Apprendre l’anglais en PVT au Canada, c’est possible, à Montréal ?
Ce n’est un secret pour personne, communiquer en anglais n’a jamais été le fort des Français. Et bien évidemment, je ne dérogeais pas à la règle. J’ai eu beau suivre des cours d’anglais depuis l’école primaire jusqu’à la fin de mon master, regarder des films en VO, suivre des méthodes depuis chez moi… Rien n’y faisait, mon niveau stagnait à un point que je qualifierais de proche du néant !
Par ailleurs, passionné depuis mon plus jeune âge par les jeux vidéo, je me suis très vite rendu compte qu’une fois mes études terminées, il me serait impossible de postuler à une quelconque offre liée à ce secteur tant la maîtrise de l’anglais, à la fois écrit et parlé, est indispensable pour prétendre à un tel poste. C’était donc décidé : il fallait que je parte à l’étranger pour enfin maîtriser cette fichue langue !
Mon choix de destination s’est naturellement porté vers le Canada puisque originaire d’une petite station de ski dans les Alpes, la neige, le froid et les grands espaces ont toujours fait partie intégrante de ma vie. En revanche, il a été nettement plus difficile de choisir la ville dans laquelle j’allais m’établir. Deux métropoles bien distinctes m’attiraient : Vancouver et Montréal. Vancouver, pour son aspect anglophone et les sommets montagneux à proximité ; Montréal, pour la facilité de pouvoir trouver du travail dans mon domaine d’études et parce que mon meilleur ami était déjà sur place.
Après mûre réflexion, Montréal est finalement sortie du lot. Puisque l’on parle français là-bas, pourquoi ce choix me direz-vous ? Eh bien parce que j’avais décidé de vivre mon expérience de pvtiste d’une autre façon : en utilisant le moins possible ma langue maternelle. L’avantage premier avec cette métropole québécoise réside dans le fait qu’elle est cosmopolite. Il est donc fréquent d’entendre dans la rue et selon le quartier où l’on se trouve, des conversations en anglais : c’est le cas par exemple du Downtown, de Westmount ou encore de Griffintown ! Mais on ne va pas se le cacher, ce n’est pas en commandant une bière dans une micro-brasserie ou en allant faire ses courses à l’épicerie que l’on va devenir bilingue !
Intégrer une colocation internationale : le bon plan pour progresser
Afin de m’assurer de parler anglais de manière continue, j’ai pour ma part choisi d’intégrer une colocation internationale au cœur de Montréal, dans le quartier de Berri-UQAM. Je suis tombé sur un site internet du nom de Cubahaus. Le concept est simple : partager une maison, du temps et des activités avec d’autres jeunes issus des quatre coins du monde ; une sorte d’auberge espagnole ! Durant près de quatre mois, j’étais donc en immersion totale avec une dizaine de nationalités différentes (Canadiens, Indonésiens, Allemands, Tchèques, Ukrainiens, Anglais, Italiens, Pakistanais, Luxembourgeois et j’en passe) !
Le premier mois là-bas a été pour moi un vrai défi. Non pas en termes d’ambiance puisque nous avons très rapidement été comme une grande famille, mais plutôt en termes de communication et de compréhension : l’anglais étant la langue officielle de la maison et mon niveau étant très bas, il a fallu m’adapter très rapidement. Se faire comprendre et parler aux autres me plaçait dans une situation très souvent inconfortable et il était vraiment frustrant voire décourageant de ne pas pouvoir interagir avec les autres comme je le souhaitais… Je crois que le plus dur pour moi était lorsque nous étions tous réunis : suivre une conversation de groupe avec ces innombrables accents était pour moi une vraie gymnastique cérébrale à s’en donner des migraines !
En complément : prendre des cours d’anglais et travailler dans une entreprise bilingue !
En parallèle, je me suis inscrit à des cours d’anglais du soir de 18 h à 20 h à la CITIM, un service d’aide à la recherche d’emploi pour les immigrants à Montréal. À 2 $CA l’heure de cours, c’était là une solution parfaite et peu onéreuse pour perfectionner mon anglais, notamment ma grammaire. Par ailleurs, dans l’entreprise où j’ai travaillé au cours de mes premiers mois de PVT, j’ai notamment eu comme mission de réorganiser la filiale anglaise de la marque avec un collègue anglophone originaire de l’Ontario : exactement ce qu’il me fallait pour développer mes compétences professionnelles !
Pour décrocher ce job, j’ai eu une certaine chance puisque nos clients étaient majoritairement francophones. Mon niveau d’anglais n’avait été testé que très brièvement durant mon entrevue : « explique-moi ce que tu as fait durant le week-end dernier ». En revanche, durant ma recherche d’emploi, j’ai ressenti le poids de mes lacunes lorsqu’à plusieurs reprises, j’ai raté de belles opportunités d’emploi. Pour chacune d’entre elles, les employeurs m’ont précisé que leur choix s’était finalement porté sur un candidat avec un bien meilleur niveau d’anglais que moi : choix tout à fait compréhensible mais qui n’en est pas moins rageant après plusieurs entretiens !
D’autres astuces qui m’ont aidé à progresser
J’aimerais également partager avec vous quelques petites « astuces » qui, je trouve, m’ont vraiment bien aidé à progresser. Tout d’abord, la pratique des jeux de société est un excellent moyen de s’exercer (surtout ceux nécessitant une joute verbale assez poussée comme c’est le cas notamment avec le « Loup Garou » ou encore « Secret Hitler »). Pour les intéressés, je vous recommande d’ailleurs le Randolph Pub : un bar à jeux de société se trouvant dans le quartier latin !
Un autre conseil qui cette fois-ci ne s’applique qu’aux célibataires (ou aux couples ouverts et aux polyamoureux), les apps de dating : simples à installer, gratuites, sans engagement… Parfait pour pratiquer son anglais écrit et oral (sans mauvais jeu de mots bien sûr) ?
Enfin dernier point : ne regardez plus vos films et séries avec les sous-titres en français. Votre cerveau est tellement focalisé dessus qu’il en oublie d’écouter la VO. Commencez donc par mettre les sous-titres en anglais et, petit à petit, quand vous commencerez à vous sentir de plus en plus à l’aise, retirez-les complètement !
Pour conclure et après un an de vie à Montréal, je suis la preuve vivante qu’il est possible, même dans une province francophone et avec un niveau déplorable, d’apprendre l’anglais si l’on s’en donne la chance et les moyens. Bien évidemment et même après douze mois passés ici, il m’arrive toujours de faire des fautes, de chercher mes mots ou bien d’être en manque de vocabulaire : on ne devient pas bilingue en un an et encore moins à Montréal. Toutefois, le chemin parcouru depuis l’année dernière est sans équivoque : je suis maintenant capable de parler sans difficulté avec un anglophone, de me faire comprendre, de le comprendre, de plaisanter et même de dissimuler mon accent français : petite fierté personnelle lorsqu’en soirée après cinq minutes de discussion, on me demande « where are you from? » ?
(23) Commentaires
Bonjour !
Merci beaucoup pour ce récit!
Ce concepts de maison partagée m’attire beaucoup! par contre le lien ne semble plus marcher, pourriez-vous le remettre s’il vous plait ? 🙂
Je me demandais également combien ce logement coûtait ?
De très bons conseils, bons à savoir. Ca fait plaisir de voir qu’une personne a réussi à atteindre ses buts, surpasser ses craintes au niveau de la langue, ça encourage sincèrement les personnes comme moi qui ont cette peur de la barrière de la langue mais tellement envie de progresser et s’investir. Merci bcp
Tant mieux si mon récit a pu t’aider 🙂 Ce qu’il faut se dire, c’est que le ridicule ne tue pas et qu’au final, les anglos trouvent notre accent plutôt cute haha ! Et je te rassure, eux aussi sont gênés quand ils parlent français : on est tous dans le même bateau au final 😉
La plupart des conseils sont excellent surtout celui des jeux de société et des apps de dating, par contre en tant que prof d’anglais je conseille généralement aux gens de faire attention avec les maisons internationales. C’est des lieux sympa mais pour y apprendre l’anglais c’est un peu limité à moins d’avoir la chance de tomber sur une maison où la majorité des gens sont anglophones. On y apprend certes à baragouiner en anglais mais c’est aussi le risque de se retrouver à parler du « erasmus english » et à se retrouver bloquer à un niveau B1 pendant des années parce qu’on a appris un anglais fonctionnel mais limité en grammaire et en vocabulaire.
On peut tout à fait apprendre l’anglais à Montréal comme on peut très bien l’apprendre en France mais si on veut vraiment atteindre un bon niveau (C1 voir C2) y’a des trucs qu’on apprend que dans une immersion totale au contact d’une culture anglophone.
Faut par contre préciser que y’a des quartiers entiers de Montréal qui sont principalement anglophone et qu’il est par exemple possible de s’y trouver une collocation avec des canadiens.
Un autre très bon conseil qu’on peut donner pour améliorer son anglais c’est de regarder des dessins animés en anglais plutôt que des films. C’est un des mediums les plus accessibles et vous allez apprendre des tonnes d’expressions idiomatiques en un rien de temps. D’ailleurs c’est pas pour rien que les enfants progressent en langue grâce aux dessins animés.
Le meilleur moyen d’apprendre l’anglais c’est en tout cas d’arrêter de se concentrer sur ses fautes et de se féliciter des trucs qu’on arrive à maîtriser, bref de ne plus penser les langues comme un français quoi.
Salut Nicolas ! Merci pour ton témoignage qui vient compléter mon récit, il va aider beaucoup de monde j’en suis sûr 🙂 Bon à savoir avec les dessins animés, je l’ignorais ! Je suis assez d’accord avec toi au final sur les maisons internationales mais elles ont au moins l’avantage pour un gros débutant (comme je l’étais) de franchir une étape qui n’aurait pas été possible autrement ! Elles te permettent également d’accroître ton pool de vocabulaire sur plusieurs thèmes dont celui de la « maison » 😉 Mais je te rejoins sur le fait qu’une immersion dans un environnement full anglo reste malgré tout le best !
Et puis ce sont des vrais lieux de vie où on a pas le temps de s’ennuyer. J’ai connu une maison similaire aux Etats-Unis à l’université mais j’ai eu la chance de tomber dans un endroit ou 70% des personnes étaient américaines et moi et mes compagnons français, russes et chinois avons tous énormément progressé grâce à eux.
Pour les dessins animés, j’ai fait ça après être parti en Espagne ou je réapprenais l’espagnol quasiment de zéro. Je prenais des cours le matin et en rentrant je me posais devant Cartoon Network pendant une petite heure et ça m’a énormément aidé parce que les épisodes des dessins animés tournent souvent autour d’un thème particulier donc t’emmagasine plein de vocabulaire autour d’un seul thème. Sans parler des expressions idiomatiques qu’on apprend normalement quand on est gosse mais qu’on continue d’utiliser après. Tu te fais ça tous les jours une petite heure avec sous-titre anglais si tu veux et en quelques semaines tu vas être surpris du résultat !
tu me donne de plus en plus envis de le faire , sa nous encourage vraiment tous vraiment , et félicitation pour ton parcoure !!!
Merci pour ton message Jimmy, content que ça te donne encore plus le goût de venir à Montréal ? Pour info, on organise demain un livechat à 18 h sur le PVT à Montréal si tu veux venir y poser tes questions.
Merci Raphael pour ton récit, c’est très intéressant !
« Enfin dernier point : ne regardez plus vos films et séries avec les sous-titres en français. Votre cerveau est tellement focalisé dessus qu’il en oublie d’écouter la VO. Commencez donc par mettre les sous-titres en anglais et, petit à petit, quand vous commencerez à vous sentir de plus en plus à l’aise, retirez-les complètement ! »
C’est exactement ce que je recommende aussi ! Ne mettez surtout pas les sous-titres en français car si vous n’avez pas la compréhension, vous ne ferez que lire les sous-titres sans vous concentrer sur ce que disent les acteurs. Si vous êtes frustrés de ne pas comprendre, vous pouvez revoir des films que vous avez aimé 🙂
Bonjour, c’est encourageant de voir que l’apprentissage de l’anglais est possible en ci peu de temps avec de la motivation! Pour regarder des films en anglais (sans sous-titres français) me recommandez vous d’avoir une petite connaissance de l’anglais avant de me lancer ou conseillez vous cela à tous les types de niveau?
Salut Adeline,
Il faut un mimimum de base pour commencer, tu peux faire ça en ligne avec notre partenaire Babbel : https://pvtistes.net/bonsplans/apprendre-une-langue-avec-babbel-20-de-reduction/
Tu as 20% de réduction grâce à notre partenariat 🙂
Merci pour ton retour d’expérience ^^ Je suis nul comme toi donc ton expérience me sera précieuse haha.
J’aurai des questions à propos de Cubahaus, est-ce que tu pourrais m’en dire un peu plus ? Est-ce que c’est fiable ?
Et aussi, qu’elle est la coloc qui était proche de la CITIM ? (j’ai du mal à voir sur la carte du site)
Il faut réserver pour 4 mois ? ou pas forcement ?
Et est-ce que je dois réserver « rapidement » pour avoir une place ? ou j’ai encore du temps ? j’aimerai arriver courant voir fin septembre.
Enfin j’ai vu 1er septembre sur le site. C’est du non négociable le début de la coloc ?
Aussi, Est-ce que tu as trouvé un job « facilement » en ne parlant pas trop anglais ? Tu l’as trouvé avant d’arriver sur place ? et dans quel domaine ? La CITIM t’as aidé en plus a ce sujet, ou c’était surtout du développement personnel ?
Merci infiniment pour ces réponses et le temps que tu m’accorderas/nous accorderas 🙂
Pierre
Salut Pierre ! Merci pour ton message, content que mon expérience puisse aider 🙂 Je vais essayer de répondre à tes questions maintenant ! Concernant Cubahaus, ne te fais pas de souci à ce niveau-là, c’est vraiment fiable : je suis toujours en contact avec Kevin, la personne qui gère cette coloc’ internationale et je l’aide même à organiser des événements et soirées pour les nouveaux arrivants 😉 Deux des trois bâtiments sont vraiment très proches de la CITIM : celui de Berri-UQAM et celui de Saint-Laurent ! Pour la durée, il faut voir directement avec Kevin, mais tu peux normalement prendre un bail de 4 mois et renouveler au besoin, il est assez flexible là-dessus si tu t’y prends tôt ! Tu as encore largement le temps pour une réservation en septembre, tu peux le contacter vers la mi-juin / fin juin (tu auras comme ça plus de visibilité concernant la situation actuelle liée à la Covid-19) ! Par ailleurs si tu veux t’assurer une place, il te faudra très probablement payer le mois de septembre même si tu n’y arrives qu’à la fin de celui-ci : parle-en directement à Kevin, il te donnera plus de détails à ce sujet 🙂 En ce qui concerne le travail et l’anglais, n’hésite pas à relire mon article, j’en fais justement mention ! Personnellement, je l’ai trouvé une fois arrivé à Montréal : il est vraiment très compliqué de signer quoi que ce soit depuis la France, je n’avais moi obtenu aucune réponse à mes candidatures avant de partir ! Étant dans le marketing digital, je peux trouver un métier dans quasi tous les domaines : là, il s’agissait du secteur du BBQ :p Pour la CITIM, j’ai trouvé les cours vraiment biens, surtout que tu pratiques quand même beaucoup l’oral et la grammaire donc ça te permet de reprendre les bases et de les solidifier : chaque semaine, le prof choisit un nouveau thème à aborder dont « l’anglais au travail » peut en faire partie 😉 J’espère que ça répond à tes questions, n’hésite pas si tu veux plus de détails !
Super, merci pour toutes tes réponses, c’est génial 😀
Est-ce que tu pourrais me donner le contact de Kevin en mp bien sur 🙂 Je m’arrangerai directement avec lui si c’est possible ☺️ (même si j’ai fais une démarche cubahaus avec tes recommandations pour la CITIM 🙂 )
Pour le travail, j’avais bien lu, c’était pour avoir plus de précision. Mais au vu de ta réponse, je dois moins me prendre la tête / stresser et tout ira bien haha.
Je n’hésite pas si j’ai d’autres questions, merci encore pour tes réponses.
Pierre
Re Pierre ! Je vais lui demander et s’il est ok, je te les envoie 🙂 Pour le job et l’anglais, partout où j’ai postulé, on m’a demandé mon niveau d’anglais : ça va vraiment dépendre de l’entreprise mais généralement, ils attendent de toi quelques bases et que tu puisses au moins comprendre et te faire comprendre pour des phrases très simples ! On va dire que sur 30 minutes de mes entretiens, 5 d’entre elles étaient en anglais : si tu te prépares bien, ça devrait le faire 😉
Ok super merci pour ton retour 🙂
Et ok attendons son accord 🙂
Merci encore
Bravo à toi ???
Merci Mélina, ça fait plaisir 😉 Bon courage à toi si tu souhaites aussi te perfectionner en anglais !
Avec plaisir en même temps tu as bossé pour donc c’est mérité ?. Un jours j’espère. Pour le pvt on va attendre un peu ?
Oui tu as raison, ce n’est pas le meilleur moment pour partir en PVT :p
Félicitations mec??
Merci pour ton message Sofiane 😉
{{like.username}}
Chargement...
Voir plus