Salut Jérémy,
Pardon, je ne suis pas d'accord avec toi sur le fait que l'anglais est essentiel à Montréal! C'est un très gros plus, c'est vrai, un avantage certain sur les autres candidats, mais ce n'est pas tout. Ce ne sont pas tous les entreprises qui fonctionnent en import-export avec les États-Unis ou le Canada anglais et de plus, même dans ces entreprises, ce n'est pas tout le monde qui parle anglais. On peut fonctionner en français dans la vente, le marketing, les ressources humaines, les soins de santé... 39% des habitants de Montréal sont unilingues francophones! Je sais que quand on se promène à côté de la station McGill on a l'impression d'être dans un univers anglais, mais ce n'est qu'une facette de Montréal. Ton message laisse sous-entendre que en-dehors de l'anglais, il n'y a point de salut à Montréal si on veut autre chose qu'un job alimentaire. Déprimant pour le Français lambda qui ne parle pas un mot en anglais! Oui, certains employeurs n'engageront que des bilingues ou même des unilingues anglophones. Et c'est bien d'être au courant de cet état de fait, bien de savoir que ce ne sera pas facile, mais triste de dire que c'est impossible!
Moi, je vous invite à postuler à fond, même quand un employé bilingue est demandé. Ne vous coupez pas d'un bon emploi et d'un bon salaire parce que c'est écrit "bilingue". Mettez plus de chance de votre côté, améliorez votre CV, dites que vous avez envie d'apprendre ou d'améliorer votre anglais, apprenez à répondre à des questions de base si nécessaire. Si le candidat est bon dans son domaine, certains employeurs diminuent leurs attentes face au bilinguisme. L'important c'est la motivation! Si vous connaissez ne serait-ce qu'un peu d'espagnol, c'est d'ailleurs un sacré plus en ce moment. De plus en plus d'employeurs cherchent des candidats qui parlent espagnol car il y a une recrudescence du commerce avec le Mexique.
L'important, c'est de ne pas figer lorsque votre interviewer vous parlera en anglais (ce qui arrive souvent). Si vous devenez gauche et hésitant dès qu'on vous dit un mot en anglais, travaillez ce point qui peut effectivement beaucoup vous nuire. Parler mal l'anglais avec conviction, c'est presque mignon

). Dernière chose, ce n'est pas parce qu'on vous pose des questions en anglais que le bilinguisme est forcément obligatoire dans l'entreprise. Ça fait parti du manuel du parfait RH!
"Mademoiselle une-t-elle à vraiment un beau CV et son profil correspond tout à fait à ce que nous recherchons. Elle m'a dit qu'elle est venue au Québec pour voir si elle aimerait y vivre..."
- C'est une immigrante?
- Une française fraichement arrivée.
- Elle va sûrement vouloir repartir dans quelques mois...
- Peut-être, mais elle me donne l'impression que si elle s'adapte bien, elle voudra rester ici. Vous savez en France, c'est pas toujours la joie non plus...
- Oui, avec Sarko... Et son anglais?
- Oh, il est très laborieux et son accent est à mourir de rire!
- Hum, ce n'est pas pratique, l'anglais c'est important...
- Vous savez patron, Micheline, celle qu'il faut remplacer, me disait que seulement 5% des contrats se traitent en anglais. En plus, elle s'est achetée une grammaire anglaise et fait parti d'un club de gens qui pratiquent ensemble toutes les semaines...
- Persévérante il me semble... Oui, c'est une bonne qualité. 5% vous disiez?
- Elle était responsable des ventes sur tout le territoire québécois, pas des achats aux États-Unis.
- C'est vrai... On pourrait la jumeler avec Karen pour certains contrats, d'ailleurs son français est incompréhensible, ça lui ferait sûrement du bien.
Je veux la rencontrer demain, si vous croyez que c'est la meilleure candidate, je vous fais confiance!