Bonjour, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Hello, je m’appelle Chloé, j’ai 23 ans et je viens d’une petite ville située dans les Bouches-du-Rhône. Étudiante en école de commerce à Marseille, j’ai eu la chance d’avoir une année de césure entre mon M1 et mon M2. J’en ai profité pour voyager et c’est comme ça que je suis restée 4 mois en Nouvelle-Zélande, de mars à juillet 2018 dans le cadre d’un PVT.
Pourquoi cette envie de partir en Nouvelle-Zélande en PVT ?
J’ai de la chance car mes parents m’ont toujours fait voyager à travers le monde, mais cette fois je voulais réaliser mes propres rêves de voyage. J’ai profité de mon année de césure pour découvrir la Birmanie, plusieurs capitales européennes, l’Inde et la Nouvelle-Zélande.
Je souhaitais passer plusieurs mois dans un pays anglophone, découvrir des paysages magnifiques, et au fond de moi je crois que je voulais aussi partir loin. Comme il est facile d’obtenir un PVT en Nouvelle Zélande, je n’ai pas hésité longtemps !
Tu as décidé de ne voyager qu’en faisant du stop, tu peux nous expliquer pourquoi ?
En atterrissant en Auckland, je n’avais absolument rien de prévu hormis mes 5 premières nuits en auberge de jeunesse (au Brown Kiwi, une auberge que je conseille à tout le monde d’ailleurs, une vraie pépite !!). Dès mon arrivée j’ai posé des milliers de questions à tous les backpackers sur… tout en fait ! Je ne savais ni où aller, ni comment y aller !
La plupart m’ont conseillé d’acheter une voiture… mais franchement je n’y connais rien en mécanique, je n’avais pas vraiment les moyens, et absolument pas l’envie. Alors j’ai regardé les bus (car c’est ce que j’avais utilisé pour mon voyage en Europe) mais il faut savoir qu’à l’exception de quelques bus de nuit pas chers, les transports en commun sont hors de prix en Nouvelle Zélande !!
Alors j’ai eu la folle idée de faire du stop !
La première fois c’était parce que je devais rentrer à Auckland après un wwoofing dans le Coromandel, j’ai tenté le stop sur une petite distance (1 heure de route). J’avais tout l’après-midi devant moi : ça a marché super rapidement, j’ai attendu 6 minutes !
Je n’avais jamais fait de stop auparavant, ou peut-être une fois en France. Mais je crois que j’ai toujours eu l’envie de tester !
J’avais même hésité à le faire pour mon tour d’Europe en novembre 2017 mais il allait faire très froid et les bus étaient tellement peu chers que j’avais finalement vite abandonné l’idée.
Mais cette fois, en Nouvelle Zélande, j’en ai fait mon mode de voyage.
Rentrons dans le vif du sujet, ce n’est pas trop dur le stop ?
Sincèrement non, le stop en Nouvelle-Zélande, ce n’est pas difficile. La plupart du temps, j’attendais entre 5 et 10 minutes, parfois un peu plus et il faut s’armer de patience… surtout dans les zones reculées mais en général ça se fait bien ! Par contre, je conseille d’avoir un bon K-way, j’ai attendu quelques fois sous la pluie… c’est le jeu ! 🙂
Tu voyages en solo, que dirais-tu à une PVTiste qui craint de faire du stop seule ?
À une PVTiste qui craint de faire du stop seule… je crois que je dirais de ne pas en faire. C’est bizarre de dire ça parce que j’ai adoré mon expérience, je n’ai jamais eu un seul problème en stop et je le conseille à toutes celles et ceux qui en ont envie, vraiment. Mais je comprends aussi que cela fasse peur et d’après moi, il n’y a pas de mal à ne pas sentir de monter dans les voitures d’inconnus. Si on le fait, il faut avoir envie !
J’en ai beaucoup parlé avec Adeline, une Française que j’ai rencontrée en WWOOFing, elle a acheté une voiture car elle ne sentait pas de voyager en stop… alors que moi c’est l’inverse.
En voyage j’ai appris à m’écouter davantage et à suivre mon instinct, on est tous différents.
As-tu connu des galères en faisant du stop ?
Les souvenirs de cette question me font rire… la plus grosse galère que j’ai connue c’était pour sortir d’Auckland, j’allais à New Plymouth… oui oui je voulais faire 5 heures de route dans la journée. C’était à la fin de mon voyage, je crois que plus rien ne me faisait peur ! J’ai mis 2 heures à sortir d’Auckland, une Française m’a même déposée au milieu de l’autoroute !!!! Grosse frayeur… jusqu’à ce que la police vienne me voir en me disant qu’il était complètement interdit de faire du stop ici… tu m’étonnes ! Ils m’ont sortie de là et déposée sur une autre route, heureusement. Finalement je suis arrivée à New Plymouth… de nuit ! J’ai juste eu le temps d’apercevoir le Mont Taranaki dépasser des nuages depuis la voiture, avec un Néo-zélandais qui le voyait aussi pour la première fois. On était aussi émerveillés l’un que l’autre !
Et à l’inverse, des moments forts ?
Le moment le plus intense, c’était mon dernier stop. Je voyageais depuis 2 jours dans le Coromandel avec un Français (je bénéficiais de sa voiture : encore merci Jaume !!)
On rentrait à Auckland le même jour et il m’a proposé de me ramener : j’ai dit non. C’était 4 jours avant mon retour en France, j’avais la journée entière pour rentrer, je sentais que j’avais besoin de faire une dernière fois du stop pour boucler cette expérience !
J’ai attendu 15 minutes à Whitianga, et un couple de retraités kiwis s’est arrêté, ils allaient à Auckland : jackpot ! Ils ont été géniaux, ils m’ont demandé si j’étais pressée, je ne l’étais pas : on a donc fait un détour par Hot Water Beach, ils tenaient absolument à m’y emmener, puis on est allés boire un café tous les 3, et pour finir, ils m’ont acheté du fromage !! En plus, ils m’ont déposée directement à mon auberge ! C’était vraiment un joli partage, j’ai leur adresse e-mail, et ils m’ont invitée à venir dans leur maison du Coromandel quand je reviendrais en Nouvelle-Zélande.
Mais dans l’ensemble j’ai toujours été surprise des gens qui m’ont prise en stop : des gens tellement différents mais avec un cœur énorme. Je garde un merveilleux souvenir de chacune de mes rencontres.
Quels conseils tu donnerais aux futurs pvtistes qui veulent faire du stop en Nouvelle-Zélande ?
Je crois qu’il y a quelques règles à respecter en stop : la première, c’est de sourire ! Dites-vous que les automobilistes ont 10 secondes pour décider s’ils vont s’arrêter ou non.
Toujours le sourire, jamais les mains dans les poches, ni d’écouteurs, ni de lunettes de soleil.
Et toujours, un panneau, je crois que c’est indispensable. Ou peut être que ça ne l’est pas, mais ça aide ! Comme j’ai fait du stop en automne / hiver, le soleil se couche tôt, je commençais toujours le matin et je m’arrêtais vers 15 ou 16 h maximum. Et pour le lieu, j’essayais de me mettre à la sortie des villes à un endroit où les voitures pouvaient s’arrêter.
Mais tout ça, je l’ai appris au fur et à mesure, il ne faut pas trop se poser de questions en stop, et ne pas être trop pressé !
Tu as un panneau que tu peux utiliser pour tous tes stops, c’est une super idée !
Haha oui, mon fameux panneau que j’ai même ramené en France d’ailleurs ! J’en avais marre de chercher des morceaux de cartons et de réécrire le nom de la ville ou j’allais. Une fois, alors que j’étais à un croisement avec des feux rouges, je me suis amusée à écrire « THIS WAY » puis à faire un système de flèches (que je pouvais plier) pour montrer où je voulais aller.
Ça a fait rire les gens, et ça a marché alors je l’ai gardé ! Un autre aspect pratique c’est que les gens ne connaissent pas ma destination finale, du coup, si je le sens pas, je peux refuser de monter en disant que je vais dans une autre ville.
Ensuite, mes flèches se sont cassées alors j’ai continué avec un simple « THIS WAY », je n’étais pas pressée, la plupart du temps je n’avais même pas réservé d’auberge alors je pouvais m’adapter aux gens 🙂
Tu as déjà été en « concurrence » avec d’autres auto-stoppeurs ?
Oui plusieurs fois, c’est drôle d’ailleurs de rencontrer une autre personne sur la route, avec son backpack et son carton. À chaque fois, c’était premier arrivé, premier servi, tout simplement !
Est-ce que parfois, tu en as eu marre de ce mode de voyage ?
Ça m’est arrivé quelques fois j’avoue, mais très peu. Quand je faisais 6 ou 7 voitures différentes dans la journée et qu’il fallait se présenter à chaque fois… Mais moi qui voulais progresser en anglais, ça m’a bien aidée !!
Et allez, je l’avoue ici, je me suis endormie plusieurs fois… personne ne l’a jamais mal pris, j’offrais des biscuits ou du chocolat pour m’excuser… 🙂
Souvent, en PVT, on rencontre beaucoup de voyageurs et moins de locaux. Pour toi, ça n’a pas été le cas. Avec du recul, tu penses que c’était une bonne façon de vivre ton PVT ?
Comme je l’ai dit un peu plus haut, c’est l’une des meilleures idées que j’ai eues de toute ma vie ! Je ne me voyais pas voyager autrement en fait, rencontrer des locaux a été super enrichissant. Je me suis rendu compte que là-bas, les gens sont dévoués. Certains n’hésitaient pas à faire des détours de 50 kilomètres pour me déposer devant la porte de mon auberge, un Suisse a même changé sa destination finale et a fait un détour de 2 heures.
Je ne savais pas comment les remercier, alors je leur parlais de mon parcours, je m’intéressais à eux. Je leur apportais le plus de sourires et de bonne humeur possible.
C’est plus qu’un mode de transport finalement, je ne l’ai pas fait juste pour me déplacer gratuitement (même si, évidemment ça fait partie des aspects positifs) : je retiens des moments de partage incroyables !
(2) Commentaires
Super témoignage ! Ça me donne un peu plus envie de faire du stop !
Merci Chloé pour ton témoignage 🙂
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