Chloé, c’est une ancienne pvtiste en Australie, fraîchement rentrée en France mais qui n’attend qu’une chose : repartir en Australie avec un 2nd Working Holiday Visa. Nous lui avons demandé de nous parler de ses expériences professionnelles australiennes dans son domaine, la restauration !
Parmi les jobs que tu as effectués en Australie, tu vas nous parler duquel ?
En Australie, j’ai travaillé dans mon domaine, la restauration, dans un salon de thé et dans un restaurant, l’un à Sydney, l’autre à Perth.
Même lors de mes expériences en tant que WWOOFeuse, j’ai pu travailler dans ce domaine : deux de mes fermes, en plus de leur production de fruits ou de leur élevage d’animaux, tenaient un petit café ou des chambres d’hôte, donc je n’étais pas dépaysée !
Quel a été ton parcours en France ?
En France, avant de partir je travaillais déjà dans la restauration. J’ai d’abord étudié l’anglais à la fac, puis j’ai fait une école hôtelière à Paris. J’ai travaillé dans plusieurs hôtels et restaurants en France et en Angleterre.
Est-ce que travailler dans ton domaine en Australie était indispensable pour toi ?
Non, ce n’était absolument pas indispensable. Mais la restauration est quand même un domaine où il y a et où il y aura toujours du travail. Un plus pour moi !
Après, je dois avouer qu’avec mon CV, j’ai reçu pas mal de réponses positives ainsi que des rendez-vous pour des entretiens, surtout lorsque j’étais sur Perth. Etant donné que j’ai rapidement fait mes jours de travail en fermes (pour pouvoir prétendre à un 2nd WHV en Australie), il était plus facile pour moi de rester à un endroit et donc de postuler à un emploi stable, même s’il faut bien avouer qu’en faisant un PVT, même si on cherche un petit boulot, on a quand même très envie de voyager. En tout cas moi oui.
Comment t’y es-tu pris pour chercher du travail ?
Pour trouver du boulot, cela a été assez facile, j’ai eu de la chance. A Sydney, une fois mon RSA en poche, je suis allée distribuer des CV. J’en ai distribué une dizaine, juste avant de partir quelques jours dans les Blue Mountains. A mon retour, j’ai reçu un e-mail de Ladurée… entretien puis essai dans la foulée, embauchée directement ! Ma chance ? Le manager était un ancien PVTiste donc il savait que je n’étais pas là indéfiniment. Lorsque je suis partie à la découverte du pays 5 ou 6 semaines après, il a été compréhensif et m’a même donné des conseils pour trouver des fermes !
A mon arrivée à Perth, j’avais déjà un boulot dans le café/déli d’une amie franco-australienne que je connaissais de Paris et qui est cuisinière. Mais j’ai quand même distribué des CV au cas où, on n’est jamais à l’abri d’une expériences malheureuse, notamment celle que j’ai vécue à Darwin. J’en reparle plus bas.
Le manager australien du Bistro français de Perth, à Subiaco, m’a fait passé un entretien, avec essai le lendemain et embauche directe !
Le café (où travaillait mon amie), je n’y suis restée que 2 semaines, en casual. Mon amie a démissionné pour travailler ailleurs, et bizarrement, le lendemain de son pot de départ, j’ai reçu le nouveau planning : j’étais off, tous les jours.
Pour mes expériences de WWOOFing, j’ai sélectionné des fermes dans mon wwoofbook et envoyé de nombreux e-mails.
Comment qualifierais-tu ta recherche ?
Pour trouver du boulot, je dirais que j’ai été chanceuse, je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde. Certaines de mes amies ont mis beaucoup plus de temps que moi pour trouver quelque chose.
A Sydney, tout s’est passé très vite comme je l’ai expliqué plus haut. A mon arrivée sur Melbourne, j’ai distribué de nombreux CV, vraiment beaucoup et je n’ai eu aucune réponse. En même temps, je n’ai pas relancé les endroits où j’avais déposé des CV…
Mon expérience de Melbourne n’a pas été la meilleure de tout mon séjour, et puis il faisait froid 😉 J’ai bien visité la ville et ses environs mais je suis vite repartie vers le nord et le soleil !
Ma recherche d’emploi suivante a eu lieu à Darwin, je voulais travailler un peu en attendant la saison des mangues. J’ai déposé quelques CV, eu une réponse positive le lendemain, avec un essai positif. Par contre, après, je n’ai pas beaucoup travaillé, je devais les relancer en permanence et finalement ils ne m’ont jamais payée (j’ai parlé de cette expérience dans la discussion « Attention aux arnaques à l’emploi en Australie » sur le forum).
A Darwin, j’ai également travaillé un week-end pour une fête foraine, c’était une expérience sympa. J’ai trouvé ce job grâce à une annonce sur Gumtree.
A Perth, j’ai été chanceuse pour le bistro : dépôt de CV en main propre au manager et embauche rapide. Mais j’ai quand même déposé des annonces sur Gumtree et déposé d’autres CV qui n’ont pas forcément donné de résultats.
J’avais également envoyé des CV avant d’arriver à Perth, directement via les sites internet de certains resto et en cherchant sur le net.
Pour le WWOOFing, il faut envoyer de nombreux e-mails et être patient pour les réponses.
A-t-on exigé que tu aies des compétences ou des diplômes particuliers ?
Dans mon domaine, j’ai eu la chance que mon CV ait suffi à prouver mes compétences, et lors de mes essais, à chaque fois le contact est bien passé. Le fait d’avoir de l’expérience a aidé, c’est sûr.
Dans le bistro de Perth, le personnel étant français à part le manager de l’époque, mes diplômes étaient connus. Chose amusante, le chef a fait la même école que moi et le patron qui vit en Australie depuis plus de 40 ans, et qui est Meilleur Ouvrier de France, a passé son concours des meilleurs ouvriers de France dans mon ancienne école.
Je ne pense pas que cela ait particulièrement aidé lors de mon recrutement car j’ai fait mon entretien et mon essai avec le manager qui était australien et qui ne connaissait pas mon école. Mais l’anecdote est amusante.
Est-ce que tu penses que le fait d’être Française a été un plus ?
Ca a peut-être aidé, mais pas forcément car le staff étant déjà presque à 100 % français que ce soit chez Ladurée ou au Bistro des Artistes, un anglophone aurait été apprécié aussi, je pense.
L’anglais a été important dans ta recherche d’emploi ?
Mon anglais n’a jamais été un obstacle à ma recherche d’emploi. J’ai fait une licence d’anglais avant mon école hôtelière et j’ai vécu en Irlande pour mon Erasmus et en Angleterre lors d’un de mes stages.
Je pense que ces expériences à l’étranger m’ont aidée dans mes relations avec la clientèle. Dans certains boulots, j’étais la seule francophone et cela ne m’a jamais posé de problème.
Après si on a un niveau moyen, on peut toujours trouver du travail en restauration, mais à d’autres postes.
Le travail en service et face à la clientèle n’est pas de tout repos, on court, on pense à 1 000 choses à la fois, les demandes spécifiques des clients, la réclame des plats, la communication avec son personnel et avec son manager. Avoir un bon niveau de compréhension est un plus.
Si tu n’as pas de compétences en restauration mais que tu comprends ce qu’on te dit, tu peux avoir ta chance.
Comment tes expériences se sont passées ?
Pour tous mes boulots, j’ai fait des essais, qui n’ont pas été très différents par rapport à ceux qu’on fait en France. C’est un métier où on doit être à l’aise avec la clientèle, et être réactif, je pense que c’est surtout sur ça qu’ils ont jugé si j’étais apte ou non pour le poste. En même temps, si tu veux un job, tu te démènes pour l’avoir !
Comme j’ai travaillé principalement dans des ambiances francophones, je n’ai pas forcément trouvé beaucoup de différences avec la France. Ladurée était une expérience nouvelle, en salon de thé.
Ma grosse surprise a été de travailler avec des patrons ou des managers australiens (mes deux courtes expériences dans des boites australiennes). Ils sont très laxistes ou absents. Ca fait un peu bizarre de se retrouver livré à soi même, mais cela ne m’a jamais perturbée, au contraire. Tu es obligé de te donner au maximum. Lorsqu’au bistro, le manager s’est fait virer entre Noël et le 31 décembre, en grande partie parce qu’il passait son temps au téléphone avec sa dulcinée ou en pause clope, ils m’ont nommée manager pour les derniers services ! Apres celui du 31, j’étais épuisée… mais heureusement, le service ne s’est pas trop mal passé, les 80 clients étaient ravis pour la plupart (toujours quelques grognons à gérer) et le staff avait assuré.
Chez Ladurée, ambiance sympa, quelques internationaux bien que majoritairement frenchies, souvent des étudiants donc il y avait beaucoup de staff. On ne travaillait pas forcément avec les mêmes personnes toutes les semaines mais l’équipe était très sympa.
On avait une clientèle riche et internationale, ravie d’être servie par des Français. Il y avait beaucoup d’asiatiques, ce qui n’est pas forcément évident car ils veulent tout tout de suite et refusent l’attente, mais on fait avec…
Les prix étaient très élevés en comparaison de ceux pratiqués en France. Etant une fan des macarons Ladurée, je connais les prix parisiens et ceux d’Australie m’ont choquée.
A Perth, au bistro, c’était surtout une clientèle d’habitués, principalement australienne, et parfois quelques Français en manque d’un plat ou de vin de chez nous. Et surtout une clientèle qui connait la réputation d’A.F, le patron. Il a eu un resto gastronomique pendant plus de 30 ans à Perth et est toujours l’un des meilleurs chefs du Western Australia ! Il a gagné énormément de concours en Australie et en France… Au niveau de l’ambiance au sein de l’équipe, c’était super ! Les services se passaient aussi très bien car le staff s’entendait bien. On se voyait en dehors du boulot.
Pendant ton PVT, as-tu évolué dans les échelons ?
Chez Ladurée, non car je n’y suis restée que quelques semaines.
Par contre au bistro, de moi-même, je faisais plus que ce qui m’était demandé : organisation à donner à la clientèle pour les menus spéciaux, décoration du resto pour Noël, etc. J’ai harcelé le manager pendant les 2 semaines précédant Noël pour avoir un sapin et de la déco, par exemple !
Lorsque ce manager s’est fait virer quelques jours plus tard, c’est moi qui ai été en charge de tout préparer pour le 31 et de faire les briefings et autres relations clients, alors que l’un de mes collègues était en poste depuis plus longtemps que moi.
Quel salaire touches-tu ?
A peu près le même pour les 2.
Ladurée : 20 $/heure en semaine, 25 $/heure le samedi et 30 $/heure le dimanche.
Bistro : 20 $/heure en semaine et 25 $/heure le samedi.
Quel(s) autre(s) job(s) as-tu faits pendant ton PVT ?
Mes autres boulots, c’était surtout du WWOOFing, pour pouvoir renouveler mon visa. Donc pas de sous, mais j’étais logée, nourrie et blanchie !
[Note de l’équipe de pvtistes.net : il n’est plus possible, depuis fin 2015, de demander un 2nd Visa Vacances-Travail en Australie en faisant du WWOOFing, il doit s’agir d’emplois rémunérés.]1re expérience
Une ferme près de Brisbane, je m’occupais des animaux et du jardin. Expérience bien sympa.
2e expérience
Une ferme de mangues au sud de Darwin, qui tenait un café pendant la saison sèche (the dry). Donc, je faisais plein de choses : vente des produits en rapport avec la mangue, confection de glaces, service dans le café, un peu de cuisine, mais étant à l’aise avec la clientèle, je faisais beaucoup de vente et de service.
J’ai quitté la ferme au début de la saison des mangues donc j’ai aidé à la préparation de la cueillette et à la mise en place des machines notamment pour le packing et la picking (définition des termes du « fruit picking »). J’aurais pu rester un peu plus longtemps mais l’ambiance n’était pas forcément au top avec nos employeurs, et puis faire du picking en tant que WWOOFeurs, je ne trouvais pas ça vraiment juste.
3e expérience
C’était dans une ferme de papillons à quelques kilomètres de la précédente, une belle expérience, des WWOOFeurs très cool, on devait s’occuper des lapins et des chèvres, et aider nos hôtes dans l’entretien du jardin et des cottages qu’ils mettaient à la disposition de leurs clients, un peu de ménage tout les jours mais aussi de la peinture et de la menuiserie.
Nous aidions en cuisine et au service de la clientèle qui venait au café.
Penses-tu pouvoir rester plus longtemps en Australie (après ton 2nd WHV) grâce à ton travail ?
J’espère retourner dans le même resto à Perth lors de mon 2nd WHV, le patron est satisfait de mon boulot. Je dois demander mon second visa. Je viens à peine de rentrer, je vais m’en occuper bientôt.
Et peut-être qu’après ça pourra déboucher sur un sponsorship. S’il me le propose, il est fort possible que j’accepte.
Quelques backpackers rencontrés en WWOOFing
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