Saviez-vous que s’embrasser ou s’enlacer dans la rue constitue le délit d’incitation à la débauche au Japon ? En France, s’embrasser sur les bancs publics, c’est normal (c’est du moins ce que dit la chanson…) alors on ne s’imagine pas forcément qu’au Japon, une telle interdiction existe. La bise pour se dire bonjour n’existe pas non plus.
Saviez-vous que « l’origami », cet art du pliage japonais, est encore très présent dans la culture japonaise et que tous les enfants apprennent à en confectionner à l’école ? Le plus courant est celui de la grue : un oiseau en papier symbole de paix et de guérison. La tradition veut que si un enfant tombe gravement malade, ses camarades lui en confectionnent un grand nombre. Une légende prétend que si l’enfant obtient mille grues, il sera guéri.
Savez-vous ce que veulent dire bonenkai, dogeza, hanko ou Yakuza ? Si vous répondez par la négative, alors prenez deux minutes pour lire le dossier qui suit.
Parce qu’au Japon, beaucoup de choses diffèrent de chez nous, nous nous sommes amusées à vous faire une petite liste de choses surprenantes, utiles ou typiquement japonaises, de A à Z. C’est parti pour l’abécédaire du Japon traditionnel !
KITA BIJIN
Akita bijin signifie « Beauté d’Akita » (préfecture du nord du Japon). En effet, depuis la période Heian et la poétesse Ono no Komachi réputée comme étant la plus belle femme du pays, on pense que les femmes de cette région sont les plus désirables au Japon.
Elles sont réputées pour avoir une peau exceptionnellement blanche (la région est souvent en proie au froid, à la neige et à de longs hivers avec peu d’ensoleillement), un visage rond lunaire et une voix haut perchée considéré comme le comble de la féminité, dans ce pays. Aujourd’hui, le commerce s’est emparé de cette légende et l’on utilise l’image des femmes d’Akita pour vendre notamment du riz censé rendre la peau plus blanche…
Dans un tout autre registre, la préfecture est également célèbre pour sa race de chien, le Akita inu, adorable boule de poils rousse et blanche à la queue recourbée que vous verrez partout dans le pays tant ces chiens sont à la mode.
ONENKAI
Voici une célébration attendue avec impatience ou redoutée selon votre degré de tolérance à l’alcool. Durant le mois de décembre, avant les cérémonies du Nouvel An, collègues et amis se retrouvent dans des restaurants ou des « izakaya » (pubs japonais) pour boire des quantités phénoménales d’alcool afin d’oublier ensemble l’année écoulée. Cette tradition date du 15e siècle et est toujours bien vivante aujourd’hui.
Le « bonenkai » d’entreprise est généralement aux frais du patron tandis que pour celui entre amis, on se cotise. Occasion de fréquents débordements, tout comportement sera toléré sous l’emprise de l’alcool et oublié de tous le lendemain. Ainsi, plus qu’à l’habitude, vous verrez des hommes d’affaires titubant ou dormant dans la rue à l’approche du Nouvel An. Si vous êtes invité à un bonenkai, vous pouvez être assuré de passer une soirée animée et largement arrosée !
OMPTER
En français, on compte de la même manière tout ce que l’on veut. En japonais, le système est bien différent et la façon de compter dépend de la forme des objets en question. Par exemple, on comptera d’une certaine façon les choses longues et fines (cheveux, crayons, rues), d’une autre les choses plates (timbres, draps), les choses très petites (dés, trombones), les objets de technologie (voiture, TV), les vêtements (exceptés ceux portés aux pieds), les tranches (pain, jambon, gâteaux), les bâtiments (immeubles, maisons), les étages, les personnes, les animaux (sauf oiseaux et lapins). Bref, un vrai casse-tête ! Heureusement, il existe aussi une façon générique de compter les choses lorsqu’on ne connaît pas le compteur spécifique. Mais l’utiliser à tout-va sonnera un peu comme si vous étiez un enfant de cinq ans…
Pour compter des personnes, « un » se dira « hitori » et deux « futari ». Pour compter des objets ronds, « un » se dira « ikko » et deux « nikko ». Pour plus d’informations à ce sujet, retrouvez l’article Compter en japonais de Wikipedia.
OGEZA
Plates excuses. Ce geste est encore usité mais il reste rare et s’impose en cas de vraies fautes graves commises. Pour demander pardon après avoir commis une erreur très grave, il s’agit de reculer de trois pas, poser les deux genoux à terre l’un après l’autre, paumes au sol, les mains l’une vers l’autre, et placer son visage au ras du sol entre les deux mains. Cette position sera maintenue jusqu’à l’acceptation des excuses par l’interlocuteur.
DO
Edo est l’ancien nom de Tokyo qui devient capitale du Japon vers 1600 sous le règne Tokugawa. Aujourd’hui encore, ce nom est souvent utilisé pour parler du Tokyo d’antan, d’ailleurs le musée consacré à la ville s’appelle « le Musée Edo-Tokyo » (station Ryogoku).
C’est aussi le nom d’une période historique, la période Edo, qui va de 1600 à 1870, probablement l’une des périodes les plus connues de l’histoire japonaise chez nous. De nombreuses formes d’art se popularisent à cette époque telles que les estampes ou le théâtre « kabuki » et la classe des samouraïs est à son apogée.
Edo est aussi synonyme de catastrophes naturelles meurtrières avec l’incendie d’Edo de 1657 (100 000 morts) et l’éruption du Mont Fuji de 1707, la dernière éruption en date de la montagne la plus sacrée du Japon qui causa de nombreuses morts indirectes par la famine qui s’ensuivit.
LEURS DE CERISIER
Comment ne pas parler des « sakura », les fleurs de cerisier, lorsqu’on parle du Japon ? Symbole du pays, elles sont aujourd’hui indissociables du Japon dans l’esprit collectif. Une fleur à la floraison aussi rapide qu’éclatante qui représente le sens esthétique japonais : fragile et éphémère.
Cela fait longtemps que les Nippons se donnent rendez-vous sous les cerisiers au printemps pour pique-niquer en profitant de ce beau spectacle que leur offre la nature. La tradition du « hanami » (contemplation des fleurs) remonte à la période Nara (710-790).
La floraison est un événement extrêmement attendu dans l’archipel, on en parle aux informations tous les jours à l’approche du printemps et il existe même des bulletins météo spéciaux pour vous indiquer l’état de la floraison région par région. Les premiers cerisiers éclosent à Okinawa en mars et les derniers à Hokkaido au mois de mai.
Les Japonais aiment tellement leur sakura qu’ils déclinent cette fleur sous toutes ses formes au printemps ; vous trouverez ainsi de nombreuses boissons à base de sakura, des pâtisseries, des produits de beauté et le nom Sakura est aujourd’hui très à la mode chez les petites filles.
EISHA
Tout le monde sait plus ou moins qui elles sont, mais beaucoup les méconnaissent. Emblème immuable du Japon traditionnel, « geisha » et « maiko » (apprentie geisha) ont traversé les siècles et existent toujours aujourd’hui, bien que le métier soit en voie de disparition. Souvent prises pour des prostituées de luxe, elles n’en sont rien.
Ce sont des artistes accomplies que de riches clients payent pour les distraire lors de banquets. Elles chantent, jouent de leurs instruments traditionnels, servent à boire et font la conversation à leurs hôtes. Aucun contact physique n’est permis et elles ne sont pas non plus autorisées à entretenir des liaisons amoureuses.
Leur formation, longue et exigeante, dure des années avant qu’elles n’accèdent au statut très prisé de geisha et leurs tarifs sont exorbitants. Autrefois au service de ministres, samouraïs et grands seigneurs, elles ont aujourd’hui pour clients de riches hommes d’affaires qui veulent impressionner leurs clients et quelques touristes fortunés. Vous les trouverez dans quelques quartiers traditionnels tels que Gyon à Kyoto ou Asakusa, Akasaka et Shimbashi à Tokyo.
Métier extrêmement exigeant, peu rémunérateur et laissant peu de place à une vie privée, il est aujourd’hui boudé par les jeunes filles qui aspirent à bien plus de liberté que ne peut leur offrir ce mode de vie si strict et hors du temps.
ANKO
En France, notre signature manuscrite nous sert à valider tous les documents importants. Au Japon, elle est quasi inexistante. Chaque Japonais possède son propre « hanko », son sceau unique portant son nom de famille. Il est commandé à un artisan qui le grave dans un matériau dur, et lui confère, par sa réalisation manuelle, un caractère unique.
Le « jitsu in » est la forme la plus prestigieuse du hanko. Avec la particularité de posséder une encre rouge, il est utilisé pour toutes les formes de validation d’actes très importants, tels que la signature d’un contrat de propriété. Bien que tous les Japonais possèdent leur propre hanko, il n’est pas vraiment nécessaire pour un étranger d’en avoir un, notre signature étant reconnue à la place.
IE : dire non
Décliner une proposition en ayant recours au « non » direct est très malpoli. Ainsi, pour répondre par la négative, on dira plutôt « sumimasen », « chotto… » ou « muzukashii » (désolé, c’est difficile, etc.)
Le terme direct « iie », à savoir « non », sera utilisé pour refuser poliment un compliment par modestie.
OUYOU KANJI
Souvent le cauchemar des étudiants de langue japonaise, le « jouyou kanji » est la liste officielle des idéogrammes chinois utilisés dans l’écriture japonaise (« kanji »).
Mis à jour en 2010, la liste compte aujourd’hui 2 136 kanjis que tous les écoliers apprennent au cours de leur scolarité et qu’il est nécessaire de connaître pour lire des documents de la vie courante (journaux, magazines, livres…).
Vous avez bien lu, il vous faudra connaitre ces 2 136 kanjis les plus courants (il en existe bien plus, les dictionnaires en répertorient 5 000 environ) pour vous débrouiller dans la vie quotidienne à l’écrit au Japon. Cette liste a été créée en 1923 et révisée 5 fois depuis. Bon courage !
ATAKANA
Cet alphabet japonais sert à retranscrire les mots étrangers usités de façon courante dans la langue japonaise. Ainsi, on fabrique des mots qui ont l’air japonais mais ce n’est qu’un déguisement :
- aroubaito : travail temporaire (de l’allemand : Arbeit)
- kuroasan : un croissant !
- salaliman : employé d’entreprise (de l’anglais : salary man)
AQUE
Longtemps considéré comme un artisanat d’origine chinoise, de récentes recherches ont démontré que l’art de la laque serait d’origine japonaise, puisque des vestiges plus anciens ont été découverts à Hokkaido. Les Japonais se sont longtemps distingués dans cet artisanat et aujourd’hui, certaines régions orientent leur tourisme vers cette activité (Kyoto, Fukushima ou Iwate). La laque se retrouve sur des objets précieux et distingués et qui font d’excellents souvenirs à rapporter à des amis japonais.
IMIQUE DES MAINS
Le langage corporel au Japon est très présent, surtout à travers les mains :
- Pour appeler quelqu’un et lui faire signe de s’approcher, on agite les mains devant soi, doigts serrés, paumes vers le bas.
- Pour parler de soi dans une conversation (le fameux « Moi je »), on l’indique en pointant le bout de son nez avec son index, et non en pointant sa poitrine.
- Quand une femme rit en présence d’autres personnes, elle se couvre toujours la bouche avec le bout des doigts.
- Pour évoquer sa petite amie, on la symbolise en levant le petit doigt, poing fermé.
- Joindre les deux mains devant soi est le signe de l’excuse, avec une légère inclinaison du buste vers l’avant et un « gomen nasai » associé.
- Pour compter avec la main, on débute la main ouverte en repliant d’abord le pouce jusqu’au petit doigt. Le poing fermé correspond alors au chiffre 5. Le chiffre 1 est désigné par l’index. Pour indiquer le chiffre 3, il faut laisser les 3 doigts du milieu levé et non le pouce, l’index et le majeur comme on a l’habitude de le faire en France ou en Belgique.
- Mimer la réponse « non » se traduit par une agitation légère de la main droite au niveau du nez, la paume face au côté gauche.
- Former un cercle avec le pouce et l’index symbolise une pièce de monnaie et sert à aborder de façon gestuelle le thème de l’argent. Pour les adeptes de la plongée, ce signe correspond à votre « tout va bien » sous l’eau.
IKKA
Si vous êtes amateur de whisky, alors ce nom ne devrait pas vous être inconnu.
En effet, les Japonais ont découvert cet alcool venu d’ailleurs en 1853 lorsque le Commodore Perry a forcé le Japon à s’ouvrir à l’étranger en emportant quelques bouteilles comme cadeaux diplomatiques. Depuis, le pays est devenu l’un des leaders internationaux et son whisky tient souvent la première place au classement mondial.
C’est Masataka Taketsuru (pourtant issu d’une famille de producteurs de « sake » , un alcool de riz), envoyé en Écosse au début du siècle pour se former, qui créera la distillerie Nikka bien des années plus tard, une fois revenu au Japon avec une Écossaise au bras comme épouse. Leur histoire est d’ailleurs l’objet d’un « drama » (série japonaise) récent, Massan.
Si vous voulez ramener un cadeau du Japon à vos proches en France, le whisky est définitivement un choix de connaisseur.
JIGI
Ce terme désigne les courbettes effectuées par les Japonais pour différentes occasions. Le contact physique étant peu affectionné des Japonais, la pratique des « ojigi » est très courante, même si dans les affaires, la poignée de main est aussi usitée. L’ojigi exprime le respect à l’égard de la personne saluée. L’inclinaison en avant est plus ou moins prononcée selon la personne que l’on salue. Elle sera par exemple légère pour la famille, importante s’il s’agit de saluer un client.
Dans le domaine professionnel, pour s’excuser face à un supérieur ou un client, on s’incline les bras tendus le long du corps en disant « moshiwake gozaimasen ». Le temps d’inclinaison dépendra de l’importance de l’erreur commise et du statut de la personne offensée.
MIYAGE
Au retour d’un voyage, il est convenu de ramener des « omiyage » : des souvenirs de voyage, à sa famille et à ses collègues. Il s’agit souvent de spécialités locales, joliment emballées. Il serait malvenu d’oublier ce cadeau une fois rentré de vacances.
URESENTO
Qui signifie « cadeau » en japonais (reconnaissez le mot anglais « present » massacré à coup de katakana !).
En plus des cadeaux qu’il convient de faire lorsqu’on est invité chez un Japonais, au moment de la St-Valentin ou encore pour un anniversaire, il existe deux périodes de cadeau par an, pendant lesquelles les Japonais offrent un cadeau à leur supérieur hiérarchique. La première période, en novembre/décembre, s’appelle « o-seibo ». La seconde, qui a lieu en juin/juillet, s’appelle « o-chūgen ». Le prix n’est généralement pas retiré du cadeau. C’est à la personne de choisir la gamme de prix qui correspond à la situation (selon l’importance du supérieur). Il ne faut ni le gêner avec un cadeau trop onéreux, ni l’insulter, avec un cadeau trop modeste.
Le cadeau sera offert à deux mains. Si vous recevez un cadeau, faites-le également à deux mains, en vous inclinant légèrement et en remerciant la personne qui vous offre ce cadeau. Il convient de ne pas ouvrir son cadeau devant celui qui vous l’offre, sauf occasion particulière. Lorsqu’on reçoit un cadeau, il est bon ton d’offrir par la suite un cadeau en retour, plus ou moins égal à la moitié de la valeur du présent reçu.
Celui qui offre un cadeau tentera généralement de s’excuser de la petite valeur du cadeau, quelle qu’elle soit. La bienséance veut qu’il minimise l’importance du présent.
UATRE
La peur du chiffre 4 est très répandue en Asie, et tout particulièrement au Japon. Ce phénomène a son propre terme, la « tetraphobie ». Cette peur existe depuis très longtemps et est encore grandement en vigueur aujourd’hui. Ainsi, de nombreux immeubles n’ont pas de 4e étage, on évite ce numéro lorsque l’on choisit son numéro de téléphone, et les nombres comportant ce chiffre (14, 24…) sont eux aussi évités.
Pourquoi les Japonais ont peur de ce chiffre ? Tout simplement car la prononciation du chiffre 4 est la même que celui du mot « mort » (« shi » dans les deux cas). Voila pourquoi il y a deux prononciations possibles pour ce chiffre, « shi » (qu’on évite au maximum) et yon / yo qu’on préfère utiliser à la place. Dans le même registre, le chiffre 7 comporte aussi le mot mort (« shichi »), il a donc lui aussi une autre prononciation possible, « nana ».
ENDRE VISITE À UN JAPONAIS
Si vous êtes invité chez un Japonais, voici certaines choses à bien avoir en tête pour ne pas commettre d’impair. Il est bienvenu d’apporter un cadeau à vos hôtes. En arrivant, pensez à vous déchausser. Cela permet de ne pas salir le sol de la maison, là où les Japonais s’assoient et installent leur tatami pour dormir. C’est le cas également dans certains lieux publics comme les temples, qui sont dotés de rangements à chaussures.
Pendant le repas, si vous souhaitez vous resservir de l’eau par exemple, pensez à resservir vos hôtes, par ordre d’importance (âge, niveau social, etc.). Il est bienvenu de manger bruyamment, car cela signifie que vous appréciez votre repas.
ENTO
Ces bains publics des villes, dérivés du onsen, ne sont pas des bains pour se laver, mais pour se détendre, pour se réchauffer et partager un moment privilégié avec ses amis, sa famille ou ses voisins. Les bains des hommes sont séparés des bains pour les femmes. En passant la porte d’un sento, on se dirige vers les vestiaires où on se déshabille complètement. C’est intégralement nu qu’on se dirige vers la salle des bains, une salle carrelée du sol au plafond.
Certains sento possèdent plusieurs salles de bains, et il y a souvent un sauna à disposition, ainsi qu’un bain froid. Avant de rentrer dans le bain pur et clair, il est indispensable de se laver le corps et les cheveux, dans les rangées de douches prévues à cet effet.
UPERSTITION
Les Français superstitieux fuient comme la peste le chiffre 13. Les Japonais, comme nous l’avons vu plus haut, évitent quant à eux systématiquement le chiffre 4, mais aussi le chiffre 9 qui porte aussi malheur, « kyu » signifiant « souffrance ».
Mais on ne s’arrête pas aux chiffres ! D’autres superstitions sont propres au Japon, par exemple celle de cacher ses pouces lorsqu’on passe près d’un cimetière ou d’un corbillard. Les pouces représentent les parents et en cachant ses pouces, on protège ses parents de la mort.
Également, les Japonais ont très peur des fantômes et ne loueront jamais un appartement dans lequel le précédent locataire est mort de façon non naturelle (accident, meurtre ou suicide) de peur qu’il ne revienne hanter les lieux…
ATEMAE
Le tatemae est un concept très important au japon. Il désigne l’obligation sociale qui établit la pensée « unique » de la société et ainsi, le comportement adéquat en public. Il peut être associé à un certain manque de franchise mais il ne reflète en réalité qu’un comportement adapté en société. Ce serait donc une erreur de penser que le tatemae est une forme d’hypocrisie. C’est en fait une manière d’être et d’agir avec les autres pour éviter tout conflit.
Un proverbe japonais dit « si un clou sort de la planche, il faut l’enfoncer avec un couteau ». En société, au Japon, on évite donc d’insister sur ses « honnes », ses véritables sentiments, et on préférera acquiescer ou même soutenir certaines décisions prises dans un groupe même si on s’y oppose intérieurement. C’est une façon de préserver l’harmonie dans le groupe.
ME
L’autre star du printemps, le prunier, annonce la floraison du cerisier puisqu’il s’ouvre quelques jours avant lui. Tout aussi beau mais moins célèbre aujourd’hui, c’est lui qu’on admirait pourtant dans le temps avant de s’enticher des « sakura » à partir de la période Heian (vers 795).
Il reste un spectacle agréable à regarder avec ses fleurs d’un rose profond et son fruit, la prune, est utilisé dans diverses recettes. Tout d’abord, « l’umeboshi », prune macérée dans du sel à la saveur particulière est un ingrédient phare des « onigiri », les boules de riz japonaises similaires à nos sandwiches.
Il y a aussi « l’umeshu », le vin de prune, alcool léger très prisé des femmes, qui peut se boire avec des glaçons, du soda ou de l’eau chaude en hiver ! De nombreuses familles fabriquent elles-mêmes leur alcool maison, les ingrédients étant faciles à trouver et à des prix raisonnables.
ENTRE
Contrairement à l’Occident, le Japon voit le ventre comme une partie noble du corps, celle d’ou vient l’énergie, la volonté et les émotions. Le kanji du mot ventre est compose de deux kanjis, le kanji « cerveau » et au dessus, le kanji représentant la chair. Ainsi, depuis longtemps, le ventre contrôle l’esprit chez les Japonais, d’ailleurs, c’est la raison pour laquelle les samouraïs se suicidaient par hara-kiri ou seppuku (littéralement « couper le ventre »).
Le mot japonais le plus employé aujourd’hui pour désigner le ventre, « onaka » utilise le préfixe honorifique -o, signe du respect que l’on porte à son égard.
AKAME
Au Japon, manger des algues séchées fait partie de l’alimentation quotidienne. Il en existe de plusieurs sortes, mais les plus connues sont le « wakame » et le « nori ».
Elles se présentent sous différentes formes (en plaque bien lisses ou en branches) et sont utilisées dans de nombreux plats : on en trouve dans la soupe miso, ou emballant les « makizushi », les sushis enroulés dans une feuille verte noirâtre (si vous ne le saviez pas, c’est de l’algue séchée), elles sont parfois mangées telles quelles, en plaque lisse, pour grignoter. Riches en minéraux, elles sont excellentes au niveau nutritionnel et font partie du secret de longévité des habitant de l’île du Sud, étant partie intégrante du régime d’Okinawa.
Malgré tous nos efforts, nous n’avons rien pu trouver pour la lettre X, nous laissons donc ce paragraphe ouvert à vos suggestions ! Donnez-nous vos idées avec un mot commençant par X, en français ou en japonais.
AKUZA
Mis au ban de la société mais faisant partie intégrante de la culture japonaise, la mafia qui se veut descendante directe des « samouraïs » est l’une des plus puissantes au monde. Reconnaissables à leurs tatouages (c’est de moins en moins vrai, cependant) et parfois à leurs phalanges coupées (tradition venant des geisha qui offraient leur phalange en preuve d’amour), ils trempent dans beaucoup d’affaires : commerce, racket, prostitution et politique.
L’interdiction d’accès omniprésente aux personnes tatouées dans de nombreux lieux publics (piscines, sento, hôtels…) est due à cette population que l’on veut chasser et ne surtout pas mélanger aux « bonnes gens ». Pourtant, dès qu’ils en ont l’occasion, les yakuza aiment se montrer en héros au grand public, comme lors des tremblements de terre où ils sont souvent parmi les premiers à venir porter secours à la population, les clans mettant leurs hommes et moyens de transport au service des recherches.
Il existe aujourd’hui 4 grandes familles yakuza, mais la plus puissante d’entre elles, le clan Yamaguchi-gumi, s’est divisée en deux en 2015, ce qui a créé de nombreux incidents et règlements de compte en pleine rue, chose inhabituelle dans ce pays d’habitude si sûr et si calme. Aujourd’hui, les familles yakuza s’orientent de plus en plus vers des affaires « propres » en possédant des bureaux avec pignon sur rue.
AZEN
Le zazen (méditation assise basée sur les principes zen du bouddhisme) est encore aujourd’hui présente dans la culture japonaise. Basée essentiellement sur la respiration et le compte de 1 à 100, elle a toujours aidé les Japonais à prendre du recul sur leur vie et faire le vide dans leur esprit tourmenté. Récemment, elle semble en plein essor, côte à côte avec le yoga, dans cette société toujours plus stressée et déconnectée de la nature et de l’humain.
De nombreux « dojos » (salles de méditation) ouvrent leur portes à tous, débutants ou confirmés, et il existe même à Tokyo des séances de découverte en anglais pour les étrangers souhaitant s’ouvrir au spiritualisme nippon. Vous pouvez également faire des séjours dans des dojos ou temples où en plus de participer à la méditation quotidienne des prêtres, vous prendrez part à toutes les activités de la communauté (ménage, cuisine, préparation des chambres) pour une expérience inédite et dépaysante. Sans aller s’isoler dans les montagnes, vous pouvez trouver des dojos et temples accueillants les étrangers aux portes des grandes villes, comme à Saitama, dans la banlieue de Tokyo.
Alors, avez-vous découvert des choses avec ce dossier ? N’hésitez pas à la compléter dans les commentaires avec d’autres mots !
Si vous en voulez plus, allez faire un tour du côté de notre abécédaire du Japon moderne où nous parlons de rendez-vous arrangés, manga, pachinko et cafés-chat !
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