toujours su rencontrer des gens de différents pays avec un passé semblable au mien. Je suis sûre que vous trouverez une communauté qui vous ressemblera et qui vous aidera à améliorer vos compétences linguistiques !

6. Aurais-tu quelque chose à rajouter sur l’amitié à l’étranger ?

Ça peut être difficile, mais ça en vaut la peine. Certaines personnes que j’ai rencontrées durant mes PVT sont devenues de vrais amis et ils me comprennent d’une autre façon que mes amis dans mon pays natal. En plus, se faire des amis à l’étranger signifie que tu te retrouves avec des amis partout dans le monde (à qui tu pourras aller rendre visite !).

Je n’aurais pas fait trois PVT dans ma vingtaine si les moments un peu plus sombres n’en valaient pas la peine. Il n’y a rien de mieux que de rencontrer de nouvelles personnes et partir à l’aventure avec eux. C’est mieux dans tous les cas que de rester assis sur son canapé.

Et si quelqu’un qui lit ceci éprouve des difficultés, n’hésite pas à nous écrire. La communauté pvtistes.net connaît ce sentiment d’avoir une mauvaise journée loin de son chez-soi : nous sommes tous des pvtistes qui sont passés par là. Nous sommes là pour aider 🙂

Camille, une Française au Japon

1. D’où viens-tu et où as-tu réalisé ton PVT ?

Bonjour, je viens du Sud-Ouest de la France et j’ai fait mon PVT au Japon entre 2022 et 2023.

2. Comment as-tu fait pour te lier d’amitié avec les gens (avec des locaux et des étrangers) ? Quelles sont les ressources et les stratégies qui ont fonctionné, et celles qui n’ont pas fonctionné ?

De nature plutôt sociable, je n’ai pas hésité à aborder les personnes avec qui le feeling semblait passer pour leur demander leur contact, et ainsi les revoir autour d’une tasse de café. Pour rencontrer du monde, je me suis investie dans des associations, je sortais dans plusieurs événements où avaient tendance à venir beaucoup d’étrangers (pas forcément Français, mais aussi beaucoup d’Asie de l’Est). Aussi, j’ai pu me créer de solides amitiés dans le cadre de petits boulots, les “baitos”, où mes collègues avaient relativement mon âge et les mêmes centres d’intérêts. Enfin, une dernière manière pour me faire une amie (à laquelle je ne m’attendais pas) a été dans le cadre de cours de langue ! Au fur et à mesure des exercices d’expression orale, ma professeur de japonais et moi-même avons réalisé que nous avions les mêmes opinions sur beaucoup de sujets et avons commencé à nous voir en dehors des cours.
En soit, je dirais qu’aucune stratégie n’a “pas marché” en tant que tel. Si je voyais que la personne n’avait pas forcément envie qu’on se voit, je ne forçais pas.

3. Est-ce qu’il y a des moments où tu t’es sentie seule ou isolée ? Si oui, comment est-ce que tu as géré ces sentiments ?

Cela n’a pas été mon cas car j’avais la chance de déjà connaître des personnes qui habitaient au Japon.

4. As-tu remarqué une différence culturelle dans les relations interpersonnelles ?

Oui ! J’ai vite compris que j’avais pu commettre plusieurs impairs, mais que ce n’était pas grave. C’est, à mon sens, le propre des relations entre personnes de cultures différentes : parfois on ne comprend pas forcément le comportement de l’autre, mais on l’accepte car nous pouvons avoir une vision du monde différente sur plusieurs points.

Concernant les différences culturelles que j’ai pu observer, j’ai été très surprise par la culture du cadeau au Japon : on se fait des cadeaux tout le temps ! Ainsi, dès que je sortais avec des Japonais.e.s pour une occasion spéciale, je devais souvent anticiper et acheter un petit quelque chose (et je me retrouvais par effet miroir plutôt gâtée en termes de présents). Aussi, concernant les sujets de conversation, il était plus difficile de parler de l’intime ou de politique par exemple.

5. Est-ce que tu as des conseils ou des expériences à partager pour les personnes qui vivent quelque part où la langue parlée n’est pas la leur ?

Ne faites pas de généralités. On lit souvent qu’il est difficile de se faire des ami.e.s japonais.e.s et cela contribue à perpétuer des stéréotypes. Chaque personne est différente et il ne faut pas appliquer des préjugés culturels sur la manière dont une amitié peut se former. On peut avoir tendance à expliquer chaque comportement par la nationalité et la culture de la personne, mais ce n’est pas forcément vrai.

Aussi, même si c’est difficile (et que je ne suis pas la mieux placée pour dire ça…), je pense qu’il est essentiel de s’intéresser à la langue du pays dans lequel on se trouve. Outre le fait que cela nous permette de communiquer, cela témoigne de logiques culturels et permet de mieux nous intégrer.

Enfin, cela semble évident mais, s’intéresser à la culture et aux règles de politesse et essayer dans la mesure du possible de s’y conformer. Au Japon par exemple, il est extrêmement impoli de ne pas se déchausser en entrant dans un appartement ou encore de téléphoner ou de manger dans le métro. Ce sont des choses que je pourrais faire en France mais auxquelles j’accepte de me conformer au Japon afin d’essayer d’être le plus possible respectueuse de la culture locale.

6. Aurais-tu quelque chose à rajouter sur l’amitié à l’étranger ?

C’est une grande chance et une grande richesse ! Pouvoir échanger avec des personnes qui n’ont pas grandi au même endroit que nous permet de relativiser sur beaucoup de points. Cela permet aussi une meilleure “immersion” dans le pays, et c’est pour cela que j’apprécie énormément le dispositif de PVT : il nous permet de rester assez longtemps au même endroit pour avoir le temps de nouer des amitiés qui ne sont pas superficielles.

Enola, une Française en Corée du Sud

1. D’où viens-tu et où as-tu réalisé ton PVT ?

Je viens du centre de la France et j’ai fait mon PVT en Corée du Sud.

2. Comment as-tu fait pour te lier d’amitié avec les gens (avec des locaux et des étrangers) ? Quelles sont les ressources et les stratégies qui ont fonctionné, et celles qui n’ont pas fonctionné ?

Ce qui a le mieux fonctionné ce sont les réseaux sociaux, les groupes Facebook, mais aussi Twitter et Instagram.

À l’époque, c’était encore pendant le Covid, j’attendais l’ouverture des PVT et je m’impatientais, donc j’étais beaucoup sur les réseaux sociaux à discuter avec d’autres personnes dans le même cas que moi.

De cette façon, j’ai rencontré plusieurs personnes. On a attendu l’ouverture des PVT, on s’est entraidés pour les demandes de visa. On s’est suivis pendant toute notre procédure de départ, on est un peu tous arrivés en même temps en Corée et on a continué à se suivre tout au long de notre PVT. Certains sont devenus de très bons copains.

Ça a vraiment été ma principale source de rencontres. Je suis arrivée seule en Corée, mais très vite, je connaissais déjà pas mal de monde sur place. C’était cool, car je n’avais pas l’impression d’être seul, mais par contre, ça a freiné mes efforts de sociabilité sur place. Ces personnes sont devenues mon cercle social, et je n’ai pas vraiment cherché ailleurs.

Bien évidemment, par la suite, j’ai pu rencontrer d’autres personnes en cascade via les personnes que je connaissais déjà mais globalement, mes amis du PVT ont été les personnes que j’avais rencontrées sur les réseaux sociaux avant de partir.

Pour les locaux, je n’ai pas créé de liens d’amitié. J’ai, bien sûr, rencontré et échangé avec des Coréens, mais je n’ai pas créé de vraies relations. Je n’ai pas cherché à le faire non plus si je suis honnête. Je suis quelqu’un qui aime bien les rencontres qui se font assez naturellement et je trouve ça assez compliqué de faire la démarche soi-même pour rencontrer des gens.

3. Est-ce qu’il y a des moments où tu te sens seule ou isolée ? Si oui, comment est-ce que tu gères ces sentiments ?

Non, pas vraiment. Je suis assez solitaire et j’aime bien les moments de solitude justement. Comme j’avais des connaissances sur place et que j’étais toujours très en contact avec mes proches en France, je n’avais pas vraiment l’impression d’être seule. J’étais seule mais pas isolée.

4. As-tu remarqué une différence culturelle dans les relations interpersonnelles ?

Oui, j’ai l’impression qu’en France, on peut devenir ami avec une personne et être très proche, très rapidement. À l’inverse, en Corée, il faut plus de temps pour créer des liens forts, ça demande plus de patience. Aussi, le ghosting est assez courant en Corée dans les relations sociales. C’est quelque chose auquel on est moins habitué en France.

5. Est-ce que tu as des conseils ou des expériences à partager pour les personnes qui vivent quelque part où la langue parlée n’est pas la leur ?

Je dirais (surtout pour les introvertis et les personnes qui ont plus de mal à aller vers les autres) de prendre son courage à deux mains et d’y aller. C’est vraiment pas simple, ça demande parfois beaucoup de courage, mais une fois que les premiers contacts sont faits, ça va beaucoup mieux après. Et les réseaux sociaux facilitent beaucoup les choses maintenant, je trouve.

Je dirais aussi, de ne pas être trop exigeant et de ne pas en attendre trop. Laisser les rencontres se faire et les relations se créer et voir où ça mène.

6. Aurais-tu quelque chose à rajouter sur l’amitié à l’étranger ?

J’ai l’impression que l’amitié à l’étranger entre étrangers, expatriés, voyageurs est plus forte plus rapidement. On vit quelque chose d’intense au même moment et j’ai l’impression que ça crée des liens particuliers. Je ne sais pas si ce sont des liens plus qualitatifs ou plus durables mais ce sont des liens différents.

Aussi, j’ai l’impression qu’on fait confiance plus vite. Comme on est seul et qu’on à envie et surtout besoin de rencontrer des gens et de se créer un cercle, on a plus tendance à faire confiance rapidement et à créer des liens avec quelqu’un sans trop se poser de questions. Ça peut mener à des déceptions et des désillusions.

À l’inverse, j’ai l’impression que l’amitié avec les locaux est plus dure à créer, que ça soit en Corée ou ailleurs. En PVT, on est dans une dynamique de voyage, de découverte, d’aventure éphémère alors que les habitants, eux, sont dans leur vie de tous les jours, dans leur routine. Ils étaient là avant nous et seront là après notre départ, donc le lien me semble plus compliqué à créer car pas sur la même longueur d’onde.

Enfin, j’ai l’impression qu’en PVT, on devient amis avec des personnes avec qui on ne l’aurait pas forcément été dans notre vie de tous les jours car ce sont des personnes qu’on n’aurait probablement pas rencontrées hors du contexte du PVT. Et ça, je trouve ça trop cool !

Jackson, un Canadien en France

1. D’où viens-tu et où as-tu réalisé ton PVT ?

Je suis de Vancouver, au Canada, et je suis actuellement en PVT en France. Je me suis établi dans la région parisienne.

2. Comment as-tu fait pour te lier d’amitié avec les gens (avec des locaux et des étrangers) ? Quelles sont les ressources et les stratégies qui ont fonctionné, et celles qui n’ont pas fonctionné ?

Les Français ont la fâcheuse réputation d’être froids et distants (même les Français l’admettent eux-mêmes), mais mon expérience avec eux a été plutôt positive. Ça fait 15 mois que je vis ici et j’ai désormais un petit cercle d’amis qui me fait me sentir comme à la maison. La plupart d’entre eux sont des locaux, mais je me suis aussi lié d’amitié avec des étrangers. Voici quelques stratégies que j’ai mis en place pour me faire des amis (certaines fonctionnent mieux que d’autres) :

  • Essayer une application de rencontre : Bumble est surtout connue pour son côté « dating », mais il y a aussi un côté amical, appelé Bumble BFF. À travers cette application, j’ai rencontré 3 personnes, mais j’ai seulement gardé contact avec l’une d’entre elles. Ce fut ma première vraie amitié en France. Depuis, j’ai rencontré quelques-uns de ses amis. Nous avons même planifié tous ensemble un road trip dans le Nord de la France pour un week-end ! J’ai arrêté d’utiliser l’application, étant donné que les personnes ne répondent pas toujours de façon récurrente.
  • Contacter d’anciens élèves : Avant d’arriver à Paris, j’ai également recontacté quelqu’un de mon école secondaire (lycée) qui vit maintenant à Paris. C’était sympa de la revoir pour raviver et approfondir notre amitié. J’ai également rencontré quelques amis à elle. Dans environ un mois, nous allons passer une semaine dans le Sud de la France dans la maison familiale de son copain. Si vous connaissez une personne de votre ancienne école qui vit dans la destination de votre PVT, n’hésitez pas à la contacter. J’ai aussi rejoint un groupe Facebook d’anciens élèves de mon université, mais après plusieurs essais pour joindre l’organisateur ou pour essayer d’organiser un événement moi-même, j’en ai conclu que le groupe était seulement inactif.
  • Vivre avec des colocataires : J’étais sûr depuis le début que je voulais vivre avec des colocataires. Pourquoi ? Pour ces raisons simples : 1) le loyer est moins cher. 2) J’aurais plus de chance de pratiquer mon français. 3) C’est une autre opportunité de se créer des amitiés. Maintenant, je vis avec deux incroyables colocataires avec qui nous faisons des soirées, mangeons au restaurant et regardons des séries Netflix ensemble. J’ai aussi rencontré leurs amis avec qui je me suis lié d’amitié.
  • Rejoindre un club sportif : Je ne suis pas une personne sportive, croyez-moi, mais je me suis rappelé que j’aimais bien jouer au volley-ball à l’école. Quand j’ai déménagé à Paris, j’ai décidé de rejoindre un club de volley-ball. C’était complètement pour le plaisir, mais c’était une bonne façon de faire un peu d’exercice. Je ne suis pas devenu proche avec quelqu’un dans ce club, mais c’est certainement une expérience qui m’a permis de sortir de ma zone de confort. Il n’y a rien de mieux que de choisir un nouveau (ou un ancien) loisir quand tu arrives dans une nouvelle ville.
  • Trouver un groupe Meetup : Meetup est un site web et une application pour les rencontres et les échanges linguistiques. J’ai trouvé un groupe qui m’intéressait et je lui ai donné une chance. Ils organisent des événements assez régulièrement et maintenant, j’y vais au moins une fois par mois. Ça prend du temps de bâtir une amitié sur Meetup, étant donné que les gens viennent et partent, mais si vous êtes prêt à y aller régulièrement, vous pourrez remarquer les participants réguliers et créer un lien fort avec eux.
  • Rejoindre un fan club : Je regarde depuis longtemps la chaîne Youtube « Yes Theory ». Quand j’ai appris qu’il y avait un groupe de fans de cette chaîne à Paris, je l’ai rejoint sans hésiter. J’ai eu l’idée spontanée d’organiser un dîner avec des inconnus (des membres du groupe) dans un restaurant pour le nouvel an. Aucune amitié ne s’est créée, mais ce fut une expérience inoubliable. Si vous suivez quelque chose de ce genre avec une grande communauté derrière, n’hésitez pas à regarder s’il y a des groupes dans votre ville.

3. Est-ce qu’il y a des moments où tu te sens seul ou isolé ? Si oui, comment est-ce que tu gères ces sentiments ?

Certainement. Je crois que nous vivons tous ce sentiment de solitude de temps en temps, même dans son pays d’origine. Par exemple, mon 28e anniversaire était 2 semaines après mon arrivée à Paris. Malheureusement pour moi, j’ai attrapé la Covid et j’ai dû passer mon anniversaire seul dans mon Airbnb, à des milliers de kilomètres de chez moi. Je me suis senti isolé (au sens propre et figuré), mais ça ne dure jamais bien longtemps. Quand ce sentiment se fait ressentir, je me laisse le temps de le vivre et je me rappelle que dans quelques jours (ou même le jour d’après), tout ira bien. Ces crises de solitude ne sont que passagères !

4. As-tu remarqué une différence culturelle dans les relations interpersonnelles ?

Oui. Ça peut en surprendre quelques-uns, mais je trouve les Français plus chaleureux et plus généreux que les personnes au Canada ou aux États-Unis. À Paris, il est vrai que les gens ne sourient pas beaucoup ou n’entament pas réellement de conversations. Mais une fois que vous avez passé le cap de « connaissance », le Français est très ouvert ! Il t’invitera rapidement à des repas ou à des apéros pour te présenter à ses autres amis. En Amérique du Nord, c’est plutôt le contraire : les personnes sont très amicales envers les inconnus et tout le monde se sourit, mais ce n’est pas facile de passer au-delà. Par exemple, dans mon pays, je ne suis jamais allé chez certains amis (de plusieurs années), puisque leur domicile est un endroit très privé à leurs yeux. Les gens n’ont pas tendance à s’inviter l’un chez l’autre.

5. Est-ce que tu as des conseils ou des expériences à partager pour les personnes qui vivent quelque part où la langue parlée n’est pas la leur ?

Je dirais de ne pas avoir des attentes irréelles envers soi-même. Si vous êtes quelqu’un d’introverti, vous n’allez pas devenir extraverti du jour au lendemain. Si vous n’avez jamais réellement apprécié les bars, vous n’allez pas soudainement les apprécier. Tout comme pour votre niveau dans une langue, vous ne deviendrez pas expert dans celle-ci en claquant des doigts. À moins d’être complètement bilingue, la plupart de vos amis seront probablement d’autres étrangers. Ne vous laissez pas abattre si vous ne vivez pas comme un local, n’avez pas d’amis français ou ne parlez pas comme un Français. Même si je recommande fortement de faire un effort pour apprendre la langue du pays, le plus important est de trouver une communauté qui vous ressemble et qui vous soutiendra. Et si jamais vous vous retrouvez dans une bulle entre étrangers, chérissez-la simplement. Vous aurez sans aucun doute l’opportunité de vous intégrer dans la culture locale plus tard.

Aussi, n’ayez pas des attentes irréelles envers les autres. Vous sentirez peut-être que tout est « exotique » et intéressant, mais (sans vouloir paraître sévère) la réalité est que la plupart des locaux ne feront pas attention que vous êtes un étranger. Étant très occupés, vous ne serez qu’une simple personne de plus qui marche dans la rue à leurs yeux. Personne ne va s’empresser de devenir votre meilleur ami ou guide culturel pour vous. Ce n’est pas comme ça que l’amitié fonctionne. Certaines personnes peuvent être tentées de pratiquer leur anglais avec vous, mais ce n’est pas la même chose. En bref, les gens n’attendent pas patiemment qu’un étranger se présente à eux, alors adaptez vos attentes en conséquence.

6. Aurais-tu quelque chose à rajouter sur l’amitié à l’étranger ?

Il y a plusieurs façons de se faire de nouveaux amis. Certaines fonctionneront pour vous, tandis que d’autres pas du tout. La chance et le temps sont aussi des facteurs à prendre en compte. Se faire des amis demandent de l’investissement de votre côté, bien que cet investissement ne rapporte pas toujours. Soyez patient, continuez à investir votre temps et un jour, vous rencontrerez quelqu’un qui est sur la même longueur d’onde que vous. Il suffit d’un seul ami pour que l’effet boule de neige se produise dans votre vie et montrer que cela en vaut la peine.

Morgane, une Française en Australie

1. D’où viens-tu et où as-tu réalisé ton PVT ?

Je viens du sud de la France, non loin d’Aix-en-Provence et j’ai réalisé mon PVT en Australie.

2. Comment as-tu fait pour te lier d’amitié avec les gens (avec des locaux et des étrangers) ? Quelles sont les ressources et les stratégies qui ont fonctionné, et celles qui n’ont pas fonctionné ?

C’est drôle, parce qu’au début de mon aventure, j’étais certaine de ne rencontrer personne. Je me disais “je viens en Australie pour voyager”. Je ne savais pas comment j’allais pouvoir faire des rencontres surtout avec mon projet de vanlife tout autour de l’Australie. Et pourtant…

Petit à petit, les choses se sont faites assez naturellement. Au départ, entre deux cuissons de pâtes dans la cuisine d’une auberge de jeunesse. Et puis après au travers d’une balade, d’une randonnée, d’une nuit en camping, d’une session barbecue, d’un entraînement de sport, ou encore pendant un job en ferme…

En PVT, on se rend vite compte que tous les moyens sont bons pour pouvoir se faire des amis que ce soit des locaux ou des étrangers.

Certains ne font que passer, d’autres nous marquent pour toute une vie. En quelques mois, mon point de vue sur le fait de se lier d’amitié en voyage a vraiment évolué. Moi qui n’y croyais pas ou n’y pensais même pas, je me revois encore pleurer à chaudes larmes en quittant mes nouveaux amis rencontrés dans une ferme perdue du Western Australia ou en laissant la famille australienne qui nous avait offert une opportunité de travail près de Perth…

Je sais que les réseaux sociaux, notamment les groupes Facebook, fonctionnent aussi très bien pour se lier d’amitié avec les gens, mais je n’ai pas tenté l’expérience. J’ai plus fait des rencontres de façon “spontanée”.

3. Est-ce qu’il y a des moments où tu t’es sentie seule ou isolée ? Si oui, comment est-ce que tu as géré ces sentiments ?

L’avantage, c’est que je ne suis pas partie seule, j’étais avec mon copain. Par contre, à des moments, tu as besoin de souffler. Il faut dire que 24 h sur 24, 7 jours sur 7 en van, même si tu t’aimes beaucoup, au bout de quelques mois, tu ne peux plus te voir en peinture. Alors de voir de nouvelles têtes, de parler de tout et de rien, ça ne peut qu’être bénéfique. Une vraie bouffée d’air frais.

Cependant, même à deux, il m’est parfois arrivé de me sentir seule. Lorsque tu te trouves à l’autre bout du monde, tu vois la vie défiler, tu manques des moments importants avec tes proches, et cela peut rendre la gestion de ces sentiments difficiles. Dans ces moments, il ne faut pas hésiter à parler et à partager ses émotions sans retenue, même avec des personnes que l’on vient de rencontrer, tant que l’on se sent en confiance.

Après tout, même si le PVT est notre décision, on a le droit d’avoir des moments de moins bien !

4. As-tu remarqué une différence culturelle dans les relations interpersonnelles ?

Complètement. Les Australiens sont des personnes très accessibles, très gentilles et très avenantes. Ça peut parfois même paraître surprenant de voir à quel point ils sont sociables et simples dans leurs relations (mêmes professionnelles).

Par contre, de mon expérience, j’ai la sensation que les choses peuvent difficilement aller plus loin. Les Australiens ont leur famille, leur vie, leurs ami(e)s, donc ils restent quand même assez “inaccessibles”. En tout cas, dans mon cas, où je ne suis restée qu’un an, cela paraissait compliqué de nouer de vrais liens d’amitié avec eux sur du long terme.

5. Est-ce que tu as des conseils ou des expériences à partager pour les personnes qui vivent quelque part où la langue parlée n’est pas la leur ?

En Australie, il ne faut pas hésiter à oser ! Les Australiens sont vraiment gentils et bienveillants. Ils vont toujours faire de leur mieux pour se faire comprendre et prendre le temps de réussir à communiquer avec une personne qui est en difficulté.

Personnellement, l’anglais, ce n’est pas mon fort, et ils ont réussi à me mettre à l’aise. J’ai pu évoluer grâce à eux et à leur tolérance quotidienne.

Je me dis toujours qu’au pire, ça fera toujours une belle anecdote à raconter.

6. Aurais-tu quelque chose à rajouter sur l’amitié à l’étranger ?

Je dirais qu’il faut se laisser porter par les rencontres, laisser le destin faire les choses. Je crois beaucoup au fait que rien n’arrive par hasard et avec beaucoup de recul sur mon aventure, je me rends compte que chacune de mes rencontres a eu une importance et un effet positif sur le reste de mon PVT.

En Australie, j’ai souvent eu tendance à me rapprocher d’autres pvtistes partageant la même aventure que moi. Certains diront que ce n’est pas le meilleur choix, notamment pour l’apprentissage des langues, mais je ne pouvais pas ignorer ces belles amitiés qui perdurent encore aujourd’hui. Nous nous retrouvons, nous nous suivons, nous partageons nos vies et, surtout, nous nous comprenons. Car un PVT, ce n’est pas une aventure comme les autres. Ceux ont la chance de la vivre en perçoivent tous les enjeux, les bonheurs et les difficultés. Alors vivez votre expérience, vos amitiés, vos amours et vos rencontres à fond. Parce que ce qui reste au fond, ce sont les souvenirs !

Pamela, une Belge en Nouvelle-Zélande

1. D’où viens-tu et où as-tu réalisé ton PVT ?

Kia ora ! Je m’appelle Pamela et je suis originaire de Belgique. J’ai commencé à voyager il y a 12 ans, en alternant la vie à l’étranger et la vie universitaire en Belgique. Je suis restée aux États-Unis pendant environ 4 ans et aux Bahamas pendant 6 mois. Depuis 5 ans, je vis en Nouvelle-Zélande, là où tout à commencé avec un PVT.

2. Comment as-tu fait pour te lier d’amitié avec les gens (avec des locaux et des étrangers) ? Quelles sont les ressources et les stratégies qui ont fonctionné, et celles qui n’ont pas fonctionné ?

Puisque je suis en Nouvelle-Zélande depuis aussi longtemps, j’ai l’impression que j’ai vécu plusieurs phases en amitié.

(Octobre 2019) Quand j’ai commencé mon PVT, je vivais et faisais du volontariat chez une famille Maori. J’étais super excitée d’être dans un nouvel environnement, loin de chez moi, et dans un pays que je ne connaissais pas du tout. La famille m’a traitée comme si je faisais partie de la leur. C’était une manière formidable de commencer mon aventure en Nouvelle-Zélande, de passer du temps avec des locaux et d’en apprendre davantage sur la culture ici.

(Novembre 2019 – Mai 2021) Ensuite, j’ai vécu dans la même auberge de jeunesse pendant environ 1 an (5 mois la première fois, 7 mois la deuxième). Vivre là a été à la fois incroyable et difficile.

  • C’était incroyable, parce qu’il y avait du monde tout le temps. C’était facile de rencontrer des gens qui venaient des quatre coins du globe, de se lier d’amitié et ainsi faire tout plein d’activités ensemble. J’ai été assez chanceuse d’avoir ma propre chambre, donc je pouvais avoir du temps avec moi-même.
  • C’était aussi difficile, parce que même s’il y avait des gens sur le long terme, ce n’était pas aussi long que moi. Je devais régulièrement dire au revoir à mes amis. Aussi, tu ne peux pas bien t’entendre avec tout le monde. Parfois, il y avait des gens qui arrivaient et qui créaient une atmosphère étrange ou des sous-groupes au sein de l’auberge. Ça peut être déstabilisant quand tu vis à un endroit depuis un moment, surtout s’ils envahissent ton espace. Ces choses devenaient de plus en plus lourdes au fil du temps, c’est pourquoi j’ai décidé de ne plus vivre dans une auberge de jeunesse.

(Juillet 2021 – Novembre 2021) Après 2 ans en Nouvelle-Zélande, j’ai eu quelques difficultés sur le plan amical (voir la prochaine question).

(Janvier 2022 – Mai 2023) Après cette période difficile, j’ai commencé à plus profiter de ma vie en Nouvelle-Zélande. J’ai repris le travail que j’avais perdu pendant la Covid. J’ai donc retrouvé tous mes collègues. Je les considère sincèrement comme ma famille ici. J’ai commencé à me sentir à ma place et à avoir mes petites habitudes. Le barista de mon café préféré savait ce que j’allais commander, certaines personnes me saluaient dans la rue puisqu’elles avaient remarqué que je vivais là depuis quelque temps. Tous ces petits détails m’ont fait me sentir bien ici. Je me suis également sentie très satisfaite dans mes nouvelles amitiés. Même si je n’avais pas une panoplie d’amis, ceux que j’avais étaient vraiment géniaux et m’apportaient tout ce dont j’avais besoin dans une amitié. Les 3e et 4e année sont définitivement mes meilleures années en termes d’amitié en Nouvelle-Zélande.

(Novembre 2023 – Mai 2024) J’ai donc décidé de bouger vers un nouvel endroit pour 4 mois avant de reprendre la route. Cette fois-ci, encore, j’ai été confrontée à un défi côté amitié. Comme mentionné plus haut, j’étais satisfaite des amitiés que j’avais bâties l’année précédente. J’avais également reconnecté avec des amis de la maison, une fois que les frontières ont été rouvertes. J’essayais d’abord de prendre soin des relations amicales que j’avais. Ainsi, quand j’ai déménagé à Queenstown, je n’avais pas l’énergie de me faire de nouveaux amis. Je savais que j’y étais seulement pour 4 mois, pourquoi mettre de l’énergie là-dedans ? En plus, je pense que la « vanlife » rendait les rencontres plus difficiles. Nous étions situés loin de la ville et après une longue journée de travail, nous n’avions pas nécessairement envie de faire un long chemin pour aller rencontrer des gens. Parfois, ce manque de volonté de ma part m’a rendue triste. J’ai donc essayé de rencontrer des gens, mais ces conversations semblaient superficielles et inconfortables à mes yeux.

J’étais chanceuse d’avoir un vrai bon ami (que je connaissais depuis une année) qui restait également à Queenstown. J’ai aussi décidé d’avoir un entraîneur personnel avec qui j’ai vite connecté, comme si je la connaissais depuis des années. Elle est extraordinaire et elle est devenue une amie chère à mes yeux. À la fin de mon séjour, j’ai fini par rencontrer de chouettes personnes (ce qui est un peu honteux !). Je n’étais pas très proactive au début et je n’avais pas envie de rencontrer des gens. Finalement, j’ai rencontré des personnes géniales (donc plus de personnes qui me manqueront, super lol).

3. Est-ce qu’il y a des moments où tu te sens seule ou isolée ? Si oui, comment est-ce que tu gères ces sentiments ?

Après 2 ans en Nouvelle-Zélande, j’ai commencé à avoir quelques difficultés. Vivre en auberge de jeunesse m’a rendue fatiguée par rapport au fait de toujours recommencer encore et encore à créer des liens. La plupart des amis que je me suis faits ont quitté la Nouvelle-Zélande ou sont partis vivre ailleurs dans le monde. Au fil du temps, c’est devenu de plus en plus difficile de dire au revoir aux gens avec qui j’avais réellement connecté. Donc j’ai eu des moments où je me suis totalement fermée aux autres (ils partent dans X semaines, pourquoi m’embêter avec ça ?). J’avais aussi ce sentiment que mes amitiés avec les Néo-Zélandais étaient très superficielles. Même si j’appréciais leur compagnie, ce côté plus profond d’une relation me manquait. Pour clôturer le tout, ma famille et mes amis de la maison me manquaient. Ils avaient traversé une période difficile avec la pandémie, donc j’avais l’impression que mes problèmes n’étaient pas valides (je vivais dans un pays qui était plutôt libre pendant cette période, pourquoi me plaindre ?). Même si je vivais ici depuis presque 2 ans, les gens me traitaient encore comme une étrangère et ce n’était pas toujours facile à vivre.

Je pense que j’étais plutôt ambivalente quant à la manière dont je gérais la situation.

  • D’un côté, j’étais plus encline à accepter les opportunités qui s’offraient à moi pour socialiser. J’allais à plus de soirées, plus d’événements, plus d’anniversaires… Mais encore une fois, je trouvais que toutes ces façons de socialiser étaient très superficielles. La plupart des personnes étaient sous l’effet de l’alcool et ce n’était pas vraiment mon genre. Je trouvais que ça me prenait beaucoup d’énergie pour entretenir ce genre de relation. J’étais (et je suis) très contente d’être tombée sur ces personnes, mais je me suis éloignée d’elles.
  • De l’autre côté, je pense que je m’isolais un peu pour me concentrer sur mes propres projets et mon bien-être personnel. J’ai commencé un nouveau cours en ligne, à pratiquer plus le yoga, lire plus de livres… J’ai commencé à me créer une petite routine, comme aller au même café deux fois par semaine pour travailler sur mes cours. Prendre soin de moi m’a fait du bien, et je crois que ça m’a aidée à valider tout ce que je vivais à ce moment-là.

Et puisque la vie fait toujours en sorte que tout fonctionne, j’ai finalement rencontré 3 personnes avec qui j’ai vraiment connecté, quelques mois après ce moment difficile. Ces personnes (2 Néo-Zélandais et 1 Canadien) vivaient dans le secteur depuis un long moment déjà, mais je ne les avais jamais croisé auparavant. Encore à ce jour, je les considère comme mes meilleurs amis en Nouvelle-Zélande.

4. As-tu remarqué une différence culturelle dans les relations interpersonnelles ?

Bien sûr ! C’est vraiment facile de rencontrer des gens en Nouvelle-Zélande. Les Néo-Zélandais sont vraiment accueillants et faciles d’approche. Que ce soit un inconnu dans un café ou la réceptionniste de l’hôtel, ils sont toujours heureux de se taper une petite discussion.

Toutefois, je trouve qu’il est plus difficile de créer de vraies relations profondes. C’est difficile de tourner une discussion bancale en une conversation profonde. De plus, les Néo-Zélandais n’aiment pas les conflits. Tout va toujours bien et il n’y a pas de quoi s’inquiéter. C’est peut-être la réponse du pourquoi il est difficile de débattre, de partager une idée ou même un sentiment avec eux.

Par ailleurs, j’ai l’impression que l’alcool est très présente dans la culture néo-zélandaise. Donc, quand tu rencontres quelqu’un, il t’invite rapidement à une soirée ou au bar, des lieux idéaux pour rencontrer de nouvelles personnes vous direz. Mais malheureusement, comme il y a toujours beaucoup d’alcool, je trouve ces endroits trop bruyants, trop bondés et pas idéal pour entretenir une conversation de qualité. Par contre, si vous avez rencontré une personne dans l’une de ces soirées, elle vous reconnaîtra sans hésiter et vous invitera à la prochaine soirée organisée, ce qui est plutôt sympa. Mais pour être honnête, je me demande souvent comment les gens ici peuvent connecter à un niveau supérieur dans des environnements comme ça.

5. Est-ce que tu as des conseils ou des expériences à partager pour les personnes qui vivent quelque part où la langue parlée n’est pas la leur ?

Quand j’en parle avec d’autres francophones (surtout des Français), ils trouvent plus facile de connecter avec une personne qui parle la même langue qu’eux. Venant d’un pays trilingue, je pense qu’ils veulent plutôt dire qu’il est plus simple de connecter avec quelqu’un qui partage une culture similaire à la leur. Et je suis tout à fait d’accord avec eux, c’est définitivement plus facile d’entrer en relation avec des personnes ayant des références culturelles similaires.

De plus, parler la même langue rend la personne plus confortable, ce qui facilite la création d’un lien. Apprendre une nouvelle langue est certainement fatiguant, tout comme apprendre à connaître une personne. Ce n’est donc pas une surprise de voir que les gens ont tendance à se rapprocher des personnes qui parlent la même langue qu’eux. Aussi, les Néo-Zélandais ont un anglais un peu différent de celui que l’on apprend à l’école ou de celui que l’on entend à la TV. Je peux totalement comprendre pourquoi certaines personnes ont de la difficulté avec ou qui ont abandonné l’idée d’essayer de les comprendre. Si ça peut vous rassurer, ils ne se comprennent pas entre eux parfois.

Toutefois, je crois personnellement qu’il est important de se rappeler les raisons du pourquoi nous avons commencé à voyager. La plupart diront qu’ils 1. voulaient apprendre une nouvelle culture et qu’ils 2. voulaient apprendre la langue. Étant donné que ça peut être difficile par moment, voici quelques conseils de ma part :

  • Essayez de trouver des intérêts communs avec les gens : ce n’est pas seulement par rapport aux dessins-animés avec lesquels tu as grandi ou un chanteur connu. Ça peut être par rapport à la musique en général, les jeux que tu souhaites apprendre ou jouer, la nourriture que tu souhaites partager. Je crois que vous serez enthousiaste à l’idée de partager votre culture avec les autres et en apprendre davantage sur les autres.
  • Connectez avec les autres voyageurs : si vous trouvez difficile d’être en contact avec les locaux, essayez avec les voyageurs. Peut-être que certains d’entre eux essaient aussi d’apprendre la langue locale, d’autres viennent juste d’arriver et veulent prendre un café avec quelqu’un. La prochaine fois que vous voulez publier « Qui veut prendre un verre ce soir ? » dans le groupe Facebook « Francophone in NZ », publiez plutôt sur le groupe « New Zealand Backpackers ».
  • Acceptez que l’amitié sera différente dans votre nouveau pays : celle-ci est difficile à avaler. Personne ne vous force à adhérer aux petites discussions si ce n’est pas votre truc, mais vous pourrez toujours en ressortir quelque chose de positif, en apprendre davantage sur quelqu’un et définir ce qu’est l’amitié à tes yeux. C’est une belle façon d’en apprendre sur soi-même.
  • Parlez la langue locale (même avec les personnes qui parlent la même langue que vous) : Nous ne pouvons pas apprendre une langue si nous ne la pratiquons pas. Et si vous commencez le voyage en parlant dans votre propre langue, parler la langue locale sera plus difficile à intégrer au fil du temps. Je vous recommande vivement d’essayer de parler la langue du pays dès le départ, même si vous êtes avec des gens de votre pays natal. Non seulement vous allez vous améliorer, mais les autres personnes autour de vous auront plus tendance à s’inviter dans la conversation si vous parlez la langue du pays. Comme ça, personne ne se sent mis de côté et il y a encore plus d’opportunités de créer de nouvelles amitiés !

6. Aurais-tu quelque chose à rajouter sur l’amitié à l’étranger ?

L’amitié à l’étranger peut être un réel défi. J’ai lu, il y a quelque temps, que les voyageurs se font des amis comme s’ils avaient 5 ans. Tu connectes rapidement, tu vis toutes ces folles aventures et quand vient le temps de partir, tu te promets de garder contact (limite, que vous serez meilleurs amis pour la vie). Et je crois qu’il y a une part de vérité.

Quand tu voyages, tu crées de fortes connexions très rapidement. Tu peux vivre une expérience intense (ou même banale) avec un inconnu et personne d’autre (même vos êtres les plus chers) ne comprendra. Avec cet inconnu, vous pouvez avoir le mal du pays ensemble ou qu’une même chose vous manque. Je pense que, parfois, lorsque nous voyageons, nous oublions certaines normes sociales (parfois absurdes) et allons directement dans ce qui est significatif.

Mais nous pouvons aussi ressentir de la solitude par moment. Sentir que nous ne sommes pas où nous devrions être ou sentir que ces personnes ne sont là que temporairement. Je pense qu’il y a des amitiés qui sont destinées à ne durer qu’une courte période de temps, et d’autres pour toujours.

La partie la plus difficile est que nous ne savons pas ce que deviendra cette amitié. Mais la beauté de la chose à propos de l’amitié à l’étranger est que, peu importe ce qui arrive, vous allez toujours être contents de vous revoir.

Jackson

In February 2023 I moved from Vancouver to Paris. Adventures await.
En février 2023 j’ai déménagé de Vancouver à Paris. Des aventures m’attendent.

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