- Âge au début du PVT : 24 ans
- PVT : solo en juillet 2019 à Calgary (Alberta)
- Domaine professionnel : Ingénieure en géologie
- Activité professionnelle au Canada : Agente au sol Air Canada
- Économies en arrivant : 4 000 euros
Le Canada, par amour
J’ai découvert le PVT parce que ma compagne est canadienne et on cherchait un moyen pour me faire venir au Canada. On s’est rencontrées au Bélize et après cette période de vie de six mois là-bas, je suis rentrée en France, on s’est renseignées, et c’est elle qui a trouvé le PVT ! Je me suis complètement jetée dans l’inconnu.
En fait, j’ai décidé d’aller au Canada parce que c’était elle que j’avais rencontrée et que je la suivais au Canada ! J’ai des amis, c’était leur rêve, ils voyaient ça comme quelque chose de fou… l’eldorado, je dirais. J’ai jamais eu trop cette vision-là, du coup j’ai jamais été déçue de quoi que ce soit, parce que j’avais pas d’idées, pas d’attentes. Je savais pas à quoi m’attendre, je savais même pas que les hivers, ça allait vraiment être très long. *Rires*
Entretiens et promesses d’embauches : espoir et déceptions
J’étais partie dans l’idée de trouver un job dans le domaine de la dépollution des sols. Les entretiens se sont bien passés et on m’a souvent dit : « On vous rappelle la semaine prochaine ». Au final, c’était vraiment silence radio. J’ai eu trois ou quatre expériences comme ça. J’en ai eu une autre où ils sont même allés jusqu’à dire : « On vous envoie le contrat la semaine prochaine », c’était le vendredi du Thanksgiving canadien, et au final je l’ai jamais reçu… Il a fallu que je les appelle pour qu’ils me donnent leur décision. J’ai jamais su le pourquoi du comment ils avaient décidé de pas m’embaucher, c’était des excuses un peu floues, qui faisaient pas vraiment sens parce qu’on avait discuté de tout ça avant.
Je trouve ça horrible, quoi. En fait, on s’y attend pas ! Tant qu’il y a pas de preuve écrite qu’on est embauché, faut pas sauter de joie. Moi, j’étais hyper contente, quoi, sauf que la semaine d’après, ça a été la grosse descente.
Ça a été après ces épisodes-là que je voyais que ça n’allait nulle part. Y avait plus d’offres d’emplois qui étaient publiées. Ça a été un peu le déclic, je me suis dit : « Je vais pas passer ma vie à rien faire et rester à la maison ! ».
Une expérience avec Air Canada
J’avais rencontré une amie pvtiste qui disait qu’elle avait été contactée par Air Canada et je me suis dit : « Pourquoi pas ! ». Ils ont besoin de beaucoup d’agents bilingues, je me suis dit que j’allais essayer. J’ai fait un entretien téléphonique qui était plus ou moins pour savoir si j’étais bilingue et si j’avais un permis de travail. C’était pour un poste d’agente au sol, pour faire les enregistrements et les embarquements dans l’avion. Parfois, j’ai l’impression d’être un caméléon dans ce que je fais, de trouver du positif dans tout !
La séparation de la vie professionnelle et personnelle
J’ai quand même l’impression que quand j’étais en France, j’avais vachement de relations avec mes collègues de boulot ! C’était facile le soir, de se dire : « Allez, on se va boire une bière ! ». Ici, j’ai l’impression qu’il y a une séparation complète du travail et de la vie personnelle. Ma compagne est originaire de Calgary et elle y a des amis de longue date. Pourtant, ça fait neuf mois qu’on est à Calgary, et on est jamais allées dans leur appartement. C’est pas méchant, c’est comme ça ! C’est nous qui sommes bizarres de leur point de vue à eux.
Vivre son homosexualité à Calgary
Les gens s’en foutent ! C’est très bien, c’est tout ce qu’on demande ! On est pas regardées de travers. Une fois, on nous a sifflées dans la rue… C’est arrivé une fois. J’étais à Calgary pour la Gay Pride en septembre, et c’était top ! J’avais fait du volontariat, je servais les bières. On venait du Bélize, un pays d’Amérique centrale où, là, on pouvait pas se montrer. Vraiment, l’arrivée à Calgary, ça a été une bouffée d’air frais. Les gens nous regardent pas. J’ai l’impression que sur ce coup, au Canada, c’est mieux qu’en France. En tout cas, dans les grandes villes, les gens font leur vie, ils vont pas aller te dévisager.
Une expérience qui transforme…
Je pense que ça fait grandir de se battre.
Au niveau du travail, on doit se battre plus, j’ai l’impression, pour prouver sa valeur. Le changement, je saurais pas le décrire, mais on part comme ça, un peu à l’aventure, on se dépatouille, on se débrouille à faire ce qu’on peut ! Je pense que ça m’a changée, j’aurais tendance à te dire que je me débrouille mieux. Ici, on arrive, on a pas notre réseau, on a pas nos amis, on peut pas dire : « Ah tiens, je connais untel, ou telle personne qui chercherait peut-être à embaucher… ». En même temps, c’est bien, ça fait réfléchir et changer car on réalise que ça va pas être facile. Je me disais au début que vu que j’étais ingénieure, ça allait être tranquille parce que durant les études, on m’a vendu que mon école était reconnue dans le monde entier… Mouais.
La découverte du Stampede : un immanquable de Calgary
Je suis arrivée en plein milieu du Stampede de Calgary, en juillet. Je me suis dit : « C’est quoi cette caricature de cowboys ?! » *Rires*. C’était très drôle ! Cette année, si on a un Stampede, je serai la première à mettre un chapeau de cowboy !
On avait assisté aux spectacles et aux rodéos en se promenant dans la ville, une bière à la main. Tout le monde porte des chapeaux et des bottes de cowboy, c’est vraiment… LE truc de l’année à Calgary ! Le Stampede dure 10 jours. Il faut investir dans les bottes de cowboy !
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