Bilan très mitigé pour ma part aussi. Enfin, pour notre part, puisque nous partons à deux avec mon chéri.
Cela fait déjà très longtemps que nous avions pour projet de partir en PVT tous les deux. Nos parents respectifs, ainsi que nos frères et soeurs, savaient très bien que nous étions un peu des "aventuriers" et que nous aimions partir à l'étranger. Mais je pense que pour mes beaux-parents (les parents de mon chéri), ils ne pensaient pas que nous partirions un jour très loin pour vivre et non pas juste pour des vacances.
Nous avons annoncé à la famille notre décision de partir il y a presque deux mois maintenant, et pour certains, la pilule est toujours aussi difficile à avaler.
Mes parents l'ont plutôt bien pris. Mon père était surpris de la destination (Nouvelle-Zelande) mais hyper heureux et excité à l'idée que sa fille parte à l'aventure si loin dans un pays totalement étranger. Ma mère a été très surprise aussi de la destination, et surtout très inquiète (parce que c'est une maman poule, et parce que j'ai une maladie auto-immune qui m'oblige à avoir un traitement quotidien et un suivi mensuel régulier). Du coup, ça a été un peu dur sur le coup, mais elle s'en est très vite remise et ne fait que me soutenir depuis. Ca fait énormément plaisir de les voir s'y intéresser, de nous demander où nous en sommes dans nos recherches de logements, de nous poser des questions sur le pays, etc...
Avec les parents de Mickaël, mon compagnon, la situation est totalement différente.
Nous leur avons annoncé la nouvelle un soir, à un diner chez eux, et il y a eu tout de suite un froid et un énorme blanc à table. Mickaël savait très bien à l'avance comment ses parents réagiraient, et il y a un peu été la boule au ventre.

Et au moment de l'annonce, ça n'a fait que confirmer ceux à quoi nous nous attendions. Son père s'est réfugié dans un mutisme complet, et sa mère n'a fait que nous répéter sa phrase fétiche "qu'est-ce que tu veux que je te dise ?"... Nous avons essayé de bien leur en parler, en leur exposant notre projet précisément, en essayant de les rassurer avec tous les éléments que nous avions pu réunir sur le sujet jusque là (assurances, travail, etc), et en étant soutenu par le frère de Mickael, à table avec nous, et déjà au courant de notre voyage.
Mais ça s'est tellement mal passé, que lors des prochaines visites que nous avons fait chez eux, le sujet n'a pratiquement jamais été réabordé, sauf une fois où la situation s'est envenimée et ma belle-mère est partie énervée dans sa chambre, et mon copain est sorti de la maison en claquant la porte...
Depuis, la situation est un peu plus détendue, même si nous n'en parlons finalement jamais avec eux.
Je pense que le gros problème, c'est que nous n'avons pas du tout la même manière de penser et de voir les choses, et surtout de vivre notre vie. Ils sont de la "vieille" génération, où tu ne pouvais considérer avoir réussi ta vie que si tu n'avais pas fondé une famille à 20 ans et obtenu un CDI dans un boulot que tu devais garder jusqu'à ta retraite. Alors que nous sommes plus dans l'esprit découverte du monde et des autres cultures, et qu'il faut savoir prendre des risques pour avancer, même si au final ça ne fonctionne pas. On pourra toujours se dire qu'au moins, on a essayé.
Un exemple tout bête : j'ai refusé un CDI récemment alors que j'étais en CDD (mais en sachant que j'allais partir) d'un boulot qui ne me plaisait vraiment pas. Je n'ai aucun regret et je sais que j'ai pris la bonne décision. Mais pour eux, c'était impensable de faire une telle chose, et ils ne comprennent pas comment j'ai pu refuser un CDI !
Je sais très bien que la situation actuelle en France et dans beaucoup de pays est assez compliquée actuellement, avec la crise depuis 2007, et le taux de chômage qui augmente. Mais je pars du principe que si je ne me sens pas bien dans un boulot qui en plus ne me plait pas, je peux me permettre de le lâcher et de trouver autre chose ailleurs. On peut toujours rebondir, même si ça peut faire peur et déconcerter certaines personnes.
Ajouter à ça le désir de plus en plus insistant de ma belle-mère à devenir grand-mère...
Bref, tout ça pour finalement dire que les réactions de la famille ont été très mitigées, et nous sommes un peu déçus de la manière dont certaines situations se sont passées. Bien sûr, nous nous mettons à la place de nos parents et savons très bien que ça peut leur paraître inquiétant et qu'ils peuvent être tristes de nous voir partir, ça nous en sommes conscients. Mais nous aurions aimé sûrement être plus soutenus et encouragés plutôt que de se confronter à un mur qui, quand il nous parle, ce n'est que pour nous énoncer les points négatifs et descendre un peu en flèche notre projet.
Heureusement que les amis sont là pour nous soutenir ! Et les frères et soeurs aussi !
Désolé pour le pavé, c'était un sujet qui me tenait à coeur...