Sujet intéressant... Et qui me touche au plus au point en ce moment...
Je me suis inscrit aujourd'hui sur le site car depuis quelques jours je ressens une envie viscérale de m'écouter... Besoin que j'ai réprimé trop longtemps...
Mon rêve ? Partir au Canada ! Pas forcément définitivement mais simplement pour y vivre une tranche de vie de quelques mois.
Mon histoire est semblable à toutes celles citées précédemment, sauf que d'autres variables viennent encore compliquer la décision de mon choix final...
Je crois que tout a commencé en novembre 2005 quand je décide de quitter Toulouse (ville chère à mon coeur) pour rejoindre la femme que j'aime. J'ai 23 ans à l'époque et plaque tout sans difficultés, euphorique à l'idée d'entamer une nouvelle vie... en Suisse, plus précisément en Valais.
Certes ce n'est qu'à 900km de Toulouse mais je ne connaissais strictement rien à ce pays ! Simplement un besoin irrévocable de "changer d'air".
Tout se passe pour le mieux, puis en décembre 2008, la claque !
Je plante le décor... a cette date-là, ma copine et moi-même décidons d'aller rendre visite à sa meilleure amie, établie depuis 3 ans au Canada (Ottawa) ou elle étudie à l'université, elle est en couple avec un Ontarien originaire de Strattford et vivent donc tous les deux a Ottawa.
Je précise la situation car on est loin des vacances traditionnels de type tour operator...
Le fait d’être pendant 3 semaines chez l'habitant nous a fait nous plonger dans la vie canadienne quasi-instantanément !
Les paysages, les parcs, la culture, l'architecture, les matchs des Senators, et la plus fabuleuse expérience gastronomique faite à ce jour, The Works !! lol
Bref, je vivais un rêve éveillé ! En dépit du froid canadien ;-)
Un vrai coup de foudre, à tel point qu'avant de partir début janvier 2009, donc, nous décidâmes de planifier un nouveau séjour pour l'été qui arrivait 6 mois plus tard !
Eté 2009, premier déclic.
Je retrouvais Ottawa sous des couleurs et températures (-25° en décembre, 35° en juillet et un taux d'humidité effrayant) estivales !
Durant ce 2ème séjour, nous avons bougé un peu plus et après avoir visité Toronto, Strattford (fallait quand même faire plaisir à notre ami autochtone ! lol), Niagara Falls, Syracuse NY et Montréal, je profite de l'occasion pour faire une surprise à ma copine et lui demandé de m'épouser au sommet de la CN Tower (Toronto) :-)
Le dernier jour du séjour, j'annonçais à celle qui, par définition, était devenu ma fiancée que je voulais qu'on prolonge l'expérience canadienne plusieurs mois l'année prochaine.
Mais, malgré le fait qu'elle ait adoré ces vacances, elle ne se sentait pas l'âme d'une baroudeuse...
Première déception...
Je ne sais pas si c'est parce qu'elle a toujours vécue dans la région même ou elle est née, mais elle prétexte systématiquement le mal du pays si son regard ne bute pas sur les massifs Alpins pendant 3 semaines.
Avançant des arguments parfaitement rationnels mais très terre à terre (on doit rendre et trouver un nouvel appartement à notre retour, que fait-on de nos meubles ? Perdre nos jobs respectifs, etc...) l'opportunité de partir fond comme neige au soleil...
Juillet 2010.
Nous revenons néanmoins à Ottawa, pour la 3eme fois en juillet 2010 pour assister au mariage de nos amis vivant là-bas, qui eux, prennent la décision de venir vivre en Suisse, opportunité pour lui (travaillant au gouvernement) d'apparendre le français afin de pouvoir prétendre à plus de responsabilités professionnelles à son retour.
Petite parenthèse, à ce sujet, la situation là-bas est hallucinante, car en tant qu'employé d'état - il est statisticien - le gouvernement lui offre la possibilité de prendre un congé sabbatique de maximum 5 ans, en lui garantissant une place à son retour !!? Vive le Canada ! :-)
Nous revenons en Suisse début aout 2010, après avoir, comme d'habitude, passé des moments inoubliables.
Et trois semaines après être rentrés, c'était à mon tour de me marier :-)
Mars 2011.
7 mois se sont écoulés depuis notre dernier séjour au Canada, voilà plus de 5 ans que je vis en Suisse, mariés, ma femme et moi décidons d'acheter un p'tit appartement. Tout semble être parfait pour construire une vie de famille :-)
Mars 2012.
Je viens de fêter mes 30 ans ! Aie, sacrée claque ! J'ai du mal à passer le cap...
Un besoin refoulé refait surface, une sensation indescriptible, comme si je me sentais incomplet...
Tiraillé entre les obligations sociales (boulot) familiales (famille, mariage...) et les contraintes matérielles (l'appartement, l'argent...)...
Juillet 2012.
Ces foutus 30 ans, le boulot, des problèmes familiaux... Je fais un burn out... 6 mois pour "remettre le train sur les rails"...
Très difficile à gérer pour moi qui me suis toujours défini comme quelqu'un de "sain", indépendant et reléguant les maladies telles que la dépression au rang de superstition. Taxant même jusque-là, les gens dépressifs, de simulateurs ! Persuadé que, par définition, si tout va bien dans la vie, la "positive attitude" n'est que question de bonne volonté !
Je me plantais, grosse leçon de vie...
Juin 2013.
Aujourd'hui, cela va faire 3 ans que je suis marié avec ma femme, nous n'avons pas d'enfant pour le moment mais tout est au beau fixe, seulement... Gros hic...
Mes péripéties de l'an dernier furent comme une révélation.
J'ai 31 ans, j'aime ma femme, ma vie, mais j'ai cette certitude au fond de moi qu'il faut que je parte.
Qu'il y a un vide que je n'arrive pas à combler. C'est très difficile à définir !
Comme un besoin, presque vital, car la peur de me réveiller un matin à 50 ans avec des regrets me tiraille !
Je ne pense pas forcément vouloir partir 1 année entière mais 3, 4 (voir 6) mois max. me semble indispensable. Malgré la peur de l'inconnu...
Sans faire de la psychologie de bazar, je ne pense pas que ce soit une fuite en avant et j'ai bien conscience que j'aurai dû prendre la décision avant, seulement voilà, c'est la vie, je prends les coups de pied reçus au derrière avec philosophie et me dit que c'était peut-être un signe...
Sauf que... voilà, ma femme ne le comprend pas... Je ne peux pas lui en valoir car, quand moi je parle d'aller vivre une expérience de quelques mois à l'étranger, elle, pense à fonder une famille... Quoi de plus normal quand nous sommes mariés et agés de 30 et 31 ans... Et je me sens assez mal par rapport à ça...
Attention, que l'on soit clair, si j'ai raconté tout ça, ce n'est de loin pas, pour m'apitoyer sur mon sort, car j'ai conscience de ma chance et ne suis pas en droit de me plaindre au vue des épreuves de la vie que certaines personnes peuvent endurer...
Je viens simplement demander conseil à des personnes qui auraient pu vivre une expérience similaire...
Je crois que l'on peut trouver autant de raisons de vouloir partir que de gens qui partent en définitive... Et comme certains l'ont déja dit, il n'y a rien de manichéen là-dedans...
Il n'est pas question de bonne ou de mauvaise raison...
En ce qui me concerne, juste un besoin de revenir au Canada et de trouver ce que je serai aller chercher...
Mais comment le faire comprendre à la personne avec qui l'on vit sans que celà soit mal interpréter...
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