Anne-Cécile et (son chien) Django, un PVT Canada loin des sentiers battus !
Bonjour Anne-Cécile ! Peux-tu nous parler un peu de toi ?
En avril 2017, je tente ma chance, je savais que c’était limité, il ne restait plus beaucoup de places ! Je m’inscris le 7, je reçois mon invitation le 10, j’envoie tous les documents et le 27 je reçois mon St Graal ! Je suis consciente de la chance que j’ai eue, c’était incroyable.
Le 25 juin, j’étais dans l’avion !
11 mois aujourd’hui que j’en prends plein les yeux et que je découvre un pays incroyablement magnifique.
Comment s’est passée ton arrivée au Canada ?
Partir avec son chien à l’autre bout du monde, ça se prépare quand même un peu. Surtout pour son bien-être, je me devais de faire bien les choses. Après un passage chez le véto pour être à jour dans les vaccins, un certificat de bonne santé, mais aussi des calmants pour le voyage (oui, Django est assez énergique, je préférais qu’il fasse un gros dodo), on était prêts !
Le voyage s’est assez bien passé pour lui je pense. C’est sûr qu’il a dû stresser, il m’a fait une grosse mue 3 jours après. Je n’ai pas recherché d’appart tout de suite. Ce n’était pas mon objectif premier. J’avais appliqué depuis la France dans une pourvoirie en WWOOFing vers St Jean sur Richelieu. Après plusieurs échanges par e-mail, ils acceptaient de venir nous chercher à l’aéroport, et Django était le bienvenu sur le domaine. Avec 30 kg de bagages, 10 kg de cage, et 25 kg de chien, autant vous dire que c’était vraiment le meilleur plan pour nous !
Malheureusement, on a eu quelques péripéties : 2 jours après, le propriétaire change d’avis, Django est trop gros pour le domaine et on a dû partir au plus vite… Sans voiture, dans la cambrousse, il me fallait vite un plan B. Je suis repartie faire du WWOOFing dans des chenils de chiens de traineaux, en Beauce, au Saguenay et au parc de la Mauricie.
Tout ça en un mois !
Mais j’ai ressenti le besoin de me poser un peu. Cependant, loin de moi l’idée de vivre comme beaucoup de Français sur le plateau à Montréal, je voulais sortir des sentiers battus et partir à la découverte du Québec mais aussi des Québécois.
Et Trois Rivières a été la meilleure opportunité pour moi.
Tu as donc décidé de t’installer dans cette petite ville du Québec
La rue Desforges mène jusqu’au fleuve avec son port industriel. La rue principale est composée quasi uniquement de bars et restaurants.
Et il y en a pour tous les goûts et tous les budgets. Le « bureau de poste » dans une ambiance hype propose des plats à moins de 5 $ et le Frida, bar entièrement vegan, est un peu bobo mais vraiment sympa.
Ou le Poivre Noir, face au fleuve… le meilleur resto de la ville mais aussi le plus cher. Pour aller chanter ou écouter les chansonniers, rendez-vous à la petite grenouille ! Trois Rivières a été une opportunité professionnelle. Sans cela, je pense que je ne serais pas restée.
Il est assez difficile de rencontrer des gens lorsque tu n’es pas à l’UQTR (université).
J’ai tout de même rencontré quelques personnes magnifiques et ce fut une belle expérience malgré tout !
Trois-Rivières (ou « 3R », comme on dit) est bien située entre Montréal et Québec, à deux pas du parc de la Mauricie. Une ville proche de la nature, c’était parfait pour chien et moi !
Côté travail, ça donne quoi à Trois Rivières ?
Le Québec m’aura permis de continuer ma reconversion commencée en France, et de l’enrichir plus tard par le biais de la formation.
Trois Rivières n’est pas la meilleure ville pour un travail, mais avec persévérance on y arrive. J’ai tout de même un métier de base assez particulier et je voulais allier voyage et carrière quand même. C’est plutôt facile de trouver un logement à 3R, le loyer moyen est environ de 400 $/mois chauffé/éclairé pour une coloc. C’est aussi sûrement plus pet friendly qu’à Montréal.
Mais je voulais aussi découvrir d’autres provinces d’où mon envie de bouger à la fin de l’hiver.
Du coup, tu as repris la route, direction les Territoires du Nord-Ouest !
Le Grand Nord, c’était sur ma liste ! J’ai traversé le pays début mars en auto. Une première pour moi et l’expérience restera marqué à vie : 6 jours, 5 300 km à vivre dans ma Jeep, c’était MALADE !
Je suis partie assez rapidement, je ne me suis pas préparée longtemps, et malgré le fait que l’on m’ait dit de passer par les US, je voulais traverser le Canada. Et avec Django c’était aussi plus simple.
J’ai donc pris la route vers l’Abitibi, pour ensuite traverser l’Ontario, le Manitoba (Winnipeg), Saskatchewan, une partie de l’Alberta, et enfin les TNO.
Après 5 mois de bénévolat, on s’entend que mes réserves étaient quasi épuisées, et je voulais vraiment faire au plus simple ! J’ai donc dormi dans ma Jeep toutes les nuits, et j’y allais au feeling. Au Canada, tous les Walmart et les Tim Hortons acceptent que tu te gares la nuit sur leur parking.
(NDLR : pensez à demander l’autorisation, cependant).
C’était vraiment parfait, j’avais mon café chaud tous les matins. Personnellement, ce trip m’a boostée, c’était la première fois que je faisais un périple pareil. C’était encore l’hiver, j’ai connu les -20°/-30° sur la route, et avec la fatigue, le ressenti était disons… glacial ! Donc un conseil, un bon duvet d’hiver est indispensable, un bidon d’essence toujours plein au cas où, de la bouffe et de l’eau si jamais tu restes coincé quelque part !
Comment se passe ta vie à Yellowknife ?
La fierté et le soulagement d’arriver dans une petite ville hors du temps, au dépaysement le plus total.
Le Downtown de Yellowknife est vraiment incroyable avec ses petites maisons-bateaux colorées, ses habitants souriants, et aussi la route de glace sur Slave Lake qui mène à un petit village autochtone.
En mars, vous pourrez vous émerveiller devant le château de glace avec son festival qui a lieu durant tout le mois.
Participer à un show en combinaison de ski sur un lac gelé, dans un décor digne de la reine des neiges, c’est quelque chose !
La vie ici est sereine, simple et reposante. Le temps est comme différent. J’étais comme une gamine en observant mes premières aurores boréales… Un spectacle de la nature à couper le souffle. Si tu es chanceux tu pourras croiser la faune locale : bisons, renards, loups, coyotes, etc.
Autour de la ville : le néant, du moins rien que de la toundra, la nature et aucune civilisation. La plus grosse ville est à 16 heures de route!
À savoir qu’ici la communauté francophone est impressionnante : sur 20 000 habitants, il y a environ 3 000 francophones. De quoi te sentir tout de même à la maison ou presque.
Et côté boulot ?
Après que j’ai parcouru le Canada, ma boss n’a même pas pris la peine de m’accueillir, et au final je n’ai jamais été manager. Le feeling ne passait vraiment pas, elle a profité de mes problèmes de santé, et donc de mon absence, pour me mettre dehors du jour au lendemain (eh oui les inconvénients du Canada !) de ma job mais aussi de la maison !
Maintenant, je profite des TNO et de la nature, et je travaille dans un resto en tant qu’hôtesse à 15 $/h en attendant de trouver mieux. Je sais que dans mon domaine cela sera compliqué, mais la vie est intéressante et vraiment agréable.
Ça embauche plutôt bien ici. Les 3 domaines principaux sont : les mines de diamants, les jobs gouvernementales et le tourisme. Le salaire moyen tourne, je dirais, aux alentours de 18-20 $/h. Le salaire minimum ici est à 13 $/h.
Concernant l’anglais, j’ai un niveau intermédiaire. Mon point faible est le parler, mais je m’améliore de jour en jour. Je dirais qu’il faut tout de même avoir de bonnes bases ici pour commencer, mais parler français est aussi un très bel atout de par l’importante communauté franco, et le français est reconnu comme une des langues officielles.
Et Yellowknife, côté pratique ?
En ce moment, par exemple, l’essence est à 1,385 $/l, il faut compter 10 $ pour une bière, et minimum 18 $ le paquet de cigarettes.
Comment te sens-tu dans la ville de Yellowknife ?
La communauté amérindienne est très grande ici, avec tous les soucis qui en découlent : alcoolisme, trafic de drogues, pauvreté, etc. Je n’ai jamais eu un seul souci depuis que je suis là, mais à mon avis il faut rester prudente, surtout en tant que femme.
Quand on habite aussi loin de tout, il faut être sûr de pouvoir bénéficier de soins en cas de pépin
Après, vous avez ce qu’il faut en ce qui concerne le dentiste, médecin de famille, gynéco… Et aussi un vétérinaire !
Parlons météo et températures !
Ce qui est incroyable ici, c’est ce ciel bleu et le grand soleil quasiment tous les jours.
Je suis arrivée en pensant que le printemps me suivrait, comme c’était le cas au Québec, mais j’me suis bien trompée ! J’ai connu, fin mars ici, -45 degrés, après avoir passé un hiver dehors, j’avoue que j’étais vraiment tannée de ce froid-là.
Même s’il est différent du Québec (humide), ici c’est très sec mais tout aussi intense. Le soleil est quasi constamment présent à cette période, c’est agréable même s’il ne chauffe pas beaucoup. La plupart des gens ici portent de la fourrure pour avoir chaud. La communauté amérindienne est très importante ici, et la culture est restée très « chasse et pêche ».
En tant qu’animalière et végétarienne, malgré tout le respect que j’ai pour la culture canadienne, je ne me suis pas encore fait à l’idée de porter des cadavres pour avoir chaud… Je n’ai pas encore passé d’hiver ici à YellowKnife, peut-être que le froid me fera changer d’avis, mais en attendant, je passe mon chemin là-dessus.
Concernant l’ensoleillement, je ne peux pas encore répondre pour le moment, mais disons que 3 à 4h de lumière seulement par jour pendant l’hiver, ça risque d’être intense. Des vitamines et une lampe de luminothérapie sont vraiment nécessaires.
L’ensoleillement est aussi un souci l’été : au 23 mai, il fait jour à minuit et à 4 h du mat il fait déjà jour comme à midi. Je suis donc un peu déboussolée et je ressens beaucoup moins la fatigue. Mais cela a ses avantages, je peux sortir Django à n’importe quelle heure, partir camper sur un coup de tête, et profiter de la nature.
J’ai hâte de découvrir l’été ici avec les lacs d’une belle eau bleue, et le soleil présent 20 h/24 h.
Et Django, comment vit-il son aventure dans les TNO ?
Quelles sont tes bonnes adresses à Yellowknife ?
Pour les amoureux de la gastronomie : essayez le fish & chips au Bullocks avec le poisson frais tout juste pêché du lac.
Au Monkey Tree, vous retrouverez une poutine digne du Québec ! Les jeudis, pour 2 bières, vous avez un burger offert !
Si vous aimez chanter faux comme moi, le karaoké du Twist fera l’affaire les week-ends.
Et pour un p’tit café bien chill, prenez le temps de vous asseoir au Fat Fox.
À ton avis, il faut quoi pour venir en PVT à Yellowknife et aimer ça ?
Surtout en mars avec le château de glace, la neige est encore bien présente, et les aurores boréales sont à leur apogée. Sinon, pour les amateurs du grand froid, du dépaysement total et des activités de plein air, c’est l’endroit parfait ! Il ne faut pas non plus avoir peur de se sentir isolé, malgré les belles rencontres et l’accueil chaleureux, il n’y a vraiment rien autour de Yellowknife mis à part la toundra. La ville est très touristique surtout l’hiver, avec une majorité d’asiatiques (ça porte bonheur apparemment de concevoir un bébé sous les aurores ;-)).
Amateurs du froid, du plein air et d’une expérience hors du commun, venez donc faire un tour ici !
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(7) Commentaires
Bravo pour ton parcours vraiment s’il est impressionnant ,mais du coup à tu réussie à exercer ton métier de soigneuse animalière au Canada ?
Merci d’avance pour ta réponse bonne journée
Coucou, je viens te tomber sur ton témoignage et je le trouve magnifique ! J’aime beaucoup lire des témoignages différents de mon projet actuel que j’ai pour mon PVT et ça me permet de m’ouvrir à d’autres idées, auquel j’aurais de suite dit ‘non’ comme le woofing x)
J’aime aussi le fait que tu parles de ton chien, surtout qu’il a l’air adapté au climat haha ! Je n’en ai pas souvent vu passer (mais peut être que je ne prends pas le temps de chercher !) et j’avoue que tu dois te sentir moins seule avec lui 🙂
Concernant le lieu, c’est une belle découverte, j’irais checker des vidéos et dossiers/forums plus tard pour pouvoir essayer d’y faire un saut pdt mon PVT. Tu m’as fait rêver avec la neige et les aurores boréales…
Bonne continuation et à bientôt dans un nouvel article j’espère 🙂
Super récit !!! Il faut du cran pour se lancer comme ça, je suis admirative ! Et les paysages font rêver^^
Merci 🙂
Votre récit est magnifique et ça prouve qu’on peut partir avec son animal ! Nous souhaitons tenter le PVT avec mon copain et bien entendu notre malinois nous accompagnera! Malgré tous les commentaires qu’on voit qui nous déconseille de partir avec son animal ( grosse difficulté pour trouver un logement).
Merci encore pour votre partage !
En général, les gens ne déconseillent pas, c’est surtout qu’on met en garde. Ce n’est pas quelque chose de simple, il faut y être préparé 😉
Encore merci Anne-Cé ! C’était super de faire ta connaissance et celle de Django. Au plaisir de te croiser « pour de vrai », à la Zoo Académie ou ailleurs 🙂
Bonne continuation à vous 2.
Wahou, les photos sont hyper belles, ça donnerait presque envie d’aller faire un tour dans le Grand Nord ! 😀
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