2Diversité culinaire


Comme mentionné précédemment, la cuisine brésilienne est le fruit de nombreuses influences et, en fonction d’où vous vous trouvez sur le territoire, les plats disponibles peuvent être assez différents.

Le sud du pays est la partie du Brésil qui a accueilli la plus grande partie de l’immigration européenne dont de nombreux Allemands, des Italiens et évidemment des Portugais. Une partie des plats sont donc des adaptations de plats européens revisités aux goûts brésiliens.
À l’inverse, le nord du pays a surtout été influencé par les millions d’esclaves qui sont arrivés par Salvador. Les saveurs sont donc plus épicées, plus relevées, plus africaines.

Également, le Brésil est le pays qui accueille la plus grande immigration japonaise dans le monde, dont une large partie est concentrée à São Paulo. De par cette immigration, il n’est pas rare de croiser des stands de yakisoba ainsi que de nombreux restaurants de sushis.

À titre personnel, j’ai surtout visité le Minas Gerais et l’État de Bahia, je vais donc vous parler un peu plus de ces régions et de leurs traditions culinaires.

Manger au Minas Gerais

Le Minas Gerais est réputé pour être l’État qui a les meilleurs produits et la meilleure cuisine. C’est d’ailleurs un gage de qualité d’avoir marqué “minas” sur ses produits, c’est devenu un élément marketing.

La cuisine du Minas Gerais est assez riche et nombre de leurs plats traditionnels sont composés de viande, notamment de porc. Ils en mangent d’ailleurs toutes les parties, même les intestins et la langue par exemple.

Parmi leurs nombreux plats traditionnels, en voici trois exemples :

  • Frango com quiabo (poulet au gombo) est un ragoût de poulet. Le gombo est d’origine africaine donc cela laisse supposer que ce plat a été apporté par les esclaves.
  • Bambá de couve (chou bamba) est un plat qui vient de la ville d’Ouro Preto et qui a été inventé par les esclaves. Ils utilisaient les restes de bouillie de semoule trouvés dans la maison et y mélangeaient les morceaux de viande qu’on leur avait donnés (souvent les pattes et les oreilles du porc). Ils y ajoutaient ensuite le chou.
  • Feijão tropeiro : plat aux origines coloniales, c’est une recette qui a été créée pour être emmenée sur les longs trajets. C’est un mélange de farine, de viande, d’œufs et de haricots. L’objectif étant que cela tienne bien au corps. C’est aujourd’hui un plat très populaire.

Le Minas Gerais est également l’État du fromage ! 😀
Les habitants en fabriquent un certain nombre de variétés, de la version très légère en goût à des versions plus fortes qui se rapprochent de ce qu’on peut parfois manger en France. Ce qu’ils adorent, c’est associer ces fromages avec de la pâte de goyave, appelée goiabada. Vraiment très typique ! Si vous allez sur les marchés, les stands de fromage vendent généralement aussi la goiabada. N’hésitez pas à demander de goûter pour trouver la meilleure association.

Également très important au Brésil : les pão de queijo (pain au fromage) ! Présents dans tout le Brésil, c’est le Minas Gerais qui les a créés et contrairement à d’autres endroits au Brésil, ils les fourrent réellement avec du fromage. (On n’oublie pas : “pão” se prononce pain-o avec un son nasal. Si vous oubliez ce son nasal, cela veut alors dire pénis… Oups).
Au Minas Gerais, ils ont l’habitude de manger les pão de queijo le matin avec un café.

Bon à savoir : bien que le Brésil soit un pays producteur de café, ce ne sont pas ses habitants qui en récoltent forcément les bénéfices. Le café est en très large majorité exporté et les Brésiliens ont accès surtout à du café de moindre qualité.

Un conseil pour ceux qui iraient à Belo Horizonte : allez au Mercado Novo ! Anciennement, cela faisait partie du Mercado Central (qu’il faut aussi aller voir), mais c‘est aujourd’hui un food court où vous pourrez manger autant des plats typiques que les éléments phares de la street food mineira.

Manger à Bahia

Ce qu’il faut savoir avant de commencer cette partie, c’est que Salvador, capitale de l’État de Bahia, a été le premier marché aux esclaves du continent américain. En effet, bien qu’on parle surtout de l’esclavage aux États-Unis, c’est en réalité au Brésil qu’a été emmenée une très grande partie des esclaves. Les recensements indiquent qu’il y aurait, au bas mot, 4 millions d’esclaves qui ont été emmenés au Brésil.
La ville de Salvador, et plus largement Bahia, est donc en très grande partie noire et métisse et la cuisine est le reflet de cette histoire.

La viande est, comme partout au Brésil, toujours un élément phare de la cuisine quotidienne mais, contrairement à d’autres États, les Bahianais mangent également des produits de la mer, et en particulier des crevettes et du poulpe. Ce n’est pas la seule chose qui diffère : les Bahianais utilisent également beaucoup d’huile de palme dans leurs plats ainsi que du piment. Attention, il est vraiment puissant ! Si le récipient qui contient le piment est petit, vous pouvez estimer qu’il est très fort.

Voici trois exemples de plats typiques du Bahia :

  • Moqueca de poisson et / ou crevettes : c’est sûrement le plat que vous verrez le plus apparaître sur les cartes des restaurants. C’est originellement un ragoût de poisson et / ou crevettes fait avec des tomates, des oignons, de l’ail, du citron et de la coriandre. À Bahia, ils ajoutent également de l’huile de palme, du lait de coco et du piment. Aujourd’hui aussi, vous en trouverez fait avec du poulpe ou des versions végétariennes. À goûter !
  • Acarajé : véritable institution à Bahia, les acarajés sont des boules de farine de haricots frites dans l’huile de palme et fourrées avec des crevettes. Vous ne pourrez pas marcher dans Salvador sans en sentir l’odeur un peu partout.« 
  • Arroz de polvo : tout est dans le nom, c’est en gros du riz au poulpe. Ils agrémentent cela avec des légumes mais peuvent aussi ajouter de la viande séchée, des crevettes ou de la saucisse.

Personnellement j’ai également testé l’escondidinho de crevettes et le bobó de crevettes qui sont des plats vraiment délicieux !
Pour ceux qui ont vu l’émission Street Food sur Netflix, vous savez qu’à Salvador il y a le Re-restaurante Dona Suzana, très réputé pour ses moquecas de poisson. Nous vous conseillons vraiment d’y faire un tour mais attention, il faut y aller dès l’ouverture. Apparemment, nous sommes plutôt nombreux à avoir vu le même reportage… Si vous êtes du genre à ne pas aimer faire la queue pour manger, vous pouvez vous rendre au restaurant Lingua de Siri, qui est juste à côté du Re-restaurante où j’ai pu manger un merveilleux bobó de crevettes avec une magnifique vue sur mer.

En haut une moqueca de crevettes, en bas un bobó de crevettes.

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