Stella, une évolution rapide dans l’hôtellerie au Québec (réseau Origine)

Bonjour, je m’appelle Stella, j’ai 26 ans. Je suis arrivée au Canada, avec mon copain, en juin 2022. Je suis originaire d’un petit village de Savoie. On était chacun dans nos CDI respectifs, tout se passait bien mais on avait envie de vivre autre chose, de voyager. Le PVT nous a semblé une bonne option pour se sentir plus libre.

Je me suis inscrite dans le bassin du PVT Canada en janvier et j’ai été tirée au sort assez rapidement, en à peine 1 mois. Mon copain ça a pris 2 à 3 mois.

J’était plutôt ouverte au niveau des destinations, je regardais d’ailleurs plutôt la Nouvelle-Zélande. Puis, il y a eu la Covid-19, donc forcément ça a changé pas mal de choses par rapport aux frontières. Après je me suis dit pourquoi pas le Canada, c’est une des destinations qui me donne envie et en creusant un peu sur le pays, les choses à faire, à voir, le travail, le fait qu’ils recherchent beaucoup de main-d’œuvre, etc, je me suis dit pourquoi pas. Après il y a l’obstacle d’être tiré au sort, surtout que nous faisions le choix à deux mais on a quand même tenté.

Le travail s’est trouvé très facilement donc ça nous a débloqué pour y aller et se dire « Allez, on part ! »

Ça a été plutôt facile. J’ai postulé via le site pvtistes.net. J’avais vu la publication sur Facebook de l’offre d’emploi du réseau Origine.

Je me suis inscrite sur pvtistes.net et j’ai mis mon CV en ligne. En moins d’1 semaine, un membre du réseau m’a contactée.

Il m’a envoyé un mail pour me dire qu’un hôtel allait certainement prendre contact avec moi. Ensuite, Elizabeth, directrice RH de l’Hôtel Château Laurier, m’a contactée en disant que mon profil était intéressant et ensuite j’ai eu un entretien en visio. C’était vraiment rapide.

Non, on n’avait pas de préférence au niveau de la ville parce qu’on ne connaissait pas le Canada. En fait, l’employeur a déterminé l’endroit où on a posé nos valises. Ça nous a aiguillé et rassuré de trouver un employeur d’abord.

Pour le moment, en 3 mois, on a visité un petit peu Montréal et un petit peu plus haut dans le Québec mais en voyant Montréal et en vivant à Québec, on préfère être ici.

Je ne fais pas du tout la même chose qu’en France. Je travaillais dans une office de tourisme, j’étais adjointe de direction, responsable accueil et référente qualité. Je suis restée 4 ans dans mon travail, c’était en station de ski, donc rien à voir.

Ici, j’ai été recrutée en réception, ce qui allait très bien pour commencer parce que je ne connaissais pas du tout le domaine de l’hôtellerie. De juin à début août j’étais en réception et à partir de début août ils m’ont fait passer superviseure, c’est allé très, très vite.

Au premier entretien avec Elizabeth, on a évoqué quel était mon projet. Moi c’était de venir au Canada, mais de venir avec mon copain. C’était la condition pour partir.

Elle m’a demandé ce qu’il faisait dans la vie, il est menuisier. Elle m’a proposé de lui envoyer son CV si jamais il y avait un poste pour lui, au sein du réseau Origine, voire même ailleurs.

Ils avaient finalement un poste de maintenance à pourvoir à l’hôtel. Il a donc passé un entretien et a été embauché.

Le travail est plus valorisé au Canada qu’en France. C’est aussi plus détendu, on met moins la pression, le côté hiérarchique est moins pyramidal.

Les relations entre collègues aussi sont cools. L’ambiance de travail est vraiment agréable, les gens sont faciles de contact.

Oui, je le conseille. Nous avons été vraiment soutenus depuis janvier, jusqu’à notre venue en juin. Elizabeth nous a fait rencontrer aussi d’autres Français qui sont arrivés quelques semaines après nous.

Elle nous a expliqué les systèmes bancaires, comment trouver un appartement, on a pu poser toutes les questions qu’on avait. C’est toujours plus facile quand on a quelqu’un sur place, surtout qu’elle est Française, c’était vraiment bien d’avoir un contact comme ça.

Après notre arrivée, ils ont pu nous loger dans un des hôtels du réseau pendant 2 semaines, le temps de récupérer notre appartement. C’était super qu’ils puissent faire ça.

On est en ville ici à Québec mais ça ne donne pas l’impression de grande ville, on se sent plus comme dans un grand village. Il y a le côté rassurant, les gens sont calmes, ne s’énervent pas, sont moins stressés donc ça c’est cool.

On a hâte aussi de visiter davantage parce que pour le moment on n’a pas eu le temps de faire grand chose, on a hâte de prendre du temps pour nous et visiter mais on sait que ça va venir.

La nourriture je pense. Je ne sais pas si un jour j’arriverais à m’y faire parce que je suis de Savoie, je mange de la raclette, du fromage, de la charcuterie, des produits locaux donc là je suis vraiment triste.

Je suis allée vers Saguenay récemment et je dirais la sensation de grand espace, de se dire “Waouh ! C’est fou je suis à l’autre bout de la planète !”, de réaliser que je suis au Canada.

Je dirais aussi le fait de connaître 2 Français avec qui on a contact, grâce à Elizabeth, et pour le coup on s’entend vraiment bien avec eux donc on se dit que c’est une bonne rencontre qu’on aurait pas faite en France. Ça nous réconforte.

Je dirais aussi tout ce qu’on accomplit tous les jours finalement. On a changé d’appartement, on a acheté une voiture, je suis fière de nous. C’est des petits trucs qui deviennent des grandes choses, alors qu’en France ça ne nous paraîtrait pas si dingue.

Je dirais que c’est plus par rapport à l’adaptation de temps en temps qui est un peu compliquée. Mon copain a fait quelques crises d’angoisse. Beaucoup de choses changent mais on fait en sorte de passer au dessus petit à petit.

Ça n’a rien à voir avec les gens, avec l’hôtel, avec le travail ou autre chose mais c’est plus à cause du rythme. Ça a été trop violent notre arrivée, travailler au bout de 3 jours, on n’a pas eu de temps pour nous. On le regrette un peu, on aurait dû se laisser le temps, on a l’impression de subir, on a fait que travailler.

Très bien, ils savaient déjà qu’on voulait partir, ils sont contents pour nous. Après oui c’est sûr ils sont tristes parce qu’on leur manque mais ils sont contents.

Si j’ai un conseil à donner, je dirais c’est de se laisser le temps, d’arriver tranquillement, d’emménager, quitte à trouver du travail après, même si ça peut être stressant. Ici, on peut en trouver facilement. En France on ne s’en rend pas compte. Personnellement, j’étais vraiment stressée par le fait de ne pas avoir de travail, de ne pas avoir d’argent qui rentre mais finalement faudrait se laisser le temps, on le regrette un peu.

Il faut quand même être un minimum organisé parce que ce n’est pas rien non plus.

Je conseille également de voyager léger, je crois que j’ai pris trop d’affaires dans ma valise, je m’en rends compte que ça ne sert à rien.

Il faut partir quand même avec quelques économies aussi parce que la vie est chère.

Là on va quitter le réseau Origine dans quelques semaines, on aimerait bien travailler toute la saison d’hiver au Québec et pourquoi pas au mois de juin-juillet partir plus loin dans l’ouest du Canada et profiter un peu mais rien est fixé encore.