La Nouvelle-Orléans était sur mon carnet de route depuis plusieurs années, mais des malheureux événements (dont l’ouragan Isaac !) m’ont empêché de mettre les pieds en Louisiane. Cette fois-ci, au cours de mon nouveau tour des Etats-Unis, j’étais déterminée à passer du temps dans la capitale du jazz, qu’il pleuve, neige (peu probable) ou vente (très probable).

Après un interminable voyage de train depuis le Texas, le wagon panoramique de mon train Amtrak me permet de voir les bayous de la Louisiane sous un magnifique coucher de soleil. La Nouvelle-Orléans est proche, et je n’en peux plus d’attendre après plus de 20 heures de train. Je m’attendais à voir une belle ville, au final, je suis arrivée sans doute dans la plus belle ville américaine que je n’aie jamais vu. Il ne faut pas se méprendre, les Etats-Unis possèdent des villes superbes, j’avais adoré Chicago, New York City, Seattle ou même Portland (moins spectaculaire, mais avec une ambiance superbe qui compense largement !) mais la Nouvelle-Orléans, c’est autre chose.

Le centre ancien, « Vieux Carré » ou « French Quarter » est assez étendu pour une ville américaine (où l’on a l’habitude de démolir assez régulièrement tout ce qui est un peu ancien !), qui plus est pour une ville qui subit régulièrement les aléas des cyclones et des ouragans. Je n’avais jamais vu un tel mélange de genres, architecturalement parlant : des maisons à la française, à l’espagnole, à la créole, et souvent, les trois en même temps ! Et des volets, des volets de partout, merci l’héritage français ! (Les volets sont effectivement très rares en Amérique du Nord, comme dans la grande majorité des pays anglo-saxons et saxons !).

Le Vieux Carré est plutôt touristique, mais dès que l’on sort de Bourbon Street (qui est, comme son nom l’indique, une rue de la soif), le quartier redevient plus paisible, avec ses villas et immeubles traditionnels. A noter que la Nouvelle-Orléans est réputée pour être une véritable ville de débauche : on peut même boire de l’alcool dans la rue. C’est déjà surprenant en Europe, alors aux Etats-Unis, encore plus ! Mais la Nouvelle-Orléans, ce n’est pas que strip-tease et jeux à boire, c’est surtout le jazz, évidemment. C’est fantastique de se balader, à n’importe quelle heure de la journée, et dans presque n’importe quel quartier et d’entendre de la musique, du jazz, des chanteurs, des brass band de partout, des bons, comme des moins bons. Même pas besoin d’aller dans un des clubs les plus connus (mais c’est à faire quand-même !) pour se faire bercer par le rythme de la Nouvelle-Orléans.

Et la nourriture, ah la nourriture ! J’avais déjà eu un aperçu de la nourriture sudiste et cajun lors d’un précédent voyage dans le Sud, j’avais adoré, évidemment… Et je n’ai encore pas été déçue ! Gumbo, crawfish, jambalaya, beignets avec café au lait frappé (en français dans le texte). Pour ça, une seule adresse, la meilleure : le Café du Monde. Je ne m’en remets toujours pas !

La Nouvelle-Orléans vit à l’heure espagnole, du fait de la chaleur étouffante la journée, mais aussi de son héritage espagnol. Par moments, par exemple sur la terrasse du Café du Monde à minuit, on peut jurer d’être dans le sud de l’Espagne. On sent aussi la présence française : les locaux sont curieux quand ils vous entendent parler français et vous questionnent immédiatement. J’ai même rencontré mon premier américain francophone (dont la langue maternelle est le français), né dans les bayous de Lafayette, dans le pays cajun. Il est d’ailleurs plutôt facile d’aller faire un tour de quelques heures ou d’une journée dans les bayous environnants : les tour-opérateurs abondent et vous aurez le choix entre des expériences très différentes (petits bateaux pour 5 personnes ou énormes bateaux touristiques pour 25…) à des prix très variables.

Mais la Nouvelle-Orléans ce n’est pas que le jazz, les maisons coloniales et la fête… C’est aussi beaucoup de misère et de pauvreté, notamment à Treme, quartier où j’ai résidé chez l’habitant, grâce à AirBnB. Une maison sur deux n’a pas été reconstruite après le passage destructeur de Katrina, il y a pourtant 9 ans, et la pauvreté est d’autant plus présente qu’avant. D’une rue à l’autre, on passe d’un alignement de maisons sublimes à des squats qui ne tiennent plus debout. La violence est là, elle aussi, quand, même dans une rue très passante et touristique, j’ai vu une personne se faire tabasser au sol.

Heureusement, pour nous touristes, du centre-ville à Treme, la course de taxi n’est pas très chère le soir, et pour moins de 10 $ on peut rentrer en moins de 10 minutes après avoir fait la fête.
Je ne saurais dire si j’ai eu un réel sentiment d’insécurité, à la Nouvelle-Orléans plus que dans une autre ville américaine. Bien sûr, il y a des quartiers et des rues qu’il faut à tout prix éviter, ce que j’ai toujours fait où que je sois, mais à la Nouvelle-Orléans, la pauvreté (noire, bien sûr) est présente un peu de partout, sans pour autant que la touriste lambda (blanche) que je suis se sente en danger. Comme partout dans le Sud, on sent profondément les clivages ethniques…

Et cela rend la Nouvelle-Orléans encore plus intéressante, encore plus vibrante, encore plus unique. On peut se laisser porter par cette ville en quelques heures seulement, et se laisser complètement envoûter… Ou alors, serait-ce du vaudou ?!

isa

Amoureuse des Etats-Unis, de l'Utah et du voyage en train, j'ai passé 7 mois à Montréal en 2010, et j'en ai profité pour découvrir la Nouvelle-Angleterre en long, en large et en travers !
Mon coup de cœur avec Montréal date de 2008, et d'un mois estival là-bas... Depuis, je ne fais qu'y retourner !

J'ai réalisé deux tours des Etats-Unis (& Canada) en 2012 puis en 2014. Plusieurs mois sur les routes, c'est formateur... De retour à Montréal en 2019-2020 pour un PVT, avant de raccrocher !
Sur PVTistes.net, j'aime partager mon expérience sur le forum, dans des dossiers thématiques ou même en personne ! Vous me croiserez sûrement à Lyon, ma ville de cœur.

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(10) Commentaires

tiphaine I |

ah mais voila j’étais sur que tu avais écris un article sur la nouvelle orléans, mais je savais plus ou, je croyais que c’était sur ton blog, mais impossible de trouver quoique ce soit. Et la en tapant louisiane dans le moteur de recherche je tombe sur ton article….. trop contente je suis pas folle:) pour nous c’est surement en mai que l’on y sera….on a hâte…..

isa I |

Je n’ai malheureusement toujours pas eu le temps de l’écrire pour mon blog 😀
En mai le temps ne devrait pas être trop étouffant !!

marine I |

merci beaucoup pour les petites conseils ! Si on y va c’est pour Mai donc j’espère que le climat sera bueno…vivement 🙂

tiphaine I |

alors y êtes vous allés? comment est le temps en mai?

Manon I |

Si tu as aimé le décors de la Nouvelle-Orléans alors il faut que tu ailles voir Charleston et Savannah en caroline du Sud et Géorgie !

Marine, si je peux me permettre un conseil, ne dort pas dans un hôtel aux abords de la rue Bourbon, si tu ne souhaite pas passer la nuit debout, leurs cocktails gratuits sont des pièges !! J’y ai quand même passé la nuit la plus mémorable de ma vie, il n’y a aucune limite dans cette rue 😉

isa I |

J’ai beaucoup plus apprécié Charleston que Savannah (alors qu’avant d’y aller, j’étais persuadée de l’inverse, comme quoi…) : c’était au cours d’un voyage précédent : https://pvtistes.net/un-tour-des-usa/ 😉

marine I |

Coucou,

Avec une pote nous nous envolons pour le Canada dans 2 mois et c’est inévitable, nous allons faire un tour à la Nouvelle-Orléans. Pourrez-tu me dire à quelle période tu y es allée ? et nous donner quelques conseils en tout genre ?

En tout cas ton témoignage me conforte dans l’idée d’y aller…

Bonne journée

isa I |

Salut !
J’y suis allée mi-juin et ça commençait déjà à devenir difficile, du point de vue du climat (beaucoup d’orages et une chaleur étouffante). Je déconseille fortement d’y aller en été, car c’est la saison des ouragans.. A mon avis, l’idéal est au printemps, quand les températures sont plus agréables et que tout est en fleur !
Des conseils en tout genre, difficile.. Ca dépend ! Mais je dirais qu’il ne faut pas hésiter à ne pas loger dans le Vieux Carré mais plutôt dans Treme si c’est un coin plutôt sûr du quartier, c’est très dépaysant et ça offre une toute autre vision de la ville 🙂

tiphaine I |

ça donne envie tout ça!!!

isa I |

Heureuse de t’avoir donné envie d’y faire un tour ! 🙂