… vous n’êtes pas prêt à partir dans les 12/13 prochains mois !
Une fois les rondes d’invitations d’une saison EIC commencées, beaucoup d’entre vous expriment leur joie d’avoir reçu une invitation pour le PVT Canada, en d’autres termes, d’avoir été tiré au sort.
Depuis fin 2005, nous répondons aux questions sur notre forum et nos réseaux sociaux et plus particulièrement aux questions sur les démarches pour obtenir le PVT Canada, que nous connaissons bien et que nous suivons de manière extrêmement assidue depuis 2005. Depuis plus de 18 ans, on vous propose chaque année un tutoriel pour aider les différents candidats dans leurs démarches (et aussi, nous éviter de répondre toujours aux mêmes questions). Lors des périodes d’ouverture pour le Canada, on vit PVT, on mange PVT, on rêve PVT 😀
Avec cet article, nous souhaitons vous sensibiliser à 2 problématiques dont certains n’ont pas forcément conscience au moment où ils reçoivent une invitation à présenter une demande de PVT Canada :
- Les PVT Canada inutilisés.
- Les PVT Canada demandés « trop tôt ».
Il vaut mieux que vous ayez conscience de ce qu’implique l’obtention d’un PVT Canada, en particulier si vous comptez partir dans pas mal de temps.
L’obtention de la lettre de correspondance/d’introduction
Dès le moment où vous obtenez la lettre de correspondance (= lettre d’introduction), vous disposez de 12 mois pour partir au Canada valider votre PVT.
La lettre de correspondance est l’étape à laquelle on vous indique que votre demande de permis de travail a été acceptée. Vous la recevez normalement après la réception de l’invitation à présenter une demande, la soumission de votre demande, le paiement des frais, la collecte de vos données biométriques et l’étude de votre demande de permis de travail par les autorités canadiennes (pour en savoir plus sur les étapes de la demande…).
Quand les candidats qui ont obtenu une lettre d’introduction ne peuvent/veulent pas partir en PVT avant la date de validité présente sur leur lettre de correspondance, ils ont alors deux solutions :
- Ils n’utilisent pas leur PVT (on nous a déjà laissé entendre qu’il y avait chaque année 15 à 20 % des PVT qui n’étaient pas utilisés ! Faites le calcul, c’est énorme).
- Ils sont contraints d’aller valider leur PVT en faisant un simple aller-retour pour revenir ensuite au Canada quelques semaines ou mois plus tard.
Mais ces deux choix ont évidemment des conséquences.
Le PVT Canada inutilisé
Un changement majeur en 2023
Avant janvier 2023 : dès le moment où votre lettre de correspondance (ou lettre d’introduction) pour le PVT était émise, vous étiez considéré comme un participant. Que vous partiez ou non au Canada, de toute façon, les autorités canadiennes considéraient que vous avez participé au PVT Canada car vous aviez reçu une lettre de correspondance.
À partir de janvier 2023 : si vous obtenez une lettre de correspondance (ou lettre d’introduction) pour le PVT Canada et que vous ne partez finalement pas valider votre permis sous 12 mois, vous ne serez pas considéré comme un participant, vous pourrez retenter votre chance ultérieurement (tant que vous n’aurez pas dépassé l’âge limite du PVT Canada).
Ceci dit, même si votre chance de partir en PVT au Canada n’est pas perdue, notez que :
- Vous ne serez pas remboursé des frais de votre demande (364,75 $CA jetés par la fenêtre).
- Même si vous êtes autorisé à retenter votre chance, rien ne vous garantit que vous obtiendrez une nouvelle place lors des prochaines rondes d’invitations, surtout si vous êtes français (il y a beaucoup de concurrence !) et surtout si beaucoup de pvtistes décident de ne pas valider leur PVT Canada car « c’est pas grave, je pourrai retenter la chance » : cela risque en effet d’augmenter encore plus le nombre de candidats dans le bassin chaque année. Et si vous n’êtes plus jamais tiré au sort, vous vous en mordrez sans doute les doigts !
L’aller-retour au Canada pour valider son PVT
Pour éviter de perdre leur PVT, pas mal de candidats, qui ne sont pas prêts à partir à l’issue des 12 mois, choisissent de faire un aller-retour au Canada pour aller le valider, pour ensuite repartir dans leur pays d’origine quelque temps avant de retourner au Canada. C’est une bonne solution pour ne pas perdre son PVT, mais cette option s’avère assez coûteuse :
- Le coût d’un billet d’avion aller-retour : vous payez le prix d’un billet aller-retour juste pour aller valider votre PVT. Alors bien sûr, vous pouvez en profiter pour prendre quelques jours de vacances, mais vous auriez pu économiser cet argent, qui aurait pu vous servir plus tard, pour profiter de votre PVT sur place, ou aller passer les fêtes en famille dans votre pays d’origine, par exemple.
- Le temps perdu sur la durée de votre PVT : tout le temps que vous passerez dans votre pays d’origine (après la validation de votre PVT) sera du temps perdu sur la validité de votre PVT. Ce temps pourrait pourtant être précieux ! D’une part, pour profiter de votre séjour au Canada. Et d’autre part, si vous envisagez de vous installer au Canada de façon permanente, vous manquerez peut-être de temps pour acquérir une expérience professionnelle suffisante au Canada, qui pourrait vous permettre d’être éligible à l’un des programmes de résidence permanente. À titre d’exemple, les personnes qui occupent un emploi qualifié à plein temps au Canada peuvent être éligibles à des programmes tels que la Catégorie de l’Expérience Canadienne (CEC) via Entrée Express (pour immigrer dans le Canada hors Québec). Sécuriser un emploi qualifié peut prendre du temps, il faut ensuite réunir des documents et faire une demande de résidence permanente peut aussi prendre du temps. Ça serait dommage de passer à un cheveu de la résidence permanente parce que vous auriez demandé votre PVT trop tôt et que vous n’étiez pas prêt à partir sous 12 mois.
- Le coût de l’assurance que vous allez payer dans le vide pendant les mois où vous ne serez pas au Canada. Parce que oui, pour valider votre PVT, vous allez devoir présenter une attestation d’assurance valide pour toute la durée de votre séjour, quand bien même vous comptez quitter le Canada pour y revenir quelques mois plus tard. Si vous voulez 24 mois de PVT (la durée maximale pour les Français), vous devrez payer 24 mois d’assurance avant votre arrivée, et peu importe que vous passiez 8 mois en France dans la foulée. Vous vous retrouvez donc à devoir dépenser de l’argent pour rien, alors que ces économies auraient pu vous servir pour votre PVT.
Et si vous envisagez de vous rendre au Canada avec une assurance assez courte, vous prenez le risque de voir votre PVT fortement écourté. Nous avons chaque année des retours de candidats qui font l’aller-retour pour valider leur PVT en présentant 15 jours ou 3 mois d’assurance et qui ont de ce fait obtenu des PVT de 15 jours ou 3 mois, sans possibilité de les renouveler/prolonger.
Négocier avec l’agent des services frontaliers ? Vous pouvez essayer, mais il y a peu de chances que ça fonctionne. Vous imaginez bien que la personne qui a obtenu 15 jours de PVT a dû essayer de négocier pour que la durée de son PVT soit plus longue… Les agents ont reçu des consignes claires au sujet de la validité des assurances. Ils n’ont aucun moyen de savoir que vous allez effectivement repartir du pays (il n’y a pas de contrôle à la sortie du Canada) ou de vérifier que vous disposerez bien d’une assurance à votre retour. Sans ces garanties, ils n’ont pas vraiment d’autres solutions que d’appliquer la règle faisant de la durée de votre assurance la durée de votre PVT.
Vous avez toujours la possibilité de refuser votre invitation
Vous êtes tout à fait autorisé à refuser votre invitation. Ça n’a aucune conséquence sur vos demandes futures et vous pourrez toujours participer aux autres rondes de la saison en cours ou des saisons suivantes. Le Canada ne va pas vous en vouloir d’avoir refusé une invitation, ils ne vont pas « mal le prendre ». Vous aurez tout à fait la possibilité de recevoir une nouvelle invitation au cours de l’année.
Si vous refusez votre invitation dans les 10 jours qui suivent sa réception, vous retournez automatiquement dans le bassin de candidats. Là, vous avez exactement la même chance que tous les autres candidats qui n’ont pas encore reçu d’invitation. Tous les ans, des candidats reçoivent une invitation, la refusent (parce qu’ils savent qu’ils ne pourront pas valider leur PVT dans les 12 mois), mais sont de nouveau tirés au sort lors des rondes suivantes (ce n’est cependant pas garanti !!).
Quand une invitation est refusée, la place est remise en jeu pour les candidats toujours présents dans le bassin.
Vous envisagez de partir dans 18 mois par exemple, mais vous êtes déjà inscrit car vous savez qu’on maximise ses chances d’obtenir une place en participant à toutes les rondes
En effet, participer à toutes les rondes maximise vos chances d’obtenir une invitation dans la mesure où vous participez à tous les tirages au sort. Mais dans votre cas, votre démarche est lancée trop tôt. Si des obligations vous empêchent de partir dans les 12 prochains mois, il est inutile de postuler tout de suite puisque vous ne pourrez pas partir dans les 12 mois… Autant vous inscrire dès que vous savez que vous pourrez partir dans les 12 mois. Il n’y a rien de pire que de recevoir une invitation et avoir la tentation de l’accepter alors qu’on sait pertinemment qu’on ne pourra pas partir à temps ou qu’on sera contraint de partir faire un aller-retour pour le valider.
Par ailleurs, au moment de votre inscription (si elle a lieu en cours de saison), vous aurez exactement la même chance d’obtenir une place pour le PVT Canada que tous les autres candidats qui sont encore présents dans le bassin de candidats.
» Oui, mais le PVT est tellement inaccessible qu’on est « obligé » d’accepter l’invitation si on en reçoit une… «
On vous l’accorde, refuser une invitation, c’est un énorme dilemme. En effet, vous n’avez aucune garantie de recevoir une nouvelle invitation à l’avenir. C’est un pari assez risqué et le choix est compliqué, il ne revient qu’à vous.
Mais le PVT n’est pas si inaccessible que ça ! Dans notre bilan sur la saison du PVT Canada 2022, on a estimé qu’environ 43 % des Français inscrits dans le bassin du PVT Canada ont reçu une invitation à présenter une demande en 2023 (le quota français a été revu très à la hausse par les autorités canadiennes en cours de saison). 12 700 places ont en effet été données aux Français et 16 607 candidats n’ont pas eu de place (soit un peu moins de 30 000 candidats au total).
Et au besoin, si vous n’êtes pas tiré au sort, on vous donne une liste de plans B pour partir. L’occasion peut-être pour vous de découvrir que le PVT n’est pas vraiment le permis de travail canadien qui vous convient le plus 😉
Refuser votre invitation (si vous ne comptez pas partir dans les 12 mois) : un système gagnant gagnant pour tout le monde !
L’un des avantages du fonctionnement des bassins avec des tirages au sort étirés sur plusieurs mois, c’est qu’au final, il y a régulièrement des places disponibles qui sont attribuées au compte-gouttes. Avant, il fallait obtenir une place à un instant T, comme au moment de la mise en vente d’un concert très prisé. Et s’il n’y avait plus de place, tant pis pour vous, vous deviez attendre un an pour avoir une autre chance.
Désormais, ça n’est plus le cas, les gens sont tirés au sort sur plusieurs mois. Alors certes, l’attente est longue, dure, frustrante, mais vous n’avez pas, à chaque fois, à attendre un an pour avoir une chance d’obtenir une place.
Si vous recevez une invitation mais n’êtes pas prêt à partir dans les 12 prochains mois, on vous recommanderais de laisser votre place en refusant votre invitation ! Même si c’est un pari risqué sur l’avenir, cela vous apportera différents avantages :
- Vous n’aurez pas à faire un aller-retour pour le valider, ni à engager des frais (pour un billet d’avion aller-retour et une assurance) que vous auriez pu vous éviter et garder ce budget pour profiter pleinement de votre PVT.
- Cette place pourra être utile à une autre personne qui partira effectivement dans les 12 prochains mois et qui ne sera plus dans le bassin au moment où vous serez vraiment prêt à partir. Vous aurez ainsi mécaniquement plus de chances d’obtenir une place.
Au final, si tout le monde suit cette logique, on aura un système qui fonctionne mieux, avec plus de candidats qui obtiennent leur PVT au moment où ils souhaitent vraiment partir. Il y aura moins de PVT inutilisés ou amputés de plusieurs mois.
Bien sûr, si vous dépassez prochainement l’âge limite du PVT Canada (35 ans pour les Français, 30 ans pour les Belges), la question ne se pose pas vraiment dans la mesure où il vaut mieux que vous perdiez plusieurs mois votre PVT que prendre le risque de ne plus du tout être éligible au PVT Canada.
En résumé, posez-vous quelques questions si vous êtes tiré au sort
- Ai-je des engagements qui m’empêcheront de partir au Canada dans les 12 prochains mois ? Est-ce que je pourrais trouver une solution pour partir dans les 12 prochains mois et profiter pleinement de mon PVT ?
- Ai-je vraiment envie de partir au Canada (parce que oui, la question se pose aussi !). Le fait d’être tiré au sort a un côté excitant, on se sent choisi, on pense que c’est le destin. Mais après avoir attendu une invitation pendant plusieurs mois, vous avez peut-être démarré d’autres projets, vous avez peut-être d’autres envies. Si l’envie du Canada revient plus tard, vous aurez toujours cette possibilité de demander un PVT Canada (si vous avez toujours l’âge requis).
Précision concernant les « 12 mois » évoqués dans cet article
En début de saison, les candidats tirés au sort obtiennent généralement leur PVT sous quelques jours.
Plus tard dans la saison, beaucoup de candidats attendent 8 semaines pour avoir une réponse une fois leurs données biométriques prélevées donc quand on vous conseille de tenter votre chance 12 mois avant votre date souhaitée de départ, en réalité, à un moment chargé de la saison, vous pouvez lancer votre candidature environ 14 mois à l’avance.
Ainsi, si vous êtes rapidement tiré au sort, vous allez pouvoir « jouer » avec les délais, pour essayer de repousser un peu le traitement de votre demande et ainsi obtenir votre PVT maximum 12 mois avant votre date souhaitée de départ :
- quand vous êtes tiré au sort, vous avez 10 jours pour accepter votre invitation (vous pouvez débuter votre demande au jour 7, par exemple) ;
- une fois que vous débutez votre demande, un nouveau compteur de 20 jours est lancé : vous devez, dans ce délai, remplir des formulaires, fournir des documents et payez les frais de participation (vous pouvez tout fournir et payer les frais au jour 15, par exemple).
- une fois cette étape faite, vous êtes contacté par le Canada qui vous donne 30 jours pour aller faire prélever vos données biométriques (vous pourrez prendre rendez-vous pour le jour 25) ;
- c’est seulement là que le Canada commence à traiter votre demande. Si c’est une période où le Canada prend environ 2 mois pour donner une réponse, ça collera parfaitement avec votre projet -:-)
(49) Commentaires
Très belle tribune, qui résume bien tous les enjeux qu’on oublie un peu en acceptant d’un simple clic une invitation… J’ajouterais un dernier point: n’hésitez pas à jouer sur les délais d’acceptation/de soumission pour prendre le temps de la réflexion si vous hésitez. On peut s’inscrire au tirage au sort sans (plus) trop y croire, ou on fait d’autres projets en attendant… et quand l’invitation tombe ça chamboule et ça demande un peu de temps pour digérer et prendre la décision d’accepter ou non finalement. Vous avez 10 jours pour commencer à remplir le dossier, puis 20 jours pour le soumettre, autant en profiter si besoin !
Tout à fait, excellente remarque Anne !!!
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