Élise : un PVT Canada entre nomadisme et sédentarité
Élise, actuelle PVTiste au Canada, nous parle de son parcours et des nombreuses expériences qu’elle a vécues depuis son arrivée.
Le campus où j’allais était idéalement situé, dans la partie Ouest de Tokyo, vers la station Takadanobaba. J’avais la chance de vivre à deux pas de mon université, dans une résidence étudiante. J’ai vraiment adoré mon année au Japon. Vivre à Tokyo, c’est assez incroyable. C’est une ville qui te met une claque dès les premiers pas que tu y fais. Les quartiers sont très différents les uns des autres. Certains endroits sont enivrants et vertigineux tellement il y a de monde et d’activités (je pense à la folie de Shinjuku par exemple), mais tu fais quelques pas et tu trouves des petits temples perdus au milieu de tout ça… Le Japon est un pays fascinant et parfois déroutant : ça a beau être très développé, on s’y sent vraiment dépaysé. Les codes culturels sont très différents, l’écriture à elle-seule nous fait nous sentir ailleurs… Je dirais aussi qu’au Japon, le fait de parler la langue est un vrai « game-changer », cela transforme vraiment la relation que l’on a avec les Japonais. J’en ai aussi profité pour pas mal voyager : Hokkaido (l’île tout au Nord du Japon) pour le festival de la neige, les environs de Tokyo (Nikko, Hakone, Kamakura…), l’incontournable Kyoto, Osaka, mais aussi l’archipel tropical d’Okinawa, aux plages paradisiaques. Le pays offre une diversité de paysages qu’on n’imagine pas forcément quand on a seulement des images de villes ultradéveloppées en tête. Durant cette année nipponne, j’ai aussi voyagé dans d’autres pays d’Asie : Vietnam, Thaïlande, Corée du Sud.
Je suis ensuite partie dans la vallée de l’Okanagan et je me suis demandé « Alors, tu te poses où pour l’hiver ? ». J’avais vraiment du mal à me décider, mais je me suis dit qu’il fallait que je tente le coup à Whistler. J’y suis donc retournée début septembre avec l’idée de potentiellement m’y installer pour la saison de ski. Je préfère le dire tout de suite à celles et ceux qui seraient intéressés par Whistler : trouver un boulot, c’est facile, trouver un logement c’est une autre histoire. C’est cher, et vraiment pas évident de trouver une chambre privée. La plupart des gens partagent des chambres pour des prix pas toujours corrects… Mais bon, les coups de chance, ça existe, donc pas de découragement ! Perso, j’ai trouvé un travail avec « staff housing», et j’adore ma maison. ? Je bosse dans une boulangerie/pâtisserie 40 h par semaine. Mes jours off (deux par semaine), je vais skier ! Parfois, je vais aussi sur les pistes quand je commence le travail en fin de matinée. C’est tout nouveau pour moi ce mode de vie. Jusqu’à présent, je ne skiais que quelques jours pour des vacances. Je n’avais jamais vécu en tant que saisonnière, et ça me plait bien ! La population est très jeune ici. Il y a énormément d’Australiens et d’Anglais. On a un bon petit groupe de Français aussi. Whistler n’est pas très grand en soi, mais il y a tout ce qu’il faut. Les gens viennent ici pour la glisse l’hiver/le vélo en été, certains pour faire la fête, et pas mal de gens pour les deux je dirais. Il y a de quoi faire dans les deux domaines ! Au premier abord, Whistler peut sembler un peu « fake » : les bâtiments type « DisneyLand » et pas mal de magasins de « chaînes ». Mais il y a aussi une vie plus authentique : tu croises souvent les mêmes personnes ce qui donne un sentiment de communauté, il y a un magazine local (Pique magazine) qui recense les événements qui ont lieu chaque semaine (musique live, projections de films, etc.) … Il y a aussi la bibliothèque qui organise des cours de langues par exemple, ou le Re-Use it center qui est une sorte d’Emmaüs local et qui est une véritable caverne d’Ali Baba ! Je suis fan ! Il y a aussi des soirées récurrentes type bingo ou karaoké qui, contrairement à ce qu’on pourrait croire, sont plutôt endiablées ? Beaucoup disent qu’on vit dans une sorte de « bulle » ici, et ce n’est pas faux. On est un peu hermétiques à ce qui se passe ailleurs, mais parfois, ça fait du bien. Et puis, savoir que même si tu perds ta carte de crédit ou ton téléphone, les chances de le retrouver sont très élevées, ça peut paraître bête, mais c’est un sentiment agréable ! (Et croyez-moi, le nombre de posts Facebook pour des affaires perdues à Whistler les lendemains de soirée dépasse l’entendement…). Apparemment, vivre ici en été est vraiment agréable aussi : au lieu du ski, c’est baignade et rando au programme ! Bref, Whistler c’est la proximité immédiate avec la nature tout en ayant accès à une vie animée. Pour ce qui est des points négatifs, je dirais que c’est surtout le coût de la vie, et notamment des loyers.
Ici, j’ai vraiment pu remarquer mes points faibles : le vocabulaire spécifique (par exemple, les différents ustensiles de cuisine ou certains aliments pour ne citer que ça), et le langage plus « familier ». Je vis avec des anglophones, deux Australiens et un Canadien, ce qui m’aide beaucoup à m’imprégner de ces expressions et mots plus familiers.
Ça me permet d’avoir un anglais plus « naturel ». Et j’apprends beaucoup de « slang » australien, ce qui est assez marrant ! Sinon, autre axe d’amélioration : le téléphone… Je décroche parfois le téléphone au boulot et j’avoue que quand certains clients n’articulent pas, j’ai l’impression d’entendre du yaourt… Je dirais qu’une des clés pour progresser quand on a déjà un niveau correct, c’est d’être curieux. Quand j’entends un mot que je ne connais pas, je n’hésite pas à demander à mon interlocuteur de me l’épeler, et j’essaye de m’en rappeler durant les jours qui suivent pour l’imprimer dans ma mémoire.
Sinon, comme mentionné avant, depuis que je suis à Whistler, je travaille dans une boulangerie/pâtisserie. J’y ai juste déposé mon CV un jour, puis j’ai fait un petit essai de 20 minutes, et on m’a proposé un travail à temps plein. J’ai commencé en tant que vendeuse les 2/3 premières semaines puis on m’a fait passer en cuisine.
Je cuis des scones, décore des gâteaux, farcis des brioches… Très très loin de mon open space parisien ! Le rythme de travail est parfois un peu intense selon la fréquentation de la station, et les horaires différents (6 h – 14 h par-ci, 11 h – 19 h par-là) peuvent être un peu éreintants. Mais je m’y plais bien, il y a une bonne ambiance. Je n’avais jamais travaillé avec mes mains, et ça me faisait complexer car je pensais vraiment que je serais nulle. Mais petit à petit, je me prouve que je peux y arriver.
Après, je ne pense pas que c’est ma vocation mais c’est intéressant de changer complètement d’environnement pro ! Je ne me voyais absolument pas bosser dans un bureau durant mon PVT, je voulais un vrai changement de vie. Et franchement, en passant de l’open space parisien à la boulangerie de station de ski, je pense que j’ai plutôt réussi !
Pour le road-trip dans les Rocheuses, je suis partie avec 3 autres Français rencontrés sur Facebook. On a loué une voiture est on est partis pour 2-3 semaines dans les Rockies.
Je n’ai pas de voiture ici. J’ai mon permis mais je n’aime pas trop conduire, et c’est aussi un sacré budget… Du coup j’ai fait tout ça ou presque en bus. J’ai aussi utilisé 2-3 fois l’application Poparide qui est l’équivalent de BlaBlaCar ici. Je recommande ! C’est d’ailleurs ce qui m’a permis de trouver mon premier logement temporaire à Whistler.
Ces quelques mois de vadrouille ont été très forts et épanouissants moi. Je me suis sentie vraiment libre. J’allais un peu où le vent me menait en fonction des opportunités.
Un grand merci à Élise d’avoir pris le temps de répondre à nos questions !
Après un an passé à découvrir l'Australie en PVT, puis un an à Toronto et 6 mois dans l'ouest canadien (toujours en PVT), je suis ensuite partie en vadrouille un peu partout autour du globe.
I spent one year exploring Australia on a working holiday, followed by another year in Toronto and 6 months in Western Canada. After that, I travelled around the globe.
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