20 ans à vos côtés pour réaliser votre projet PVT !
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Avant de commencer, je me présente. Je m’appelle Charlie, j’ai 24 ans et je suis vendeur dans un magasin. J’habite dans l’Ouest de la France et à l’heure où j’écris ces lignes cela fait environ 15 jours que je suis rentré de mon Programme Vacances-Travail en Australie. Une expérience assez mitigée, je dois dire…

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Qu’est-ce qui t’a motivé à partir en PVT en Australie ?
J’avais toujours rêvé de partir à l’étranger et je cherchais désespérément un moyen. Et un jour, j’ai entendu parler du Programme Vacances-Travail (PVT ou WHV en anglais). Je me suis dit que c’était exactement ce que je cherchais. J’ai hésité avec Taïwan. Mais je me suis dit qu’il fallait d’abord améliorer mon anglais avant le mandarin. Et j’ai choisi l’Australie pour plusieurs raisons : la simplicité d’accès au visa, j’avais une amie qui vivait là-bas et une autre qui y avait vécu six mois et qui m’a donné des conseils.
    Également, je n’en pouvais plus de vivre dans un petit village en pleine campagne, j’avais envie de me rapprocher des villes (l’Australie est le pays des grandes villes, c’est bien connu). Et je recherchais également la mer. L’Australie possédait ces deux critères. J’avais tout un programme : visiter des grandes villes, avoir une vie là-bas. Je me suis dit que ça pouvait être une super opportunité, je me suis même dit que je pourrais renouveler mon visa ou alors partir dans d’autres pays après, le Japon ou la Corée du Sud, par exemple.
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Quel était ton budget initial au moment de ton départ ?
Je suis quelqu’un d’organisé, ainsi, j’avais déjà la somme nécessaire quand j’ai fait la demande. J’ai pris le visa et j’ai réservé le billet 6 mois à l’avance, comme ça, je pouvais continuer à économiser pour avoir plus que le nécessaire. Avant de partir, j’avais presque 5 000 euros (plus de 8 600 dollars australiens, il me semble).
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Peux-tu nous raconter ton arrivée sur place à Brisbane ? Quelles étaient tes
premières impressions ?
J’ai été surpris par le nombre de voitures et la circulation. Quand on me demande « Comment c’était Brisbane ? », je réponds souvent, « C’est Paris s’il n’y avait pas eu le métro ». Cela rend la circulation à pied assez pénible parfois (entre la pollution sonore des voitures, plus les bip-bip des passages piétons, il est très facile de finir avec la migraine). La première semaine a été assez laborieuse, je me suis perdu sans arrêt dans cette ville immense. Mais après une semaine/une semaine et demie passée là-bas, il s’est passé quelque chose d’incroyable, j’avais l’impression d’être chez moi. Je me suis dit : « Je pourrais vivre toute ma vie ici ! ». Cela ne m’était arrivé qu’une ou deux fois avant ça. J’espère d’ailleurs y retourner un jour.
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Avec le recul, penses-tu que tu étais suffisamment préparé, mentalement et financièrement ?
Financièrement, très bien préparé en revanche, je pense que mentalement il aurait pu y avoir de l’amélioration. Je pense que j’ai trop lu les témoignages positifs, ce qui a faussé l’idée que j’avais du pays. J’avais également peu d’expériences à l’étranger (le nombre de voyages doit jouer quand on s’installe dans un nouveau pays).
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Quand as-tu commencé à chercher du travail et dans quels domaines ?
Dès le premier jour, j’avais réalisé un CV au format australien et fait la demande de TFN. Je me suis également renseigné sur Seek et autour de moi pour savoir quels étaient les domaines où il y avait le plus de besoins en main-d’œuvre.
    Quand la ville n’a rien donné, j’ai essayé les petits villages au nord de Brisbane (ce qui était le comble, étant donné que c’était ce que je fuyais) et c’est là que j’ai réalisé à quel point c’était difficile.
      Les grandes villes sont bombardées de concurrence, les petits villages, comme personne n’y va, il n’y a pas d’offres d’emplois et c’est difficile d’y trouver un logement. J’ai tenté les fermes, mais aucune d’entre elles ne proposaient de dormir sur place. Et les rares qui le proposaient avaient déjà le nombre d’employés nécessaires. Après une vingtaine d’essais, j’ai choisi de revenir en ville.
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Est-ce que tu as eu des entretiens ou des pistes sérieuses ? Si non, pourquoi à ton avis ?
J’ai eu quelques entretiens avec des restaurants, mais sans succès. C’était probablement dû à une concurrence trop forte et/ou un manque d’expérience. En interrogeant plusieurs personnes autour de moi, je me suis rendu compte que tous avaient également du mal à trouver un emploi dans ce domaine y compris ceux avec expérience.
    Un jour, un de mes amis m’a annoncé qu’il partait travailler dans une ferme et m’a demandé si j’étais d’accord pour venir avec lui. J’ai accepté direct, mais dès qu’il a appelé la ferme en question, la place venait d’être pourvue. La même chose est arrivée avec des cafés et des restaurants.
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Combien de temps ton budget a-t-il tenu une fois sur place ? Quels ont été les frais les plus lourds ?
Au bout de deux mois, il me restait encore suffisamment d’argent. Je dirais que la dépense la plus lourde a été le loyer des auberges de jeunesse. Pour le reste, je me suis arrangé pour faire des économies tout en me faisant plaisir. Même s’il me restait de l’argent, j’ai préféré repartir, car j’ai compris que c’était la meilleure chose à faire.
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À quel moment as-tu commencé à envisager de rentrer ? Et qu’est-ce qui a déclenché cette décision ?
Je m’en souviens très bien, c’était le jour où je me suis présenté à un supermarché. Loin du centre-ville, ils étaient à la recherche d’un employé (une affiche « Nous recherchons un employé » était même présente sur la vitrine). Étant donné que c’était mon domaine, je me suis dit qu’il fallait que j’essaye. Le manager a regardé mon CV et m’a dit (en anglais) « Nous n’embauchons pas des gens en Working Holiday Visa ». J’ai alors réalisé que ce n’était pas la première fois que l’on m’avait refusé pour cette raison. Après avoir interrogé plusieurs locataires de l’auberge de jeunesse, tous m’ont dit « Les employeurs ont du mal avec les pvtistes surtout si ce sont des hommes de moins de 30 ans. ». La faute probable à trop de pvtistes qui sont arrivés au travail fatigué et pas très frais dû à la fête de la veille. Pas étonnant que les employeurs se méfient…
    J’ai alors pris ma décision de partir quand j’ai compris également que beaucoup d’Australiens voyaient les pvtistes juste comme des voleurs de travail.
      J’ai pendant un moment envisagé de changer de ville. Pourquoi pas Perth ou Sydney. Mais là aussi, on m’a raconté que dans toutes les grandes villes, la situation était pareille.
        Pendant quelques jours, j’ai même envisagé de prendre un autre visa et de partir en Nouvelle-Zélande. Mais j’ai réalisé que je n’avais pas envie d’arriver à nouveau dans une autre ville ou un autre pays et de me donner à nouveau des faux espoirs en espérant me créer une vie là-bas. J’ai recherché des Workaways (volontariats), aucune réponse. J’ai pris le premier billet d’avion et j’ai passé la dernière semaine à profiter de la ville et à vivre uniquement le côté “Vacances” du visa.
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Était-ce une décision difficile à assumer vis-à-vis de toi-même ou de ton entourage ?
Ça a été de loin une décision très dure à prendre. Je ne voulais pas partir. Mais il n’y avait pas le choix. Famille comme amis, tout le monde a été très compréhensif. Quand j’ai annoncé la nouvelle à mes amis de l’auberge de jeunesse. Tous m’ont dit : « Nous sommes désolés pour toi, mais nous te comprenons. ». Certains m’ont même dit : « C’est peut-être toi qui as raison, moi aussi, je pense que je vais repartir ! ».
    Apparemment, les départs prématurés doivent être plus fréquents qu’on ne le pense…
      Ce qui en ressort de cette décision est d’abord la déception puis encore aujourd’hui des questions : « Était-ce le bon moment pour partir ? Était-ce la bonne ville, le bon état ? ». Voire « Était-ce le bon pays ? ». Nul doute que le quotidien et la population ne sont pas les mêmes entre l’Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande.
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Qu’est-ce qui, selon toi, manque souvent dans les témoignages « classiques » sur le PVT Australie ?
Pour ma part, je trouve cela dommage qu’il y ait autant d’articles de journaux, de blogs, d’influenceurs qui vantent le Programme Vacances-Travail australien, mais qu’il y en ait aussi peu (voire aucun) qui racontent que cela s’est mal passé. Que certains jeunes font parfois des travails fatigants (parfois dangereux) et que dans les grandes villes, seulement deux choix existent : la construction ou livreurs de plats à emporter. Bien entendu, ce sont des professions tout à fait respectables, mais c’est réduire les emplois disponibles à deux jobs qui est critiquable.
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Quels sont tes conseils concrets pour les personnes qui, comme toi, partent avec beaucoup d’envie, mais peu de marge d’erreur ?
Choisissez bien votre ville, renseignez-vous sur les hautes et basses saisons. Fixez-vous un budget (60 euros maximum par jour). Restez avec du monde, être seul est le meilleur moyen de perdre espoir. Et partez tout en gardant à l’esprit qu’il est possible que cela se passe mal et qu’à défaut d’avoir vécu là-bas, cela restera de belles vacances.
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Si tu devais repartir pour ton PVT Australie, que changerais-tu dans ta préparation ?
Peut-être ne pas être trop « Travail » et envisager davantage le côté « Vacances ». En changeant de ville plus souvent. Vivre à 100 % l’expérience.
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Que dirais-tu à un·e pvtiste qui vit cette frustration de ne pas trouver de travail au bout de quelques semaines ?
La même chose que ce qu’on m’a dit : « Je suis désolé pour toi. Je souhaite que tu en trouves un ».
    Un autre conseil que l’on m’a dit uniquement quand j’étais proche du départ : « Si au bout de deux semaines, tu n’avais toujours rien, fallait changer de ville ». « Envisage d’être livreur si tu es à l’aise avec le vélo. Ne repars que si tu es sûr que c’est la meilleure chose à faire ».
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Souhaites-tu retenter l’aventure avec un autre visa, une autre destination ou une autre approche ?
Aujourd’hui encore, j’hésite à y revenir, après tout, le visa reste valable.
    Pour changer de pays, peut-être que l’Amérique latine ou le Brésil seraient une opportunité ou alors la Nouvelle-Zélande pour rester dans un pays anglophone.
      Mais aujourd’hui, j’essaye plutôt de réfléchir à cette expérience et de prendre du recul sur ce qui s’est passé. Peut-être que si j’avais eu 5 ans de plus, cela se serait mieux passé. Malgré tout, je reste très attaché à l’Australie et je souhaite y revenir. Pourquoi pas des stages là-bas ou des vacances ?
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Malgré tout, est-ce une expérience que tu regrettes ou que tu recommanderais (peut-être avec prudence) ?
Même si c’est une expérience assez mitigée, je préfère garder en tête le positif plutôt que le négatif. Cette expérience rend plus mature. La compréhension orale en anglais augmente, l’espagnol aussi (merci les Sud-Américains). Maintenant, j’ai des amis dans toute la France, et dans toute l’Europe. Je n’aurais jamais rencontré tous ces gens si je n’étais pas parti.
    Malgré tout, je ne conseille pas le PVT Australie. Surtout si vous êtes jeune et que c’est votre premier PVT. Car malheureusement le pays est victime de son succès, trop de personnes ont la même idée, donc trop de concurrence. Attendez un peu, voyagez, faites-vous des expériences professionnelles et arrangez-vous pour visiter la ville/le pays avant. Cela vous permettra de voir comment ça se passe.
      Dernière chose : ne vous en voulez pas trop si vous êtes rentrés au bout de deux ou trois mois, voire quelques semaines. Vous n’êtes ni les premiers, ni les derniers, gardez en tête le positif de cette expérience. Je dirais même qu’il faut du courage pour partir, mais encore plus pour accepter de rentrer.
Morgane

Je suis partie en PVT Australie en avril 2022. Je suis restée 1 année sur place entre road trip à bord de mon van aménagé et travail (dans la restauration, en ferme, en cleaning en vente, en Freelance, etc). Aujourd'hui, j'ai retrouvé ma vie en France, mais je continue d'animer des ateliers pour parler de mon aventure et pour aider ceux qui souhaitent partir en Australie. Et peut-être un prochain PVT, qui sait ?
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I went on a Working Holiday Visa to Australia in April 2022. I stayed for one year, combining road trips in my beautiful van and various jobs in areas like hospitality, farming, cleaning, sales, and freelancing. Today, I've returned to my life in France, but I still conduct workshops to share my adventure and assist those who wish to go to Australia. And perhaps another Working Holiday Visa, who knows ?

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