Je l’ai rêvé pendant plusieurs années et aujourd’hui mon projet s’est enfin concrétisé. Après quelques semaines à Sydney, je suis devenue propriétaire, avec mon conjoint, d’un van aménagé. Nous sommes en route pour 12 mois, 30 000 kilomètres, à travers 6 États australiens. Dans ce récit, je partage avec vous mon expérience, de la recherche, aux visites, à l’essai, jusqu’à l’achat du van et les démarches administratives qui en résultent. Voici tout ce qu’il faut savoir.
Le marché des véhicules aménagés en 2022
Arrivés à Sydney, nous nous sommes rapidement rendu compte que le marché des véhicules aménagés avait été affecté par la crise du covid.
Le constat est sans appel, les prix des vans, 4×4 et véhicules aménagés en Australie ont explosé ! Nous avons donc été contraints d’adapter notre investissement de départ pour l’achat d’un van.
À la recherche de la perle rare
Avant notre départ, nous avions déjà une petite idée sur notre futur achat.
Tout d’abord, nous avons fait le choix du van aménagé, pour plusieurs raisons :
- La qualité de vie. Effectivement, un van aménagé est une vraie maison sur roues. On y retrouve de l’espace, du confort, des rangements et tout ce dont on a besoin pour vivre en nomade (petite cuisine, douche extérieure, frigo, etc.).
- La liberté ! Partir en van sur les routes australiennes, c’est pouvoir vivre en toute autonomie. Une expérience unique.
- Le rapport qualité/prix. Acheter un van aménagé, c’est un investissement. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’à la fin du trip il sera possible de le revendre et ainsi de retrouver en totalité ou en partie, la somme investie au départ. Aussi, en Australie, les vans aménagés sont très populaires. Il reste relativement simple de trouver une petite pépite en quelques jours ! Et inversement, il semble tout aussi simple de vendre son bien à la fin du voyage, en tenant compte de l’évolution du marché et de l’état du véhicule.
Ensuite, pour ce van, nous avions également plusieurs critères :
- peu de kilomètres ;
- la rego ;
- un entretien régulier du véhicule ;
- une automatique (de préférence).
Concernant la phase des recherches, je dois l’avouer, monsieur a eu la lourde responsabilité de nous trouver “la perle rare”. Il s’est chargé de toute la phase “présélection” et a passé plusieurs heures à comparer l’ensemble des vans disponibles sur le marché. Une étape primordiale pour ne pas perdre de temps au moment des visites et centrer nos recherches sur ce qui vous intéresse vraiment.
En Australie, il y a différents moyens de trouver un van. La recherche en direct, dans les garages ou encore dans les rues (par hasard). Sans oublier la recherche en ligne. Voici les sites que nous avons consultés pour trouver notre van : Gumtree, Marketplace (Facebook) et Travelwheels.
Le moment des premières visites
Si vous l’avez loupé dans mon dernier récit, mon copain et moi, nous sommes arrivés en PVT Australie avec un niveau d’anglais scolaire.
Autant vous dire qu’avant de commencer les premières visites, nous étions mitigés entre l’excitation et le stress !
D’une part, l’achat de ce van était primordial pour nous. Cet achat allait tout simplement lancer notre aventure. Après plusieurs semaines à Sydney, nous n’avions qu’une envie, commencer à vadrouiller sur les routes australiennes.
D’autre part, comme vous l’aurez compris, cet achat était le projet de plusieurs années d’économies, de réflexions et de rêves. L’enjeu était important. Faire le bon investissement pour nous assurer de la sérénité pendant notre année de voyage et aussi nous permettre d’avoir un retour sur investissement après ces 12 mois de trip.
La préparation
Il était important de se préparer un minimum. Surtout lorsqu’on parle anglais comme une vache espagnole… Alors, avant d’entamer les visites, nous avons rédigé plusieurs questions précises et générales sur le van.
Aussi, nous avons appris quelques mots-clés pour faciliter nos échanges : pneus, carrosserie, contrôle technique, etc.
Comme deux soldats en mission, l’un était chargé de vérifier toute la mécanique du van et l’autre de contrôler l’aspect pratique et matériel du véhicule.
La visite
Après plusieurs jours de recherches intensives, nous avons trouvé une annonce qui rassemblait la majorité de nos critères. Rapidement, j’ai entamé les échanges avec la propriétaire, nous nous sommes fixés une date de rencontre pour procéder à la première visite du van.
Direction le nord de Sydney. Il aura fallu deux bus, 45 minutes de trajet et 15 minutes à pied pour enfin voir apparaître face à nous, un van aménagé Volkswagen.
Nous faisons la rencontre de Laura, une jeune Australienne qui vient tout juste de terminer son tour de l’Australie durant 8 mois. Cette information est intéressante puisqu’elle nous offre un regard sur la capacité du véhicule à réaliser ce type de voyage.
Passées les présentations, il est temps de visiter le van pour lequel nous sommes venus !
Le coup de cœur…
La visite démarre, il est difficile de poser des mots sur ce qu’on a ressenti. Mais lorsque Laura a ouvert les portes du van, on a eu le coup de cœur. C’était une évidence, c’était celui-là.
Évidemment, nous sommes allés plus loin que ce ressenti de départ. Nous avons effectué la visite complète du véhicule et son analyse dans les moindres détails. Tout y est passé : esthétique, praticité, mécanique, moteur, pneus, carrosserie. Nous n’avons rien laissé au hasard. J’ai même réussi à négocier le prix du véhicule et à le faire baisser de 2 500 $AU (ce qui n’est pas rien, surtout avec mon niveau d’anglais…).
La visite s’est vite transformée en une rencontre humaine très enrichissante. Laura nous a partagé son expérience en Australie. Elle nous a donné de nombreux conseils pour mener à bien notre projet. Nous voyons au travers de son récit de voyage, celui que nous allons bientôt pouvoir réaliser.
Après plus d’une heure à discuter et échanger sur le van, il était temps de conclure.
Sur le chemin du retour, je savais. Avant même que l’on se dise quoi que ce soit, je connaissais d’ores et déjà l’avis de mon copain. On était tous les deux sur la même longueur d’onde concernant ce van. Ce qui a d’autant plus facilité les choses. Et puis avec un large sourire au visage, on a commencé à réaliser : “la première visite, c’est la bonne ?”. C’était difficile d’y croire, surréaliste même. On se retrouve à l’autre bout du monde et on est sur le point d’acheter un van. C’était pour nous complètement fou.
La contre-visite : toute une aventure
Tout de même, nous nous sommes laissés le temps de la réflexion. Il ne faut jamais prendre de décision à la hâte. Aussi, nous avons fait le choix de visiter deux autres vans pour confirmer notre coup de cœur.
Après quoi, le coup de cœur était toujours là.
Finalement, l’heure de la contre-visite a sonné. C’était le moment de finaliser l’achat, mais surtout de tester en condition réelle le véhicule.
Si vous ne le savez pas encore, en Australie, on roule à gauche avec le volant à droite. L’avantage, c’est que la majorité des véhicules sont automatiques. Ce qui facilite l’apprentissage de la conduite. Mais au départ, ce n’est pas évident.
Placée face au volant, prête à m’engager sur mon premier carrefour australien, j’avoue, je ne faisais pas la fière. D’ailleurs, je pense avoir plus stressé qu’à mon examen de permis de conduire, c’est dire ! Plus sérieusement, je n’avais jamais conduit à gauche, avec le volant à droite, la boîte de vitesses à gauche et sans oublier le gabarit du véhicule qui est bien loin de ce que j’avais pu connaître avec ma petite Clio. Bref, beaucoup d’informations en même temps ! Je suis paniquée ! Finalement, je prends mon courage à deux mains. Je démarre le véhicule, je fais mon petit tour du pâté de maison. Après deux freinages qui ont manqué de nous faire le coup du lapin, un demi-tour approximatif et un BPM à 180, j’ai ramené le véhicule entier et les passagers vivants à destination.
Sans trop de suspens, le coup de cœur était toujours bien présent. On décide enfin de passer le cap ! On achète le van.
Du coup de cœur à l’achat
C’était bien sympa les petites visites, parler chiffons et carrosseries, mais maintenant on passe à la partie moins fun du projet : l’achat. Et surtout : le paiement !
Pour ma part, tout n’a pas été simple, notamment entre ma banque française et ma banque australienne. Je vous explique.
Le processus est simple. En théorie, il me suffit de prendre mon argent disponible sur mon compte en banque français et de procéder au virement vers mon compte en banque australien. Puis transférer l’argent vers le compte australien de la propriétaire du van.
En pratique, c’est plus compliqué. Tout d’abord, pour transférer de l’argent vers un compte étranger, il faut nécessairement passer par une plateforme de transfert. Celle-ci se charge du virement et de la conversion des devises (selon le taux de change en vigueur au moment de la transaction). Je procède donc à la création de mon compte Wise et lance le virement.
Sauf que le montant est trop élevé et ma banque française bloque mon virement. Heureusement, avant mon départ, j’avais eu un rendez-vous avec ma conseillère pour lui expliquer mon projet en Australie. Donc, j’avais un contact direct avec ma banque. Ainsi, j’ai pu rapidement faire le nécessaire (je vous invite vraiment à faire ce rendez-vous avant votre départ, à cet instant ça m’a clairement sauvé la mise). Après 2 à 3 jours, j’ai réceptionné l’argent sur mon compte australien.
Mais ce n’était que le début des mésaventures. Lorsque j’ai souhaité faire le virement de mon compte en banque australien vers celui de Laura, la vendeuse du van, mon compte était plafonné, donc le virement impossible. J’ai dû me déplacer au sein de mon agence. La conseillère a fait le nécessaire. En partant, je procède au virement. Quelques minutes plus tard, sur le chemin du retour, j’apprends que le virement est bloqué ainsi que mon compte en banque pour suspicion de fraude. Je dois retourner en agence. Génial.
Arrivé dans une nouvelle agence à proximité de chez moi, le conseiller me dirige vers une salle. Je suis escortée. Il m’explique que je vais passer un entretien téléphonique avec un agent spécialiste des fraudes. Il va falloir répondre à toutes les questions posées et signer l’ensemble des documents se trouvant en face de moi. Je me crois dans un épisode des experts en Australie. Je vous jure, j’ai eu l’impression de passer un interrogatoire alors que je voulais juste acheter un van…
Heureusement, je passe l’interrogatoire… euh l’entretien avec brio ! Finalement, après 10 jours de bataille, le virement a pu être effectué.
On récupère les clés
Le jour suivant, nous avons pu récupérer les clés. Notre petit van, rebaptisé “Manly” est enfin à nous, il va nous accompagner pendant un an autour de l’Australie.
Pour devenir officiellement propriétaire, nous devons compléter le “certificate of registration”. Il nous suffit de remplir notre partie en spécifiant le nom, prénom, la date de naissance, l’adresse et le numéro de téléphone du nouveau propriétaire du véhicule. Ce papier est conservé par la vendeuse du van.
Ensuite, nous nous sommes dirigés vers le service de transfert de la rego. Ces bureaux se trouvent un peu partout en Australie. C’est un passage obligé lorsqu’on achète un véhicule et c’est à ce moment-là que l’on officialise l’achat auprès du gouvernement australien.
Ici, il m’a fallu remplir un document avec l’ensemble de mes informations (nom, prénom, âge, date de naissance, nationalité, sexe, adresse et numéro de téléphone). J’ai aussi présenté mon passeport et mon permis de conduire international. Après quelques minutes d’attente, je me suis dirigée vers un guichet où le transfert de propriétaire a été officiellement effectué. Pour le transfert de plaque d’immatriculation, il m’a fallu payer environ 300 $AU. Après quoi, j’ai réceptionné mon nouveau numéro d’identification du véhicule. Le van était officiellement à mon nom. Je suis propriétaire !
Le début de la vanlife
Clé en main, on démarre le véhicule vers notre nouvelle aventure. On est un peu perdus, sans savoir où aller, mais on est heureux ! Et c’est tout ce qui compte.
Mes conseils…
Acheter un van aménagé durant son PVT en Australie, c’est un budget conséquent. Je vous invite à fixer votre budget avant votre départ pour l’acquisition du véhicule. Il est impératif d’anticiper toutes les dépenses annexes :
- de 200 à 600 $AU pour la rego (la somme varie selon le prix du véhicule) ;
- quelques dollar pour compléter les aménagements de votre van (coussins, ustensiles de cuisine, réchaud, etc) ;
- au moins 1 000 $AU de secours.
Pour la petite anecdote, après trois semaines de vadrouille sur la côte est australienne, la batterie du van nous a lâché. Cela nous a coûté 300 $AU. Heureusement, nous l’avons changés seuls, sans passer par un garage. Mais cela prouve que nous ne sommes jamais à l’abri d’une dépense imprévue. Et avec ce type de véhicules, les dépenses peuvent vite grimper. Soyez prévoyants et garder un petit budget pour pallier ces pannes et réparations.
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