Jean et Archibald – Serial WWOOFers en PVT Japon
Nombreux sont les pvtistes au Japon qui désirent se lancer dans la merveilleuse aventure qu’est le WWOOFing. Le pays regorge de campagnes, de forêts et de fermes où de nombreux séjours de volontariat sont proposés. Mais, où trouver des offres ? Comment cela se passe-t-il d’un point de vue administratif ? Comment choisir son WWOOFing ?
Jean et Archibald, qui comptabilisent 8 WWOOFing à eux deux, partagent leurs expériences et conseils.
Archibald : Salut, je m’appelle Archibald, j’ai 28 ans, je viens du Sud-Ouest, pas loin de Bordeaux. Depuis longtemps, j’ai envie de découvrir le Japon (la langue, la culture, etc.) et par curiosité je me suis intéressé au WWOOFing parce que je viens d’une région agricole et que j’avais bien envie de retourner à la terre et pourquoi pas dans un pays où la nourriture est l’une des meilleures au monde ?
Archibald : Alors je suis à mi-chemin dans mon PVT. J’ai déjà passé 6 mois au Japon. Je suis arrivé mi-décembre 2022 et mon programme c’était de découvrir l’archipel au travers de différents WWOOFings, de découvrir les techniques d’agriculture ou même de construction d’habitats et de rénovation pour un éventuel projet futur (au Japon ou en France).
J’ai d’abord passé 1 mois à Tokyo pour prendre quelques cours de japonais et ne pas arriver en « full touriste » chez les hôtes. Ensuite a pu démarrer l’incroyable aventure du WWOOFing…
Le second était à Wakayama, perdu en pleine campagne. J’ai aidé Natsumi et sa mère à s’occuper de leur champs de thé et de leurs potagers. C’était plus rude au niveau du travail et j’ai dû parler exclusivement japonais mais l’endroit était très beau et les hôtes très gentils.
Le troisième s’est déroulé chez un jeune couple de Japonais et leur petite fille de 3 ans, dans la préfecture de Shizuoka. Je les ai aidés à la construction d’une guesthouse en bois. Pour le coup, l’expérience était incroyable, très zen, grâce à la gentillesse des hôtes et à la bonne humeur de Mon-chan (la petite fille).
Et enfin je suis depuis peu à Iwate dans une ferme écoresponsable. Pour le moment, ça se passe bien mais la charge de travail est vraiment plus élevée et le réveil très matinal !
Archibald :Mon premier WWOOFing (ever) et le plus mémorable s’est déroulé début février. Je me suis rendu dans la préfecture de Kumamoto, sur l’île de Kyushu au sud du Japon. C’était quand même l’hiver, donc il faisait bien frisquet mais on passait nos soirées au coin du feu à jouer avec les enfants donc ça allait. Là-bas, j’ai appris auprès de Yusaku-san et Akina-san à entretenir une parcelle sylvicole (plus de 200 châtaigniers). On récoltait et vendait ensuite au marché local toutes sortes de légumes. Je les ai aidés à construire une tiny house (en matériaux de récupération) pour les futurs WWOOFers. C’était incroyable. de temps en temps on allait dans des onsens (source chaude) pour se prélasser après une journée harassante de boulot, même si c’était plutôt chill la plupart du temps (rires).
Ensuite, j’ai enchaîné directement direction Shikoku et la préfecture de Kochi où j’ai appris à faire du papier japonais à partir d’une espèce japonaise de mûrier (le kozo). On s’est retrouvé un gang de 5 Français par hasard. C’était complètement fou, on avait une partie de la maison pour nous seuls. On se faisait à manger, on avait même accès à une voiture quand on était en jour off, etc. Vraiment une excellente expérience. Même le boulot en lui-même, la récolte du bois, la découpe, le dépeçage et la fabrication du papier artisanal : tout était super et Ayumi-san, notre hôte, était super sympa et compréhensive.
Après j’ai fait une petite pause retour à Tokyo pour 1 mois pour retrouver des copains qui venaient me voir et je suis reparti sur la route à partir d’avril, direction Hiroshima ! Plus précisément Osakikamijima, une petite île entre Hiroshima et la préfecture de Ehime. Un couple franco-japonais m’a accueilli, Gurvan-san et Yuki-san. Lui était maçon donc j’ai appris à construire des murs en terre crue et des murs en pierres sèches pour divers projets intéressants. L’île était recouverte de mikans (ndlr : mandarines japonaises) et de types d’oranges, de pamplemousse, de pomelos et autres agrumes aux saveurs extraordinaires. Pas mal de travail, assez physique mais très raisonnable et des repas succulents. C’était mon anniversaire et ils m’ont fait un gâteau surprise exprès pour moi (trop mignons).
Après ce 3e WWOOFing, me voilà encore en vadrouille du côté de Wakayama où j’ai rencontré Hiromi-san, une ancienne restauratrice et nutritionniste qui était à la retraite et qui s’occupait d’une école alternative pour enfants. C’était le moins intéressant des 4 premiers WWOOFings que j’ai pu expérimenter parce que j’étais le seul WWOOFer, les échanges n’étaient pas faciles avec l’hôte et j’ai dû écourter mon séjour pour des raisons personnelles. Bref petit bémol mais ça ne m’a pas découragé pour autant !
Actuellement, me voilà parti dans le Grand Nord ! Non pas en Sibérie ou au Groenland mais au nord du Japon. Du coup, je suis à Aomori, précisément à Hirosaki-chi au pied du Mont Iwaki. Ici c’est le paradis du WWOOFing. Katsu-san et sa petite famille ont un énorme terrain, ils font de l’agriculture full bio, ils vendent des paniers de légumes aux gens du coin. On a déjà planté en un jour des centaines de légumes (aubergines, choux, patates douces, pommes de terres…). Le cadre est incroyable, l’eau qu’on boit et qui irrigue les champs provient de la source de la montagne qui nous surplombe, l’air est doux même en juin, l’emploi du temps est hyper bien organisé et on se régale encore une fois. La nourriture vient du jardin et voilà c’est ça la vie ! Qu’est ce que vous attendez ?
Archibald : J’ai réfléchi à comment voyager au Japon sans vendre mon rein donc j’ai regardé les « alternatives » et je suis tombé sur le WWOOFing. J’en avais vaguement entendu parler avant et je me suis dit « c’est pour moi ». J’ai vu quelques avis, une vidéo youtube d’une femme qui en avait fait au Japon et là j’ai découvert le site WWOOF Japan. Ca m’avait l’air sérieux donc j’ai créé un compte. Ils demandent 30 € pour une année je crois. J’ai rempli mon profil et ensuite j’ai regardé les gens qui avaient besoin d’aide puis j’ai recoupé avec les coins qui m’intéressaient pour essayer de me faire une road map.
Archibald : Alors au début je cherchais plutôt des gens dans ma tranche d’âge (trentaine, quarantaine). Je voulais aussi plutôt des fermiers qui travaillent la terre et pas forcément qui exploitent des animaux ou de façon minoritaire. Ensuite, j’ai choisi des régions que je souhaitais découvrir. Là, je me retrouve dans le nord parce qu’il fait plus frais et le sud est plutôt humide/tropicale en ce moment et ça me disait moyen. J’ai très envie de découvrir Hokkaido aussi donc c’est sur le chemin. Après, je fais au feeling. Il faut prendre en compte les disponibilités des hôtes en fonction de nos disponibilités aussi (s’ils ont besoin d’aide, s’ils ont de la place…).
On rencontre forcément des Japonais lorsque l’on fait un volontariat, que ce soit les hôtes où les locaux. C’est une porte d’entrée facile pour en apprendre plus sur la culture et les Japonais en général. Il est parfois dur de discuter avec des locaux lors d’un voyage, le WWOOFing permet cela.
Un facteur non négligeable : les finances. Sans être payé, on est tout de même nourri et logé… Dans un voyage d’un an, quelques semaines sans dépenser d’argent ne sont pas de trop ! Enfin, on découvre de nouvelles régions, de nouveaux plats et de nouveaux modes de vie. De quoi avoir plein de souvenirs ou d’idées pour la suite !
Archibald: Une raison importante et non négligeable est le prix du logement au Japon ! Ensuite, je dirais que ça permet de voyager et de découvrir l’archipel d’une autre façon et de rencontrer des gens qui cherchent à partager leurs expériences, leurs savoirs, leurs quotidiens pour un temps tout simplement et c’est plutôt vachement sympa de leur part !
J’ai engrangé beaucoup de connaissances sur l’agriculture, sur le japonais, la culture et les différences entre les régions (un peu comme en France avec les spécialités culinaires, les jargons…). Je ne peux que recommander cette manière de voyager car elle est vraiment ancrée dans un tissu local, sociale et respectueuse de l’environnement.
Archibald: Il y a un peu un côté aventurier à partir comme ça dans un pays dont on ne connaît pas vraiment la langue pour travailler dans les champs ! Donc les inconvénients sont seulement ceux qu’on imagine. Si vous n’aimez pas mettre la main à la pâte, le WWOOFing n’est pas fait pour vous c’est sûr, mais comme on dit « C’est en forgeant qu’on devient forgeron » ! C’est une expérience introspective et sociale aussi.
Il faut accepter de cohabiter avec des inconnus, de s’adapter à leur façon de vivre, de participer aux activités de subsistance de la famille, etc. Rien de fou mais il faut bien se rendre compte que tout ça comporte un certain engagement et une volonté d’ouverture vers les autres, vers une culture et un territoire bien différent du nôtre.
Mais une fois que vous comprenez que ce vous apporte le WWOOFing est 1 000 fois supérieur aux efforts investis, il n’y a pas de raisons de se poser de questions. Foncez !
Archibald : Personnellement je ne me suis jamais senti en danger, à aucun moment. Le Japon est un pays très respectueux, très pacifique, avec un taux de criminalité très faible par exemple. Vis à vis des autres WWOOFers, je ne me suis jamais senti oppressé ou autre. Les gens qui participent à cette communauté ont tendance à être plutôt ouverts, à l’écoute, respectueux et surtout curieux. Après je suis un homme, je sais que pour une femme cela doit être un peu différent.
Petite info, la plupart des hôtes proposent des chambres privatives pour les femmes ou des chambres partagées réservées aux femmes et d’autres réservées aux hommes.
Archibald: J’ai mis l’adresse de la guesthouse où je suis arrivé en premier. Ensuite, quand j’ai changé d’adresse, j’ai mis celle de mon appartement à Tokyo et enfin j’ai mis l’adresse d’un ami qui reçoit mon courrier.
Tous les habitants et les commerçants étaient incroyablement accueillants et gentils.
Archibald: Il y en a tellement. Je pense que les plus mémorables se trouvent à Kyushu, les échanges de recettes franco-japonaise avec Yusaku-san et Akina-san, la vente de galettes bretonnes avec de la viande fumée de sanglier à Kikuchi, la découpe de ce fameux sanglier, les moult onsens mais surtout celui sur les pentes du mont Aso, avec le pique-nique cuit par le souffle du volcan (légumes / oeufs vapeurs) et… Je dirais le dernier coucher de soleil sur la vallée de Kikuchi qui m’a foutu les larmes aux yeux.
Archibald : Mon conseil, c’est que, si vous avez lu jusque là, bien joué à vous. Maintenant, il faut vous inscrire sur WWOOF Japan pour découvrir le bonheur, les mains dans la terre, les yeux attentifs à la vie qui s’éveille en vous et autour de vous, le corps fortifié par les journées de labeur, le cœur plein de souvenirs et de joies immenses.
Merci à Jean et Archibald pour leur partage d’expérience et bonne fin de PVT à eux !
Pour plus d’informations sur le WWOOFing en PVT, consultez notre dossier Faire du volontariat (WWOOFing, Workaway et HelpX) pendant son PVT.
Après un premier voyage au Japon, j'ai tenté l'aventure PVT en m'installant plusieurs mois à Tokyo ! Entre petits boulots dans la capitale et voyages dans tout le pays, cette année a été plus qu'enrichissante et je partage désormais ce que j'aurais aimé savoir avant mon départ. :)
After my first trip to Japan, I chose the visa PVT to settle in Tokyo for several months! Between odd jobs in the capital and travels all over the country, this year has been more than rewarding, and now I'm sharing what I wish I'd known before I left France. :)
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(1) Commentaire
Bonjour merci pour cet article que je trouve très fidèle à la réalité du wwoofing au Japon. Je suis moi aussi actuellement en pvt depuis novembre 2022 et je parcours le Japon en faisant du wwoofing. C’est très drôle je suis aussi passée par la ferme de Yusaku et Akina à Kikuchi et je vais bientôt aller à Aomori à côté du Mont Iwaki 🙂
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