Bonjour, est-ce que tu peux te présenter ?
Bonjour, je m’appelle Andréa, j’ai 28 ans et j’ai fait un PVT au Japon entre octobre 2023 et octobre 2024. 🙂
Pendant ce PVT, tu as travaillé, qu’est-ce que tu as fait ?
J’ai eu au total deux baito (arubaito : un travail rémunéré mais sans contrat) à Tokyo. Le premier dans un restaurant japonais à Tsukiji, pendant une durée de trois mois. En parallèle, quelques semaines après, j’ai débuté un deuxième baito dans un restaurant français à Akasaka. Et puis, j’ai décidé de me consacrer uniquement au baito à Akasaka. J’y suis restée dix mois au total.
J’ai également travaillé deux semaines en tant qu’accompagnatrice de classes vertes au Lycée Français International de Tokyo.
Comment as-tu trouvé ces différents baitos ?
J’ai trouvé le premier sur Craiglist, j’avais postulé en amont en France et l’employeur en question m’avait demandé de le recontacter une fois arrivée au Japon.
À lire : Comment trouver du travail au Japon ?
Quant au deuxième baito, c’est une histoire assez cocasse. J’avais postulé pour un baito dans un restaurant allemand. Une fois arrivée à l’entretien, l’employeur a réalisé que je ne parlais ni japonais, ni allemand. Il m’a donc conseillé de rencontrer un de ses collègues restaurateurs du même quartier, qui parlait un peu français. Ni une ni deux, il l’a appelé pour lui annoncer ma venue. J’ai donc débarqué au restaurant avec mon CV pour faire un entretien. L’employeur en question n’avait pas spécialement l’intention de recruter quelqu’un, comme il s’agissait en quelque sorte d’une candidature spontanée. Quelques semaines plus tard, il m’a finalement recontacté pour me proposer de travailler dans son restaurant français dès que possible.
Est-ce que ça a été simple de trouver ?
Pour ma part, cela a été très facile car je n’ai pas été regardante sur les métiers effectués. Avant même d’arriver au Japon, je m’étais beaucoup renseignée sur les opportunités d’emploi et la restauration revenait toujours. Je savais donc à l’avance que, potentiellement, je travaillerais dans ce secteur.
Si vous ne parlez pas japonais, les métiers de l’hôtellerie et de la restauration s’imposent presque automatiquement. En revanche, dans d’autres domaines, il peut s’avérer plus difficile de trouver, cela dépendra de vos attentes et de vos compétences…
Comment s’est passé ton embauche ? Est-ce que tu as fait des entretiens ? Des essais ?
Pour le restaurant japonais, j’ai réalisé un entretien, principalement en anglais et français, accompagné d’une pvtiste qui travaillait déjà dans le restaurant. Concernant le restaurant français, l’entretien s’est fait en français car l’employeur ne parlait pas anglais. Nous avons communiqué avec beaucoup de gestes et Google Traduction pour nous aider.
Dans les deux cas, l’embauche s’est faite très rapidement et facilement quelques jours après les entretiens respectifs.
Dans la restauration, quel était ton rythme de travail et ton salaire ?
Le salaire était le même dans les deux restaurants, à savoir 1200 円 par heure (soit 7€ environ). Les frais de transports étaient pris en charge à hauteur de 500円 par jour.
Concernant le rythme de travail, il pouvait vraiment varier en fonction des besoins et des semaines. Cela pouvait aller de 2 à 3 jours par semaine, jusqu’à 4-5. Mais la plupart du temps, je travaillais 4 à 5 jours par semaine (dont quasiment tous les samedis), avec des congés en milieu de semaine. Je recevais mes horaires suffisamment à l’avance pour pouvoir organiser ma semaine en amont.
Quelles étaient tes missions ?
Mes missions consistaient au service, à la préparation des plats/boissons et au nettoyage.
Est-ce que tu peux nous raconter une journée type ?
10 h : arrivée au restaurant et début de la journée
Je faisais le nettoyage des parties communes du restaurant (toilettes, escalier, salle, tables, …). Une fois cette mission effectuée, je faisais la mise en place en salle : poser les couverts, les verres, les assiettes, etc. Il fallait effectuer cela assez rapidement pour que ce soit fait avant l’ouverture.
10 h 40 (environ) – 11 h 30 : préparation des ingrédients, des plats et aliments
Je m’occupais de la découpe des aliments, plonge de certains couverts ou assiettes de la veille, aide pour la préparation des plats, filmage des desserts, de la viande, du poisson, etc.
11 h 30 – 15 h 00 : accueil des clients et service en table des plats et boissons
La clientèle du restaurant était principalement constituée de travailleurs, notamment dû à l’emplacement du restaurant à Akasaka. L’arrondissement de Minato est constitué de quartiers assez “huppés” tels qu’Akasaka, Roppongi et Azabudai. Des grosses entreprises y sont présentes, comme par exemple la chaîne de télévision TBS, dont les employés venaient très souvent manger au restaurant. Il fallait donc être très rapide pour prendre les commandes et les servir.
15 h 00 : Fermeture du restaurant et plonge
Je faisais la plonge des assiettes, couverts, verres, etc. Cette tâche était assez fastidieuse car longue. Cela m’arrivait donc parfois de finir plus tard (jusqu’à 16 h 30/ 17 h, surtout le samedi). Mais heureusement, les heures supplémentaires étaient toujours payées.
Est-ce que la langue a été un frein dans ton travail ?
Oui, cela l’a été, surtout pour servir les clients et comprendre de façon plus concrète leurs demandes et besoins. Certains auraient aimé échanger davantage avec moi et me poser des questions sur ma venue au Japon. Mais malheureusement, mon japonais était trop limité pour tenir une vraie conversation. Les seuls clients avec lesquels j’ai pu réellement discuter sont ceux qui parlaient couramment anglais.
À lire : Travailler au Japon sans parler japonais
Cela a été aussi compliqué dans les premiers temps pour bien comprendre mes collègues et le fonctionnement du menu et du restaurant. Du début à la fin, il y a eu beaucoup d’incompréhensions et de malentendus dus à la barrière de la langue. Mais nous avons toujours réussi à communiquer !
As-tu trouvé difficile de travailler au Japon ?
Oui et non…
Étant en baito, je n’ai clairement pas vécu la même expérience qu’une personne sous contrat de travail local par exemple. J’avais beaucoup moins de pression que mes collègues japonais, qui avaient tendance à être très très vite stressés et débordés. N’étant là que pour une période définie, on était de ce fait beaucoup moins strict avec moi.
Est-ce que tu as pu librement prendre des jours de congés pour pouvoir voyager un peu ?
Oui, j’ai pu poser un mois de congé à la suite sans aucun problème. Mais je pense avoir particulièrement eu de la chance car mon chef était très conciliant et à l’écoute.
Tu as aussi accompagné un voyage scolaire au Lycée International de Tokyo. Est-ce que tu peux nous raconter un peu cette expérience ?
Quelques semaines après mon arrivée au Japon, une offre d’emploi du Lycée Français International de Tokyo a été publiée sur un groupe Facebook. Il s’agissait d’une offre pour être accompagnateur de classes vertes. J’ai donc postulé vers novembre, il me semble et j’ai été contacté quelques mois après pour faire un entretien. J’ai passé au total deux entretiens pour deux classes vertes, deux semaines consécutives.
Pour parler davantage de l’expérience en elle-même, j’ai adoré ces deux semaines. Cela m’a beaucoup changé du quotidien dans la restauration, j’ai appris et découvert beaucoup de choses. Les enfants étaient très agréables, éveillés et ouverts d’esprits pour leur jeune âge. Je conseillerais vraiment aux pvtistes (s’ils le peuvent) de faire cette expérience, c’est super enrichissant !
Note : Le Lycée Français International de Tokyo recrute pour être accompagnateur de classe verte mais également pour être accompagnateur de bus, cela peut être pas mal pour compléter un baito.
Quelles différences as-tu remarqué entre le travail en France et le travail au Japon ?
Je ne pourrais pas comparer mon travail dans la restauration car je n’ai jamais travaillé dans ce milieu en France.
En revanche, pour comparer le travail de manière générale, je dirais que les conditions de travail et le stress au travail rendent l’expérience plus difficile qu’en France. Il y a très peu de droits et de congés, les salaires sont bas, les transports en commun sont globalement bondés et saturés.
Il y a beaucoup moins d’avantages et de droits sociaux au Japon qu’en France. Mais je pense qu’il est sûrement plus facile d’évoluer professionnellement au Japon. J’ai l’impression qu’au Japon, on s’attarde plus sur la personnalité, le savoir-vivre et la motivation, et moins sur les diplômes et l’expérience.
En France, nous allons peut-être travailler moins en termes d’heures mais de manière plus efficace. Alors qu’au Japon, j’ai l’impression que le plus important est le nombre d’heures effectuées à la fin de la journée. Sur certaines tâches, nous aurions pu avancer plus vite et gagner en efficacité, mais il fallait suivre les règles à la lettre, quitte à perdre du temps.
Pour terminer, est-ce que tu aurais des conseils à donner à des futurs pvtistes au Japon ?
Ne pas trop se stresser en avance ! Le travail se trouve assez facilement une fois sur place. Dans mon entourage, tous les pvtistes ont trouvé un travail sans trop de complications et sans avoir un excellent niveau de japonais.
Mais je conseillerais quand même d’apprendre le japonais, c’est le conseil qui revient toujours, mais cela reste, à mon sens, le plus utile et pertinent.
Profitez à fond et bonne expérience en tant que pvtiste ! 🙂
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