Marion : 2 PVT (NZ et Canada), entre galères et souvenirs inoubliables
Marion a passé un an en Nouvelle-Zélande en PVT, une aventure ponctuée de moments difficiles et de souvenirs inoubliables. Elle se trouve désormais en PVT au Canada.
ll s’est avéré que ce petit contrôle s’est transformé en interdiction de conduire mon van à cause du danger qu’il représentait pour ma vie. What ?! En effet, le garagiste a découvert que le van était entièrement rouillé, les personnes précédentes l’ayant camouflé le mieux possible à l’aide de peinture et de joints. Euh, comment ça mon magnifique van doit partir à la casse ? Comment ça je viens de mettre 6 500 $ à la poubelle ? Littéralement. A ce moment-là, j’ai pris un gros coup. Je commençais à peine à voyager que je me retrouvais déjà dans le pétrin. Là, ça a été moralement compliqué. Je me suis demandé s’il ne valait mieux pas rentrer à la maison. Mais à peine arrivée ça aurait été dommage. Alors j’ai pleuré un bon coup et heureusement, je n’étais pas seule pour surmonter cette épreuve. Dans mon malheur, nous avions décidé – avec ma travelmate du moment – de nous stopper dans un camping pas loin de Hahei Beach. Les gérants du holiday park nous avaient alors proposé de faire du wwoofing pour eux en tant que femmes de chambres. Ça tombait donc à pic.
Cela devait durer une semaine, nous y sommes restées deux mois et demi. C’est le temps qu’il m’a fallu pour retrouver un van et l’aménager. Je peux dire que c’est grâce aux gérants du camping que j’ai pu repartir sur les routes au bout de ces deux mois. Sans eux, je n’aurai rien pu faire. Ce sont eux qui m’ont aidée à trouver mon deuxième van, l’ont aménagé en grande partie et surtout, m’ont aidée moralement et avec les démarches juridiques. Et ça, c’est la deuxième partie de l’épopée. J’ai en effet appris que j’étais en droit de me retourner contre le garage qui était à l’origine du WOF lors de l’achat du véhicule, car il datait de moins de trois mois, et qu’il était impossible que le van soit passé au contrôle technique avec toute cette rouille. En gros, il y avait dû y avoir pot de vin. D’ailleurs c’est plutôt monnaie courante en Nouvelle-Zélande. Beaucoup de petits garages ferment les yeux et délivre le WOF contre une somme d’argent, donc attention. Me voilà donc à faire toutes les démarches possibles pour réclamer justice. J’ai dû contacter l’agence de transport néo-zélandaise qui a mené une investigation. D’après les photos du van que je leur ai transmises et leur enquête auprès du garage concerné, l’agence a décrété que j’étais bien en droit de porter plainte, et donc de déposer un dossier au tribunal. Heureusement que l’administration néo-zélandaise est plus rapide que la française car j’y serais encore sinon. Pour faire court, je passais au tribunal huit mois plus tard afin d’essayer de retrouver un peu de mon argent perdu. Après deux auditions de plus de deux heures et quelques semaines d’attente, j’ai récupéré 900$ sur les 6 000$ réclamés. Pas grand-chose quoi. Mais bon, à ce moment-là, j’étais à la fin de mon PVT et j’étais donc aussi passée à autre chose. Je suis allée jusqu’à la fin de la procédure surtout pour que le garage ne puisse pas s’en tirer aussi facilement. Et puis ça me fait une sacrée histoire à raconter ! 🙂 Si j’ai bien un conseil à donner aux futurs acheteurs de voiture/van, ne lésinez pas sur le mecanical check. Ne faites-pas comme moi. Je m’en suis mordue les doigts pendant un bon bout de temps. Alors oui, ma situation est assez exceptionnelle car beaucoup de pvtistes s’abstiennent de faire ce contrôle et n’ont pour autant pas de grosses mauvaises surprises, mais est-ce que ça vaut le coup de prendre le risque ?
Après mon roadtrip sur l’île du sud, je suis retournée sur Wellington fin juin, ayant trouvé un job comme fille au pair. Cela ne s’est pas bien passé avec la famille et, au bout de deux semaines, j’en suis partie. Ils voulaient plus une baby-sitter qu’une fille au pair. Le couple de Néo-zélandais chez qui j’avais fait du woofing m’a alors accueillie de nouveau et j’ai cette fois travaillé pour le père qui possédait une société de détection de fuites d’eau, tout en continuant bien-sûr à aider à la ferme. Le but était de détecter les fuites d’eau dans la rue, sur des chantiers etc. Quand le Council – ce qui se rapproche le plus de notre mairie – pensait qu’il y avait une fuite quelque part, il nous envoyait sur les lieux et on procédait au check-up. J’avais toute la panoplie : gilet orange, pantalon et bottes de sécurité. La totale ! Ça a été une expérience hors norme, car bien loin de mon domaine d’origine. Jamais je n’aurais pensé faire ça un jour dans ma vie. Enfin, je suis retournée chez eux deux semaines avant de rentrer en France pour aider le père de nouveau. Ils sont clairement devenus ma deuxième famille, et je suis toujours en contact avec eux. J’espère d’ailleurs retourner les voir un jour. Concernant les wwoofing, il est très facile d’en trouver grâce aux sites qui y sont dédiés. C’est en plus très répandu en NZ donc il y a moyen de ne faire que ça pendant un an si c’est ce que l’on désire. Au niveau du travail payé, il est assez simple de trouver des petits boulots. J’ai souvent vu beaucoup d’annonces dans les magasins et les restaurants. Cela marche aussi beaucoup par le bouche-à-oreille, et par les rencontres que l’on fait en chemin. Si je prends mon expérience, ce sont les rencontres que j’ai faites qui m’ont donné mes opportunités professionnelles.
Le fait de voyager en van m’a aussi offert plus de flexibilité. J’allais où bon me semble, m’arrêtais quand j’en avais envie. Rien n’était écrit, et c’est cette sensation de complète liberté que j’ai adorée. C’est le bonheur de s’endormir avec un coucher de soleil sur les montagnes ou de se réveiller les pieds dans le sable. Après, ce n’est pas toujours facile de vivre dans 4m2, surtout quand on doit partager l’espace avec une autre personne. Mais c’est l’aventure pour le coup ! Il faut juste savoir s’adapter à son environnement. Ne pas hésiter par exemple à prendre un bon sac de couchage quand les températures baissent, cela m’a sauvée plus d’une fois lorsque j’étais sur l’île du sud au mois de juin. Je crois que je n’ai jamais dormi aussi couverte de toute ma vie. Enfin, même si l’on voyage seul(e), on ne l’est jamais vraiment. Tout le monde le dit car c’est vrai. Voilà pourquoi je conseille aussi de prendre quelques jours en auberge de jeunesse de temps en temps, même lorsqu’on a sa maison roulante. Déjà car ça fait du bien d’avoir un peu de confort en plus, mais surtout car c’est là que l’on rencontre le plus de monde. A chaque fois que je suis restée dans une auberge de jeunesse, j’y ai rencontré de nouveaux amis ou travelmates. Être seule, ça fait du bien. Mais partager le voyage, c’est vraiment cool aussi.
En fait, j’ai plus été déçue par les étrangers se trouvant en Nouvelle-Zélande. En effet, de plus en plus de voyageurs, et notamment de pvtistes, ne respectent pas l’environnement là-bas. Malgré les infrastructures souvent mises à dispositions (poubelles, toilettes, etc.), il n’est pas rare de trouver les campings dans un état pitoyable au départ des campeurs, ou pas mal de déchets sur les randos. La Nouvelle-Zélande est un pays encore méconnu du monde, donc je pense qu’il est important d’en préserver sa nature pour ceux qui ont la chance d’y aller.
Je n’y ai vraiment pas réfléchi longtemps et ai retenté ma chance dès l’ouverture du bassin. Deux semaines plus tard, je n’avais pas encore posé le pied en France que j’étais tirée au sort. Comme quoi, il ne faut jamais désespérer ! Il était temps de me préparer pour une nouvelle aventure.
Ce que j’apprécie moins, c’est que les rencontres avec les Québécois sont difficiles. Beaucoup de personnes disent que les Québécois sont très friendly mais ce n’est pas pour autant que tu rentres dans leur cercle. C’est totalement vrai. Je ne suis entourée que de Français. C’est l’autre facette de cette ville : il y a quand même beaucoup, beaucoup de Français, surtout dans l’Est. Beaucoup trop à mon goût. C’est mon petit regret, je manque de dépaysement. Bien-sûr, quand on arrive de France, cela peut être un soulagement, surtout pour ceux qui ne maîtrise pas bien l’anglais. Tout est plus simple. Pour ma part, j’ai parfois l’impression d’avoir la même vie qu’en France – à quelques différences près bien entendu – sauf que je suis dans un autre pays. Un peu déroutant.
Merci à Marion d’avoir pris le temps de répondre à nos questions et de partager ses conseils avec nous.
Après un an passé à découvrir l'Australie en PVT, puis un an à Toronto et 6 mois dans l'ouest canadien (toujours en PVT), je suis ensuite partie en vadrouille un peu partout autour du globe.
I spent one year exploring Australia on a working holiday, followed by another year in Toronto and 6 months in Western Canada. After that, I travelled around the globe.
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