Dylan : du nord au sud de la Nouvelle-Zélande, sur le Te Araroa Trail
Hello Julie, tout d’abord un grand merci pour cette opportunité, je suis très heureux de pouvoir parler de mon expérience en Nouvelle-Zélande et de faire découvrir le Te Araroa Trail, une randonnée longue distance de 3 000 km à travers les deux îles.
Ma passion pour l’image a vraiment débuté quand j’ai aménagé à Bordeaux à l’âge de 19 ans. Là-bas, j’ai rencontré beaucoup de personnes partageant les mêmes points communs, avec qui j’ai beaucoup voyager dans les Pyrénées et découvert une seconde passion : la randonnée.
J’ai fini par obtenir mon Master 1 en Marketing et Communication Digitale en septembre 2017. A ce moment-là, je me suis dit qu’il était peut être temps de partir une année à l’étranger pour découvrir de nouveaux horizons et par la même occasion travailler mon anglais.
J’ai donc passé une année entière à travailler pour avoir suffisamment d’argent afin de réaliser mon rêve et partir à l’autre bout du monde, en Nouvelle-Zélande !
Le jour suivant, je me suis empressé de contacter une amie en France pour lui demander si elle serait d’accord de me sponsoriser et de m’envoyer quelques équipements manquants car je n’avais aucunement prévu un tel périple. À mon plus grand bonheur, elle a accepté ! Aussitôt, j’ai commencé à me préparer pour la grande aventure qui m’attendait.
J’ai vu cette « Thru-hike » comme une opportunité pour créer mon premier film documentaire. Profondément à l’intérieur de moi, j’ai toujours rêvé de faire un projet comme ça, grâce notamment aux nombreuses histoires et documentaires d’aventure que j’ai pu lire ou regarder. J’ai donc pensé que cela pouvait être une bonne opportunité de créer un film afin de motiver des personnes à vivre cette expérience et leur donner une idée de ce que cela représente de marcher sur un long sentier de randonnée en traversant un pays entier.
Il faut savoir qu’on marche en moyenne 25 km par jour (soit l’équivalent d’un semi-marathon) avec un sac qui peut être relativement lourd quand on doit porter assez de nourriture pour plusieurs jours. Ce n’est pas habituel et mon corps a eu besoin de s’adapter. Pour cela, j’ai eu une période d’ajustement, qui est tout à fait normale. Après cette période, la randonnée était beaucoup plus facile et appréciable, c’était devenu une routine. Financier : c’est un point que j’avais un peu négligé… J’ai très vite été confronté à un problème que je n’avais pas anticipé : le budget. J’ai débuté le sentier depuis le point le plus au nord, « Cape Reinga » et en arrivant au niveau d’Auckland, j’ai compris que financièrement, je n’allais pas y arriver. J’ai décidé de laisser derrière moi une bonne partie de l’Île du Nord, et de rejoindre directement l’Île du Sud.
Une fois arrivé à Lake Tekapo, à mi-chemin, je me suis rendu compte qu’il ne me restait que 150 € sur mon compte. Je me suis arrêté pour travailler pendant deux semaines et je suis revenu là où je m’étais arrêté pour continuer ma marche jusqu’à Bluff, le point le plus au sud – J’ai donc au total effectué 2 000 km.
Pour éviter de se retrouver dans ce genre de situation, je conseillerais de prévoir entre 3 500 € et 5 000 €. Quand on part faire une aventure en pleine nature, on ne pense pas forcément avoir besoin d’un gros budget. Mais il faut compter la nourriture que l’on achète dans des petits villages, les petits extras, parfois des nuits en auberge/camping, le « Hut pass » pour dormir dans les refuges sur le sentier ou prévoir le remplacement éventuel de son matériel. Il faut aussi compter le ferry entre les deux îles et quelques shuttle-taxis qui font la liaison entre le trail et les villes pour se ravitailler en nourriture. Il y a beaucoup de facteurs à prendre en compte. Logistique : concernant les huts (refuges), la règle c’est « premier arrivé, premier servi » mais pas d’inquiétude, si une tempête fait rage à l’extérieur, il y a toujours de la place ! Eh oui, en Nouvelle-Zélande il y a certaines huts que tu dois réserver à l’avance mais de mémoire aucune d’entre elles ne se trouve sur le sentier de Te Araroa. Il est très difficile de faire du camping sauvage sur l’Île du Nord car beaucoup de terres sont privatisées. Il y a donc deux options : les campings et les zone réservées au bivouac moyennant une petite donation, d’où l’importance d’avoir de l’espèce sur soi. Sur l’Île du Sud, on empreinte des sentiers peu fréquentés et on traverse peu de terres privatisées. Il est donc assez simple de planter sa tente où on le souhaite si on est fatigué ou si on trouve un endroit idéal pour passer la nuit et s’assurer de ne rien laisser derrière soi. La plupart du temps, je dormais en tente près d’une hut ou dans une zone de bivouac, car ces endroits proposent généralement une toilette sèche et un point d’eau. Matériel (si tu devais citer plus ou moins 10 indispensables à mettre dans son sac, ce serait quoi ?) :
- Filtre Mini Sawyer : cela vous permet de filtrer l’eau et d’éliminer 99,9999 % des bactéries et des protozoaires présents dans l’eau. INDISPENSABLE !
- BLP (Balise de Localisation Personnelle) : c’est un appareil électronique doté d’un GPS qui permet de vous localiser en cas d’accident, cela peut vous sauver la vie.
- Vêtements en laine de mérinos : ils sèchent très rapidement et évitent les mauvaises odeurs. Petit plus, les chaussettes mérinos, c’est le meilleur moyen d’éviter les ampoules.
- Bâtons de randonnée : la meilleure chose que j’ai pu emmener avec moi, d’une grande aide autant en montée qu’en descente pour soulager vos genoux notamment.
- Pochette/sac étanche : je recommande d’organiser ses affaires (vêtements, nourriture, toilettes, électronique, etc.) avec des sacs étanches. Tu gagnes du temps pour trouver ce que tu cherches, et en même temps, tu les protèges.
- Duct Tape (ruban adhésif en toile) : pour réparer son matériel.
- Lampe frontale : utile quand on marche et quand on campe.
- Batterie externe : très utile quand tu passes de nombreux jours dans la nature sans pouvoir recharger ton téléphone ou ta caméra.
- Couteau suisse : toujours utile.
- Trousse de premiers soins : une blessure, ça peut arriver, j’étais heureux d’avoir de quoi soulager mes chevilles quand je me suis blessé.
Concernant le sentier, il n’y a pas de grandes difficultés, du moins rien qui ne m’a semblé impossible. C’est un sentier accessible, avec relativement peu de passage engagés. Les seuls réels dangers peuvent venir des rivières et de la météo, il suffit d’être prudent. Au final, il faut juste accepter de sortir de sa zone de confort. Certaines sections te coupent de la civilisation pendant une semaine ou plus. Ce qui veut dire enchaîner plusieurs jours sans se laver, à moins de trouver une rivière ou un lac. Je pense sincèrement que le mental joue un rôle plus important que le physique.
- Être minimaliste et vivre simplement
- Partager et être généreux
- Être bienveillant
- Vivre pleinement l’instant présent
- Rien est acquis
- Tout est possible
Dans un autre registre, il y a ce moment où une inconnue, après avoir fait demi-tour, s’est arrêtée en voiture sur le bord de la route pour m’offrir un café glacé et un jus d’orange qu’elle avait achetés au village spécialement pour moi. Je crois avoir dit mille fois merci à cette personne, j’étais trop ému par ce geste plein de bienveillance et de générosité. Les Néo-zélandais sont très altruistes, ils sont toujours prêtsà aider.
Au final, les choses simples sont les meilleurs souvenirs.
J’ai pu profiter d’une deuxième année en Nouvelle-Zélande en signant un visa de travail avec cette même entreprise. Une formidable expérience, qui m’a permis de découvrir un peu plus le pays, créer de fortes amitiés et d’approfondir mon anglais.
En revanche, le retour en Europe en septembre dernier a été un peu plus dur, car j’ai dû quitter Lake Tekapo, que je considérais comme ma « maison » après y avoir passé plus d’un an. Ensuite, la situation actuelle avec cette pandémie mondiale n’a pas aidé. Ce n’est facile pour personne, chacun est affecté d’une manière ou d’une autre. Pour ma part, passer d’une grande liberté sur le Te Araroa à un confinement, ça a été un choc. Cependant, j’essaye toujours de voir le positif, cette situation m’a permis d’avoir beaucoup de temps libre et j’ai pu me consacrer à 200 % sur mon film documentaire « Up and Down » qui sort aujourd’hui.
En espérant que l’on puisse tous rapidement profiter librement des plaisirs de la nature.
Merci à Dylan pour toutes ces informations et tous ces ressentis. Nous avons pu visionner « Up and Down » avant la publication de cette interview et nous vous recommandons à 100 % de courir faire la même chose. Pendant 20 minutes (on aurait adoré que ça dure plus !!), vous allez être immergés dans les magnifiques paysages de la Nouvelle-Zélande et vous allez écouter des randonneurs aux profils très différents mais tous aussi inspirants les uns que les autres. Visionner Up and Down sur Youtube.
Cofondatrice de pvtistes.net, j'ai fait 2 PVT, au Canada et en Australie. Deux expériences incroyables ! Je vous retrouve régulièrement sur nos comptes Insta et Tiktok @pvtistes avec plein d'infos utiles !
Cofounder of pvtistes.net. I went to Canada and Australia on Working Holiday aventures. It was amazing!
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(2) Commentaires
Merci Dylan, pour tes réponses à l’interview et pour ton film-documentaire, c’est hyper inspirant et ça donne envie de se lancer !!
Un grand merci pour cette opportunité, c’était un plaisir d’échanger sur ce sujet 🙂
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