Si vous avez lu mon bilan de mes trois années en Nouvelle-Zélande, vous aurez remarqué que je n’avais qu’une toute petite attente pour mon PVT en Nouvelle-Zélande : vivre une vie de nomade. Pourtant, tout juste un mois après mon arrivée, je suis tombée amoureuse de la région de Tasman qui est, contre toute attente, devenue ma “base” lors de mon voyage.

Alors, pourquoi s’installer alors qu’au fond de moi, je voulais vivre une vie de nomade ?
Est-ce que la Van Life est compatible avec le fait de se poser ?
Quels sont les avantages de ces modes de vie ? Et leurs inconvénients ?

Si ces questions ont déjà traversé votre esprit, alors ce récit est pour vous !

De voyage à confinement

Novembre 2019. Nous conduisons sur la Coastal Highway. Je suis émerveillée par ce qui m’entoure. La marée est basse donc l’autoroute se trouve juste au-dessus du sable. À ma droite, le ciel est bleu et je devine l’eau de la mer au loin. À ma gauche, les montagnes s’imposent avec une certaine douceur. Je regarde mon compagnon, des étoiles plein les yeux, et nous nous disons que c’est vraiment l’endroit rêvé pour vivre nos prochains mois.

Nous sommes arrivés à Motueka quelques jours avant de commencer mon nouveau job à Abel Tasman. Je n’avais jamais mis les pieds dans la région auparavant, mais le travail avait l’air super chouette, alors j’ai sauté le pas. À notre arrivée, nous nous installons dans une auberge de jeunesse pour la toute première fois. Très vite, nous nous sommes sentis chez nous. Nous nous sommes fait des amis incroyables, nous avons créé des repères et nous ne nous sommes jamais lassés du paysage magnifique.

Après 4 mois sur place et malgré mon amour pour cette région, mon envie de voyage n’a fait que grandir. J’ai la bougeotte. J’ai envie de découvrir de nouvelles choses. J’ai envie d’aventures. C’est décidé, dès la fin de mon contrat, je retourne enfin sur les belles routes de la Nouvelle-Zélande.

C’était sans compter l’arrivée d’une pandémie. Dans cette triste situation, je me considère chanceuse d’avoir été dans un endroit que je connaissais lorsque le confinement est arrivé. J’avais mes amis, j’avais mes repères, et j’avais même une aide financière suite à la perte de mon emploi. Si le confinement était arrivé 10 jours plus tard, j’aurais été sur les routes et la situation aurait été beaucoup plus compliquée.

Nous voilà donc, mon compagnon et moi, à déménager hors de l’auberge pour une chambre dans une colocation à 4 (bien plus calme et sécurisé qu’une auberge dans une situation de pandémie selon nous), pour une durée indéterminée. Après 2 mois de confinement à tourner comme un lion en cage (souvenez-vous, j’avais déjà envie de voyager avant le confinement !), ça y est, nous pouvons sortir. Et surtout, nous pouvons partir !

Un hiver sur la route

Le sac à dos bouclé, la voiture remplie, on est prêts !

Nous disons au revoir à Motueka et c’est parti, on hit the road. Avec la fin du visa qui approche, je voulais me dépêcher et tout voir. Mais la vie sur la route m’a très vite fait comprendre qu’il était plus beau de vivre dans le présent, un jour à la fois.

Nous avons donc pris notre temps. Nous nous levions avec le soleil la plupart des jours. Nous organisions nos activités en fonction de la météo. Nous avions une vague idée de là où nous allions, mais nous savions que mille et un détours, mille et une surprises allaient se mettre sur notre chemin. Nous restions plus ou moins longtemps dans chaque endroit selon comment nous nous sentions là. On vivait un jour à la fois, une ville à la fois, un camp à la fois.

Ce sentiment de liberté a guidé tout notre hiver en Nouvelle-Zélande.

C’était ma vie rêvée.

Un visa prolongé, encore et encore

Après 3 mois à vivre dans mon petit bolide, le manque d’argent a commencé à se faire sentir. Il était temps de se poser dans un nouvel endroit et de profiter de notre dernier mois en Nouvelle-Zélande.

Ici encore, la vie nous a joué un petit tour. Quelques jours avant le retour prévu, le gouvernement annonce une prolongation des visas. Et là, c’est une évidence. On retourne à Motueka.

Depuis ce moment, nous avons vécu notre petite vie de cette façon. Nous travaillons l’été à Motueka et profitons des routes vides l’hiver. Nous essayons de ne pas penser à l’après. Et deux fois de plus, la Nouvelle-Zélande nous a fait ce cadeau de prolonger nos visas.

Les avantages et inconvénients de se poser

Vous l’aurez compris, j’étais loin de m’imaginer que je me poserais quelque part lors de mon voyage en Nouvelle-Zélande. Pourtant, la vie en a décidé autrement. Après des rencontres, un confinement et des prolongations, une partie de moi voulait toujours retourner à Motueka. Alors c’est ce que j’ai fait.

Il y a beaucoup d’avantages à s’installer quelque part en tant que backpacker.

D’abord, il y a le sentiment d’appartenance. Il faut être honnête, même si j’adore être sur la route, découvrir, partir à l’aventure, j’aime aussi mon petit confort et mes habitudes. S’installer à un endroit permet de se créer de nouvelles racines, un nouveau chez soi. Et en période de pandémie, c’était très rassurant d’avoir ce sentiment tout en étant au bout du monde.

D’ailleurs, les amis kiwis que j’ai rencontrés à Motueka sont devenus comme une deuxième famille pour moi. Je ne compte plus le nombre de fois où l’un ou l’autre, ou les parents des uns et des autres, m’ont aidée lorsque j’avais des petits soucis. Qu’il s’agisse de m’aider lors d’une crevaison de pneu au milieu de nulle part, de m’héberger quand je me suis retrouvée sans logement, ou pour me conduire à l’aéroport, mes amis ont toujours répondu présents et jamais je ne pourrais assez les remercier.

En plus, avec le temps, on devient vraiment un peu comme un local. Malgré le fait d’être étrangère, je suis installée dans cette petite ville depuis plus longtemps que certains de mes amis kiwis. Les personnes me reconnaissent dans les magasins, les bars, dans la rue parfois. On me reconnaît aussi à mon travail. Et je dois dire que ça fait vraiment plaisir de se sentir comme faisant partie d’une petite communauté et pas seulement comme quelqu’un qui est juste de passage.

Enfin, en s’installant dans une région, on commence vraiment à la connaître et on peut explorer tous ses recoins. On peut aussi prendre le temps et ne pas avoir l’impression de se dépêcher pour maximiser notre temps quelque part.

Par contre, s’installer quelque part peut aussi avoir des inconvénients. Cette impression de ne pas devoir se dépêcher peut aussi nous faire tomber dans une certaine complaisance : comme on a tout le temps du monde, on finit par ne rien faire du tout.

Et donc, on peut facilement tomber dans une routine. Et pour moi, la routine est dangereuse. J’ai tout le temps la bougeotte. J’ai besoin de stimulation, de faire des choses qui m’animent, de partir dans de nouvelles aventures. Et donc, bien que j’adore mon confort, je peux très vite m’ennuyer et me sentir frustrée si je sens que les choses deviennent un peu monotones.

Et enfin, on ne va pas se mentir, notre étiquette de backpacker nous colle un peu à la peau. Et même si j’adore être vue comme une voyageuse, on peut parfois recevoir des paroles condescendantes parce qu’ “on ne vient pas d’ici,” même si on y vit depuis plusieurs années.

Les avantages et inconvénients de la Van Life

Je ne l’ai pas encore mentionné, mais je me demande comment vous avez imaginé mon véhicule en lisant mon récit. Je me demande si vous avez imaginé un van avec un bel intérieur en bois, des tiroirs sous le lit, une petite cuisinette. Mon titre était peut-être un peu trompeur… Je vous présente donc Anakin (ou Ani, pour les intimes), ma toute première maison sur roues.

Je pense que ce n’était pas forcément l’idée que vous vous faisiez. Pourtant, il est tout à fait possible de vivre la Van Life (à 2 !) dans une petite Nissan Wingroad, si on est prêt à faire quelques sacrifices de confort.

Car si la Van Life en fait rêver plus d’un, elle comporte aussi certains inconvénients.

Tout d’abord, on peut très vite devenir claustrophobe. Une voiture (ou un van), c’est petit. Elle contient toutes vos possessions et tout ce dont vous avez besoin pour mener votre quotidien. Il faut donc être organisé, ingénieux même parfois. Dans mon cas, chaque soir, nous devions déplacer toutes nos affaires de l’arrière à l’avant de la voiture pour libérer notre lit. Après 3 mois, nous sommes devenus les pros du Tetris mais au début, ça nous prenait du temps pour tout déplacer tout en gardant un semblant d’organisation. On s’habitue, mais parfois, on s’en passerait bien.

D’ailleurs, on s’en passerait notamment quand il pleut. La météo peut en effet rendre notre vie un peu plus compliquée lorsque l’on vit dans sa voiture. Et même si c’est relaxant de s’endormir au bruit des gouttes d’eau sur la carrosserie, c’est tout de suite moins drôle lorsqu’on doit faire pipi à 2 heures du matin et que l’on doit traverser un camp boueux sous les intempéries pour atteindre les toilettes les plus proches. Ce n’est pas non plus drôle lorsqu’il pleut toute la journée, que vous avez donc envie d’une journée cozy, mais que votre tête touche le plafond dès que vous vous asseyiez un peu trop droit. Enfin, à côté de la pluie, il y a aussi le froid. Parce que oui, je me suis déjà réveillée avec du givre à l’intérieur de la voiture.

Le seul confort que l’on peut donc avoir lorsque l’on vit sur les routes, c’est le confort du camp dans lequel on va passer la nuit. Je pensais que vivre dans ma voiture me permettrait de vivre où je veux. Malheureusement, ce n’est pas aussi simple que ça. Il existe des endroits spécifiques où vous pouvez passer la nuit. Certains endroits sont petits et il faut donc arriver à l’avance pour avoir une place. Certains endroits sont payants, d’autres gratuits. Certains camps offrent un certain confort comme une cuisine, de vraies toilettes, et, si vous gagnez le jackpot, vous aurez même des douches ! Mais la plupart du temps, vous n’aurez que des long drops, des toilettes à fosse, et un réservoir d’eau (pas toujours potable). Enfin, certains locaux ne sont pas toujours sympathiques avec les voyageurs et n’hésiteront pas à vous chasser d’un camp, même si vous y êtes légalement.

Mais même s’il existe quelques inconvénients, la Van Life apporte surtout énormément de belles choses dans une vie.

Pour moi, la Van Life rime avec liberté. La liberté d’aller là où le vent nous porte, de partir, de rester, de prendre des détours inattendus. Vivre sur la route, c’est la possibilité de manger au bord d’un lac, au pied d’une montagne. C’est s’arrêter et courir sur la plage. Cette liberté va de pair avec la spontanéité. Chaque moment donne l’impression d’être un nouveau voyage, une nouvelle aventure. On se laisse guider par nos envies, par nos curiosités, par les rencontres, juste parce que.

La vie en van est tellement simple. On vit avec peu et on se contente de peu. Il n’y a aucune planification, aucun encombrement. Cette simplicité apporte une telle sérénité. On vit au jour le jour. On fait avec ce que l’on a et tout nous satisfait. La Van Life nous fait réaliser que Baloo avait raison, il en faut peu pour être heureux. Grâce à ce style de vie, je me suis rendu compte que beaucoup de mes possessions étaient superflues et ne m’apportaient, en fait, aucune satisfaction. J’ai donc décidé de continuer de vivre avec moins et, je dois l’avouer, c’est libérateur ! Quand on a peu de choses, on a aussi peu de choix à faire. Et d’un point de vue psychologique, avoir peu de choix nous fait conserver notre énergie pour d’autres choses comme pour la créativité. La simplicité rend mon quotidien plus apaisant, et je me sens donc plus fluide et plus légère.

Enfin, la Van Life, c’est la connexion avec la nature. C’est s’endormir bercée par l’orage ou l’appel du morepork, se réveiller avec le bruit des vagues et le soleil sur l’océan. Lorsque l’on vit en voiture, d’autant plus en Nouvelle-Zélande, on est toujours entouré de nature. Vivre au rythme du soleil nous force à nous connecter. J’ai appris à être attentive, à être à l’écoute de l’environnement, à apprécier le silence. J’ai appris à lire dans les nuages, les couleurs du ciel et le vent. J’ai appris à m’orienter, à lire l’heure grâce au soleil. J’ai appris à apprécier les petites choses, à remarquer les petites différences qui ont de grands effets… Et grâce à tout ça, je me suis sentie en harmonie avec cette belle nature qui nous entoure.

Alors… Se poser ? La Van Life ? Les deux ?

Il n’y a pas de bonne réponse car la meilleure façon de voyager est la façon qui vous correspond et qui vous épanouit.

Dans mon cas, je suis contente d’avoir pu faire l’expérience des deux. J’aimerais vivre d’une façon complètement nomade à un certain moment de ma vie. Et je le ferai. Mais pour le moment, alterner entre voyage de plusieurs mois et base de sécurité me convient tout à fait et me permet d’avoir l’idéal entre la connexion aux autres, la connexion à soi et la connexion à la nature. Et puis, ce n’ est pas parce qu’ on se pose qu’ on ne peut pas adopter une attitude de Van Life et faire un pique-nique sur la plage…

Pamela

Voyageuse belge depuis 2012, j'ai vécu aux USA et aux Bahamas avant de m'envoler vers la Nouvelle-Zélande où je vis depuis 2019. Je partage avec vous mes meilleurs tips NZ grâce à pvtistes.net et vous accompagne dans votre préparation au départ, avant de moi-même prendre à nouveau mon envol...

Belgian traveler since 2012. I have lived in the USA and the Bahamas and I have now been living in New Zealand since 2019. I share my best NZ tips with you and I help you prepare for your big adventure. I will soon be going on to my next one myself...

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