Même s’ils sont de plus en plus communs, le voyage et les expériences d’expatriation continuent d’en intriguer plus d’un. Entre les personnes qui nous admirent parce qu’on a eu le “courage” de se lancer ou, au contraire, celles qui nous regardent un peu de haut en attendant que notre “folie” passe, nos connaissances ne manquent parfois pas d’originalité dans leurs réactions face à notre style de vie (ou même dès l’annonce d’un départ en PVT).
Qu’on voyage depuis quelques mois ou quelques années, on peut parfois recevoir les commentaires et les questions les plus drôles…
En aucun cas il ne s’agit de heurter ou de critiquer un style de vie plutôt qu’un autre (au contraire !). Si vous lisez cet article jusqu’au bout, vous comprendrez sûrement qu’il s’agit plutôt d’une façon d’ajouter de la nuance et de déstigmatiser le style de vie des nomades, expats ou autres voyageurs long terme.
Et si vous êtes un proche de voyageur qui éprouve des difficultés à comprendre son choix de vie, n’hésitez pas à consulter notre dossier destiné aux parents (et proches) de voyageurs.
“Mais, tu es où là ?”, le nouveau “ça va ?”
Pendant 6 ans, j’ai vécu entre la Belgique et les États-Unis. Depuis, je vis en Nouvelle-Zélande depuis presque 5 ans, en ayant brièvement habité aux Bahamas pendant quelques mois. Sans oublier mes autres voyages ponctuels en Europe et en Asie. Vous suivez ? Parce que ce n’est pas toujours le cas de mes proches. Autant dire que tous ces mouvements n’ont fait que les porter à confusion, les pauvres.
Alors, pour clarifier tout cela, beaucoup de conversations ne commencent plus par “ça va ?”, mais plutôt par “Mais, tu es où là ?”… “Ah, d’accord ! Du coup, ça va ?”.
Plus drôle encore, quand je suis de retour en Belgique, il m’arrive de croiser des personnes dans la rue et de recevoir un “Mais, tu n’étais pas…” en guise de bonjour 😀
“Tu es encore en vacances ?”
Si j’en crois certaines personnes, cela fait presque 5 ans que je suis en vacances (parce que cela fait presque 5 ans que j’ai quitté la Belgique). Alors que, croyez-moi, je n’ai jamais autant travaillé de ma vie ! Depuis que je voyage, mes heures de travail tournent autour de 55 heures par semaine. Mais pas seulement ! Entre les semaines à 70 heures (avec 110 heures comme record personnel) par moments ou encore les longues périodes de travail sans un seul jour de congé (10 semaines comme autre record personnel), on ne chôme pas en voyage, loin de là !
Alors, oui, après ces grosses périodes de travail, je m’octroie de longues périodes de voyage car j’aime prendre le temps et profiter pleinement d’un endroit. Et c’est un peu ça que les proches retiennent : les belles photos, les beaux paysages, et les moments de repos. On oublie très vite que derrière cela, il y a des heures de dur labeur.
Attention ! En disant ceci, je n’invalide pas du tout les personnes qui, elles aussi, travaillent beaucoup sans voyager. Je dis simplement que beaucoup de voyageurs choisissent de travailler intensément pendant des durées plus courtes pour ensuite investir leur temps dans de longs voyages.
“Où tu trouves tout ton argent ?”
Beh, en travaillant, comme tout le monde… (voir le point précédent).
Spoiler alert : les voyageurs ne sont pas riches.
En fait, comme dans beaucoup de choses, tout est une question de priorité. Et quand on aime vraiment quelque chose, on fait tout pour que ce quelque chose se réalise. En ce qui me concerne, pour me permettre de voyager, je mène une vie assez simple. Je bois rarement de l’alcool quand je sors avec mes copines, je cuisine des bons petits plats (plutôt que d’aller au resto), mes vêtements viennent, pour la plupart, de magasins de seconde main…
En voyage, je vais, encore une fois, choisir la simplicité. Je vais manger dans les petits marchés, je dors dans une auberge plutôt que dans un magnifique hôtel, je fais beaucoup d’activités gratuites… Je peux même vous parier que mon voyage de 3 mois était moins cher que beaucoup des voyages de 2 semaines de mon entourage.
Attention, il ne s’agit pas de se priver. Et rassurez-vous, je ne suis pas du tout frustrée dans ma vie de tous les jours. Mais il s’agit plutôt de trouver un équilibre et d’utiliser son argent de manière consciente. Et ça, je pense que beaucoup de voyageurs l’ont compris.
“Tu reviens quand ?”
Jamais ? Plus sérieusement, j’essaie maintenant de rentrer une fois par an… en vacances… en Belgique. Car oui, j’aime mon pays de naissance, mais j’aime surtout mes proches qui me manquent énormément lorsque je suis à l’étranger.
Toutefois, plusieurs fois, cette question a plutôt signifié “rentrer pour de bon”. Et dans ce cas, je n’ai malheureusement pas de réponse à vous apporter car j’ai prévu de voyager à durée indéterminée… un peu comme un CDI en fait, ça compte ?
“Et ta famille ne te manque pas ?”
Oh que oui, elle me manque ! D’ailleurs, c’est probablement l’un des aspects les plus compliqués quand on vit si loin, le manque des proches. Et croyez-moi, si je le pouvais, je rendrais visite à ma famille et mes amis bien plus souvent. Malheureusement, entre les heures de trajet (entre 24 et 60 h) et le prix des billets d’avion (entre 1 800 et 3 000 euros) ce n’est pas si simple que cela.
Mais heureusement, j’ai la chance d’avoir une famille et des amis incroyables et hyper compréhensifs. Ils me soutiennent depuis le début de mes voyages et, ensemble, nous maintenons nos liens si forts. Ils savent que je suis nulle pour répondre aux messages et que je suis un peu tête en l’air. Toutefois, ils savent aussi que je les aime plus que tout, que j’arrête tout à la seconde quand ils ont besoin de moi. Alors, à tous les proches de voyageurs, merci d’être là !
“Ce n’est pas la vraie vie.”
Ah je vous assure, ma vie est bien réelle ! D’ailleurs, je ne me suis jamais sentie aussi vivante que depuis que je voyage. Le voyage me coupe le souffle, il fait battre mon coeur. Il me fait ressentir une panoplie d’émotions et me les fait vivre plus intensément.
Alors certes, ce n’est pas en Belgique que je pourrais voir une orque passer devant mon bureau ou que je prendrais ma douche quotidienne à la salle de sport. Mais est-ce que ces situations improbables (ou pas) veulent dire que ce n’est pas “la vraie vie” ? Je ne crois pas. Au contraire, le voyage me fait vivre plein de choses : des expériences, des rencontres, des leçons, et surtout, le présent.
Et le bonus dans tout ça ? C’est que ça s’applique aussi aux moments que je passe en Belgique. Le voyage m’a fait prendre conscience qu’il s’agit ici d’une attitude qu’on peut transporter partout avec soi, même chez soi. Alors, je profite davantage du pays qui m’a vu grandir ainsi que des moments, devenus éphémères, avec mes proches. Depuis que je voyage, je vis au présent et j’apprécie davantage toutes ces petites choses du quotidien.
Alors, que ce soit en voyage ou en Belgique, je vis !
D’ailleurs, tant que nous y sommes, ça veut dire quoi, pour vous, la vraie vie ?
“Tout le monde ne peut pas vivre comme ça.”
Alors permettez-moi de corriger cette phrase. Oui, vous pourriez vivre comme ça. Par contre, tout le monde ne veut pas vivre comme ça. Et ce n’est pas grave ! Ce qui est important, je pense, c’est de mener la vie qui nous convient à chacun et, surtout, celle qui nous épanouit.
Mais, s’il vous plaît, ne me dites pas que ma vie est irréelle tout simplement parce que vous avez choisi une vie conventionnelle ou parce que ce n’est pas celle que vous imaginez pour vous-même. En voyageant, j’ai rencontré des gens ayant 1 001 styles de vie différents. J’ai vu des parents élever leurs enfants en van. J’ai discuté avec des pensionnés de 80 ans passionnés par la randonnée. J’ai rencontré une famille qui vivait sur un voilier depuis 5 ans (avec 4 enfants !). J’ai vu des gens vivre très modestement pour se permettre de vivre pleinement.
Alors oui, chaque choix mène à une panoplie de responsabilités et d’obligations. Les parents qui élèvent leur enfant dans leur van doivent consacrer du temps et de l’énergie à la scolarisation à domicile, ceux qui ont choisi d’acheter une grande maison doivent se restreindre financièrement, et je ne peux qu’imaginer les difficultés rencontrées par la famille sur le voilier.
Et c’est bien pour ces raisons que j’essaie de choisir en harmonie avec ma propre personne.
“Quand est-ce que tu vas te poser ?”
Un peu comme si ce qu’on vivait là était une simple petite crise passagère. “Pam, arrête un peu tes bêtises, voyons !”
Encore une fois, je trouve que cette question est un peu compliquée. Ça veut dire quoi “se poser” ? Car je suis prête à parier que chacun a sa propre définition. Si par là vous entendez “rester à un seul endroit”, j’imagine que ça viendra un jour. Sinon, je ne pense pas que c’est parce que je vis à l’étranger et que j’ai d’autres projets d’expatriation que je ne me sens pas “posée”.
Et puis, demander à quelqu’un qui vit son rêve et qui est heureux quand il finira par se poser est un peu invalidant, vous ne trouvez pas ? Comme si son bonheur n’était pas acceptable parce qu’il n’est pas conventionnel.
“Mais… à quoi ça sert ?”
Lorsqu’on me pose cette question, je suis probablement aussi confuse que la personne qui la pose. Comment ça, à quoi ça sert ? À quoi ça sert d’avoir une grosse maison ? À quoi ça sert d’avoir une belle voiture ? À quoi ça sert de rester au même endroit toute sa vie ?
Je ne sais pas… ça me rend heureuse, ça devrait suffir non ?
Pourquoi est-ce que chacune de nos actions devrait avoir un but, un objectif ? Le voyage ne doit pas forcément “servir” à quelque chose.
“Tu fuis”
Peut-être. Mais est-ce qu’on ne fuit pas un peu tous ? On fuit en regardant la télé, on fuit en écoutant de la musique, on fuit en faisant du sport, on fuit même en buvant un verre parfois. On fuit des personnes, on fuit des situations, on fuit nos cauchemars, on fuit des endroits. On fuit nos pensées, on est toujours ailleurs. D’autres fuient en voyageant… Mais comme le dit Julie, et alors ?
Il est vrai que la fuite à travers le voyage est un peu plus flagrante : on quitte littéralement un endroit. Toutefois, est-ce vraiment une fuite quand on part loin pour se rapprocher de soi ? Est-ce vraiment une fuite lorsque notre nouvelle vie nous apprend tant de choses ? Est-ce vraiment une fuite quand notre vie de voyageur nous réconcilie avec notre vie de chez nous ?
Certes, les problèmes ne disparaissent pas en voyage. Mais fuir permet souvent de créer une distance. Les problèmes sont loin et on profite d’autres choses. Et puis, avec le temps, la distance devient de la hauteur. Nos expériences de voyage nous donnent d’autres perspectives, d’autres façons d’appréhender notre monde, nos relations, nos problèmes. Jusqu’à ce qu’au final, notre fuite nous permette de faire face à ce que nous fuyions avec plus de sérénité ou de réflexion.
“C’est immature de vivre sur le court terme, sans prévoir l’avenir.”
Peut-être, oui. Mais en toute honnêteté, s’il m’arrivait quelque chose demain, je pourrais regarder en arrière et me dire : je l’ai fait, j’ai vécu la vie de mes rêves.
Et vous ?
Demain est toujours incertain. D’ailleurs, si ce n’est pas immature, n’est-il pas un peu illusoire d’autant prévoir l’avenir comme si on avait le pouvoir de le contrôler ? Combien de choses avez-vous planifié par le passé ? Parmi ces choses, combien se sont passées comme prévues ? Et, vous savez, je vous comprends. Avant de vivre en Nouvelle-Zélande, je planifiais ma vie dans ses moindres détails. Et pourtant, rien ne s’est passé comme je l’avais imaginé (petit secret : même si j’ai eu des moments difficiles, je pense que les choses se sont passées pour un mieux !).
En plus, le piège de cette planification est le fait de vivre dans l’anticipation. Finalement, certains profitent davantage des préparatifs et de l’attente que du moment en tant que tel. Personnellement, je trouve ça bien triste.
Tout ce que nous avons, c’est le présent. Alors, au final, j’espère que vous choisissez le bonheur. Le bonheur dans les petites choses, le bonheur dans le quotidien, le bonheur au jour le jour. J’espère que vous n’attendez pas le vendredi, le mois prochain, l’été, les vacances ou la pension/retraite pour réaliser vos rêves ou tout simplement profiter du présent. J’espère que chaque jour, vous choisissez de vivre.
“Tu te vois vivre où ?”
Question fréquemment posée aux multi-pvtistes ou multi-expats, elle rejoint, en quelque sorte, l’idée de “se poser”. Cette question, c’est comme si on voyait le voyage comme un moyen d’atteindre quelque chose alors que pour beaucoup de personnes, la beauté du voyage se trouve sur le chemin.
Si le transsibérien relie, entre autres, Moscou à Pékin, c’est probablement en chemin que vous vivrez le plus d’aventures, pas au départ, ni à la destination. C’est un peu comme ça que je vois mon propre voyage de vie. Je ne sais pas trop où il me mènera, mais je profite des paysages, des rencontres. Je me laisse guider par les imprévus et les opportunités tout en voyant où ça me mènera. Oui, j’ai quelques objectifs et rêves en chemin, mais bien souvent, la vie me surprend dans la façon de les réaliser.
“Et la retraite ?
Si j’y arrive ! Et si elle existe encore d’ici là !
Pour être honnête, la question financière a toujours été une grande préoccupation dans ma vie. Je ne viens pas d’une famille aisée et j’ai vu qu’on peut facilement tout perdre et repartir de 0. Pourtant, au lieu de me motiver à rentrer dans un cadre de vie conventionnel, cela m’a, au contraire, donné envie de profiter de ce que j’ai tant que je l’ai.
Aujourd’hui, à 28 ans, j’ai la santé, j’ai l’énergie, j’ai la chance d’avoir accès à certains visas, j’ai assez d’argent pour subvenir à mes besoins et mes petits projets. Ce n’est probablement pas à 70 ans que je pourrais faire ce que je fais aujourd’hui (quoique, qui sait, d’ici là !).
L’argent, ça vient, ça va. Mais le temps n’est pas rattrapable une fois parti. Le présent, c’est maintenant. Et pour ceux qui souhaiteraient voyager « après », posez-vous la question : après quoi ? On ne sait jamais de quoi demain est fait.
Alors, peut-être que dans 20 ans, je regretterai de ne pas avoir “assez cotisé”. Par contre, je ne regretterai jamais d’avoir vécu toutes ces aventures, d’avoir vécu avec intensité, de m’être émerveillée encore et encore. Et puis, entre nous, la retraite n’est pas la seule manière d’assurer sa sécurité financière. Alors oui, les voyageurs peuvent, eux aussi, prendre en charge leur avenir tout en ayant un mode de vie alternatif.
“D’où viens-tu ? / Tu vis ici ?”
Petite question qui me fait souvent sourire. Anodine dans 90 % des cas et briseuse de glace parfait en auberge (ou autre), je me rends compte maintenant que certaines personnes ont de plus en plus de difficultés à y répondre.
- J’habite à Queenstown depuis 3 mois.
- Ah donc tu es nouvelle en Nouvelle-Zélande ?
- Non, non. Avant, je vivais à Motueka pendant 4 ans.
- Ah, et tu viens des USA c’est ça ?
- Non, de base, je viens de Belgique.
- Ah… mais ton accent ?
- C’est une autre histoire.
Alors, mon cas est relativement simple. D’ailleurs, plutôt que d’y répondre, j’ai maintenant tendance à faire deviner mes origines à toute personne qui me pose la question. À les croire, je viens d’un peu partout sauf de la Belgique…
Toutefois, je n’imagine même pas les personnes qui ont passé leur petite enfance dans un endroit, fait leur scolarité dans un autre, avant de déménager dans un ou plusieurs pays. Cela fait de drôles d’histoires ceci dit 🙂
Dans d’autres contextes, cette question peut parfois heurter les expats de longue durée. Quand on vit 10 ans au même endroit mais qu’on nous considère encore comme un touriste (à cause d’un petit accent, par exemple) ou qu’on nous demande d’où on vient alors qu’on se sent chez nous ici, on peut se sentir exclu de la communauté. Personnellement, j’utilise maintenant les formules “ça fait longtemps que tu es ici ?” ou “ça fait longtemps que tu voyages” pour laisser la liberté à l’autre de répondre comme il le sent. J’enchaîne ensuite parfois sur “et, de base, tu viens d’où ?”.
“Quel courage tu as de partir !”
Cette petite phrase, bien qu’elle soit si chaleureuse et peut, d’une certaine manière, me rendre fière, me donne toujours des sensations bizarres. Pour être honnête, je ne me sens pas forcément “courageuse” d’être partie à l’autre bout du monde. Pour moi, même si c’était une grosse décision, c’était une décision logique car c’était celle qui me rendait heureuse.
Par contre, en regardant autour de moi, je peux vous citer plein de personnes que je trouve personnellement courageuses ! Mon amie qui a fondé sa propre entreprise, celle qui a rénové une maison entière, celle qui a eu des enfants, celle qui s’engage dans un CDI, celle qui a quitté un emploi plutôt malsain, celle qui s’est donné un défi sportif, celle qui innove dans son milieu professionnel, mes parents qui m’ont eue si jeune et qui m’ont tant donné (merci !) et j’en passe.
Elles, je les trouve courageuses ! Comme quoi, tout est une question de perspective.
“De quoi tu te plains ?”
Puisque voyager est souvent perçu comme une chance (voir le point suivant), c’est comme si, tout à coup, notre monde devenait rose aux yeux des autres. Alors oui, il est vrai que le voyage nous permet de vivre des choses extraordinaires, mais le voyage reste la vraie vie (oui, comme dit plus haut). Et comme on dit, la vie continue avec ses moments de joie mais aussi avec ses moments de peine.
Alors oui, il arrive que nous, les voyageurs, ayons des coups de blues de voyage. Il arrive qu’on soit tristes, nostalgiques, déboussolés. Il arrive, très souvent d’ailleurs, qu’on se remette en question, qu’on soit confrontés à de nouvelles parties de soi, qu’on soit dépourvus face à de nouvelles situations ou de nouveaux apprentissages. Le voyage nous fait bien souvent sortir de notre zone de confort. Et ça, ce n’est pas toujours simple.
Alors oui, en quelque sorte, il fallait s’y attendre. Mais ce n’est pas parce qu’on le sait que certaines de ces étapes sont faciles pour autant. C’est comme si je vous disais “beh évidemment que tu as des courbatures, tu as fait du sport” ou encore “ah bon, ton bébé ne dort pas la nuit ? Surprenant !”. Oui, c’était prévisible, mais ça reste quand même bien inconfortable.
En plus, en voyage, même si on est entourés, on doit aussi pouvoir compter sur soi-même. Car quand on a 12 heures de décalage avec sa meilleure amie, elle ne pourra pas nous répondre pendant notre moment de crise. On doit donc devenir sa propre ressource et apprendre à surmonter certaines épreuves seul.
“Moi, je pourrais pas…”
Ne pas prévoir les choses à l’avance, accepter que les plans changent tout le temps, vivre en auberge de jeunesse, passer l’hiver en van (et se réveiller avec du givre dans la voiture), être en immersion dans une culture inconnue, ou encore cueillir des myrtilles et emballer des kiwis pendant 50 heures par semaine.
C’est vrai, voyager n’est pas synonyme de plage et cocotiers. Comme mentionné précédemment, le voyage nous fait vibrer mais vient également avec son lot d’inconforts. J’imagine qu’il s’agit du “prix” que l’on paie pour vivre toutes ces expériences. Dans certains cas, l’inconfort fait partie intégrante de l’expérience comme le minimalisme forcé de la vie en van ou le cœur qui bat à nous faire exploser la poitrine lors d’une randonnée difficile.
Dans tous les cas, quelle que soit l’expérience et quels que soient les inconforts engendrés, je pense que la plupart des voyageurs seront unanimes, cela en vaut vraiment la peine !
Et pour ceux qui ne se pensent pas capable de le faire mais qui aimerait, j’ai un petit secret pour vous… Oui, vous pouvez ! Il suffit de croire en vous 🙂
“Mais quelle chance tu as de voyager !”
Finissons en douceur avec LA phrase qui me fait le plus saigner les oreilles. Permettez-moi de gentiment remettre les pendules à l’heure.
Non, il ne s’agit pas de chance. Il s’agit d’un choix.
(Évidemment, je parle ici de personnes ayant des privilèges similaires au mien en termes de liberté, de passeport ou même de santé.)
Je ne me suis pas téléportée du jour au lendemain au bout du monde. J’ai pris cette décision en pleine conscience, j’ai construit ce projet, j’ai travaillé pour. J’ai fait des choix pour le rendre possible et ensuite le réaliser.
Ensuite, comme on le dit souvent, choisir, c’est aussi renoncer. Choisir de voyager, ça ne veut pas dire que j’ai tout gagné. En voyageant, j’ai renoncé à un certain confort, à une sécurité financière. J’ai renoncé à la proximité physique avec mes proches et à bien d’autres choses qui, oui, me manquent.
Certaines personnes choisissent d’acheter une maison, d’avoir un mariage incroyablement beau, d’avoir des enfants, de se focaliser sur leur carrière. Moi ? J’ai choisi de voyager.
Est-ce que mon choix est meilleur qu’un autre ? Absolument pas. Le meilleur des choix est celui qui vous rend VOUS heureux (mais ce n’est pas une question de chance).
Bonus : « Tu as bien raison ! »
Petite minorité pourtant bien présente. On vous entend, on vous voit, on vous remercie et, surtout, on vous aime. Merci de soutenir nos plus grands rêves, notre style de vie un peu particulier, et surtout, merci d’être heureux pour nous.
Mes parents me disent souvent “Mon plus grand bonheur est le tien.” Avoir une équipe entière de supporters (famille et amis) que ni la distance, ni le temps arrêtent est le plus incroyable des cadeaux.
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